Par Le Barde et Bardibulle
Sans elle, nous ne sommes rien ; elle nous augmente. Par la simple addition d’êtres mêlés, posés sur un arpent de terre, jouant, comme jouent des enfants, avec des éclats de bec, des éclats de rêve, de petits éclats de rien du tout qui sont tout.
L’image qui restera de ces premières foulées, c’est celle de notre Pioupiou, de notre oiselet, se vautrant sur l’herbe après s’être mélangé les pinceaux qui, en l’occurrence n’étaient pas ses mains mais ses pieds. Aviez-vous remarqué qu’il joue avec ses bésicles ? Son étreinte avec le pré projeta ses pauvres verres au diable vauvert. La chute fut terrible. Il y eut un long silence, puis des rires, et notre Abraham de regagner les vestiaires, sous l’œil attendri et un tantinet taquin du Tarbais.
Il y avait beaucoup de petits nouveaux, des anciens blanchis sous le harnais. Comme Joël. Et puis les caciques. Ça gambadait, ça rouspétait. Une rentrée comme on les aime sous un ciel sans nuages et une lune sereine. Le bardibule n’avait rien perdu de son sens de l’interception, Perdigue filait droit, le doc n’avait rien perdu de ses cannes.
Comme c’était bon ! Bien sûr, quelques imperfections rappelaient que nous étions de rentrée, quelques ballons tombés, quelques passes malhabiles.
Jean-Phi nous attendait au trou. Notre tanière était remplie comme un œuf. Pépé, à dix-heures pétantes donna le coup d’envoi. De petits carrés de melons, du pâté de sanglier en préliminaires. Du doux et de l’âpre. Et sur la table des magnum de Hauchat 2015 que Guitou et Lolo couvaient du regard.
A vrai dire du côté du bar, il faisait disette. Non pas que le vendangeur n’avait pas pris les devants mais il n’avait pas compté sur l’appétit des attablés. Des attablés ne sont que des affamés à table. Il fait chaud en tout cas dans le trou quand la table est comble et que le bar se réfugie sous la pression. Nous eûmes dans notre coin du pâté de sanglier et n’avons pas cherché d’autres mets pour nous rassasier dans l’entrée. L’animal et son pain font suffisamment l’affaire pour ne pas nous mettre au vert.
La suite viendra une fois la table servie. Et là encore nous rongeâmes les os pour ne pas dire que c’était la fin des haricots. Notre Sabite avait en prévision fait un rappel pour connaitre les troupes en présence. Il prit même du rab pensant aux aléas d’un Poussou, omniprésent par ses absences. Notre immaculé barman, jeune retraité qui est parti prier à Lourdes mais dont la présence reste éternel. Il est du signe de la vierge… En recomptant le doodle, et après l’avis réfléchi de notre Trez la somme de tous ne correspond au total des mets. Comment ça ? Il n’y a pas de mets ! C’est un comble dans l’art des plaisirs du trou. Certains auraient pris une marée pour rester dans l’effet carabosse… qui aidait à la popotte. Jean Phi est un amoureux du trou. Côté sanglier, il avait prévu un festin en oubliant ceux qui sont tombés dedans quand ils étaient petits… C’est sa cuisine moderne, l’important c’est le gout.
Gwen prépare un guide culinaire après avoir dégusté la moitié de la bête.
Pour nous consoler, nous eûmes un sandwich façon Sabite. Deux tranches de pain (pépé prévoit large côté pains…) et une grappe de raisin… un fameux pain aux raisins…
Et vint le chant du fromage. Comme elle nous manquait notre antiennes crémière ! Quelques mots, une mélodie, l’art du chant. Le lancer d’assiettes fut paisible, n’était celle que Jean-Phi adressa, à l’aveugle, les yeux ceints d’un bandeau, vers Alain (Fajolles), sis à la gauche de Pépé. Elle se fracassa contre le mur. Sans conséquences.
Quelle belle idée que ces grappes de raisin en dessert. La vigne de Jean-Phi nous comblait de ses petits grains de chasselas, de muscat. Nous les croquons avides.
Nous nous attardâmes. JB et Joël conversaient sur l’essai refusé à l’UBB pour un en-avant que Joël réfutait et que JB légitimait. La géométrie du rugby n’est pas une science exacte et ouvre à des débats sans fin. Rien n’y fit, pas l’once d’un accord. Le doute a de beaux jours devant lui. Et c’est t’es bien ainsi.
Une petite belote avec Christophe, Régis, Perdigue, Patrice et le barde. Les folies de Régis le condamnèrent. Le barde en profita.
La nuit nous accueillit de toute sa fraîcheur. Une nuit d’automne comme on les aime. Une nuit de rentrée, avec ce fumet de nostalgie, d’enfance. Chacun de rejoindre ses pénates, comblés.
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