13 octobre 2010

Le cuistot de la semaine, le trou du Roi

Par Guillaume Le Bon, roi de Sicile


On aurait pu penser hier soir que le Roi recevait. Ce fut certes un peu le cas.

Les sujets se regroupèrent sur le pré afin de s’échauffer et de bien préparer leur introduction au souverain qu’est notre vénéré président.
Un nombre idéal de joueurs permettait au ballon de circuler de mains en mains avec célérité ; des courses chaloupées, des débordements d’anthologies, des passes assurées… Il nous motivait sans être là, nous lui faisions honneur alors qu’Il ne savait pas encore combien de ses sujets allaient oser venir se prosterner devant Lui.
Le Barde, fou du Roi par excellence, aurait été fier, se serait lâché par une de ces facondes dont il a le secret pour décrire ces instants qui brillaient tout autant par la beauté des gestes que par la douceur du climat.

Quelques cris n’ayant qu’un lointain rapport avec l’ovale retentissaient « Y’a des cèpes ? ». N’est Archiball qui veut, certaines choses sont plus importantes quand même… Rappelant à tous que les cris de l’estomac et la délectation des papilles ont leur importance.

Le déplacement vers le trou du Roi se fit en bon ordre pour découvrir, tel le souverain qu’il est, le Roi trônant dans son tablier grignotant quelques noix apportées par un sujet. Ceux qui étaient déjà là lui choisissaient les dites noix pour être certain qu’il n’ait que les plus grosses et les plus belles. « It’s good to be the King » se disait il, fier, tenant dans la senestre la cuillère et dans la dextre le symbole absolu de son autorité divine, la chope.

La bière vint à manquer… D’un auguste et royal geste, les ordres furent donnés et des cannettes firent leur apparition contentant ses sujets et évitant par là toute velléité révolutionnaire.

Le repas fut alors servi, nous nous attendîmes au fin du fin, à l’excellence, au subtil, au grandiose, à l’inoubliable, bref, au Royal…

L’entrée surprit par sa finesse, son fumet délicat sortant des mers de son royaume, il y avait profusion. Le peuple était heureux et son souverain comblé.
Il nous apporta alors le plat, venant tout droit de sa plus lointaine province, ennemie jurée de son lieu de résidence.
Son cousin, le Duc de Bourgogne, lui avait glissé lors d’une réunion familiale, cette recette éprouvée qui amenait, entre autres choses, à son Duché une grande renommée.
Las, le fourbe avait omis d’en donner les quantités exactes. Il manqua de viande, viande si chère au peuple, à l’origine de tant et tant de révolutions. La pâte ne pouvait à elle seule combler ce manque et quelques gamelles se retrouvèrent orphelines. Le partage des gens simples fit alors honneur à notre souverain en partageant ce qui faisait défaut et, finalement la révolution fut étouffée dans l’œuf.
C’est aussi là que nous reconnaissons un grand souverain, il a prouvé qu’il était grand et fort, les 33 sujets présents ne purent que louer sa grandeur.
Le jet d’assiettes fut l’objet de toutes les attentions, comme s’Il voulait montrer par là qu’Il était et restait le Roi, quoi qu’en disent ses détracteurs.
La présentation des fromages montrait qu’il connaissait bien ses provinces en jouant sur la variété et lorsque le dessert apparut, il nous montra enfin quelle était sa province favorite par le plus délicat de ses mets…

Les sujets étaient heureux, le Roi comblé de tant de démonstrations de loyauté et d’amour…

Gloire et Honneur à Loulou 1er

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