02 décembre 2019

50 ans de bouffes : Garcimore : « La choucroute n’est pas ratèche chichichi… »

Par Bardibulle


Chaque nuit de plus est un jour de moins. Notre année en fin de neuf peu à peu s'échappe. Malgré le temps en berne, la partie fut belle en cette nuit d’automne. Le noyau des castors résiste aux intempéries. Les bonnets de leur côté commencent à pointer leur nez. Petit Thom bien présent joue de sa mobylette. Il tient la forme. Sa préparation physique est gérée à la seconde prête. Le paramètre temps pour le castor ne prend d’âge. Un jour pala, puis pas là comme au rugby, là et pas là, sans compter le hockey, bref le castor a de l’énergie à revendre. « L’idéal c’est de le prendre sans ballon. » Souffle Croucrou en parfait décalcomane. Le tatouage éphémère est pour lui son dada. La trace d’une échappée belle ne trouve siège qu’en mémoire, le contact en revanche prend peau et vise le bleu horizon. « Un bleu dont les nuages de saison nous éloigne » grommelle l’amateur. « Et en plus c’est joli et ça tient chaud ». Le toucher est un mouvement appréciable se pousse à croire le coureur qui ne consent à sentir la même magie du mot ment. La beauté du mouvement fait négliger le sens du tactile. La formule « c’est dans le mouvement » ne peut que contredire l’intentionnalité du toucher à une main. L’effleure ne peut compter. Ce soir point d’en-avant que des passes dans le mouvement. Croucrou s’enfonce le bonnet pour se couper de son sens primaire. « Ce que je touche n’est pas ce que je vois. » Du sens crie pour les nuls. Même un aveugle s’arrêterait par le sens de la bise ressentie. Le coup de vent peut paraitre tactile. La règle est légère et laisse courir. Son toucher fait peau d’âne. Le doc dans cette traduction a trouvé son jeu. Le tarbais a l’art et la manière d’annoncer la trouée. Hamilton râle le jeu d’antan. « Putain les gars, j’ai de nouveau mes genoux, de grâce faites-moi la passe ! ». C’est joli le cri du Hamilton en désespère. Sa mobylette ne peut rien contre les fougues d’un Jean Phi ou d’un Thom en alerte. Les genoux n’y peuvent rien et ce sont les cervicales qui trinquent.

La douche et direction le trou c’est Garcimore qui régale !

La pression toujours en berne nous oblige à sabrer les bouteilles. Elles sont fraîches grâce à notre Peter qui tient à la désaltère de ses castors. La table est mise. Même Roro a quitté sa Lusitanie pour se rapprocher de la Bavière. Ce soir c’est choucroute.

L’entrée se fit en charcute. L’hiver arrive. Choucroute de tradition copieuse à souhait. Il ne fait pas bon d’être cochon pour notre cuistot. Il reste chou dans la réception. La saveur mérite son riesling, le Saby pleure mais son cépage ne peut faire concurrence aux rigueurs de l’est. Ses ceps sont plus Sud-Ouest et taquine plus le latin de notre région. Le caractère s’en ressent. Pas de « Prosit », la machine à pression est en panne. L’humeur est, malgré l’absence de houblon très proche de son « O tannenbaum ». Dehors il fait froid, dans le trou il fait chaud. Le plat est de tradition. Et Garcimore un magicien !

Le lancer ne témoigne d’aucune casse. ZinZin s’était préparé, casque en pointe. Rien de tel que de remontait sur le cheval à peine tomber. Il arrêta la sienne à dent pleine. « Les chgars mêmche pas malche ». Le vieux 4 impressionné réclame la photo. Croucrou se rapprocha du bar pour rendre l’affaire plus complexe, sans résultat même quand les assiettes de Garcimore tombent, elles ne se cassent pas… allez donc savoir. Garcimore est un magicien !

Le fromage en lacté sans morceaux de verres du coup. Une tarte comme dessert et nous voilà au bord pour la belote du soir.

Dudu épargna sa maison et brilla dans ses annonces. Les dés annoncent dans leur décompte l’avancée dans la nuit.

La nuit suit son jour. Fait chier, il pleut sur les toits. Les étoiles ne sont visibles que lorsque le ciel est sans nuage. Jacquouille en vieux castor sort du trou, ferme la porte, en bas les rires, en haut c’est la pluie. Le monde est parfois curieux et la vie parfois une garce ! Le patriarche remonte son col, s’enfonce dans son béret, lève les yeux pour trouver ses étoiles et joue du petit prince.

« - Toi, tu auras des étoiles comme personne n’en a…
- Que veux-tu dire ?
- Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j’habiterai dans l’une d’elles, puisque je rirai dans l’une d’elles, alors ce sera pour toi
comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire !
Et il rit encore.
Et quand tu seras consolé (on se console toujours) tu seras content de m’avoir connu. Tu seras toujours mon ami. Tu auras envie de rire avec moi.
Et tu ouvriras parfois ta fenêtre, comme ça, pour le plaisir…
Et tes amis seront bien étonnés de te voir rire en regardant le ciel.
Alors tu leur diras: “Oui, les étoiles, ça me fait toujours rire !”
Et ils te croiront fou. Je t’aurai joué un bien vilain tour… »

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