06 mai 2024

Le cuistot de bouffe: Un brin de Dospi ça porte bonheur

Par Le Barde et Bardibulle


Le pré est au synthétique ce que le naturel prête au galop. Il y avait du monde pour ce jour où le travail se fête en manifeste. Les castors dans leur labeur trouvent le férié une piste en course. Notre Pti Lou est revenu avec une coupe de saison. Un brin printanier qui libère enfin ses oreilles pour les annonces en touche. Du muguet au mulet queue ne tienne. Jean Phi est une constance dans nos rendez-vous, le trésor plus affuté que jamais se prépare à d’autres courses en binomie. Marco lui se prépare sans ballon. Le dénivelé sur le pré est dans l’horizontal. Le synthétique dans le niveau fait bulle. Le plat se prête au jeu, comme l’ovale se libère dans le rebond.

D’un côté les gros, de l’autre les gazelles. Bilan les gros en berne, les gazelles en fleurs. Point de fanny, les gros savent faire de sautées mais ne savent pas faire des cadrages débordement en tourniquet décéléré. Walid s’y prêtait à l’occasion à son aile, il n’était pas gros lui, mais se prêter au jeu du quatre. Pourquoi contourner alors qu’on peut aller tout droit. Simple peut être moins rapide, mais simple ! La satisfaction du qui fait ploc. Bref nos trois quarts sont en cannes. Alex a provoqué une dépression nerveuse à nos gros sensibles. Deux luxations méniscales et trois fractures du mental. Les comics sonneraient le combat du siècle entre Hulk et Flash. Le vert devient rouge, quand la vitesse dépasse la lumière.

Résultat victoire d’un côté et cure d’amaigrissement de l’autre.

La douche pour relativiser. La souffrance est moindre quand l’eau est chaude. Direction le trou c’est notre stagiaire éternel qui réceptionne.

C’était jour de muguet. Las, le synthétique n’en a cure. L’intelligence artificielle s’arrête à des touffes synthétiques. Exit les pétales, les pistils. En sorte que ceux du pré vinrent Gros Jean comme devant nous rejoindre au trou.

Nico, en sa qualité de stagiaire honoraire officiait, le muguet à la boutonnière. Si l’honorariat peut dispenser de tels devoirs, ceux qui ont voué leur destinée à l’éternité du provisoire n’y échappent pas. Peut-être est-ce une manière de ne pas accepter le temps qui passe, de se lover dans une jeunesse illusoire ?

Flo avait quitté Musard avant ses complices, la besace garnie d’essais. JB n’avait pas fait le détour ; il s’était rendu directement au trou où il put papoter avec Poulet et Amélie. Amélie qui n’a plus que deux poules et attend leur fin pour renouveler son cheptel.

Nico avait vu large. Il fit dans le lourd. Ainsi, en entrée, la chiffonnade de jambon se mêlait à une quiche aux parts généreuses. Louis, à la coupe de cheveux désormais sans longueurs, le chef moutonné d’épis réfractaires, appréciait. Alex était plus rétif, craignant pour sa ligne. Pas de Pioupiou ni de Jacouille hélas.

Une tourte garnie de chair à saucisses en plat principal, accompagnée d’une salade d’endives matinée d’éclats de noix, de pommes, de gruyère apportait une illusoire légèreté. Le tout accompagné d’un château de Croignon ne cassant pas trois pattes à un canard. Rien ne vaut le Hauchat. Pourtant, Jean-Phinresta stoïque. Il a le triomphe modeste.

Quelques assiettes n’atteignirent pas les mains qui se tendaient vers elles. Pourtant Nico visait juste. Était-ce un hommage aux premier mai, une manière d’être réfractaire aux tâches répétitives ? D’ailleurs, Titi entama l’Internationale, la larme à l’oeil. Et de nous déclamer : « Camarades, ce soir, on a comme une impatience de printemps. »

Brebis, Comté, camembert en fromages. Un trio estimable pour Poulet. Et, en dessert, un délicieux fraisier. Nous n’en pouvions mais.

Rassemblés au comptoir, nous bavardâmes, alertes. Amélie demeura fidèle au Jet, lors qu’une grande majorité s’adonnait aux douceurs du passe-menthe.

Dehors, la pluie avait cessé. Les Capucins étaient calmes. Poulet et Chewbaka rentraient à pieds, le barde à vélo, orphelin d’Hamilton. Pas de trou le 8 mai, veille de l’Ascension. Il faudra donc patienter quinze longues journées avant de se retrouver. L’armistice et l’élévation du Christ l’emportent sur nos agapes hebdomadaires. On ne peut rien contre l’histoire.

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