28 septembre 2017

Le cuistot de Bouffe : Tcho chaut chaud … chocolat pour Dudu

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc


Ce n'est pas encore l'été indien puisque nous sommes en septembre. Et pourtant, quelle douceur ! L'été indien se moque de nos diktats calendaires ; septembre ou octobre, peu lui chaut. Il va sa vie ; et il a raison.

Des conditions idéales, 12 contre 12, grand terrain moins les 5 mètres, ouf. Le palpitant palpitât. Deux belles grappes de castors s'affrontaient sur la pelouse synthétique, jeunes, aux courses vives. En sorte que les rares vieux n'étaient pas à la fête. Il leur restait le geste ; et le geste, c'est l'acmé du rugby. Sergio en est l'illustration. Il faut dire que Dudu n'était pas là puisqu'il était en cuisine. On ne peut être au four et au pré.

Les équipes se rééquilibrèrent sous la bienveillance de notre Barde. Certains, heureusement peu nombreux, n'arrivèrent cependant pas à cacher une agilité faillible voire carrément défaillante. Ils ont heureusement tout l'année pour s'améliorer. Cela fait dix ans qu'on leur dit ! Certaines passes quasi mains à main mais tout de même en avant donnèrent lieu à quelques échanges mais globalement le rythme élevé évita les zarguties zagaçantes.

Au trou c’est Dudu de bouffe. Le trou n’a qu’à bien se tenir. Le castor joue à son habitude en profondeur. Déformation professionnelle pour certains, déplacements de trois quarts pour d’autres. Du coup, la réception se fera au bar. L’homme aime les choses bien faites sur le pré comme de loin. Guitou, itou.



Le bar pour Dudu prend toujours un carton jaune. Le carton rouge il le confie à Sabite. Les amuses gueules se feront en boquerones y salsa sans olive à l’horizon.

Dudu aime le gras, la charcutaille. Donc rillettes et pâté. D'aucuns crièrent après d'hypothétiques cornichons. En pure perte. Guitou appréciait. Avec ou sans, il s'en goût ; il aime les fondamentaux. Surtout lorsqu'ils émanent de son dix de cœur. Le Tcho et Pépé aussi. La tablée était fournie. Même si quelques récalcitrants du pré faisaient défaut. Dudu récitait ses mets. Heureux, attentionné.


Mais qu'avait donc Dudu dans la tête pour vouloir nous servir une salade de morue. Un hommage à la ville pour laquelle il a versé des sommes rondelettes en taxes professionnelles, peut-être. Notre Dudu sait pourtant que nous jouons le mardi à toucher pour que personne ne se blesse et soit d'attaque le lendemain au boulot. Or avec l’haleine matinale induite, il n'y a guère que gardien de phare comme métier possible. Même, une conférence téléphonique est risquée.

Dudu pour sûr joue le damier. Il aime l’histoire et ne sèche jamais assez sur la Sécheuse de Morue. Il tourne autour à ses heures perdues les soirs de pleines lunes. Ses rayons ne traversent la sculpture. Elle demeure un mystère pour lui. Pourquoi sèche-t-elle à 6 mètres de haut? Piou Piou sèche aussi sur la question tout en restant au niveau de la mer. Le castor est ainsi la mer est nourricière et gardienne d’histoire. Si l’Amiral m’était conté… La morue est bèglaise comme la tortue. Dès que le trou se présente l’homme la sort. Son tour de bouffe flirte la chaleur des plats frais. Point de gaz pour le cuistot, tout se fait en fraicheur. Il garde l’esprit marin et son amour de Bègles. Point de fioritures, rien que du brut.

Le cabillaud n’est plus… vive la morue !

Le lancer d'assiettes fut propre, élégant et fit mouche. Sauf pour Hamilton, tellement admiratif du toucher de Dudu, qu'il en oublia la finalité. Le geste, le geste encore. Oui, quelle main ce Dudu ! Un camembert fait à souhait et un chaussée aux moines en guise de fromages. Nos palais mêlaient des relents de morue aux exhalaisons crémières. Ce n'était pas une soirée préalable à de tendres baisers.

Pour adoucir nos intérieurs, Dudu proposa des sorbets : menthe, vanille et chocolat blanc. Avec des langues de chat. Tout un art. Un clin d'œil à l'enfance. Pioupiou appréciait. Les langues de chat et le sorbet. Toutes choses qui ne l'empêchaient pas de chanter ses chants empreints d'une gravité graveleuse.

Une belote de comptoir bien sûr. Et ma pomme de la perdre après le triomphe de Sergio et Regis. Ils avaient de la main et cette petite dose de chance qui sourit aux audacieux. Ce n'était que justice.

Tendre est la nuit soupirait Léo. Il chanta la Tosca. Et pensa à l'unique, à la Callas. Puis, il changea de registre en rendant un ultime hommage à Gerard Palaprat. De la Tosca à Palaprat, il y a plus qu'un monde. Mais Léo il s'en fout. C'est pour ça qu'on l'aime ; c'est un être mêlé, un enfant de Montaigne.

Aucun commentaire: