24 septembre 2019

50 ans de bouffes : La bouffe de Lolo sans hic

Par Le Barde



Il y avait du monde sur le pré. La chaleur n’avait pas dissipé l’envie de taquiner la baballe. Sergio était de retour et le bardibule en Guyane. Titi et Toto aussi étaient de retour. Ce fut bon. Sauf pour Thibaud dont l’un des doigts heurta malencontreusement l’un de ses yeux suite à une passe particulièrement chaloupée. Il faut apprendre à maîtriser sa chaloupe lui murmura Jean-Phi à l’oreille. Et Thibaud, penaud, de regagner les vestiaires. La partie continuait ; nous étions sur le grand terrain.


Le rythme n’était pas toujours vif. A telle enseigne que Sergio conversait souvent avec Joël. Un lourdais et un dacquois ont beaucoup à se dire sur le pré. Ils ne sont pas héritiers des Prat et des Boniface pour rien.

Le Tarbais était pétulant. Croucrou couvait son aile. Gwen égal à lui-même. Gwen, il est sans fards. L’éternité ne le changera pas. Un bon vieux toucher de rentrée en somme. Où Toto montrait l’étendue de ses cannes.




Lolo nous attendait ceint d’un tablier sombre dans le saint des saints. Le trou se garnissait. Nous étions en nombre. Pépé nous somma de nous mettre à table. Des melons en tranches n’attendaient plus que nos mains. Des boîtes de pâté étaient déposées de manière géométrique sur la nappe. Amélie avait des airs de Sébastien Bruno et le vieux quatre était enfin là pour donner le la.

Proposer du confit en ces temps de chaleur, c’est affirmer que la tradition transcende les saisons. Adosser des haricots au confit, c’est rendre hommage au lourd, mais au lourd nimbé de grâce pour peu qu’il soit bien accommodé. Force est de constater que ce pari surprenant fut réussi. Du confit, il ne resta pas une miette. « Sais-tu qu’il se révèle mieux s’il est froid » chuchota Dudu à l’oreille de Lolo qui affecta une indifférence polie.

Le lancer d’assiettes fut parfait. A une exception près. L’exception accuse la perfection. Le mal n’est rien sans le bien, la gauche dans la droite, l’ombre sans la lumière. La chair douce du fromage apporta une paix onctueuse. C’est à ce moment très précis que le Prez fit son entrée, descendit l’escalier et se mêla à nous dans l’absolu de sa présence.

Une tarte en dessert. Une tarte aux pommes. Et pour ceux qui n’avaient pas encore l’estomac saturé, une tarte au flan. Le vieux quatre, il aime le flan et n’entretient qu’un rapport assez lâche avec les pommes.

La nuit des Capus retrouvait ses petits. Elle nous prit sous sa coupe étoilée. Jacouille lui adressa un sourire complice. Pépé souriait aux étoiles. Et Lolo rejoignait sa Sarah, heureux d’avoir satisfait les siens en murmurant des vers de Phèdre.

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