08 février 2016

Les Nounours à la sauce Castors...deuxième édition !

Par Réglisse et Le Barde
 

C'était jour de chandeleur. Nous faisions nos adieux à Victor Louis. Nous avions convié les Nounours de Pessac. Rien de tel que de conclure cette belle histoire par un match. Le ciel était sombre et le crachin jouait des coudes. Un temps à l'anglaise. Rien de tel pour recouvrer les vertus primitives de la gonfle au bord d'un "collège" qui fut notre demeure provisoire et salutaire.

Nous étions bien décidés à venger l'affront du match aller. Les jeunes pousses étaient nombreuses et avaient répondu à l'appel. Serge et moi-m'aime étions de sifflet. La rencontre fut plaisante, engagée et probe. Seb fut un parfait chef d'orchestre avec son frangin à la mêlée. Domi sut composer avec les espaces. La Pibale officiait en pilar au prétexte de ne pas trop se bouger. Regis l'assistait et Léo talonnait. Que du beau monde. Au loin, Guitou nous couvait comme seuls les anges savent le faire.

La première mi-temps fut tout à l'avantage des castors. Par trois fois Toto transperça la défense des Nounours, admirablement servi par le Préside. Il y a du Jauzion chez le Premier des nôtres. Ah ! Cette passe au cordeau pour notre Peter Pan. Peyo aussi y alla de sa terre promise. Il était en feu. Insaisissable. Il est vrai que les besogneux de devant assuraient leur ingrat labeur. Les Nounours mirent du cœur à l'ouvrage. Mais leur cœur ne suffit pas. Surtout un soir d'adieu. Les castors en avaient davantage.

La seconde mi-temps fut vierge et brouillonne. Les remplaçants officiaient. Jean-Phi se glissa au centre, Stéphane à l'aile, etc,. La pluie s'ennuyait un peu. L'ultime mi-temps ne dura que quelques minutes et fut ponctuée par un nouvel essai. 5 à 1. Les adieux à Victor Louis étaient réussis. Une haie d'honneur partagée mît un terme à la rencontre. L'ambiance était guillerette. Une affaire de gentlemen.

Il ne nous restait plus qu'à regagner le trou où Florian nous attendait. Notre homme est père désormais. Et c'est une grande joie. Pioupiou était aux manettes. Comme de bien entendu.
PiouPiou s’est démené pour remplir les creux à venir. A Pessac, l’homme pilier avait laissé un de ses genoux. Il en a bien deux mais bon... Ils furent dépassés par la pression exercée par les nounours à domicile. L’homme n’est pas rancunier et il recevra à l’honneur d’une gastronomie d’après match. Un nouveau conte des milles et une nuit, Ali Piou Piou et les quarante mangeurs… A vrai dire, le trou était bien rempli. Piou Piou ne peut compter en ce moment que jusqu’à quinze. L’homme s’aide de ses doigts. En même temps la logique d’un cerveau gauche ne peut rien contre l’expérience et l’implicite d’un pilier droit. Le quarante d’un Peyo frôle parfois la douzaine comme la cinquantaine pour la réception. Il faut vraiment un corps calleux efficient et un pilier droit efficace pour concilier un cerveau gauche de son cerveau droit pour trouver un compte rond. L’approximatif sera de rigueur, les creux d’après match ne se mesurent pas en chiffre mais en plein potentiel. C’est ainsi que le cuistot gère la pression en début de soirée. Dans la famille Escassut, nous avons le père et le fils pour concilier le nombre à la bouffe. Le mélange est de mise, les bérets avec les sans bérets, les cravates avec les sans cravates, les pressions avec les pastis et les castors avec les nounours. Le Sabite comblera le reste. Une ménagerie qui fait bon ménage en somme. Nous avions dans chaque équipe de nouveaux animaux à bosses. Le rugby en dehors de certains vestiaires a cet art de la transformation. Le nounours et le castor sont des animaux à bosses comme les autres.

Bref, le Tarlousain était là sans bosse pour ce match. Il a une constante pour s’assurer l’aile dans les matchs. Il a le sens des rencontres et de la famille lui aussi. Il garde sa place à l’aile et ses histoires à table. Il sublime la compagnie sans pression par l’anisé. Il doit être de même confession que Dudu. Il prie lui aussi à ses heures avec un calice à ballon. Nous refîmes le match. Les castors sont ainsi et les nounours sont de la partie, ils aiment la réception. Ben à ce propos garde le casque L’en-avant pour le castor toulousain n’existe pas. C’est que le jeu en question s’adapte à une météo capricieuse d’une région riche en caractères. Le vent d’autan est intégré dans le jeu. Les passes sont faites pour surfer sur le vent et éviter tout en avant. Lacan dépasse Freud sur l’occasion, non dans le cadrage débordement mais dans la condensation linguistique. Tout n’est pas sexuel mais le trou est bien langage. Me « De Saussures » celui-ci à l’oreille. L’en « à vent » est à Toulouse ce que l’en avant de Bernachatte est au pré de Victor Louis indissociable. Pour ma part, j’ai eu vent d’œuf mayonnaise, et de jambon. Pour la réception, ce ne sera pas du cassoulet. La tête dans la pression, j’ai noté la présence des cannelés. L’ambiance me dit que le trou fut comblé. Point de lancer mal placé ou de sandwich improvisé. Le plat principal en mijote a plu. L’absence de fourchettes de rab et le va et vient des assiettes m’amènent à conclure « Piou Piou a vengé son genou ! ». Mais pour la mêlée ce ne sera pas assez et la reeduc sans accent sera de mise ! C’est une question d’économie. En revanche il a des ressources pour mettre le trou en mode réception. Il est loin d’être rancunier. Il a le sens de la famille même sur une patte.

Les nounours étaient en nombre dans l’antre des castors. Nous parlâmes de leurs 30 ans à venir. M’aime si pour l’heure, le trou fête la naissance. Le Trez fait son jeu et déguste à ses heures. Le Prez s’occupe de ses hommes. Peyo est sur le coup, Ben fait de l’œil. Le Barde a libéré son sifflet pour se la roucouler douce. Il se fait héraut à ses heures tardives, les castors s’attachent aux messages auprès de lui et embrassent notre Guitou absent du soir et tous nos autres.

L’heure est dans sa constance et s’enfonce dans la nuit, le café est fait pour ralentir son œuvre. Les nounours s’éclipsent en bande. Les castors quittent aussi le trou. Ils se livrent à d’autres tailles. Les chemises de la boutique n’ont plus qu’à bien nous tenir. Le Tarbais ne rate pas une occasion pour nous tailler des costumes pour l’hiver.

La nuit est derrière la porte. Les nuages sont de sortie et libèrent bruine sans faim. Nous sortons du trou… Les castors se dispersent dans les profondeurs du retour. C’est ainsi Morphée a ses habitudes, certains comptent pour s’endormir les moutons, d’autres les castors, le marchant de sable est parfois de mise, chacun ses croyances, chut… Un jeune castor et papa et Marion dort.

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