Par Le Barde
Foin de la pluie, du vent, du ciel gris ! Foin des chafoins qui prétextent les nuages pour ne pas être du pré. Le pré est l’être du rugbyman. C’est Jean-Phi qui le dit. Il a même évoqué Heidegger pour asseoir son affirmation. Une affirmation assise, ça ne tient pas debout, j’en conviens. Mais Jean-Phi, il est comme ça. Pour l’UBB aussi, le pré est son être. Et nous partageons de nouveau l’être de l’UBB. Devinez qui s’est entraîné à Victor-Louis cette semaine ? L’UBB ! Ainsi le chasseur a-t-il rejoint le chassé sur ses nouvelles terres. Singulier retour de l’histoire.
Nous étions une ribambelle sur le pré piétiné par l’Union. La partie fut alerte, entachée de nombreux en-avant. La faute à la pluie sans doute ou à des gammes peu ou mal assimilées. Car les jeunes étaient légion. Les vieux, cela va de soi, ne laissent que rarement choir la béchigue. Les jeunes n’ont pas encore la dextérité née d’un métier sans cesse remis sur l’ouvrage. Un petit clin d’œil à Nicolas Boileau Despréaux qui fut émasculé par un jars. Cela n’a rien à voir avec le métier. Encore que. De toute manière, je m’en branle. Allez, je ne résiste pas à vous rappeler ces vers :
Les vieux forment un ruisseau en quelque sorte, si lente soit leur hâte, elle est plus efficace. Et la molle arène de Victor-Louis sied à leur art. Trêve de poésie. Retour au pré. Et puis non, le pré n’intéresse que le pré. Place au trou puisque comme l’écrivait Fénelon : « La patrie d'un cochon se trouve partout où il y a du gland. » Et au trou, il y a beaucoup de glands. (Le gland est un akène, c'est-à-dire un fruit sec indéhiscent ne contenant qu'une seule graine. Il est enveloppé partiellement à sa base par une cupule, qui est en fait un involucre modifié, formé de bractées soudées.)
Le chef des glands, mardi, c’était Luc. Il a tout d’un gland Luc. Ce n’est pas moi qui l’ai dit, c’est encore Jean-Phi. Jean-Phi, il sait de quoi il parle quand il parle de gland. Il n’y a qu’à voir la photo sise derrière l’étiquette de ses innombrables châteaux. Qui est sous le chêne, les bras posés sur les hanches, toisant son frère, en attendant que les glands tombent. Jean-Phi bien sûr. En bon gland, Luc fit un pain de saumon. Luc est un adepte de Voltaire : « Si les imbéciles veulent encore du gland, laisse-les en manger ; mais trouve bon qu'on leur présente du pain. » Le pain de saumon de Luc était délicieux, la mayonnaise itou. Il y avait aussi une salade de blanchettes. Ou si vous préférez de valérianelle, de boursette, de clairette ou de gallinette. De la mâche quoi. En bon gland, Luc accorde sa préférence à la boursette. Comme le dit un proverbe indien, les glands c’est à leur bourse qu’on les reconnaît.
Nous étions une ribambelle sur le pré piétiné par l’Union. La partie fut alerte, entachée de nombreux en-avant. La faute à la pluie sans doute ou à des gammes peu ou mal assimilées. Car les jeunes étaient légion. Les vieux, cela va de soi, ne laissent que rarement choir la béchigue. Les jeunes n’ont pas encore la dextérité née d’un métier sans cesse remis sur l’ouvrage. Un petit clin d’œil à Nicolas Boileau Despréaux qui fut émasculé par un jars. Cela n’a rien à voir avec le métier. Encore que. De toute manière, je m’en branle. Allez, je ne résiste pas à vous rappeler ces vers :
Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,
Et ne vous piquez point d'une folle vitesse :
Un style si rapide, et qui court en rimant,
Marque moins trop d'esprit que peu de jugement.
J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,
Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage
Les vieux forment un ruisseau en quelque sorte, si lente soit leur hâte, elle est plus efficace. Et la molle arène de Victor-Louis sied à leur art. Trêve de poésie. Retour au pré. Et puis non, le pré n’intéresse que le pré. Place au trou puisque comme l’écrivait Fénelon : « La patrie d'un cochon se trouve partout où il y a du gland. » Et au trou, il y a beaucoup de glands. (Le gland est un akène, c'est-à-dire un fruit sec indéhiscent ne contenant qu'une seule graine. Il est enveloppé partiellement à sa base par une cupule, qui est en fait un involucre modifié, formé de bractées soudées.)
Le chef des glands, mardi, c’était Luc. Il a tout d’un gland Luc. Ce n’est pas moi qui l’ai dit, c’est encore Jean-Phi. Jean-Phi, il sait de quoi il parle quand il parle de gland. Il n’y a qu’à voir la photo sise derrière l’étiquette de ses innombrables châteaux. Qui est sous le chêne, les bras posés sur les hanches, toisant son frère, en attendant que les glands tombent. Jean-Phi bien sûr. En bon gland, Luc fit un pain de saumon. Luc est un adepte de Voltaire : « Si les imbéciles veulent encore du gland, laisse-les en manger ; mais trouve bon qu'on leur présente du pain. » Le pain de saumon de Luc était délicieux, la mayonnaise itou. Il y avait aussi une salade de blanchettes. Ou si vous préférez de valérianelle, de boursette, de clairette ou de gallinette. De la mâche quoi. En bon gland, Luc accorde sa préférence à la boursette. Comme le dit un proverbe indien, les glands c’est à leur bourse qu’on les reconnaît.
Après la mâche, la choucroute. Comme tout un chacun le sait, la choucroute est un met composé de chou coupé finement et soumis à lacto-fermentation dans une saumure. L'origine du mot est à rapporter à Sauerkraut en allemand, littéralement « chou aigre», altéré en « chou » et « croute ». En France, il dérive du dialecte alsacien. La choucroute serait originaire de Chine, où, selon la légende, elle aurait été inventé au troisième siècle avant notre ère par les constructeurs de la Grande Muraille pour résister au froid. Il est probable que ce soit Attila et les Huns qui auraient, après avoir échoué à conquérir la Chine, porté ensuite leurs conquêtes vers l'ouest, passant par la Bavière et l'Autriche avant d'atteindre l'Alsace en 451. C'est la date probable à laquelle cette préparation du chou est apparue dans ces régions.
La choucroute de Luc avait force jarrets, et autres saucisses. Retour au cochon donc et aux glands. Il y en eut pour tous. Pourtant la chambrée était garnie. Titi avoua avec infiniment de délicatesse que le chou, c’est ce qu’il aime le moins dans la choucroute. La prochaine fois, Luc fera une choucroute sans chou mais avec beaucoup de charcuterie. En hommage à Pioupiou. De la pioupioute en somme. Reste que pour faire de la pioupioute un seul gland suffit.
Alors Jean-Phi joua de la pipette. La pipette est un instrument constitué d’un petit entonnoir et d’un embout de trompette. Elle n’est jouée que par des pipes (d’où son nom), des pipes qui ont du souffle. Une bonne pipe, c’est toujours à son souffle qu’on la reconnaît. La pipette est à la trompette ce que l’harmonium est à l’orgue : un marché de dupes, une piperie. « Une amoureuse cède aux plus grossières piperies » écrivait Mauriac. Le trou céda aux piperies de Jean-Phi. What Else surtout. Car What Else était de retour. Et il le fit savoir. « Je suis un membre pensant » nous asséna-t-il, et j’ai beaucoup pensé ces derniers temps. » « Avec ta gueule de roseau, cela ne m’étonne pas » tonna Léo.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire