24 décembre 2015

Les stagiaires de Bouffe, point d'entrée au trou sans chapon qui se respecte!

Par Le Barde et Réglisse


L'année s'achève sur le pré, au premier jour de l'hiver. Il faisait doux ; nous étions treize. Les poivres et sel étaient là. Enfin presque, puisqu'il n'y avait pas JB. Mais Guitou et Cary Grant qui entendaient mettre un point final à cet ultime toucher, n'auraient manqué ce rendez-vous final pour rien au monde. Parler de poivre et sel avec Dudu ne va pas de soi. Notre homme n'a pas de grain de sel dans ses cheveux. Saturne n'a pas fait son office. Cette éternité capillaire en intrigue plus d'un. Par jalousie peut-être.

Nous étions treize. Un chiffre que ne goûte guère notre Serge. N'importe, il était en cuisine avec les stagiaires. Il n'eut pas à affronter les affres de ses superstitions. Par contre, Perdigue, Domi, le Poulpe, Max, le Tarbais, Walid, Jean-Phi, Titi, Benoit et moi-m'aime étions bel et bien d'attaque.

Treize, c'est le nombre idéal. Il engage l'équipe nantie d'un officiant de plus à réussir ses surnombres. Las, l'idéal n'est souvent qu'une illusion, une vue de l'esprit. L'équipe à Seb ne parvint pas à concrétiser une supériorité qui n'était que mathématique. En quoi, les mathématiques sont factices. La vérité est humaine. Un chiffre n'est rien, une bagatelle. Ce qui importe est ce qui se passe, se trame sur le pré. Le pré est la métaphore de la vie. Ce pied de nez à la logique avait je ne sais quoi de moral, d'enchanteur. Il est vrai que j'étais du bon côté. De celui de la minorité. Le pré est évangélique. "Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande sur le pré." À chacun ses béatitudes. Bref, il y eut du beau rugby, de belles passes et de beaux essais. Ce premier jour d'hiver fut glorieux. L'hiver des Archiball est vif, enjoué, mutin. Qu'on se le dise.

Au trou, point d'entrée (s). Les stagiaires n'en avaient cure. Le numérique à bon dos, seul comptent nos us. Mais enfin, le champagne fut servi en guise d'apéritif. Et des toasts de foie gras l'accompagnaient. Repas de Noël oblige. Une entrée en matière digne et élégante. Nos stagiaires promettent. Le repas commença sur le tard sans que Pépé ne bronche. Repas de Noël oblige. Nous nous mîmes donc à table pour affronter tout de go le plat principal.

Pour les stagiaires leur introduction en bouffe se fit donc au bar. Point d’action en bourse pour une salade niçoise de Noël, une soupe aux multiples saveurs que seuls la Jacquouille et le grand Thom ont le secret, de huîtres de saisons pour accompagner le petit blanc qui va avec sans compter la fameuse soupe de poisson que l’Amiral en capitaine de navire et ses mousses Dudu et bien d’autres se sont évertués à partager pour que nos palais des rouilles ! Pour quoi faire une intro quand on peut directement passer au plat principal. En même temps les mails avaient annoncé la couleur. Chaque convive amène soit une entrée, soit un dessert, soit du vin. Le propre des membres Archiball et non archibowl est qu’ils ont de la bouteille. Par conséquent leur présent se fit en toute logique en cuvée et non en mets. Le Jacquouille homme de foi boit de l’eau parfois mélangé avec des bulles, il répondit en partageant sa croyance et toute sa foie d’amateur de bonnes chair qu’il est. C’est un gardien, un sage qui ne voit dans tout poupous peint qui se dresse, qu’un irrésistible penchant de liberté. C’est d’actualité à en croire les tabloïds! Une femme au sein nu esquissé par un génie inspire pour certains un sacrilège et pour d’autres, biens plus sages, un sentiment simple et unique de liberté. C’est bien la seule chose qui peut nous faire regretter l’ancien billet de 100 francs. Il y a du Montaigne dans notre Jacquouille. C’est un Sage ! Il a ce léger penchant à penser pour la troupe et de sortir son saucisson pour viser le plaisir d’une liberté en bouche.

En tout cas au trou, point de saucissons, point de tétons qui pointent et point d’entrée !
Bernachatte admire le sage. Il zène à l’occasion. Il sortit pour l’occasion ses cacahuètes. De la chips aux toasts sublimés, nous avions de tout pour partager la bonne humeur.

