20 octobre 2010

Le cuistot de la semaine, le visiteur du trou

Par Guigui


Hélas, trois fois hélas !

Il ne faisait pas frais hier soir et le groupe de coureurs habituels se faisait une joie de courir, galoper, déborder, atteindre le Graal après s’être transmis l’objet de tous les désirs…
L’actualité sociale en avait décidé autrement… A se demander si l’Archiball devait un jour choisir de partir en retraite…
Un petit arrêt plus tard au bar Congo pour nous remettre de ces émotions avec une bière qui, si elle n’était pas mérité n’en était pas moins bonne, nous eûmes le plaisir de recevoir la visite de la BAC… Qui venait contrôler l’établissement…
Bref, il était temps de partir rejoindre notre trou, lieu où chacun se sent chez soi, en sécurité…
Une autre nouvelle vint frapper les esprits. Le Président avait eu un accident, rencontre inopinée et indésirable avec une voiture… IL VA BIEN ! M’a assuré Coco ! Ouf !
Remets-toi bien, vénéré président, tes sujets t’attendent !

Nous nous dirigeâmes donc, par petits groupes formés par le hasard vers le trou où notre visiteur du soir, Piou Piou, officiait
Le premier archiball à arriver : Ca puire ici on peut pus respirer , on va crever ! Fout la ventilation !
Le second, (humant) : Je hume de la bonne pitance
Piou Piou : Parce qu’il en a une ? S’êtes vraiment trop cons pour que je m’occupasse à vous faire découvrir les délices de l’Ardèche et autres douceurs gastronomiques charcutières. Mais comme je vous aime bien, je fis quand même !

Le troisième Archiball entrant : Oh là l’aubergiste que t’espanouilles ?
Piou Piou : C’est pas un rendez vous pouilleux ici, va boire une mousse, tais toi donc et laisse faire ceux qui savent.

Bref, tout partait comme un de ces mardis que l’on aime tant. La foule étant complète, même si les 10 heures n’avaient point sonné, le mouvement général se porta vers le tour de la table pour sustenter nos pauvres estomacs.

Nous demandâmes à l’illustre père de notre cuistot du soir ce qu’était ce met, l’entrée, « du cochon et du foie gras » nous répondit il. Ca, on l’aurait deviné tout seul, mais la question fut posée directement au cuistot.
Pâté de pied de cochon au foie gras, c’est bon ? Non ?
Commaissant Piou Piou, il fallait répondre par l’affirmative encore que chacun, en toute honnêteté, s’était régalé.

Nous attendîmes donc sagement le plat principal.

Piou Piou, confortablement installé sur sa chaise, dégustait son entrée en maugréant que de toute façon, il fallait 25mn pour cuire le risotto et qu’on aurait du commencer à l’heure et non pas plus tôt et qu’il en avait rien à faire, que le risoto, c’était bon quand c’était bon, et puis c’est tout. Y z’on qu’à reprendre du pâté !
Les bêlements n’y faisant rien, quelques cris surgirent

Un Archiball : On va lui peler le jonc comme au bailli du Limousin, qu’on a pendu un beau matin, qu’on a pendu avec ses tripes !
Un autre : Ou sont les poulardes, j’ai faim… Où sont les veaux, les rôtis, les saucisses ? Où sont les fèves, les pâtés de cerf ? Qu'on ripaille à plein ventre pour oublier cette injustice ! Y'a pas quelques poissons avec de la bonne sauce, un porcelet, une chèvre rôtie, quelques cygnes blancs bien poivrés ? Ces amuse-bouches m'ont mis en appétit.
Arriva enfin la gamelle. Fort de l’expérience qui lui tient si bien au corps, Piou Piou s’assura que le serveur mettait ce qu’il fallait afin de s’assurer que chacun en aurait assez.
Ce mélange, quoique délicieux, était étonnant. Sur un riz d’une rare catégorie en belle quantité, une sauce, dont les composants identifiés furent la coquille Saint Jacques et quelques tripes, s’étalait paresseusement.
Il en resta, ce qui fit de nouveau pester notre visiteur du jour

Il nous gratifia alors d’un de ces lancements d’assiettes d’anthologie ou la vitesse d’approche de la soucoupe pouvait laisser penser qu’un OVNI traversait le trou… Le fromage fit son apparition immédiatement suivi de tartes fines aux pommes, probablement de l’Ardèche…

Puis nous eûmes droit à un de ces moments rares dans le trou, à pleurer de rire. Piou Piou et le Père Abraham… Grande émotion vue et revue qui ne cessera de nous enchanter, enfin, à une exception près…

Le visiteur quitta le trou, heureux comme à son habitude…

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