Retour à Musard, retour aux sources. Joie de pousser le tourniquet, de longer le terrain gorgé d'histoire, de déposer son sac dans le premier vestiaire après avoir foulé son sol carrelé. De voir Dudu et la Pibale à la même place, comme s'il ne s'était rien passé au bout du compte, comme si, de toute éternité, notre place était là. Comme si la parenthèse heureuse de Victor Louis ne pouvait le disputer au roman de Musard.
La pluie et le vent étaient si anecdotiques. Nous laissâmes le terrain annexe où nous connûmes tant de touchers et de joutes pour rejoindre notre nouveau pré, côté Bergonier. Un pré synthétique, parfait pour nos vieilles cannes. Le moderne s'est invité dans la vieille enceinte, un moderne qui n'en fait pas des tonnes puisque le pré reste vert, cela va de soi. Les jeunes étaient peu nombreux. Nous étions une bonne douzaine. Et c'est Domi qui inscrivit le premier essai.
Par un étrange sortilège, nous jouions juste. Les passes, souvent, étaient de qualité. Il y eut de beaux essais. Comme l'ultime de Titi, il est vrai bien servi par moi-m'aime. Seb se régalait. Donatien et Jean-Phi allaient et venaient sans cesse comme des hirondelles. Walid tentait de déborder ; il y parvint parfois. Dudu rouspétait un peu et la Pibale se livrait à son arithmétique favorite. Perdigue était là, bien sûr. Pour rien au monde, il n'aurait manqué ce recommencement. Il fut d'ailleurs très prolixe en essais. Musard lui donnait des ailes. Mais Musard sans Mozart est un peu orphelin. Nul doute qu'Il reviendra tôt ou tard. Et Guitou itou.
Nous étions éreintés en rentrant aux vestiaires. Mais comme c'était bon. Sous la douche, Perdigue avait un bagout que nous ne lui connaissions plus. Oui, nous étions à demeure, chez nous. Une identité heureuse en somme, celle qui réunit des êtres divers autour d'une même passion. La communauté de la gonfle.
Au trou, La Fourche était de service. Nous étions assez nombreux pour remplir la table. Nos vieux étaient là. Et Guillaume aussi.
L’accueil est chaleureux. Le sourire du dentiste est au rendez-vous. Le cuistot s’est fait les dents au trou depuis belles lurettes. Le parfum de la mijote éveille nos sens en haut et notre curiosité en bas. Le colimaçon pour rejoindre les deux niveaux débouche sur un trou. La nature est d’une constante parfois désespérante mais si rassurante… La pression est bien présente et saura mettre en patience la mise à table. Pépé et le Tcho astiquent l’horloge. Jacquot supervise. Certains s’imaginaient une réception sans pression. L’ère du fût fut ! Attention, l’accent garde son sens et sa place. Nous posons la question comme Dudu a posé Domi sur sa ligne à multiples reprises. La cinquantaine ne peut rien contre le hors d’âge. Dudu est XO, il rayonne en ce moment… peut être une déformation professionnelle… sûrement la magie de musard comme suce cité par notre Barde. L’accent joue l’économe dans cette période de disette. La politique est ainsi et cherche ses bons mots à défaut d’autres choses. Nous, l’accent nous le trouvons au trou. Le trou ne pousse pas à la réforme. Le mot en lui m’aime, trou n’a pas d’accent. Et c’est bien ! Le plaisir simple ne peut se réduire à une réduction phonétique. C’est l’histoire qui donne l’accent aux choses. Titi aplatit son essai et se rapprocha de Deleuze dans ses observations animalières. Il se lance à l’occasion dans un nouvelle aux puces « La faune et tiques à l’épreuve des petits mots logis à Pliqué » avec Musard ça ne la fait pas… Le pré ne rentre pas dans le sujet. Et il a bien raison ! Le chapitre de la mêlée est dangereux. Le pré est sur le sujet synthétique ! Va expliquer aux gros que l’époque ne porte plus l’accent sur la mêlée ! Ce serait comme expliquer à notre tarlousain de venir sans sa saucisse ou demander à notre cuistot du soir de nous laisser sur nos dents.
