La pluie, le vent ont œuvré toute la journée pour sélectionner la troupe. L’hiver est là. Tout un chagrin pour mettre à mal la motivation et le sens de l’abnégation des castors. Le chemin du pré est plus rocailleux avec ces règles hivernales. Le temps est l’ennemi invisible de tout sens du collectif. Les plus vaillants se retranchèrent dans la chaleur des vestiaires. Le nombre sera-t-il suffisant pour éclairer le pré hivernal? Le doute subsiste et change parfois de camps… La lumière des vestiaires orientait les hommes dans la pénombre. Walid gardait les portes. Il est là ! Puis un devint deux, qui devint trois, nous n’atteignîmes point l’infini cependant nous fûmes trop en nombre pour se contenter d’une belote et bien suffisant pour chauffer le pré. Et l’éclairage fut sur le pré. L’angoisse du froid et du vide se déplaça un instant dans celle de l’absence. C’est bien beau d’être le nombre, si le porteur de balle est ailleurs. Dudu est sauveur. Il porte son cuir dans ses déplacements. La gonfle sera donc sienne. Titi se contentera d’une cravate, n’est pas boutique qui veut !
Dans cette période des soldes, la troupe s’enferma dans une première démarque. Pour Jean Phi, c’était la semaine dernière. Il avait anticipé et soldé son moral suite au retour d’une gazelle qui pour l’occasion n’a pas fait son printemps. Les hirondelles ne sortent plus en cette saison. Le coupable de cet outre-âge fut rapidement identifié. La vitesse a pour habitude de créer des espaces et éliminer les potentiels adversaires. Thomas l’empêcha de conclure. Le vendangeur fut blessé dans son orgueil. C’est un phénomène curieux et facilement observable quand l’homme se blesse dans l’échec, il se redresse moins vite que dans la victoire. Jean phi eut beaucoup de mal à se redresser. Thomas pour le renommer s’était déjà replacé dans sa ligne, prit le temps de se désaltérer et de commencer ses étirements d’athlète. Jean Phi hésita un moment pour quitter le terrain en rampant. L’homme courageux supporta l’affront. Il quitta le terrain debout, le moral dans ses chaussettes mais bien debout dans ses pompes. Tout ça pour dire que dans les vestiaires du soir, nous eûmes du Sabite Nouveau. Le troisième Mardi de Janvier, l’homme se retrouve avec de nouvelles couleurs, de nouvelles chaussettes et de nouvelles pompes. Le vendangeur a reposé sa confiance pour relever le défi du soir. Les anciennes pompes furent sacrifiées dans l’optique de lui faire la nique, pour ne pas citer de marque. Son regard de castor retrouva celui du tigre. L’homme est de nouveau bien dans ses pompes. Le combat sera équitable. Les deux chaussent pareils.
Le tarbais est en forme, Jeff cherche la sienne. Nous avons pour aider lancé un avis de recherche. Seb fait des appels, des croisés, des feintes pour remuer la ligne d’en face. La réussite est là. Jeff aussi il fait des appels uniquement en numéro vert. Les feintes il les garde pour le ballon et les croisés pour les mots. Nous eûmes du grand Jeff. Les courses de Croucou et de walid permirent de maintenir le moral et le jeu relevé d’un côté. En face Stéphane et Thomas franchirent à multiples reprises le rideau. Quand Thomas court Jean Phi pleure et Régis s’enrhume. Peter découvre les plaisirs de l’aile. Hamilton un sage dans le jeu de balle trouve son jeu en défense. Titi et Joss opposèrent un jeu de vitesse et de puissance l’un avec le ballon, l’autre sans et vice-versa. Dudu marqua son essai. Il ne lâche rien, le poulpe non plus ! Il embrassa Jeff pour l’occasion et lui remit une écharpe. Il couve à croire un mauvais rhume. Le poulpe court couvert son bonnet en pointe. Malgré tout l’équipe de Jeff permit à Jean Phi de renouer avec le sens de la victoire et de rester cette fois ci debout. Thomas humble, accepte et respecte l’adversaire même dans la défaite. Ses courses trouvèrent à multiples reprises la ligne d’essais mais n’atteindront pas celle de la victoire du soir. Jean Phi embrassa ses pompes qui reviendront la semaine prochaine.
