21 mars 2007

Le cuistot de la semaine, les 2 oreilles et la queue

Déjà aux premières heures de cette rubrique, Jean-Bernard a laissé un commentaire sur le blog précisant qu'un repas se note sur les critères suivants : « Originalité, présentation, quantité, service et qualité du lancer d'assiettes ». Vous remarquerez que le patinage artistique tient compte des mêmes valeurs hormis le lancer d'assiettes !
Parti là-dessus, y a pas photo, Jean-Bernard a maîtrisé son sujet, et l'inverse nous aurait bien étonné. Notre homme est rentré dans l'arène avec toute la fougue d'un torero, il en avait la taille et les burnes toujours bien moulées. La couleur était annoncée, c'est toute l'Espagne qui est là et le trou avait l'allure d'une peña !
Premier tercio : Arriba las tapas, El Saubusso attaque sa lidia avec des tortillas d'un autre monde, des banderillas enfilées au millimètre près, un pincho en cachait un autre et la dextérité de la présentation est une œuvre en soi, on oserait même pas y toucher pour ne pas défaire une si belle composition. A peine on en croque un au saumon/radis qu'une tomate-cerise/saucisson nous fait un clin d'œil, alors on y retourne. Par là, on tombe sur les anchois, par ci les pulpitos en sauce de rêve ! Quand on regarde bien, on est même pas sûr d'avoir tout goûté... On le regrette mais il faut bien passer à la suite !
Deuxième tercio : En porta gayola, El Saubusso reçoit le taureau en daube sorti du toril. Un enchaînement de veronicas, des demies, des largas laissent apprécier une belle ganaderia. Le public crie olé. Une faena de muleta et les patates fusent, la daube est servie, deux fois plutôt qu'une. Le public en redemande, il ne mourra pas de faim. Jean-Bernard avait prévenu : La Quantité, avec un gros cul et les couilles du taureau.
Troisième tercio : Lancer d'assiettes impeccable pour un plateau de fromage tout aussi impeccable. Le vin monte d'un cran et, d'un bordeaux, on passe à un graves. Incroyable, la perfection existe, ce soir elle prend la forme d'une salade de fruits !!! La salade de fruit que les dieux mangent en dessert pour les grandes occasions, eh ben on y a eu droit. Mortelle, l'estocade en beauté, pas de sang mais quelques gouttes de chantilly à force de branler la bombe. Les aficionados sortent les mouchoirs blancs.
Les six alguazils de service, Lafourche, l'Amiral, Henri, Yann L., Christian I. et Titi, remettent les deux oreilles, la queue et un beau 17. Applaudissement et vuelta al ruedo. Vivement la prochaine féria !

Ce que le barde en dit :

Je n’étais pas au trou en ce mardi vingt mars
Et si j’en crois les mots du divin libanais
Jean-Bernard côtoya le sublime et la grâce
Et je m’en vais rimer comme le grand du Bellay
Cestuy-là qui confia en ses doctes Regrets
La douce mélancolie d’une absence éthérée

Ne m’en veux pas ô toi dont la passe est un rêve
Le temps est capricieux, il fait mal les choses
Une nouvelle année vient de prendre la relève
Dans le cours de la vie de celle qui dispose
Depuis plus de vingt ans de mon cœur de barde
Tu comprendras, je sais, que je fusses de garde

Mais c’est partie remise et le temps ne peut point
Renouveler l’outrage qu’il commit sans vergogne
Et je pourrai chanter l’an prochain l’embonpoint
Qui guette le castor flatté par la besogne
D’un Saubusse royal à taquiner la sauce
Qui rend la vie meilleure de tous ceux qu’il exauce

Heureux qui comme Saubusse a conquis les castors

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'était à peine plus agé qu'Esteban lorsque je connus JB sur le pré de Léognan, lors de la reprise des entrainement aprés l'été.
J'appréciais déjà sa gentillesse et son style.
25 ans plus tard, j'avais l'impression de l'avoir quitté la veille.
Il est vrai que le trou était au bord de l'extase gastronomique, servi avec classe.
El Saubusse nous a fini au patxaran, avec, comble du raffinement, des glaçons.
Le Président était en forme, Titi sûr de lui, Lolo avait retrouvé son organe (non, pas dans la daube de taureau !), le Douanier s'est mis à la belote, le Libanais aux petits oignons pour le cuisto, les vieux au bout de la table et le Barde à la pêche.
Tous la queue plate et le poil luisant; prend ta bite à la main mon coussin. Le trou vibrera encore de tous ces plis lors de festins Gargantuesques et de libations mardinicales.
Amis de l'Archiblog au plaisir de vous lire.
Fureteurs du trou au plaisir de vous revoir.