C’était un beau soir d’hiver. Un froid sec et vif étreignait la
nuit. Le temps idéal pour taquiner la gonfle. Nous avions des invités :
les anciens du Bouscat. A 20:30 pétantes, les hostilités commencèrent.
Les castors avaient pioché dans ce qu’il faut de jeunesse pour
contrarier les ardeurs Bouscataises. Au sifflet : Dudu et le barde
faisaient la paire, chacun occupant une moitié de terrain.
La partie fut âpre, disputée, mais toujours dans l’esprit. Nico,
Popeye et Arnaud donnait de la densité aux Archis, Toto des cannes et
Titi de l’expérience. En face, une très belle troisième ligne, avec un
flanker haut de gamme. Et Patrice Bouscayou en 10, un familier des
castors.
Notre pinson en demi d'ouverture de transforme en défense en demi-fermeture. N'oubliez pas les paroles du sage qui dans l'expérience du jeu qui mène au sol culmine en ces mots de réconfort. "Ce n'est pas de ma faute, monsieur l'arbitre, je n'ai pas eu le temps de me baisser." Aussi plaisant à entendre qu'un "good game" après s'être tapé un bon rosbeef. Des mots qui dans l'exp(l)osé font penser au divin. C'est fou la portée des actes ou des mots en fonction du camps auquel nous appartenons. Le laid devient beau, l'éveillé assommé, l'illuminé sans lumière, une règle déréglée, un gros sur les épaules en somme. La destinée du porteur de balle se retrouve si fragile lorsqu'il se prête aux caprices des dieux. Sans en faire un fromage, con se le dise...Cela assomme et cela réveille en même temps. Le miracle s'est prêté au jeu tant dans la réussite que dans la ressuscite! Saint Patrice priez pour nous. Nous envoyons les images pour béatification du pinson au Vatican. Certains ont vu un ange d'autres un démon.
Les contacts étaient rudes sans jamais déroger à la règle. Toto fut
le premier à déchirer le rideau adverse. La réplique Bouscataise ne se
fit pas attendre. Une interception par un ailier à la chevelure poivre
et sel, capitaine de son état. Un essai partout à la mi-temps. La
seconde période fut à l’avantage des hommes de Popeye. Deux essais dans
la musette et un nez en vrac pour Alex. Une troisième mi-temps, sur le
pré, avant celle du trou, scella le score du match : trois essais à
deux. Pioupiou eut pu assurer le succès des siens sur son aile ; il s’en
fallut d’un rien. Un match de rugby comme on les aime avec des
adversaires parfaitement dans l’esprit. Sur la touche, Hamilton
appréciait.
Jacouille nous avait concocté un repas à la Jacouille. Le must !
Quelques vieux étaient là. Coco et Pépé of course, et le vieux quatre.
Amélie sortait de sa campagne. Les vieux ont monté une chorale et
répètent leurs chants en vue du pays des zoulous. Le doigt en afrikaner,
en zoulou et en anglais sera dans notre besace chez Mandela.
Une nuit parfaite nous tendait les bras. Morphée nous épiait avec
impatience. Le pas serein, nous avons regagné nos pénates. Pépé
continuait de pester contre Monsieur Owens. Pioupiou pensait encore au
goût d’inachevé laissé par son essai inabouti. Et le Prez filait
présidentiellement sur sa trottinette électrique.
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