Par le Blogger et le Barde
Une fois n'est pas coutume, nous avons le plaisir, par ces temps difficiles, de passer une annonce sur ce blog, il s'agit d'une offre d'emploi. C'est pas bien compliqué, c'est un CDD de six mois pour devenir le «gardien» d'une île tropicale sur la Grande barrière de corail en Australie. Un travail tout simplement qualifié de « meilleur job du monde » et on comprend vite pourquoi : le futur concierge du paradis sera payé 12.500 euros par mois pour se dorer la pilule sur les plages, nager avec les dauphins, les tortues ou les poissons clowns dans une eau à 28°C... Seule véritable « contrainte » : enrichir chaque semaine un blog avec photos et vidéos, avec pour budget 1 million d'euros. Le nom de l'île : Hamilton. Oui, je sais ça vous rappelle quelqu'un, mais ça n'a rien à voir.
Donc, si vous voulez rejoindre les 40 000 candidats, il vous reste quelques jours pas plus. Ce qui explique peut-être le pourquoi du comment beaucoup de castors étaient absents hier. En tout cas, une chose mérite bizarrement d'être signalée : pas un architecte ! Vous trouvez ça louche ? moi aussi ! T'as l'impression que quand ils sont pas là, c'est qu'ils sont au courant d'un truc que toi tu ne sais pas, que l'immeuble va pas tarder à s'écrouler par exemple !!!
Bref, sur le pré, que du bonheur. Des vas-y que je cadre, que je fixe, que je donne, que je te fasse une chistera, que je feinte une passe, que je croise... pas d'architectes donc et pas de Guitou, on a failli avoir Gwen mais il a vite claqué. Donc du jeu et des courses, pas beaucoup de monde et beaucoup d'espaces, comme des poissons dans l'eau. On se serait cru dans une eau à 30° C avec Toto et Zeille comme dauphins, Titi et Miguel comme tortues, et Hamilton comme poisson clown... l'autre île à côté aurait été ridicule !
Et qui a bien fait de postuler pour être le gardien de la cuisine du trou ce soir là !? Hein, qui ? Et ben, c'est Luc. The New Luc, the Lucky Luc, le nouveau stagiaire 2009, celui qu'on préfère à tous les autres stagiaires 2009 d'ailleurs ! Il faut le dire. Quand on le pense, il faut le dire... Ce que fait le Barde et ça m'arrange, parce qu'après la tartiflette, vient la tartipfuiiiit et mon estomac subit des glissements sismiques aussi inquiètants que les avalanches de la Haute-Savoie. Ne t'inquiète pas Luc, tu n'as pas la berluc. Nous sommes bien deux sur ton cas, et c'est au tour du Barde :
Luc ne fait pas dans la dentelle. Pour un trois-quart, il aime le lourd. En quoi, il sait épouser son temps. Ceux qui taquinèrent la pelouse de Musard – Guitou, où étais-tu, toi notre mentor flamboyant –, reprirent en quelques bouchées le superflu dont ils s’étaient délestés (pas Gwen, victime, dès ses premières foulées d’une contracture au mollet. Il te faut une hygiène de vie mon grand : étirement, eau et compagnie). Car notre Luc, sans doute influencé par Escassut, nous mit d’emblée dans le bain avec un panaché de charcutaille à vous damner le pion (Eric Léonard aurait dit le fion, mais je ne partage, hélas, qu’un prénom avec notre Domingo des près. Putain que j’aimerai avoir son organe !). Du boudin, du grenier médocain, du pâté, du saucisson, avec ce qu’il faut de cornichons et de petits oignons, de pain craquant sous la dent et de vin, tout y était.
Luc a décidé de marquer son territoire. Au diable, les fadaises et les effets de manche des cuistots de pacotille. Du simple messieurs, et en abondance. Les vraies valeurs sont dans le cochon, fût-il petit. En quoi, il est dans la filiation avec Lafourche. Et pourtant ni Escassut ni Lafourche ne furent ses parrains. Il n’empêche, pour un stagiaire, il est bon de manifester avec générosité son sentiment d’appartenance. Ce fut chose faite dès l’entrée. Il convenait néanmoins d’allers vers la sortie. Nous y venons.
Mais c’était sans compter sans le reste. En l’occurrence une tartiflette abondante, allégée par un rien de salade. Dieu que le trou sentait bon ! Mais Dieu n’a rien à voir avec tout ça me susurre cet enfoiré de Perdigue que j’emmerde en passant. Car Dieu était bel et bien là. On ne se prénomme pas Luc par hasard, et s’il revient à Matthieu d’avoir écrit les Béatitudes, Luc n’en fut pas moins un sacré apôtre.
On remarquait sur les visages bouffis des velléités de renvoi. Walid, Eric (Croucrou), Hervé affichaient des hoquets inquiétants. Mais ils parvinrent à se retenir. Non sans efforts. Alors que Campech et Léonard dévoraient à tour de bras. Ils sont enfants de Rabelais les bougres. On crut au pire lorsque le fromage s’annonça. J’observais Walid, j’observais Stéphane, je m’inquiétais pour Dudu, guettant le trop plein qui les mettrait à bas. Rien, pas l’ombre d’un rejet, pas la moindre peccadille. Il est vrai que la tartiflette était de qualité et n’aurait pas souffert pareil outrage. Et le vin coulait à flots en hommage à Bachelot (Roselyne).
Vint le temps des tartes (notre Luc a de la suite dans les idées). Pomme ou poire, c’est selon, chacun se reconnaîtra. Je jetais un coup d’œil à Walid. Je vis son corps se tendre vers l’avant, la bouche ouverte. Mais ce n’était que pour attraper une petite cuillère. Perdigon, lui, demeurait impassible. L’homme à la cruche (c’est ainsi qu’il sert la pression) sait affronter l’opulence. Nul n’en doutait.
Et ce fut le retour, la remontée lente et lourde vers le parking. L’abandon dans le lit. Après avoir lu un peu de Saint-Luc bien sûr. Amen.
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