10 décembre 2016

Les vieux de Bouffe : A la soupe aux moules, moules, moules !

Par Le Barde, Bardibule et Bardatruc


Musard n'est pas une idée ; pas même un songe. C'est un trou de verdure où chantent des heures heureuses. Me revient souvent cette antienne de Pioupiou : " Je m'amuse d'un art à Musard le soir." Ou de Rimbaud : " J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal."

La nuit était douce. Les étoiles au ciel faisaient un doux froufrou. Petit Poucet rêveur, Serge égrenait, dans sa course, des passes comme autant d'invites à la danse. Jean-Phi zébrait le pré, comme un peintre sa toile. Musard, le mardi, est un tableau de maître.

La fraîcheur hivernale fut, sans doute, la raison de trop de maladresses. Et les passes, souvent, ne trouvaient pas les mains qu'elles sollicitaient. "Déliée la passe chuchotait le pinson" à l'endroit de Jeff. "Une caresse, un pinceau délicat ou vif selon les circonstances". "Pensez à JB disait le Bardibule en bon gendre. Et cessez ces intérieurs coupables." Perdigue, lui, il s'en branlait. Il rentre Perdigue, il va droit, le buste légèrement incliné et les pattes folles. Comme ce petit garçon des dessins animés d'antan.

Quantité Vs Qualité
Que de monde hier sur le pré, quasiment 30 joueurs. A quinze contre quinze, il y a du bon et du moins bon. Le bon, c’est le plaisir de l’affluence, de l’abondance. Le moins bon, c’est la probabilité lorsque tu joues à l’aile de voir arriver la balle.

 Fred : Mais alors Jamy, c’est quoi la probabilité de voir arriver la balle à l’aile
Jamy : Et bien Fred, c’est pas sorcier. Partons de l’hypothèse que chaque joueur rate en moyenne une passe sur 4.
La petite voix : Eh oh Jamy, c’est pas beaucoup, hihihi !
Jamy : En effet, pour certains joueurs c’est pas beaucoup… mais reconnait tout de même que pour d’autres Archiball, c’est largement surestimé. Reprenons donc.

On pose également qu’en une heure de jeux, il y a 30 phases d’attaque par équipe, 15 joueurs dans la ligne et faisons une première approximation que le ballon part du milieu du terrain, cela représente un potentiel de ballons tombés de :
30 (Nbr phases d'attaques / équipe / heure) * 15 (Nbr joueurs dans la ligne)/2(milieu du terrain)*25% (Nbr passes ratées /joueur / ballon) soit : 56.25 ballons tombés par équipe /heure !
Fred : Mais Jamy, Jeff, il préfère garder la balle que de faire une mauvaise passe !
Jamy : C’est vrai Fred, mais Jeff, il est comme ça…Reprenons donc, le premier calcul partait de l’hypothèse que le ballon parte du milieu, imaginons désormais que celui-ci parte d’une aile et « passe » donc par tous les joueurs de la ligne, c’est alors 112,5 ballons qui tombent par équipe et par heure de jeu.
La petite voix : ouh lala.
Fred : Mais alors Jamy, comment peut-on faire pour diminuer ce nombre acadabrantesque ?
Jamy : Il y a deux solutions pour cela une de gauche et une de droite. La solution de gauche consiste à jouer moins longtemps. Moins tu joues, moins tu fais tomber de ballon !
Fred : Ah ouai, et la solution de droite ?
Jamy : La solution de droite consiste à virer des joueurs. Moins il y a de joueurs, moins il y a de passes et donc de ballons tombés.
Fred : Mais dis-moi Jamy, c’est pas un peu con ces deux solutions ?
Jamy : Bah si complètement con. En fait, il suffirait de diminuer le nombre moyen de ballons tombés par passes pour diminuer le nombre de ballons tombés.
La petite voix : Oh il est trop fort ce Jamy.

À défaut d'être très dégourdis avec nos mains, nous nous degourdîmes les jambes. C'est déjà ça. Même si ce pourrait être un peu plus, ce petit plus qui nous augmente.

C'était le repas des vieux. Les anciens présides étaient presque tous là. Coco, Michel, Joël. Et, comme de bien entendu, l'actuel, notre Prez d'aujourd'hui, Arnaud. Ils étaient l'un à côté de l'autre. Le Tcho et Jacouille, eux, avaient mis les mains à la pâte. Et Jacouille avait troqué son béret pour un chapeau. Autant dire que le trou était garni. Les vieux, ils attirent. N'est pas cougar qui veut.

Il fallait bien en couvre-chef d’aventurier pour siéger au bout de table. Les vieux ont de l’Indi (Indiana Jones pour les nostalgiques du trou perdu). Un je ne sais quoi d’une solution à tout et de trouve-tout. Jacquot est traiteur à ses heures mais pour ce soir se fera marin. Le Tcho lui, il se décarcasse pendant que Pépé astique son béret. Si Indiana Jones avait porté un béret est-ce que le monde aurait été différent. Nul ne peut le dire. Il y a parfois des réponses que l’on se pose et dont on se fout éperdument de la question. Car ce soir, ce sont les vieux qui régalent !