Quatre au bout de table, ça le fait ! Sergio, Marco, Stéfano et Julio se sont rapprochés de la Sicile pour les légumes. Les légumes viennent d’Italie en pâtes. Quel bonheur ! Le fameux goût de reviens-y était bien là ! A la limite de nous faire oublier qu’il n’y avait pas d’entrée. Le tarbais eu la larme à l’œil ! Nostalgie de Sicile qui servent les pâtes en entrée. La défense se leva puisque notre avocat siégeait à table. Saint Patrick sortit sa robe pour demander la parole aux juges. « Je rappelle aux hommes de bonne foie,… », Jacquouille fronça les sourcils, « que les pâtes en Sicile ne sont jamais, et j’insiste pour la défense de mes clients, jeunes et innocents pour l’instant je vous l’accorde…que les pâtes ne sont jamais, je dis bien jamais...", Walid sentit le coquelicot venir et chercha du regard son doigt du même âge…, « Accompagné de chapon farci ! ». A vrai dire à ce moment-là, le poulet sacrifié n’était pas le seul à l’avoir coupé. Le Prez reprit alors les choses en mains, le silence se fait quand on a la bouche pleine. Il sublima la parole au geste en se resservant une tranche. Maxime lui se battait avec sa cuisse. La défense sait se faire entendre. Les hommes exprimèrent leur sentence en se resservant à volonté. L’avocat, le travail accomplit posa sa robe, heureux d’avoir préservé une injustice de tablée. L’ambiance de Noël est là, la bonne chair sait faire naître de belles paroles. Nous pensâmes à ceux qui nous manquent, Mozart et sa douce et bien d’autres... Le Barde est chanteur, il ne fait pas qu’écrire. C’est un artiste ! Il n’y a pas d’artiste sans penser à Sardou. Cette fois-ci remasterisé à la mode Bélier ! C’est un fonceur de la plume ! Bref, la chanson est là, le Barde chante et il est nostalgique. Un triste bonheur, une heureuse tristesse, peu importe tant que l’amour vole !

Piou Piou aussi est un artiste, dégagé je vous l’accorde qui trouve à l’occasion chaque fois à redire aux siècles se prêtant de lumières. Il préfère en son honneur, les pensées éclairantes qui ne font pas d’étincelles. Il clignote à l’occasion à l’image de nos guirlandes de saisons. Comme tout clignotant, il guide notre direction à tenir. L’équilibre comme le courant se fait moderne et dans l’alternatif.

Pour revenir à nos cuistots, ils se sont peut être mis à quatre pour cuisiner un poulet diminué mais cela valait vraiment le détour ! Le plaisir nous poussa à chanter. Le castor rassasié chante !
Le lancer d'assiettes donna dans le quatuor. Les assiettes volèrent comme un seul homme, traduisant le corps collectif de nos jeunes pousses, adroites en diable. Surtout Serge. Mais qui s'en étonnera. Pourtant le Préside avait quelques inquiétudes, elles se dissipèrent.

Pioupiou entonna sa chanson monotone. Avec, comme toujours, la complicité de JP. Par bonheur, elle ne dura pas. Un canon lançait par le Préside s'éleva sur l'air de frère Jacques. Rien ne vaut les classiques.
Par eux le monotone touche à la grâce.
Le fromage était divers et abondant. Une merveille. C'est alors que les stagiaires procédèrent à un tirage au sort pour honorer quatre récipiendaires de cadeaux. Noël oblige. Le hasard entra-y-il vraiment dans ce tirage qui n'eut de sort que le nom. Les heureux lauréats furent Pépé, Guitou, JP et moi-m'aime. A Pépé une horloge puisqu'il est le gardien du temps. A Guitou, je ne sais plus quoi, JP trois ampoules puisqu'il est notre lumière et à moi-m'aime un puzzle avec pour illustration un chiot et un chaton. Allez savoir pourquoi !
 

Un peu de dessert. A peine. Une frangipane. Nous étions repus. Le comptoir ne se vida que très lentement. Nous conversions. Le Préside dessinait des rébus sur la feuille de bouffe au grand dam de Perdigue. Il a la main sûre le Préside. Architecte oblige.

La nuit était étoilée. Et la rue si calme. Franck dormait sans doute en rêvant au trou. J'imagine des sourires sur son visage malgré ses paupières closes. Les jeunes se glissèrent dans les ruelles pour une ultime bière. Les plus sages regagnèrent leurs pénates, le cœur plus castor que jamais.

Joyeux Noël et à l'année prochaine !

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