03 décembre 2011

Castors de Pau et castors de Bordeaux : Pas de cadeaux de Noël entre Archiball

Par le Blogueur



J'ai beau chercher, je crois bien que je n'ai jamais vu un castor béarnais sous le soleil. A croire que les rencontres entre Archiball Pau et Archiball Bordeaux ne peuvent pas se passer de la pluie. Celle qui nous arrose pendant leur tournoi et qui nous suit faire le tour des caves de Jurançon était au rendez-vous ce samedi à Musard. Elle nous a gratifié d'un concours improvisé de maillot mouillé dans lequel excella notre première ligne et tenancière du bar, Pioupiou et Fayou. Ce même Fayou moulé jouait une nouvelle carte de séduction pour faire fondre sa moitié, biche perdue au bord du terrain venue assister aux courses chaloupées de son wapiti mâle.
Les Palois étaient arrivés le matin même. Ils sont pas fous, ils savaient bien que s'ils arrivaient la veille, les choses allaient être compliquées pour le lendemain. Plus nombreux que la dernière fois, avec une équipe complète, ils ont pris un bus qui, garé sur le parking de Musard, pouvait faire croire au voisinage que la Section Paloise venait défier les Unionais à Bègles.
On a pensé que les castors bordelais n'avaient pas envie de ce match. La réalité est qu'ils ne savent tout simplement pas se servir de Doodle. Ils étaient finalement nombreux, de quoi avoir trois ou quatre remplaçants et de remplir toutes les lignes de la feuille du match. J'hésite à faire la liste de ceux qui étaient ou de faire celle de ceux qui n'y étaient pas.
Pour vous donner une idée, Kiki et Dudu se sont passés d'une bataille sous ce crachin anglais. Kiki a cru bon laisser faire la jeunesse et Dudu ne tenait pas à salir son maillot, il ne l'a jamais fait et il ne comptait pas le faire un 3 décembre.
Donc en vrac, il y avait les deux cités plus haut, l'increvable Alain avec Jérôme en deuxième latte, Dominique et Léonard pour compléter les cinq de devant. Au cul et sur le côté de la mélée, Gwen, Perdigue et Yann. Thomas et La Piballe en 9 et 10. Titi, Seb, Donatien, Peyo, Arnaud, Philippe et le fils Cambot. Le Barde a partagé le sifflet. Si j'ai oublié quelqu'un, prière de vérifier sur la photo.
Sur le bord du terrain, il y avait du monde aussi. Miguel, Dudu et Kiki. Plus loin sous la cahutte, Joël et Le Général faisaient les deux vieux dans la loge-balcon du Muppet Show, Statler et Waldorf.

C'est parti.

Tout commence comme commence un match de vieux. Les passes dans les chaussettes et les ballons vendangés défilaient comme un film qu'on a déjà vu 150 fois. J'en ai presque oublié l'appareil photo en bandoulière. Je remuais les orteils dans les chaussures froides, les mains enfoncées dans les poches et les épaules relevées pour faire face à l'humidité, quand soudain l'étincelle jaillit d'une interception magique. Une de celles qui laissent tout le monde les pieds cloués au sol de dépit et d'incrédulité. Un moment hors du temps façon science-fiction avec toute une foule qui s'arrête et seule le héros se déplace entre les silhouettes figées. Ici, le héros s'appelle Pioupiou. Il anticipe la passe des arrières d'en face et s'avance dans l'intervalle. Du bout des doigts, il chipe la balle et laisse là l'adversaire à ses regrets. Il ne poussera pas la perfection jusqu'à aplatir, il préfère faire briller Titi venu à sa hauteur qui dépose la balle entre les perches.
La coutume veut qu'on attende la fin du compte rendu pour nommer le castor d'or, mais là non ! Le match aurait pu s'arrêter sur cette action comme se sont arrêtés tous les joueurs espérant le hors jeu par ci, y croyant fort par là. Le Barde ne s'est pas laissé intimider. Pioupiou a tout d'un castor d'or et il continuera même à le prouver pendant les 70 minutes du match. On l'a vite compris, Pioupiou ne joue pas le match à toucher.
En face, ils vont égaliser. Nous, on va re-marquer. C'est Thomas qui choisit ce moment là du match, juste avant la mi-temps pour mettre son essai habituel. Comme un fil qui s'enfile dans le chas d'une aiguille, il met un vent à son vis-à-vis, passe dans le dos de la défense et fait du Toto, c'est à dire il accélère.
En face, ils égalisent une nouvelle fois à l'entame de la deuxième demi-heure malgré une défense sans faille (ou Faye, je ne sais plus !). Les attaques se font avec des gros lancés plein champs comme des sangliers. Yann décanille deux ou trois castors des Pyrénées à chaque percée. Gwen va péter dans le tas. Dominique s'en va péter tout feu tout flamme aussi. Perdigue s'ébroue à chaque plaquage.
Derrière, ça enchaîne. Les passes en dur de Thomas trouvent les mains de velours de La piballe qui distribue la patate les jambes à son cou. Titi ne se démonte pas. Seb fait dans la finesse comme on fait dans la dentelle pour déposer la gonfle dans les bras de l'ailier, qu'il fut Peyo, qu'il fut Philippe, ou qu'il fut Donatien venu s'intercaler en mode mobylette. Le Cambot junior s'amuse aussi et découvre le rugby-lounge des vieux, feutré à la boue et l'eau de la pluie.
Le troisième essai de chez nous se fait attendre. On a cru que revenait à Léonard la tâche de l'inscrire quand on l'a vu passer la défense en revue et finir coursé en dernier par le plus gros de la bande d'en face (à droite sur la photo du groupe en bas). Léonard allait le semer pas de doute, mais le gros tend tout son bras et attrape Léonard avec deux doigts par le maillot l'air de jauger son poids tout mouillé. Léonard est stoppé net et il n'a pas fini d'en parler à son psy.
Enfin le troisième essai est l'œuvre d'Arnaud à l'aile si j'ai bien tout suivi (Arnaud, j'ai un doute. Si c'est pas toi, dis le !). Les cousins ne se gênent pas non plus et plantent leur troisième aussi. C'est cool ! On allait alors finir sur un score de parité qui fera de nous les frères les plus jumeaux de la planète. Mais non, les ingrats en mettront un quatrième et grillent toutes les politesses. C'est là que l'enfoiré d'arbitre qui était le Barde siffle la fin de la partie ! Il pouvait pas le faire avant, non !?!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

lecture tardive, mais que le souvenir est bon. Longue vie aux Archiballs, et à notre amitié.
Bises à tous - Raphaël