Le jury des Prezes bien installé. La table enfin est comblée. Le bar du coup devra ouvrir ses portes pour la bouffe. Il est devenu rare ce moment où des castors mangent en satellite. Mais bon, les vieux et les prezes réunis permettent un sacré rassemblement. Les castors aiment l’hérite et l’alimentent. Contre toutes les attentes des castors en herbe, la cochonnaille se fera dans les plaisirs de la mer. Thomas lui, avait parié sur la soupe. « Les vieux pour la bouffe vont nous faire une soupe », entre deux accélérations s’il vous plait ! La saison est dans les potirons me répètent à deux mains Bardatruc. Nous eûmes donc de la soupe ! Une Soupe dont mes aïeux en parlent avec un S en majuscule. Une soupe aux moules, nous voulons y retourner maman, car les gens de la vile ville ne l’ont pas gouté maman car les gens de la vile ville ne l’ont pas gouté ! (O mes aïeux… Nostalgiques de la comédie musicale Annie levez le doigt…). Les fraicheurs marines nous rapprochent du biniou de notre amiral et de notre général missionnaire. Le cerfeuil rajoute du vert en saupoudrage. L’assiette est orange comme une marée haute. Un délice pour les papilles. « Papille » qui épistémologiquement parlant vient de Papi-(tâte les mou)-les, en ajoutant une aile à notre bonheur. Les anges sont anges et les moules sont dans la soupe. La présidence est en silence et sort le mouchoir pour les vueltas d’honneur, en visée les oreilles et la queue pour trophée d’excellence. La soupe donne ce privilège où la découpe n’est pas nécessaire. Point de coup de corne mais bien une sacré décalque du palais !

Tcho gardait le secret de longue date. Jacquot le sourire au coin, son chapeau en voile sur sa malice : « et encore ils n’ont pas eu la suite… ». Castors à vos serviettes, régalez-vous !

Puis Sabite (vînt) la suite. Une patate pour nous rassasier. La patate nous donne la patate comme la marron pousse à la bagarre. Le vieux 4 aime las patatas mais quand même. La grande cuisine garde ses patates chaudes. Le légume est américain Indiana Tcho nous l’a ramené d’une de ces expéditions latines. L’Argentine quand tu nous tiens. La patate est un détail. Elle est jaune quand elle est cuite à l’eau. Tout ce qui cuit à l’eau est une raison pour que Piou Piou chante. Le père et le fils nos seins d’esprits ! Les chipirons sont basques crient à tue-tête les moules épargnées. Nous restâmes dans la mer pour la suite. Bernatchatte ne rajouta pas de tabasco (il tente un sevrage apparemment, le piment et le yoga font de mauvaises paires). L’homme sort pour les grands matchs. Il est vrai que nos castors voisins sont au trou. Nous réceptionnons les castors de Pau. Les chipirons recouvrent le tubercule. Une nouvelle fois le délice est au rendez-vous. Le chapeau sur le vieux ne sourcille pas. Pépé dénote sur son carnet la barre mise à la verticale. Heureusement qu’ils sont XO en appellation contrôlée et hors concours pour la cuillère d’or. Les castors sont en prières car leur devenir tient dans ce passé. « Le passé se tient dans la passe ! », me glisse le Barde qui ne tolère un hémistiche qui tâche. L’homme est un sacré orateur. Sur le pré comme au trou le castor aime les belles envolées. C’est notre Rimbaud-warrior!

Jacquot, le cap sur la tête regarda son compère … « Et encore, ils n’ont pas eu la suite »…

Le lancer du Tcho fut superbe. Quel geste ! On sent que sa villégiature basque lui apporte beaucoup. Il y eut bien quelques mains malhabiles. Le lancer n'y était pour rien. Oui quel geste ! Accentué par la facilité apparente avec lequel il est exécuté. Du grand art. Les chants s'élevèrent pour le célébrer. Le doigt bien sûr. Joël avait averti : "Quand je prendrai m'as trompette, on fera le doigt." Puis " Ma mère m'a donné cent sous", avec Michel en officiant. Un standard. Et les arias de Pioupiou.


Il n’y a pas de trou sans poème. La poésie dépasse tous sous pires. L’homme chante l’animal. L’animal fait l’homme. La chanson nous unit, Piou Piou a du cor. Bref c’est le père qui porte le chapeau mais c’est le fils qui remue la langue. La trompette inspire et il n’en fallait pas plus pour que le Trez en devenir balance ces rimes en douze à défaut de nouille. Continue répondit l’écho ! L’homme a du coffre et sa présence est un trésor ! Piou Piou avec Coco sont de véritables métronomes pour éviter que tout ange passe. Tant pis pour eux nous sommes entre castors… La vie est le mouvement et le mouvement accompagne la chanson. Du coup point de silence ! Le trou n’est pas pensable sans la présence d’un lala. « Le castor qui chante ou qui siffle est un castor heureux. ». Monotone est du coup notre printemps…

Et le fromage vint. Des tartines grillées n'attendant plus qu'un peu d'ail pour accueillir un camembert cuit à point. Le Carle et le Sabite mêlaient leurs effluves. C'était bon. Amélie, tout au bout de la table rayonnait. Un sphinx. L’énigme ne trouva de réponse dans le riz au lait. Les castors ont pris du ventre. Bardatruc toujours dans la mesure me fait remarquer que tout ce que l’on prend dans le ventre on ne le retrouve pas dans la queue. Le complexe du castor peut être ou une énigme à trois inconnues. Bref dans le manuel des castors émérites, cela se traduit comme un signe de sagesse. « Plus le ventre est rond plus la queue du castor est plate » Galilée dans ses fameuses pensées du castor -69 AVQLCVP…

La belote fut paisible. Il n'y avait pas de jeu. Les mardis se suivent et se ressemblent. Avec ou sans Walid. Deux parties valant mieux qu'une, les impétrants remirent leurs mains étiques sur l'ouvrage. Serge et le Barde étaient face à face pour une ultime donne que Serge emporta. Un doigt de Jet, et tous de regagner leurs pénates.

La nuit nous attendait. Belle. Une nuit d'hiver comme on les aime, au ciel pur. Tous de chantonner. Un ange passe murmura Hamilton. Et de regarder la voie lactée où Fredo lui fit un clin d'œil. Il sifflota alors une gitane cruelle, le pas alerte, un sourire complice sur les lèvres.

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