La nouvelle horloge est fixée au trou. Pépé gardien des clés en est le dépositaire. La chaleur du trou est prématurée pour les courageux de la balle et du coup ils se retrouvent à la bourre. Pépé prêche la bonne heure et n’aime pas qu’on joug avec le temps. Du coup, les anciens sont à table tandis que d’autres maintiennent la pression. C’est Alain qui est de bouffe. En ce début d’année, c’est le pack qui est de bouffe. Hasard alphabétique ou subtilité d’une organisation d’un jeu d’ouverture… L’homme a voyagé et s’est rapproché du plus prés des étoiles. Il est d’expérience et a dépassé son Kourou avec la troupe. Ce soir, il se rapproche par coutume des sages pour nourrir l’assemblée. L’entrée se fera en deux temps. Celui des affamés et celui des retardataires. La morue et la pomme de terre sont de sorties. L’amiral n’est donc pas loin. Le cuistot le nomma à l’occasion à l’ordre du mérite. Le cuistot ne perd jamais son fil d’Ariane, c’est une déformation professionnelle voire une profession de foi. La morue est un poisson que l’Amiral a su apprivoiser. Il le marie à souhait et le propose à volonté. La recette est simple mais ce qui rend le binôme efficace se retrouve dans l’exécution de la tâche. Les ingrédients se superposent les oignons sont de sortie, les haleines en danger pour le plus grand bonheur de notre palais. Alain n’est plus un stagiaire, il propose une entrée en bouche. L’entrée annonce la suite. C’est le principe d’une entrée.
Les gros (qui jouent de 1 à 8) ont pour coutume de jouer dans la mijote, le pot au feu se trouve de nouveau à l’honneur. La semaine dernière le jarret de veau s’est confondu pour le narrateur avec un pot au feu. Bref, ce soir au menu ce sera du jarret de canard ! La nuance est subtile, mais le pot au feu bien réalisé à pour effets de faire tomber les bérets. Alain est donc aux commandes. L’amiral est à la morue ce que Jacquot est au pot au feu, indissociables ! Le bouillon fait jus, les légumes variés leurs effets. Les jarrets sont canards pour cette fois. Le pot fait son effet. Pépé qui avait perdu son béret la semaine dernière, le retrouva pour mieux le reperdre. Qui de mieux que les gros pour comprendre les vieux. Certains hommes parlent aux oreilles des chevaux, les gros savent parler aux palais des vieux. Les pots font les potes.
Alain maitrise le lancement. Il a ses bases. La farandole lactée est déjà sur table lorsque le castornaute se chauffe sur le tarmac. Les assiettes sont empilées prêtes à être satellisées. L’homme est seconde ligne, la force est avec lui. Jacquot la ressentant fixa PiouPiou et rappela « Stéphane, Stéphane, je suis ton père… » Il a la force avec lui aussi !
5….4….3….2….1….
Décollage. Les assiettes volent, se suivent et volent. Le bris est limité. Sans Kourou, l’homme satellisa les soucoupes à défaut de fusée sous la main.
Les fromages sont variés et appréciés. Pour pousser le tout la tarte aux pommes se nicha dans un coin de notre estomac. Peter en profita pour sortir du champagne et rappeler à l’ordre ses 35 ans.
Les hommes répondirent à l’appel de la caisse. Le pot au feu sans pot commun, c’est comme un Pépé sans horloge ou un Tcho sans permis… Les hommes se lancèrent au hasard d’une belote, les dès ayant accompli leurs décomptes, chacun récupéra son fil d’Ariane pour s’enfoncer de nouveau dans le labyrinthe de la nuit.
1 commentaire:
chapeau à l'artiste à la plumme ....
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