07 décembre 2011

Le cuistot de la semaine, une semaine de merde

Par le Barde


Autrefois, à Bègles, il y avait des cheminots, des maraîchers et des morutiers. Et l'on y chantait le temps des cerises. Aujourd'hui, passent les tramways, le radis se fait rare et la morue est fêtée à proportion de son absence. Heureusement, il y a Yann. Il n'est pas cheminot, ne cultive pas le radis, ne chantonne pas le temps des cerises mais question morue, il se pose là. Si une hirondelle ne fait pas le printemps, une morue aide à passer l'hiver.  Il y eut donc force morue au 1, rue de Bègles hier. Et
c'était bien. Et à défaut de radis, il y eut des endives. Quant au temps des cerises, il se transforma en Vas-y Francky, c'est  bon, vas-y Francky c'est bon, bon, bon. La faute à Jean-Phi qui, en quête de philosophe, a trouvé son maître à penser chez Francky Vincent. Il est excessif Jean-Phi, et assez répétitif lorsqu'il a croqué du concept. Mais, on ne lui en tiendra pas rigueur. Car c'est une semaine de merde que cette putain de semaine.
Et quand une semaine est une semaine de merde, rien ne vaut la philosophie des îles pour l'affronter avec la sagesse requise. Ce n'est pas Walid qui me démentira. Nous y reviendrons.
Des endives donc, en lieu et place des radis. Des endives avec des acras de morue. Un heureux assortiment. Les accros d'accras s'en souviendront et les néophytes aussi. Si la chambrée était éparse,  la faute à Musard qui était impraticable (encore que l'on puisse pratiquer le trou même si Musard est impraticable), elle se gava d'acras et ne laissa pas une miette d'endive.
Puis, toujours de la morue. Mais cette fois-ci version brandade.
Une putain de brandade, gratinée à souhait. Titi la déposa délicatement dans son assiette, la griffa de sa fourchette et creusa un puits pour accueillir une hypothétique sauce. C'est un enfant Titi. C'est pour ça qu'on l'aime. Il ne refoule pas celui qu'il fut et qu'il est toujours.
Les vieux aussi ils n'aiment rien tant que l'enfance. Ils sont restés petits mais ils ont grandi. Alors, sur la grande nappe blanche, ils avaient disposé des guirlandes rouges, des guirlandes blanches, de longs colliers de perles rouges. C'était touchant en diable. D'ailleurs le malin avait fait sa besogne auprés de Yann qui avait affublé chacun de ses seins d'une boule rouge.
Et c'est sur un mode tout aussi enfantin que Yann lança les assiettes. Rien à dire sur le fromage. Un peu plus sur le gâteau au chocolat qui inspira Walid. D'où la semaine de merde évoquée un peu plus haut. Il a un petit côté scato Walid, ce qui nous ramène une fois de plus à l'enfance.
Là-dessus, Sigmund a beaucoup écrit. Quant à la crème anglaise, elle donna lieu à des allégories adolescentes qui ne possèdent pas le charme de leurs comparses enfantines. Enfin What Else fit du café. Un What Else remonté, particulièrement vif et entreprenant.
Un mot pour conclure sur l'aspect cognitif de la soirée. Jean-Phi expliqua, en effet, à Titi que le lait entier chassait les mauvaises odeurs. Quiconque veut bouter hors les odeurs indélicates de son frigo n'a qu'à y laisser, quelques heures, un bol de lait entier. Il n'en restera plus rien.
A bon entendeur salut.
Comment en est-on arrivé là. C'est la faute à Titi qui demanda à Jean-Phi outragé s'il mettait du lait dans son vin. Une belote de comptoir mit un terme à la soirée. Une belle soirée aux accents de morue dans une semaine de merde.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

correctif mon barde! Yann, en plus de ses talents de morutier (si on peut nommer ainsi celui qui maîtrise à ce point la préparation de la morue), et bien ce Yann est aussi cheminot.
Un vrai de vrai, celui de la SNCF...certes un peu col blanc mais cheminot quand même.
Quant aux maraichers, il fallait voir le Yann labourer le dos de ces pauvres palois, planter des banderilles dans leur défense (à défaut d'essai)et récolter les louanges de ses pairs pour sa performance...qu'on ne nous dise pas que ce Yann n'est pas aussi un peu maraîcher...et complètement bèglais!!
titi