24 février 2020

Coco de Bouffe: zouk machine chante la cuisine dans la peau...

Par Le Barde et Bardibulle


L’hiver n’est plus vraiment de saison. Le printemps a fait son trou. « J'aime l'allure poétique, à sauts et à gambades » écrivait Montaigne. Le pré est la page de notre poème ; nos gala des sont autant de vers libres. Faute de Léo, l’alexandrin n’est pas de circonstance. Mais à trop vouloir sauter, d’aucuns y laissèrent des plumes. Le barde et le Prez gagnèrent les vestiaires avant l’heure, suivis peu après de Peyo. Une histoire de mollet, banale et ordinaire. « Le mollet vous dis-je » déclamait Pioupiou qui se prenait pour Toinette. Sauf que les maux de nos victimes n’avaient rien d’imaginaire.

Le réel réside en son corps et le désir pousse son imaginaire. Le Doc a son éponge magique en réserve. Rien ne peut le distraire d’un jeu en attaque ou d’une course en second rideau. Tant que la bête respire, ô bonne mère ! il ne prêtera son soin. Hamilton au désarroi photographie la scène et réclame le soutien pour son binôme. Freud tire sur sa pipe, Dudu règle sa radio et Doc intercepte la balle et crée l’hallali. La douleur est sienne. Le Barde marche mais ne peut courir. Du coup Hamilton non plus. L’amitié ne peut faire distinction du soi et du non soi. La conversion en son soma tique. Là est le drame. Le poète reste philosophe, la douleur musculaire ne peut défaire ses pieds qu’il écrit avec ses membres supérieurs. La déchirure du mot laid ne peut contraindre l’artiste à l’éphémère d’une plainte. Le jeu se poursuivit en réduisant les lignes. La Piballe aurait conté l’égalité parfaite. Le Barde son hémistiche. 

Sergio avait retrouvé les siens. Le Tarbais accusait un bronzage accentué suite à sa croisière sur les îles. Toto étrennait une nouvelle année. Le doc était saillant. Dudu exerçait sa gestuelle avec science. Et Peyo butinait la terre promise. La boutique est à son aise sur son aile. 


Les îles encore. Mais au sein du trou, dans le saint des saints. Coco, entouré de sa Jacouille, régalait. Pépé était en pays de connaissance. Les îles, il les aime. Surtout lorsqu’elles se traduisent en accras et autres petits boudins antillais. Il est accroc aux boudins Pépé et aux morues. Un Ti Punch accompagnait le tout. Lolo appréciait. Guitou itou. Une soupe acheva le tout. 

Un zeste de souk et vous obtenez du zouk. La mélodie d’ambiance témoigne que la chorale préfère l’agur en mer… c’est une question de tempo ! Au fond des chansons des îles qui font chavirer nos sens entre l’olfactif, le gustatif et la rythmique. Curieux que l’équilibre se joint à nos tympans pour sens de tout mouvement. La musique délie les langues et le créole fait danser. Guitou mérite sa chanson et remplace les crustacés par une plage aux rêveurs. Une ballade en mer comme on les aime. La suite nous rapprochera du pays. La tête est en ballade et en son corps siège notre bon Sud-Ouest. Une appartenance sans domaine. Un magret comblera donc la marée. Fayou face à la bête pleure à chaque fois. C’est si bon. Le colvert est voyageur et sa chair une offrande au divin. « Jacquouille éteins le gaz… Notre pompier en culotte courte n’est pas là… » La plancha a rendu l’âme pour le cuistot. Le parfum n’est pas dangereux loin de là. C’est la truffe du pays qui sublime la patate. Con se le dise. Coco se décarcasse à combler la cuisson en épice des îles. Gwen aurait montré la voie. « Le petit rhum est comme la vodka. On se lève, on aspire, on met en bouche, on profite, on souffle… on est bien ! »

Le lancer d’assiettes fut paisible. Coco assurait. Certaines mains ne furent pas à la hauteur, en sorte que bien naturellement l’obole s’écrasa, qui sur la table, qui sur le sol. L’esprit de géométrie n’est pas l’alpage de tous. Le jansénisme se niche aussi dans les détails. 

Un Mont d’or passé au four permis à tout un chacun de le répandre sur un petit bout de pain. « Mais quel est donc ce fromage demanda Hamilton ? » Et le vieux quatre de s’étendre sur le Mont d’or avant de reprendre sa conversation avec Guitou sur la cité de Montaigne. Entre l’habitant des beaux quartiers et le riverain de Marcheprime, le dialogue était voué à l’échec. Il a un petit côté gilet jaune le vieux quatre. De guerre lasse, Guitou entonna Quand vient la fin de l’été et versa une petite larme. « Je préfère Schubert » lui assena Alain-Charles, laissant Lolo pour le moins perplexe. 

Il y eut deux belotes de comptoir. Le Prez et Sergio n’étaient pas en veine. Comme d’ordinaire, Hamilton assurait. Et remporta la première, laissant au barde le soin de glaner la seconde, sous le regard dépité de Sergio. 

Minuit était passé depuis belle lurette lorsque les derniers récipiendaires sortir du trou. Guitou enfourcha son cycle jaune et regagna le cours du vieux tigre. Hamilton siffla un air de l’ode à Sainte-Cécile. Le Prez pensait à sa Moga turbo. « Encore quelques mois et je fendrai la nuit avec ma douce » se dit-il.

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