07 janvier 2009

Le cuistot de la semaine, le premier de l'an neuf

Par le blogger


Tout a commencé comme d'habitude, comme commence une année, comme commence un mardi soir, comme commence un rendez-vous à Musard. En arrivant avec des températures sibériennes, le doute de ne trouver que peu de castors avait traversé l'esprit de tous. Mais, les valeureux étaient nombreux, décidés à commencer l'année avec un mental gros comme ça. C'est l'année des 40 ans, l'année du tournoi, il faut être affuté et se préparer pour le rendez-vous. Bilan de la motivation, 30 personnes sur le pré. Pas mal, pour une reprise, pour un lendemain de réveillons tartinés au foie gras et imbibés de champagne. Ce qui n'a pas changé, même s'il a pris une année de plus, la 64e paraît-il, c'est Guitou. Il s'est fait une équipe, celle qui perd (comme toujours), et s'est entêté, pour ne pas changer, à lui attribuer un score supérieur. C'est pas grave, on respecte l'âge des sages, et on joue l'air de rien. La partie finit avec une mention très bien, traditionnellement attribuée par le même Guitou, à Jean-Pierre. C'était lui rendre justice, il vient d'investir dans une nouvelle paire de crampons.
Le Barde dira que le Toulousain lui fait penser à Michalak. Le Toulousain affiche un sourire de satisfaction.
Au trou, place au bécotage de début d'année. Les vœux, les œufs et les nœuds se retrouvent. Le bar affiche un changement de propriétaire. La passation est faite avec l'entrée en scène qui déchire du nouveau taulier, Perdigon. Avec son air d'apprenti sous l'aile de Hamilton, il nous fait un discours de nouveau patron, mais ne paie pas la tournée du même nom. C'est pas grave non plus, il y avait de la bière, c'est déjà ça. Mon oreille discrète a suivi la formation expresse flanquée par Hamilton au nouveau tenancier : « Alors, voilà, tu prends un verre de bière comme ça (il lui montre où sont les verres et comment on les attrape), tu le mets comme ça (il le pointe à la tireuse), tu le remplis comme ça (il baisse la poignée et la relève un fois le verre plein et la mousse au raz) et tu le donnes au client, tu prends sa carte et tu barres une case. » Perdigue fait « Euuuhh », une réaction de cause à effet. Il a l'occasion de répéter l'exercice une cinquantaine de fois, les présents étant très heureux de trouver de la bière mais il ne fallait pas être le premier servi, le temps qu'il se fasse la main.
Le Barde redira au Toulousain qu'il lui fait penser à Michalak. Le Toulousain prend toujours tout pour un compliment.
Côté cuisine, l'homme qui a annoncé son repas par une lettre officielle lue par le président à l'occasion de l'assemblée générale était bien là. Joël est en quelque sorte une valeur sûre, un peu comme Dieu : on le voit pas mais il faut y croire. Il faut se dire qu'il fait une apparition de temps en temps et généralement elle est efficace. Eh ben hier Joël a fait son apparition au trou comme la Vierge dans la grotte de Lourde et les trente castors qui l'ont vu de leurs propres yeux en furent émerveillés. Un moment de foi et de recueil intense, puisqu'en début de cet année 2009, le cuistot a prévu 2000 œufs en entrée et ça, ça en a bluffé du monde. Rien qu'à imaginer un instant l'état du cul de la poule qui a pondu tout ça ! Des œufs durs, coupés en deux, et revenus avec un peu de beurre et une sauce magique qui enlève tout ça. Nombreux sont ceux qui aiment les œufs chez nous (ah, bon !) et nombreux ceux qui ont en pris 5 ou 6 moitiés, ce qui fait 3 œufs par tête et en moyenne. On craignait une omelette en plat et des œufs au lait en dessert !!!
Le Barde répète que le Toulousain lui fait penser à Michalak. Le Toulousain trouve que le Barde le dit un peu trop souvent et commence à se poser des questions.
A son rythme, le maître de la cuisine fait son service. Il n'y a pas le feu, il prend son temps, le sang est forcément froid vu la météo. On en oublie de bêler malgré quelque tentatives avortées. Viendra alors le plat : ragoût de mouton avec des patates. Beaucoup d'entre nous prendront la grosse gamelle et la poseront au milieu de la table à la merci du lynchage de la foule ! Eh ben non, Joël n'est pas de ceux là. Joël prend patiemment quelques saladiers et remplit chacun d'une dose pour servir un groupe de 5 ou 6. Les saladiers se posent ça et là et des groupes de 5 ou 6 se forment autour. Je ne sais pas, mais mon enchantement pour ce plat ne m'a pas permis de jauger la réaction des autres, alors j'ai commandé un saladier rien que pour moi. Un mouton fondant à souhait, une sauce juste liée, des patates parfaitement cuites, un vrai véritable vraiment plat d'hiver. Ceux qui n'ont pas beaucoup voyagé me diront mais ça doit te rappeler le tajine, n'ayant jamais réalisé que la distance qui sépare Tajine-land de Beyrouth fait cinq fois celle qui la sépare de Bordeaux.
Le Barde insiste que le Toulousain lui fait penser à Michalak. Le Toulousain qui aime bien qu'on le complimente une fois ou deux, pas plus, parce qu'après il a l'impression qu'on se fout de sa gueule (bien vu).
Le ragoût lynché, place au lancer d'assiettes. On voit pas souvent Joël mais il n'y a pas de doute, il s'entraîne au lancer d'assiettes chez lui. Le fromage est au lait, vache, chèvre et brebis. Entre le fromage et le dessert, nous avons eu droit au vœux du Président. Guitou, le feu au cul, se déhanche sur le dancefloor, il promet 70 vierges à qui en a besoin pour cette nouvelle année sans avoir besoin de faire le kamikaze. 70 x 30 = 2100. Il est élu roi à l'unanimité par les amateurs de vierges. Sur ce, on a tiré les rois, tout ceux qui ont eu la fève, l'ont avalée, Guitou était le seul roi dispo, ce qui a en refroidit certains. Champagne.
Le Barde dit que le Toulousain avait la même bouche pulpeuse que Michalak. Un ange passe. Soit le Barde n'a jamais vu Michalak, soit il n'a jamais vu l'ophtalmo ! Cette année, c'est l'occasion.

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