29 juin 2023

Le cuistot de bouffe : ABRACAPAELLA...Garcimore n'est paela

Par le Barde


C’était la dernière, sur le pré et sur le trou, un soir d’été comme on les aime.

A musard, Kiki et JB attendaient que nous nous livrions à l’ultime toucher de la saison. Sept contre sept. Deux soixantenaires et de jeunes pousses. Ce fut vif, alerte. L’étreinte de la gonfle nous enivrait. Il y eut une dizaine d’essais, un joli bouquet de saison.
Sur leurs ailes, Dudu et le barde achevaient en terre promise le travail des leurs, travail reposant parfois sur le leurre. Et à ce jeu, Nico tira son chapeau. Le ciel s’ombrageait peu à peu. Il fallut mettre un terme à nos agapes. Faute de douche, l’arrosoir du terrain annexe fit l’affaire. Et nous regagnâmes le trou.





Il y avait du monde dans notre antre. Une trentaine. L’Amiral, le Prez, Fayouz, Croucrou, Amélie….Le Prez arborait une chemise bleue pigmentée de piments rouges. Un cadeau de JB Dubié. La classe !

Une salade de tomates onctueuses, fraîche ouvrit nos tendres hostilités. Nous trempions de petits bouts de pain marocain dans la sauce. Le Sabit rosé s’imposait.


Puis vint une paella. En hommage à Dudu dont on honorait le rang. La clim ronronnait et mêlait sa sonorité rauque à celle d’une musique imperceptible. Une composition improvisée tirant vers les lubies de Boulez.

Le poulpe fut commis au lancer d’assiettes. Un lancer disparate. Des mains lasses laissaient choir l’ustensile plus que de raison et provoquaient l’ire douce de notre Jacouille. Il n’y eu que du fromage. Pas de dessert. Du camembert et du gouda. Nous nous retrouvâmes au comptoir. L’Amiral et JB chantaient l’orage. Le Get était de rigueur. Pas de X. Une dernière nuit. Douce. Une nuit d’été. Un songe.

22 juin 2023

Le cuistot de bouffe : Tripote Domi avec le doigt

Par le Barde,



C’était le premier jour de l’été, et accessoirement, la fête de la musique. Autant dire que le pré était de mise et que la gonfle allait chanter au bout de nos doigts. Nous étions une dizaine sur le pré. De jeunes pousses de l’UBB étaient des nôtres. Les galopins font du bien.

La balle virevoltait et avait des allures d’hirondelle comme un dernier hommage au printemps. Pas d’orage. Un ciel gris, lourd, mais pas d’orage. Pas de douches non plus. En sorte que nous nous débrouillâmes comme nous pûmes avec deux robinets. A l’ancienne en quelque sorte, sauf qu’à défaut de brocs, ce sont des bouteilles en plastique qui laissait choir l’eau.

Pour mémoire, le premier terrain des Béglais était un champ au lieu-dit Campgrand. Une voisine, la mère Pambrun, prêtait une grande « baille » aux joueurs pour qu’ils se débarbouillent après leur joute. Un retour aux sources en quelque sorte.

Au trou, Domi était bel et bien là. Une grosse vingtaine de castors honoraient la fin de la saison. Domi fidèle à ses us avait composé une salade de tomates avec feta, oignons. Fraîche à souhait. Le Poulpe et le pinson étaient l’un à côté de l’autre, se jetant des regards énamourés. Face à eux le Prez et Cédric, dignes.


Flo nous rejoignit avant les saucisses et leurs lentilles. Domi ne déviait donc pas d’un pouce, comme si l’hiver était encore de mise. On ne refait pas Domi et les saisons, il s’en branle. Tripote moi la bite avec les doigts est un standard du trou. Il peut s’acclimater à tous les hymnes. Flower of Scotland, God save the king ou Forza Italia passèrent ainsi sous son tamis. Le Prez tenta même un haka et parvint à ses fins. C’était notre fête de la musique.


L’Amiral l’acheva avec son biniou, méticuleusement ceint dans ses langes avant que d’étreindre ses lèvres. Le lancer d’assiettes fut inégal. Jacouille ne parvint pas à récupérer celle qui lui était destinée. D’autres ne furent pas plus heureux. Un chèvre et un je ne sais plus quoi s’offraient à nos palais avant que des tartes aux pommes ne concluent le repas.

Au comptoir, Seb nous fit découvrir la version X du Get menthe. D’une couleur plus pâle, elle est, par contre, nettement plus relevée en alcool, puisqu’elle taquine les 37 degrés. D’où le X peut-être. Allez savoir comme dirait Léo qui était des nôtres.

Dehors, une petite pluie tombait. Ça et là, la musique battait son plein. Le café Pop accueillit les nostalgiques d’un temps pas si révolu qu’il n’y paraît. Les autres regagnèrent leur pénate. Encore un mercredi au trou avant que de laisser place à la pala et à la pétanque. Oui, c’est l’été.

19 juin 2023

Nouvelle formule pour la fée : osexibuoventribussupercalifragilisticexpialidocious!

Par Bardibulle,

Bègles a rangé ses habits de fête. La morue apparemment bien satisfaite s’en est allée. Elle pointera le bout de son nez l’année prochaine. Quel bonheur quand l’associatif tend sa perche.
Coté gonfle ce n’est pas le gadiforme qui fait la météo. La douche froide se fera de nouveau sans douche. Le castor sur la question se fait carpe. Piou piou est un sage et survole le sujet, son côté anguille peut-être. Le Piou est au Piou Piou ce que la philosophie est à la sagesse. Le cours d’eau n’est pas matière mais bien un concept. Sa relève du coup est dans Lapimpine. La finale a fait sanction, le coup de sifflet dans l’histoire fait enclume et exploit, con se le dise. Sacré bleu dans l’orange pour nos jeunes. Apparemment il y avait trop d’eau et pas assez de soleil. Les analyses de Piou sont formelles, la météo donne un certain fluide aux forces qui s’ignorent.

Bref pour le soir, le jeu sera Tarbais, celui-ci a le sens de la prise du trou. Plus les montagnes sont hautes, plus la feinte est innée . A partir de 3 essais il ne compte plus pour lui et fait compter les autres. Ses appels prêtent aux inters. L’interprétation dans l’instantanée fait exter, voire sautée au grand dam’ de Dudu. Le toucher deux mains est une expérience à part pour l’ancien. Il est nostalgique de la main qui caresse, qui effleure, qui taquine le porteur de la gonfle. Différemment de Christophe, solide qui dans le toucher à deux mains compte uniquement sur ses dix doigts. 9 Doigt c’est pas touché, 10 c’est touché.

Solide et simple comme règle. Le jeu garde ses fondamentaux. Jean phi pointera de son joli essai en philobatie appliquée. Le ballon est à Jean Phi ce que l’eau est à Piou, l’esprit dans la jongle. Une glue qui savonne. Plusieurs essais de part et d’autre, même si c’est de l’autre que se fera la victoire. Pas de douche. Direction le trou c’est la fée qui régale.

Les plaquistes plaqueurs tiennent le bon bout. Fayouze essuie les plâtres pour l’occasion. Croucrou amateur du bon jeu dans l’architecture des mots fait quelques mouches. La fée s’adapte, la fée cuisine, la fée est magique. Son surnom vient de l’art de sa transforme pour preuve le sens à toute chose prend pour lui naissance dans un melon. Point de carrosse en citrouille, mais bien du melon en carabosse. Melon et sa fine tranche de cochon car la fée régale. Sa baguette fera office avec du pâté. Sa campagne est lancée. «Ceci est mon cor, livré pour vous ! », il y a du sacré dans le castor. Point de tintamarre à l’horizon la meute rabat un somptueux pâté pour accompagner. La fée aime ses castors, il leva son verre dans le sacre du trou, et s’exclame « Ceci est mon Sabite, buvez en tous ! ». Zinzin perd la boule dans sa chasse au tire-bouchon. La suite sera toujours magique. « Les gars, j’espère que vous avez faim ». D’un tour de nez il multiplie le poulet. A défaut de multiplier les pains, notre castor dans le miracle sort les plumes. Les plats sont à foison. Poulets piperade, la magie est dans notre terroir. Tout est bon en Carabossie.

Le silence fait écho au bouche pleine. La ripaille fait joie. La fée sortie son tour ultime. « Comment ça ? Les gros ne savent pas lancer ! ». « Honni soit qui mal y pense », la jarretière est un ordre qui sur le coup cherche sa langue. Le castor siège sur son perchoir, celui du patron de table. La pile porté à gauche, et à droite la soucoupe au départ. Le castor fera face ou ne fera pas. Bref le « lala » interrompt le silence. Et ce fut le miracle. Les coupoles entourées d’une aura protectrice trouvaient à chaque lancé receveur. Quid de la distance entre le bout et l’autre bout, du pilier à l’ailier, de l’honoraire émérite au stagiaire qui hérite ? Rien, nacache, wallouh, aucune casse, aucun fracas. Jacouille s'agenouille et pleure de joie. C'est trop beau. Il en fallait peu pour que la fée marche sur l’eau. L'Alleluiah dans l'hallali supplée le lala! Un Messie pour les croyants du trou, un mais non pour ceux qui rêvait d'une cuillère en bois. L’effet de la fée fait foi. Fa fée fur !

Le fromage en douceurs lactées. Le dessert du melon en salade. La fée est aux anges. Les castors au comptoir pour d’autres tours plus mentholés. L’objectif dire d’une traite « supercalifragilisticexpialidocious », tout le monde n’est pas fée.

15 juin 2023

Les Archarballs d'assaut

Par le barde

Dernier match de la saison du côté de Mérignac, allées des acacias, contre les boys de Dassault.


 Le temps était au gris mais sans gouttes. Les castors s’étaient renforcés autour de Flo, Maxou et Christophe.
La première mi-temps vit une large domination des hommes à Marcel (Dassault). Quatre essais à rien. Quelques plaquages manqués et le tour était joué. Pourtant, ils se donnaient nos petits, ceints du maillot argentin.
Patience se disait la mince poignée de supporters, Toto et Tautau. Ils furent récompensés. La seconde mi-temps fut bien plus équilibrée. Les castors plantèrent trois essais contre deux à leurs adversaires, dont un de Pioupiou, placé à l’aile. L’aile lui va bien. Ses cuisses fières savent se jouer de la ligne. Et le barde de siffler la fin du match.



Un joli match de rugby joué dans un bon esprit, vif, alerte, avec très peu d’en-avants. Après, sur une table de bois disposée devant les vestiaires, merguez, chipolatas que nous glissions dans des bouts de pain. Pioupiou se contentait de mayonnaise, las, peut-être, de la charcutaille. Le must, le vrai rugby d’après, bon enfant.
Le ciel demeurait gris mais répugnait encore à tourner à l’orage. Ça papotait par petits groupes, ça sirotait qui sa bière, qui son rouge, qui son rosé. Et c’était bien. La nuit recouvrait le stade Daniel Colombier. Une nuit sans lune, venteuse. 
Chacun de retourner at home. Le dernier match de la saison.
La pala et la pétanque se rapprochent. C’est l’été.

02 juin 2023

Le cuistot de bouffe : l'oeuvre d'art-tare d'Alex

 Par Le Barde


Les propos de comptoir ont du charme.
Comme nous attendions ceux du pré, accoudés, avec Peyo, Flo et Poulet, nous nous prêtâmes au jeu. D’abord par une phrase définitive qui se suffit à elle-même parce qu’elle dit tout : « Il y a Poulet ». Elle est à l’image de cet incipit de Loin du regretté JB Pontalis : « Il y a les femmes. » La forme brève a du charme. Et Peyo d’ajouter : « Ça dit tout, mais ça Guitou » avant d’ajouter un « Touché Poulet ». Le castor a le goût des mots.

Alex était commis au dîner. La table était garnie jusqu’à ses extrêmes. L’été s’affirmant, il nous gratifia d’un gaspacho fort à propos que le Prez, plus Tom Cruise que jamais, savoura. Seb le taquina de son nez redressé avant que d’y mettre la langue et d’exprimer son contentement.


Il évoqua la possibilité d’un gaspacho à base de haricots. Alex demeura coi. Quoi de plus simple qu’un tartare ! Nous eûmes donc droit à un tartare préparé à souhait, accompagné de pommes dauphine. Christophe jugea bon de le poêler. Il n’aime guère le cru. C’est la vieille distinction de Levi-Straus entre le cru et le cuit chère à notre bardibulle. Il y alla de son explication : « Dans cet ouvrage fondamental, Le cru et le cuit, Lévi-Strauss tente de montrer que les qualités purement sensibles et empiriques comme le cru ou le cuit se laissent articuler en un réseau abstrait de relations, souvent binaires, et qui forment un système. » 
Pioupiou opina du chef et entonna sa chanson monotone. Elle fit un flop.
Le lancer d’assiettes de notre dacquois fut précis, vif et ferme. Las, Christophe laissa choir l’ustensile. En quoi, le cuit, qui l’eut cru, n’est guère propice à l’adresse. Et pourtant. Un camembert bien coulant vint napper nos bouts de pain.


La suite ? Un tourteau serti de glace à la famille et au chocolat. Pour mémoire : Le tourteau fromagé tient son nom de « tourterie » qui signifie « gâteau » en poitevin. Rien à voir avec le crabe éponyme cela va de soi. Amélie appréciait, espérant quelques miettes pour ses poules.

Alors, Dudu mit sous les yeux de l’enfant de notre tendre Jacouille sa carte d’identité. Il avait gagné son pari. Et Pioupiou de donner son dû que Dudu négligea en grand seigneur. Notre béarnais a du cœur. 

Nous restâmes un long moment au comptoir. Il est bon de papoter sous l’œil de notre cher Tayyip. Puis, nous nous glissâmes dans la nuit, la dernière nuit de mai. La saison touche à son terme. Tendre est la nuit de mai.