Bref nous mangeâmes de la salade. Comme quoi il y en avait pour ne pas en faire toute une salade. Des tomates petites et ovales, le trou est fait pour l’ovale… nom de dieu ! Des petits dés éloignés de la proximité des dès du jambon de DéDé. Et du vert à profusion. Le cuistot connaît la mêlée et ses hommes ! L’herbe, c’est fait pour courir. La salade pour les histoires, les rillettes pour le sourire des morfals. Perdigue a foulé avec succès le gazon de Musard et se concentra pour la bouffe sur les rillettes. La l’oie du plus fort est toujours la meilleure. C’est une question d’équilibre. Le Tarbais tient la ligne tant sur le pré que sur table. Les tomates en ovale le prédisposent à des lancers vrillés. Les rillettes font leur effet, les hommes font risettes et tartinettes à volonté. Le Sabite se fera en château en verlan. Puis vint la suite. La constance du trou est ainsi. Enfin, la suite se fit attendre la chanson est de rigueur quand les hommes sont heureux. Le sourire de l’hôte et ses œuvres nous rendent chansonneur à nos heures.
Nous chantâmes quand vient la faim de l’était… Nous pensâmes à notre Guitou, itou (celle là je la pique au Barde !). Le râgout est de sorti, mélange subtil de cochon et de bœuf, joues et morceaux à souhaits, faits pour être embrassés. Les petits onions (il faut bien s’y faire) sont réduits aux sens propres comme aux sens figurés. Un oignon qui perd son point « g », nous sommes vraiment proches de la faim du monde. Domi pour la question se réfugie dans l’origine de celui-ci. Il fait de la muscu et peint à ses heures. Il vise l’esthète et l’artiste. Mais bon les oignons se noyaient dans la sauce et c’est meilleur ainsi. Le plat ne porte pas de nom, le cuistot cuisine mais ne s’embête pas à nommer la fameuse daube aux chorizos. Pour prolonger le plaisir, la fourche nous mit la patate ! Il connaît et il aime vraiment ses hommes.
Une assiette à fromage bien remplie. Pioupiou en trois coup l'a mis échec et mat. Il aime ce qui est bon et en fait de grosses parts pour le plus grand plaisir du Trez.
Le lancer fut parfait. Lolo sortit ses pattes arrières. L' attraper en avant il ne connait pas. Un stéréotype stylé en somme. L'assiette est captée en aveugle. La fourche ne le sait que trop. Le couple pilier-seconde ligne assure pour ainsi dire les arrières. Point de chute à table, Domi qui ne tient assis empêcha la note parfaite. Il a une fâcheuse tendance à vouloir aplatir tout ce qu'il touche depuis qu'il joue à l' aile...
Le dessert était rien moins que parfait. Une tarte aux pommes, fine, comme on les aime. Pioupiou la trouva délicate en diable. Le temps s'étirait lentement. Au gré d'une belote de comptoir qui vit Walid triompher encore malgré les forts du Tarbais et d'Amélie. Les succès à répétition ne lui montent pas à la tête. D'ailleurs, il ne se retire pas du jeu après l'avoir emporté sur le tapis et prolonge l'aventure, et gagne. Respect.
La nuit était froide. Les Capucins accueillaient les derniers castors. Musard et le trou capucinard. Tout rentrait dans l'ordre. Un ordre léger, propice à la vraie vie qui, de temps en temps, n'est pas ailleurs. Tant pis pour Arthur et tant mieux pour nous.
Une assiette à fromage bien remplie. Pioupiou en trois coup l'a mis échec et mat. Il aime ce qui est bon et en fait de grosses parts pour le plus grand plaisir du Trez.
Le lancer fut parfait. Lolo sortit ses pattes arrières. L' attraper en avant il ne connait pas. Un stéréotype stylé en somme. L'assiette est captée en aveugle. La fourche ne le sait que trop. Le couple pilier-seconde ligne assure pour ainsi dire les arrières. Point de chute à table, Domi qui ne tient assis empêcha la note parfaite. Il a une fâcheuse tendance à vouloir aplatir tout ce qu'il touche depuis qu'il joue à l' aile...
Le dessert était rien moins que parfait. Une tarte aux pommes, fine, comme on les aime. Pioupiou la trouva délicate en diable. Le temps s'étirait lentement. Au gré d'une belote de comptoir qui vit Walid triompher encore malgré les forts du Tarbais et d'Amélie. Les succès à répétition ne lui montent pas à la tête. D'ailleurs, il ne se retire pas du jeu après l'avoir emporté sur le tapis et prolonge l'aventure, et gagne. Respect.
La nuit était froide. Les Capucins accueillaient les derniers castors. Musard et le trou capucinard. Tout rentrait dans l'ordre. Un ordre léger, propice à la vraie vie qui, de temps en temps, n'est pas ailleurs. Tant pis pour Arthur et tant mieux pour nous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire