Zen, il fallait le rester ! Car il faut admettre que la saison sportive se termine en grosse couille de sushi. Les braves qui ont voulu se mettre en jambes avant le tournoi de Samedi sont revenus bredouille : les vestiaires étaient déjà en congé. Et qu'elle fut notre surprise quand, gagnant le trou, on découvre une atmosphère Feng shui revue à coups de bâtons d'encens en feu.
Qui l'eut cru que Lafourche serait amateur de chichis et de chinoiseries. Certes, il a un petit côté bridé, mais qui ne nous étonnait plus étant avertis des conquêtes historiques du petit peuple basque avec les civilisations les plus lointaines. Mais de là à nous la jouer zen, ça nous a retroué le trou.
Et zen, il l'était. Il est presque arrivé en même temps que tout le monde, ses gamelles pleines sous les bras, les sauces déjà assorties, le plat bon à mettre au chaud. On ne la lui fait pas à notre Totoro, l'organisation il connaît, la main d'œuvre ne manque pas dans son foyer, toutes générations confondues. Il fait bosser tout le monde, là aussi, à la chinoise, grands et petits. Et le résultat, on va justement en parler.
Saluons tout d'abord le retour du commentateur le plus Nelsonmoforien de notre équipe. Le silence de Perdigue est enfin rompu et revoilà que l'unique écho reprend sur le contenu de ce blog. Son « Amis de l'Archiblog » ou encore son « Fureteurs du trou » étaient déjà devenus en si peu de temps aussi mémorables que le « Bonsoir chez vous » de Gillot-Pétré ou le « A demain si vous le voulez bien » de Louis Bozon.
Un hommage enfin à Arnaud, roi sacrifié hier sur l'autel de la belote bien qu'il ait toujours su gratifier les bons et loyaux services de ses nombreux valets.
On regrettera enfin l'absence de notre superstar qui fut longtemps attendue et espérée dans un concert de baguettes. Hélas, parmi ses dernières, aucune ne fut suffisamment magique pour faire apparaître notre Loulou, et à nos hurlements, aucun « Oui, c'est moi ! » n'a pu résonner. Lafourche resta zen et à 10 h, le repas fut servi avec la folle idée de se le bouffer avec des baguettes qu'il a prévues à cet effet. Mais l'effet ne dura pas longtemps, bien que le menu se voulait extrême-oriental, l'usage de la baguette a vite trouvé ses limites. Restons donc zen et prenons une fourchette et un couteau.
L'entrée annonce les couleurs du pays du soleil levant : un assortiment ikebanesque de pamplemousses, d'avocats et de crevettes au gingembre, citron et coriandre !!! Banzaï, on y va. Et on y est pas allé pour rien, c'était royalement délicieux, frais et estival.
La suite n'allait pas baisser de ton : des nouilles chinoises au poulet et aux champignons en quantité phénoménale. De quoi nourrir tout le continent asiatique ou se faire hara-kiri en abusant des doses, mais non stop, merci. “ Mais y en a d'autres ! ” hurla le sumo du 64. Non, merci, vraiment, pitié, putain, mon régime ! Quel régime ? Mais les canons sont à la rondeur, comme en témoigne la page 43 du magazine Les Pyrénées où le mannequin qui défile en haute couture pyrénéenne n'est autre que Pepe. Soit !
Surtout qu'à l'affût, il y avait des desserts faits maison. On ne va pas se pavaner devant le gâteau au chocolat parce qu'il est au chocolat mais juste parce les filles de Lafourche ont fait un dessin à leur petit Papa. Admirez le travail et on le mangera quand-même...
Pour ce dernier repas au trou cette année, les derniers samouraïs furent réunis : Toto, Arno, Perdigue, Dudu, Le Prof et Le Blogger. Le gong tonna 15 coups. On retiendra aussi que jamais cette expression ne fut aussi judicieuse : le meilleur est pour la fin.
En attendant, rendez-vous le 30 juin pour le tournoi à Lacanau, mais ça vous le savez… et le 4 septembre chez La Fée pour le tournoi de pétanque et le repas qui annonce l'ouverture de la saison. D'autres activités seront mentionnées sur le blog. D'ici là, on s'appelle, on se fait une bouffe, ou on s'épile et on se fait une touffe, ou les deux...
Le Haïku du Barde :
Lafourche
Enfourche
Sans lazzis
L’Asie
La chine
Divine
Inspire
Sa lyre
Livrant
Autant
De mets
Sans mais
A ceux
Qu’un peu
D’orient
Détend
Li Po
Me chaud
Me dit
Kiki
Wang Tsi
Aussi
S’écrie
Titi
La Chine
Lutine
Au trou
Nos goûts
Crevettes
Baguettes
Tutti
quanti
Castors
O l’or
D’un soir
De moires
Amen
27 juin 2007
25 juin 2007
Loulou, superstar ! Paroles et musique
Vous avez été très nombreux à réclamer les paroles et la musique pour vous préparer sans doute à un karaoké pour la soirée du 30 juin. Vous avez le fichier mp3 juste là (ne vous inquiétez pas, c'est libre de droits).
Cliquez sur la flèche à droite et sélectionner "enregistrer sous" sur le bureau.
Pour le texte, vous n'avez plus qu'à l'apprendre, le voici.
Salut - moi c’est Loulou, Loulou Superstar !
Toi Véronique ? Ah ha !! C’est marrant ça rime avec… Non rien…
Tu peux aussi m’appeler le jongleur de mots, le dealer de bonheur,
Le magicien du quotidien, peut-être demain le magicien de… ton quotidien !
(Refrain)
Loulou Superstar
Who do you think you are !!
Aah tu m’excites !
Loulou Superstar
Who do you think you are!!
Check moi check moi dans le plumard
Check moi check moi dans le plumard
Dans mon ben c’est quartier VIP, moi j’sais faire bouger mon slip !
Allez coquine craque moi le string j’vais t’faire le show mister camping !!
Jsuis chef inspecteur culotte, toi si t’es hot j’te passe les m’nottes !
Dans mon lit c’est open bar, je vais te faire le show mister plumard !!
(Refrain)
Avec ma tronche auto bronzée, option fond de teint et UV
J’ai la touche qui fait frémir, ta meuf elle kiffe mon slip en cuir !
De la drague c’est moi le baron sorry mon gros je crois que t’es marron !!
Coquine quand j’débarque c’est du lourd, appelle moi l’sauvageon de l’amour !!
(Refrain)
Dis toi que pour chaque étoile qui brille dans le ciel, c’est un ptit cul qui pense à loulou…
Alors comment je m’appelle ???
(Refrain)
Check moi check moi dans le plumard
Aah tu m’excites !
Check moi check moi dans le plumard
Aah tu m’excites ! Tu m’excites tu m’excites…
Check moi check moi dans le plumard
Check moi check moi dans le plumard
Check moi check moi dans le plumard
Dans mon lit c’est open bar
Cliquez sur la flèche à droite et sélectionner "enregistrer sous" sur le bureau.
Pour le texte, vous n'avez plus qu'à l'apprendre, le voici.
Salut - moi c’est Loulou, Loulou Superstar !
Toi Véronique ? Ah ha !! C’est marrant ça rime avec… Non rien…
Tu peux aussi m’appeler le jongleur de mots, le dealer de bonheur,
Le magicien du quotidien, peut-être demain le magicien de… ton quotidien !
(Refrain)
Loulou Superstar
Who do you think you are !!
Aah tu m’excites !
Loulou Superstar
Who do you think you are!!
Check moi check moi dans le plumard
Check moi check moi dans le plumard
Dans mon ben c’est quartier VIP, moi j’sais faire bouger mon slip !
Allez coquine craque moi le string j’vais t’faire le show mister camping !!
Jsuis chef inspecteur culotte, toi si t’es hot j’te passe les m’nottes !
Dans mon lit c’est open bar, je vais te faire le show mister plumard !!
(Refrain)
Avec ma tronche auto bronzée, option fond de teint et UV
J’ai la touche qui fait frémir, ta meuf elle kiffe mon slip en cuir !
De la drague c’est moi le baron sorry mon gros je crois que t’es marron !!
Coquine quand j’débarque c’est du lourd, appelle moi l’sauvageon de l’amour !!
(Refrain)
Dis toi que pour chaque étoile qui brille dans le ciel, c’est un ptit cul qui pense à loulou…
Alors comment je m’appelle ???
(Refrain)
Check moi check moi dans le plumard
Aah tu m’excites !
Check moi check moi dans le plumard
Aah tu m’excites ! Tu m’excites tu m’excites…
Check moi check moi dans le plumard
Check moi check moi dans le plumard
Check moi check moi dans le plumard
Dans mon lit c’est open bar
20 juin 2007
Le cuistot de la semaine, Loulou, superstar !
Loulou, oui c'est moi… Vous vous souvenez ? Cette tête à claque sur laquelle on lâcherait bien une équipe de rugby à chaque fois qu'elle nous sort son : oui, c'est moi. Mais si, la connasse de chez Cacharel avec sa bouche en fleur d'anus et son air j'arrive-pas-à-faire-caca... Non ? Bon alors cliquez ici, bande de séniles… ça y est, eh ben voilà, avant Loulou, c'était ça ! Tu disais Loulou et t'étais sûr d'entendre un couillon te répondre : oui, c'est moi ! Qu'est ce qu'elle est devenue d'ailleurs ? Quelqu'un l'a revue ?
Il y a bien sûr Loulou, le film, avec la délicieuse Louise Brooks (c'est déjà plus vieux, ne vous inquiétez pas si ça ne vous revient pas). L'histoire d'une fille qui ne vivait que d'amour et d'eau fraîche. Enfin, surtout d'amour. Pas l'Amour avec un grand A. L'amour tout court, le truc où t'as pleins de partenaires qui deviennent malheureux à tour de rôle.
Eh puis, il y a Loulou, notre Loulou, qui n'est ni plus ni moins que notre président. Le Loulou qui, quand tu l'appelles, il te répond : qu'est ce qu'il y a mes couilles. Forcément, il est pas là pour vendre du parfum. Il est le président et il vient de Fumel. Alors, si tu l'entends répondre : Oui, c'est moi. C'est qu'il est bourré comme un coing et ça ne sera pas avec une voix suave, ni parfumé au Cacharel !
Mais bon c'est notre président et c'est pour ça qu'on l'aime. Et Dieu sait que le choix d'un président est très important. On n'a pas idée. Notre président est non seulement un grand rénovateur (rappelez vous les travaux d'évacuation des eaux qu'il a fallu opérer dans l'urgence afin de rendre notre trou praticable en début d'année), mais c'est aussi un Président qui ne rechigne pas à aller sur le terrain (sur cette question, certains Archiballs devraient vite prendre exemple sur lui). Il est de tous les voyages, de tous les matches, et de tous les repas. Et d'ailleurs à table, il est renversant !
Mais n'allez pas croire qu'on fait président comme ça. Il faut avoir ça dans le sang de générations anciennes. On vient de découvrir dans le sud de la Chine un crâne vieux d’environ deux millions d’années du plus ancien ancêtre connu à ce jour du grand panda. Rien que ça… ça vient de loin.
Donc hier, l'honneur absolu, le président faisait son repas. Tout en fitness et en finesse, un repas sous contrôle de diététiciens, le truc des grands hôtels qui proposent aussi séjour "Spa et bien-être". On se demande comment il fait pour être "en forme" avec des repas aussi légers. Entrée : melon, plat : dorade en crème fine 0 %, légume : mousse de courgette avec une tête de d'asperge verte, ensuite fromage et crumble de framboise. En calorie, ça ne va pas péter bien loin. Un doigt de whisky est dix fois plus riche. Mais en succès, l'affaire est dans le sac. Evidemment, môsieur nous a sorti le menu Denis Franc du Pavillon des Boulevards. Alors, forcément pour trouver un jury d'une subtilité pareille, il faut chercher. Et qui cherche trouve, Lapiballe (à jeun), l'Amiral, Footix, Lolo, Jean-Jacques V. et Gilbert A. s'accordent pour classer le toqué à 14,5. Moi, je dis bravo, ça mérite une chanson :
Ce que le Barde en dit :
O mon président, ô ma muse,
Sais-tu que la jeunesse s’use
A s’éterniser ici bas ;
Ce qu’il nous faut de gaudrioles
Pour maintenir sans être las
Nos humeurs de sales drôles.
Mais toi mon castor magistral
Qui sans fin joue la martingale
Je te loue et je t’idolâtre
D’abuser du temps de la sorte
Sans être jamais acariâtre
Sans débiter des patenôtres.
Que ne suis-je Boileau Despréaux
Pour conjurer la grande faux
Et tenter un art poétique
Dont tu serais l’unique source.
O toi qui dicte ma métrique
Ma muse à la va comme j’te pousse.
Je m’escagasse à te chanter
Tant pèse ton ombre portée
Sur mes mains avides de plaire
A celui qui les dessilla.
Je suis ton dévoué feudataire,
Qui va ses vers cahin-caha.
Il y a bien sûr Loulou, le film, avec la délicieuse Louise Brooks (c'est déjà plus vieux, ne vous inquiétez pas si ça ne vous revient pas). L'histoire d'une fille qui ne vivait que d'amour et d'eau fraîche. Enfin, surtout d'amour. Pas l'Amour avec un grand A. L'amour tout court, le truc où t'as pleins de partenaires qui deviennent malheureux à tour de rôle.
Eh puis, il y a Loulou, notre Loulou, qui n'est ni plus ni moins que notre président. Le Loulou qui, quand tu l'appelles, il te répond : qu'est ce qu'il y a mes couilles. Forcément, il est pas là pour vendre du parfum. Il est le président et il vient de Fumel. Alors, si tu l'entends répondre : Oui, c'est moi. C'est qu'il est bourré comme un coing et ça ne sera pas avec une voix suave, ni parfumé au Cacharel !
Mais bon c'est notre président et c'est pour ça qu'on l'aime. Et Dieu sait que le choix d'un président est très important. On n'a pas idée. Notre président est non seulement un grand rénovateur (rappelez vous les travaux d'évacuation des eaux qu'il a fallu opérer dans l'urgence afin de rendre notre trou praticable en début d'année), mais c'est aussi un Président qui ne rechigne pas à aller sur le terrain (sur cette question, certains Archiballs devraient vite prendre exemple sur lui). Il est de tous les voyages, de tous les matches, et de tous les repas. Et d'ailleurs à table, il est renversant !
Mais n'allez pas croire qu'on fait président comme ça. Il faut avoir ça dans le sang de générations anciennes. On vient de découvrir dans le sud de la Chine un crâne vieux d’environ deux millions d’années du plus ancien ancêtre connu à ce jour du grand panda. Rien que ça… ça vient de loin.
Donc hier, l'honneur absolu, le président faisait son repas. Tout en fitness et en finesse, un repas sous contrôle de diététiciens, le truc des grands hôtels qui proposent aussi séjour "Spa et bien-être". On se demande comment il fait pour être "en forme" avec des repas aussi légers. Entrée : melon, plat : dorade en crème fine 0 %, légume : mousse de courgette avec une tête de d'asperge verte, ensuite fromage et crumble de framboise. En calorie, ça ne va pas péter bien loin. Un doigt de whisky est dix fois plus riche. Mais en succès, l'affaire est dans le sac. Evidemment, môsieur nous a sorti le menu Denis Franc du Pavillon des Boulevards. Alors, forcément pour trouver un jury d'une subtilité pareille, il faut chercher. Et qui cherche trouve, Lapiballe (à jeun), l'Amiral, Footix, Lolo, Jean-Jacques V. et Gilbert A. s'accordent pour classer le toqué à 14,5. Moi, je dis bravo, ça mérite une chanson :
Ce que le Barde en dit :
O mon président, ô ma muse,
Sais-tu que la jeunesse s’use
A s’éterniser ici bas ;
Ce qu’il nous faut de gaudrioles
Pour maintenir sans être las
Nos humeurs de sales drôles.
Mais toi mon castor magistral
Qui sans fin joue la martingale
Je te loue et je t’idolâtre
D’abuser du temps de la sorte
Sans être jamais acariâtre
Sans débiter des patenôtres.
Que ne suis-je Boileau Despréaux
Pour conjurer la grande faux
Et tenter un art poétique
Dont tu serais l’unique source.
O toi qui dicte ma métrique
Ma muse à la va comme j’te pousse.
Je m’escagasse à te chanter
Tant pèse ton ombre portée
Sur mes mains avides de plaire
A celui qui les dessilla.
Je suis ton dévoué feudataire,
Qui va ses vers cahin-caha.
06 juin 2007
Le cuistot de la semaine, nom de code : Martine
Le Colbert est parti ! Incroyable ! On y croyait plus. Le truc, qui, au mieux, servait de repère pour indiquer le chemin, a enfin libéré le paysage. Il brille par son absence. La vue dégagée, magnifique, une verrue disparue du bout du nez, un herpès génital enfin soigné, un anus défait de ses hémorroïdes : le Colbert n'est plus là, vive le Colbert, vive l'Amiral !
Quel rapport avec notre Pascal aux fourneaux ? Eh ben, on se le demande ! L'homme, aux missions secrètes et impossibles, pourrait bien être derrière cette opération. En homme-scaphandre, il aurait réussi avec plus de succès que d'autres sur le Rainbow-Warrior. Ne réclame-t-il pas son bisou de remerciement sur sa photo ? ou peut-être, nous fait-il simplement remarquer qu'il s'est barbifié les rouflaquettes, son déguisement de Vidoc désormais inutile maintenant que la mission Coulez-le-Colbert est terminé ?
A vous de voir.
Hier, notre agent avait pour mission – qu'il a bien sûr acceptée – de nourrir ses camarades dont certains revenaient bredouille du pré rendu impraticable par les adorateurs de la morue. L'assemblée était alors au minimum syndical. Ce qui a permis à tous d'être attablés.
Pour faire diversion, des carottes râpées en entrée. Très malin ! Aucune empreinte décelée dans la préparation. Normal. On apprendra plus tard que le tout venait du commerce. Leurre réussi. L'opération peut aborder sereinement sa deuxième phase. Mais là, les choses se corsent. La deuxième phase a un code et ne s'y aventure pas qui veut. Le nom de code était Martine. Putain, quand on y pense, mais bien sûr ! Martine. Evident mon cher castor. Chef, y a de la semoule ! T'es sûr ? Oui chef, de la semoule. T'as bien vérifié derrière et sur les abords du plat ? Oui chef, rien d'autre que la semoule chef. Terrain sécurisé chef. On peut y aller, le poulet en sauce d'olives arrive. Vas y, je le couvre. Code ? Martine chef, toujours Martine.
Mission hautement piégée. Mettre la sauce sur la semoule sans en mettre partout et ingurgiter le tout sans en mettre sur sa chemise. Certains manquaient d'entraînement, La Fourche le premier. Quatre, cinq et puis six taches sur sa chemise. Eh ! On est pas au Laser-game, il faut viser juste les gars. Chef, oui chef. Tant pis pour les maillons faibles, on continue. On les fera évacuer plus tard.
Lancer d'assiettes. La cata. Un carnage. Tous des nuls, qu'est ce que vous branlez ? Le bilan est lourd, très lourd. Huit assiettes snipées. Apocalypse Now.
Tant pis, on lâche rien, on continue. Qui perd une bataille n'a pas perdu la guerre. Le fromage, on lui fait sa fête. Toujours codé Martine, voilà le dessert. C'est quoi ? Une crème fouettée à la fraise avec des brisures de biscottes. On exfiltre, on se pose pas de questions. Un bon soldat ne laisse pas une crème fouettée sans lui venir en aide. Et la biscotte brisée, aïe, c'est le boulot du chef ! Alors respect !
Révision des troupes : pas trop de dégâts, enfin si, la coiffure de Toto. Il paraît que la coiffeuse était sous morphine.
Débriefing : La Fourche, Lolo, Bernard P., le Tchô, Miguel et le Douanier se réunissent au QG. 14,5. Pas mal, chef. Mission accomplie. On infiltre le café Pop et on rentre à la base. Oui, chef.
Ce que Le Barde en dit :
La chambrée était mince pour cause de morue
Les traditions béglaises ont des relents de rade
Et lutinent des fêtes au poisson du genre gade
Dont le nom sert aussi aux filles de la rue
N’importe Roumegoux fit honneur à son rang
Bien loin de résigner l’office hebdomadaire
Il s’acquitta au mieux d’une charge légère
A celui qui s’emploie avec tact et talent
Nous eûmes une pensée toute de compassion
Pour Bruno Lapébie victime des outrages
De cerbères à l’affût qui en guise de gages
Vous assignent en cage pour cause d’absorption
Sur le tard Miguel nous rejoignit contrit
S’attablant au comptoir, seul et imperturbable
C’était peine de le voir et sa mine insondable
Promettait une nuit de fureur et de cris
Le seul petit bémol que je puis mettre, Pascal,
A cette soirée de juin aux accents familiaux
Va aux pauvres assiettes laissées sur le carreau
Pauvres martyres brisés par un geste bancal
Mais c’est bien peu de choses, juste une peccadille
Et je loue le bloger aux justes commentaires
Le libanais exquis à la plume tutélaire
Dont les mots garnements dansent une quadrille
Quel rapport avec notre Pascal aux fourneaux ? Eh ben, on se le demande ! L'homme, aux missions secrètes et impossibles, pourrait bien être derrière cette opération. En homme-scaphandre, il aurait réussi avec plus de succès que d'autres sur le Rainbow-Warrior. Ne réclame-t-il pas son bisou de remerciement sur sa photo ? ou peut-être, nous fait-il simplement remarquer qu'il s'est barbifié les rouflaquettes, son déguisement de Vidoc désormais inutile maintenant que la mission Coulez-le-Colbert est terminé ?
A vous de voir.
Hier, notre agent avait pour mission – qu'il a bien sûr acceptée – de nourrir ses camarades dont certains revenaient bredouille du pré rendu impraticable par les adorateurs de la morue. L'assemblée était alors au minimum syndical. Ce qui a permis à tous d'être attablés.
Pour faire diversion, des carottes râpées en entrée. Très malin ! Aucune empreinte décelée dans la préparation. Normal. On apprendra plus tard que le tout venait du commerce. Leurre réussi. L'opération peut aborder sereinement sa deuxième phase. Mais là, les choses se corsent. La deuxième phase a un code et ne s'y aventure pas qui veut. Le nom de code était Martine. Putain, quand on y pense, mais bien sûr ! Martine. Evident mon cher castor. Chef, y a de la semoule ! T'es sûr ? Oui chef, de la semoule. T'as bien vérifié derrière et sur les abords du plat ? Oui chef, rien d'autre que la semoule chef. Terrain sécurisé chef. On peut y aller, le poulet en sauce d'olives arrive. Vas y, je le couvre. Code ? Martine chef, toujours Martine.
Mission hautement piégée. Mettre la sauce sur la semoule sans en mettre partout et ingurgiter le tout sans en mettre sur sa chemise. Certains manquaient d'entraînement, La Fourche le premier. Quatre, cinq et puis six taches sur sa chemise. Eh ! On est pas au Laser-game, il faut viser juste les gars. Chef, oui chef. Tant pis pour les maillons faibles, on continue. On les fera évacuer plus tard.
Lancer d'assiettes. La cata. Un carnage. Tous des nuls, qu'est ce que vous branlez ? Le bilan est lourd, très lourd. Huit assiettes snipées. Apocalypse Now.
Tant pis, on lâche rien, on continue. Qui perd une bataille n'a pas perdu la guerre. Le fromage, on lui fait sa fête. Toujours codé Martine, voilà le dessert. C'est quoi ? Une crème fouettée à la fraise avec des brisures de biscottes. On exfiltre, on se pose pas de questions. Un bon soldat ne laisse pas une crème fouettée sans lui venir en aide. Et la biscotte brisée, aïe, c'est le boulot du chef ! Alors respect !
Révision des troupes : pas trop de dégâts, enfin si, la coiffure de Toto. Il paraît que la coiffeuse était sous morphine.
Débriefing : La Fourche, Lolo, Bernard P., le Tchô, Miguel et le Douanier se réunissent au QG. 14,5. Pas mal, chef. Mission accomplie. On infiltre le café Pop et on rentre à la base. Oui, chef.
Ce que Le Barde en dit :
La chambrée était mince pour cause de morue
Les traditions béglaises ont des relents de rade
Et lutinent des fêtes au poisson du genre gade
Dont le nom sert aussi aux filles de la rue
N’importe Roumegoux fit honneur à son rang
Bien loin de résigner l’office hebdomadaire
Il s’acquitta au mieux d’une charge légère
A celui qui s’emploie avec tact et talent
Nous eûmes une pensée toute de compassion
Pour Bruno Lapébie victime des outrages
De cerbères à l’affût qui en guise de gages
Vous assignent en cage pour cause d’absorption
Sur le tard Miguel nous rejoignit contrit
S’attablant au comptoir, seul et imperturbable
C’était peine de le voir et sa mine insondable
Promettait une nuit de fureur et de cris
Le seul petit bémol que je puis mettre, Pascal,
A cette soirée de juin aux accents familiaux
Va aux pauvres assiettes laissées sur le carreau
Pauvres martyres brisés par un geste bancal
Mais c’est bien peu de choses, juste une peccadille
Et je loue le bloger aux justes commentaires
Le libanais exquis à la plume tutélaire
Dont les mots garnements dansent une quadrille
01 juin 2007
Balade en Ecosse
La veille de l’ascension, nous partîmes pour Selkirk fêter un centenaire. La troupe n’avait pas fait le plein. De notre chairman aux petits derniers, le panel était représentatif. Jérôme avait eu le bon goût de refaire ses papiers ; sa balade irlandaise avortée n’était plus qu’un mauvais souvenir.
Le maître des cérémonies, Gwen, avait concocté un périple aller via la compagnie Easy Jet dont on mesura, sur le retour, qu’elle n’était pas easy du tout. Pour le jet, il s’agit d’un anglicisme de jetplane – jet : jaillissement d’un gaz (on en reparlera plus loin), et plane : avion (on en reparlera aussi plus loin).
Notre première halte fut anglaise : Bristol où nous patientâmes de longues, longues heures, cartes et pintes en mains avant de rejoindre Edimbourg où un car nous conduisit interminablement, dans la nuit battue par la pluie, à un hôtel, le Buccleuch arms, situé à plusieurs miles de Selkirk. On se serait cru sur le chemin de Poudlard pour devenir tous des Harry Potter en puissance. Mais le lieu valait ces lieues superflues. Une charmante bâtisse aux chambres délicates aptes à recevoir nos corps superbes, nos ronflements et nos ardeurs. Le tout imprégné de kitsherie bien british, un assortiment de dentelles en tout genre et de bonbonnières de grand-mère. Un petit buffet bien négocié composé de soupe de tomate, de tartinettes et... des frites au kutchup nous attendait pour calmer notre faim de loup, et pour éponger notre soif, des pintes, et des pintes, et des pintes. C'était ça ou bouffer la moquette qui tapissait sol, murs et plafond.
Des couples improbables de gaillards s'enfilèrent par deux dans des lits 140 (x 140 !) ; le Bosniaque et Grognard, le Douanier et Garcimore, le Blogger et le Toulousain... On a cru entendre dans la nuit froide des gémissements et des râles, interrompus à coup de hé-pousse-toi-un-peu-merde.
Le lendemain, les arpenteurs de green arpentèrent les greens, le Douanier et Garcimore (élus meilleur couple du déplacement) s’essayèrent au ball trap, et une belle poignée de curieux s’en allèrent faire un tour.
Direction Melrose. Pèlerinage au stade, cela va de soi, ou Campese fit des siennes lors d’une édition du fameux tournoi à sept. Un sacré petit stade, humble, ouvert à tous vents, à la pelouse, bien sûr, impeccable. Puis pèlerinage à la sublime abbaye où les moines lancèrent l'ancestral look que notre Barde arbore en hommage. L’archiball est parfois mystique et c’est peu de dire que les visiteurs du jour furent remués. Leur foi vacillante repris de sa superbe et, au sortir des pierres, l’on eût dit une procession. Poulet en tête de cortège psalmodiait les reliques d’un chapelet lointain, le Bosniaque, rompu, brisé, par la grâce retrouvée s’imbibait d’eau bénite, AVA récitait les avés et implorait la vierge en chantant un stabat mater de circonstance, délaissant pour l’occasion sa voix grave pour une voix de fausset qui lui allait comme un gant. Puis nous pénétrâmes au cœur des Borders. Au bord d’une rivière saumoneuse en diable, surmontée d’un magnifique aqueduc, le Toulousain et Malco improvisèrent un concours de galets ; l’enfance est un don du ciel. Thom et le Blogger longeaient le cours de l’eau, silencieux, recueillis, encore à leurs pensées chrétiennes et regrettant au passage qu'une sieste ne soit pas prévue sur l'herbe si verte qui encadrait le cours d'eau.
Quelques miles plus loin, après avoir emprunté un petit sentier bordés d’un drôle de muguet aux senteurs d’ail, ce fut la rencontre avec Wallace. Une statue imposante, dressée vers un ciel tourmenté, rappelait la mémoire du rebelle, héros de Braveheart, qui empoisonna l’existence de l’envahisseur anglais et y laissa sa peau. C’est de ce promontoire que ses troupes dévalèrent vers l’usurpateur, franchissant la rivière et entamèrent leur long combat. Et puis, il y eut ce magnifique point de vue sur la vallée, à flan de collines où paissent des moutons. Assis sur des bancs bienvenus, les archiballs en balade s’attardaient sur la beauté volcanique des reliefs.
En fin de journée, tous les castors se retrouvèrent à Selkirk pour un médiocre match de rugby entre l’équipe 2 du cru et une équipe belge dépassée par la furia écossaise. Repas, chant, et retour à l’hôtel pour ceux qui, sachant le poids de l’âge, entendaient épargner leur corps. Les autres, de pub en pub, buvant maints bières et whiskies, dormirent sur le chemin du retour, ivres au point de rater aussi bien les marches du bus que les marches de l'hôtel, le quatre-pattes était le salut.
Le lendemain, tournoi. Les archiballs tombent dans une poule relevée : une équipe anglaise, Heathfield et deux écossaises, Llb Police et Dumbar. Pour leur premier match, sous la conduite de Thom le magnifique, ils affrontent des policiers écossais qui visiblement ne le sont pas par hasard. Entre le récalcitrant malmené sur le gris du pavé et le rugbyman à l’ancienne : point de différence. De quoi alimenter les vieilles antiennes sur les gardiens d’une paix trop souvent belliqueuse. Trois bavures et trois blessés dès la première mi-temps : un genou, une cuisse, une cheville. Il paraît que l’on est à un tournoi d’anciens. De jeunes trentenaires au quintal éprouvé pètent bêtement sur le premier venu. Il faudra au plus vite cesser ces tristes cérémonies réfractaires à l’esprit qui nous mène encore sur le pré pour le seul plaisir de poursuivre une passion. Bref, les castors furent battus 4 essais à zéro sans jamais se décourager.
Au second match, ils firent jeu égal avec les anglais de Heathfield qui jouèrent le jeu : deux essais partout. Mais quels essais ! Une relance de 80 mètres conclue par une course, déjà légendaire, de notre petit basque bondissant et rugissant, ainsi qu'une mise sur orbite du Toulousain après un jeu de passe où Titi nous fit admirer sa vista manuelle. Il faut dire que JBS, l’inusable JBS, le merveilleux Jean-Bernard, l’indépassable carrossier, opérait à l’ouverture après le retrait du Barde, genou oblige.
Le troisième match, brisés, éprouvés, mais fiers, ils cédèrent en seconde mi-temps face à une équipe de Dumbar, joueuse et plus fraîche. En somme, on ne gardera pas un souvenir inoubliable de cette après-midi. La finale opposa Selkirk à des policiers totalement dépassés. La morale était sauve.
La soirée, sous la tente, fut réussie. La bouffe ne pouvait être que ce qu’elle fût. Et peu importe. Tout se joua en dehors des tables. Parlottes, danses, et à l’ombre des tribunes, la grande réconciliation franco-belge (rien ne vaut un bon nœud pour ressouder les liens). Les Ecossais, quand ils ne sont pas policiers, sont de merveilleux compagnons, simples, causant sans apprêts, buvant comme des trous. Au bout de quelques heures, nous voilà tous transformés en barils en pleine macération, pas un coin sans se faire gazer. On ne se parle plus, on se renifle. Blonde, rousse ou brune sans bulles ne sent pas la prune quand tu claques une bulle.
John Rutherford était là, sans apprêts, en tous points semblables aux autres. Loulou en ambassadeur de nos élégances excellait. En soutien linguistique, Malco lança le Doigt pour clore un discours présidentiel. Grognard excellait à la valse en défroqué et culotte courte. Garcimore accumulait les pintes et ne parvenait plus à faire ses tours de passe-passe, le galurin, posé sur sa tête, ne laissait plus échapper les lapins escomptés. Nous rentrâmes à l’hôtel pour une nuit brève et une journée d’anthologie.
Et ce fut le troisième jour. Départ très matinal pour Glasgow, dans un bus où l'impensable eut lieu : le vieux quatre, pressé par une taupe au guichet, décida de marquer de son empreinte l'armoire à cabécou qui servait de WC tout juste conçu pour l'ondine légère d'une Ladie. La pauvre VMC 24 volts se retrouve en totale dépression où chaque molécule d'air valait dix boules puantes. Merci Alain-Charles, tu es aux archiballs ce que Bérurier est aux San Antonio. Dans le respect des accords de Kyoto, il faudrait te couler sous cinquante tonnes de béton. Le capitaine Haddock version hard core. Merci Papa. Inoubliable.
Prise d’avion sans prise de becs. Arrivée à Londres où après avoir attendu sans fin nos bagages, nous ratâmes la correspondance pour Bordeaux. L’écart était trop court entre les deux avions. Rien d’easy vous disais-je à Easy Jet. Si le libéralisme baisse les prix et offre au plus grand nombre la possibilité de voyager, aucune valeur ajoutée si vous rencontrez le moindre problème : circulez, Y a rien à voir… En quoi le libéralisme n’est pas policé. Ah ! cette petite touche qui change tout.
Malco prît les choses en mains et nous décidâmes de prendre l'Eurostar. Train, Métro et arrivée à Waterloo (connaîs pas) station. Deux groupes se forment : celui de 16 heures et celui de dix-sept heures. D’aucuns rejoindront Bordeaux par train, avion ou voiture mais tous seront à bon port lundi. Les castors firent contre mauvaise fortune bon cœur, belote et fatigue aidant, ils prirent leur mal en patience. Mention particulière à ceux qui affrontèrent le bitume. C’est à leur capacité à affronter les difficultés que l’on reconnaît les grandes équipes.
Un drôle de périple… Mais tournons-nous vers l’avenir. L’année prochaine, l’Italie sera nôtre. On pourrait y aller à la rame pour être sûr, non !?
Le maître des cérémonies, Gwen, avait concocté un périple aller via la compagnie Easy Jet dont on mesura, sur le retour, qu’elle n’était pas easy du tout. Pour le jet, il s’agit d’un anglicisme de jetplane – jet : jaillissement d’un gaz (on en reparlera plus loin), et plane : avion (on en reparlera aussi plus loin).
Notre première halte fut anglaise : Bristol où nous patientâmes de longues, longues heures, cartes et pintes en mains avant de rejoindre Edimbourg où un car nous conduisit interminablement, dans la nuit battue par la pluie, à un hôtel, le Buccleuch arms, situé à plusieurs miles de Selkirk. On se serait cru sur le chemin de Poudlard pour devenir tous des Harry Potter en puissance. Mais le lieu valait ces lieues superflues. Une charmante bâtisse aux chambres délicates aptes à recevoir nos corps superbes, nos ronflements et nos ardeurs. Le tout imprégné de kitsherie bien british, un assortiment de dentelles en tout genre et de bonbonnières de grand-mère. Un petit buffet bien négocié composé de soupe de tomate, de tartinettes et... des frites au kutchup nous attendait pour calmer notre faim de loup, et pour éponger notre soif, des pintes, et des pintes, et des pintes. C'était ça ou bouffer la moquette qui tapissait sol, murs et plafond.
Des couples improbables de gaillards s'enfilèrent par deux dans des lits 140 (x 140 !) ; le Bosniaque et Grognard, le Douanier et Garcimore, le Blogger et le Toulousain... On a cru entendre dans la nuit froide des gémissements et des râles, interrompus à coup de hé-pousse-toi-un-peu-merde.
Le lendemain, les arpenteurs de green arpentèrent les greens, le Douanier et Garcimore (élus meilleur couple du déplacement) s’essayèrent au ball trap, et une belle poignée de curieux s’en allèrent faire un tour.
Direction Melrose. Pèlerinage au stade, cela va de soi, ou Campese fit des siennes lors d’une édition du fameux tournoi à sept. Un sacré petit stade, humble, ouvert à tous vents, à la pelouse, bien sûr, impeccable. Puis pèlerinage à la sublime abbaye où les moines lancèrent l'ancestral look que notre Barde arbore en hommage. L’archiball est parfois mystique et c’est peu de dire que les visiteurs du jour furent remués. Leur foi vacillante repris de sa superbe et, au sortir des pierres, l’on eût dit une procession. Poulet en tête de cortège psalmodiait les reliques d’un chapelet lointain, le Bosniaque, rompu, brisé, par la grâce retrouvée s’imbibait d’eau bénite, AVA récitait les avés et implorait la vierge en chantant un stabat mater de circonstance, délaissant pour l’occasion sa voix grave pour une voix de fausset qui lui allait comme un gant. Puis nous pénétrâmes au cœur des Borders. Au bord d’une rivière saumoneuse en diable, surmontée d’un magnifique aqueduc, le Toulousain et Malco improvisèrent un concours de galets ; l’enfance est un don du ciel. Thom et le Blogger longeaient le cours de l’eau, silencieux, recueillis, encore à leurs pensées chrétiennes et regrettant au passage qu'une sieste ne soit pas prévue sur l'herbe si verte qui encadrait le cours d'eau.
Quelques miles plus loin, après avoir emprunté un petit sentier bordés d’un drôle de muguet aux senteurs d’ail, ce fut la rencontre avec Wallace. Une statue imposante, dressée vers un ciel tourmenté, rappelait la mémoire du rebelle, héros de Braveheart, qui empoisonna l’existence de l’envahisseur anglais et y laissa sa peau. C’est de ce promontoire que ses troupes dévalèrent vers l’usurpateur, franchissant la rivière et entamèrent leur long combat. Et puis, il y eut ce magnifique point de vue sur la vallée, à flan de collines où paissent des moutons. Assis sur des bancs bienvenus, les archiballs en balade s’attardaient sur la beauté volcanique des reliefs.
En fin de journée, tous les castors se retrouvèrent à Selkirk pour un médiocre match de rugby entre l’équipe 2 du cru et une équipe belge dépassée par la furia écossaise. Repas, chant, et retour à l’hôtel pour ceux qui, sachant le poids de l’âge, entendaient épargner leur corps. Les autres, de pub en pub, buvant maints bières et whiskies, dormirent sur le chemin du retour, ivres au point de rater aussi bien les marches du bus que les marches de l'hôtel, le quatre-pattes était le salut.
Le lendemain, tournoi. Les archiballs tombent dans une poule relevée : une équipe anglaise, Heathfield et deux écossaises, Llb Police et Dumbar. Pour leur premier match, sous la conduite de Thom le magnifique, ils affrontent des policiers écossais qui visiblement ne le sont pas par hasard. Entre le récalcitrant malmené sur le gris du pavé et le rugbyman à l’ancienne : point de différence. De quoi alimenter les vieilles antiennes sur les gardiens d’une paix trop souvent belliqueuse. Trois bavures et trois blessés dès la première mi-temps : un genou, une cuisse, une cheville. Il paraît que l’on est à un tournoi d’anciens. De jeunes trentenaires au quintal éprouvé pètent bêtement sur le premier venu. Il faudra au plus vite cesser ces tristes cérémonies réfractaires à l’esprit qui nous mène encore sur le pré pour le seul plaisir de poursuivre une passion. Bref, les castors furent battus 4 essais à zéro sans jamais se décourager.
Au second match, ils firent jeu égal avec les anglais de Heathfield qui jouèrent le jeu : deux essais partout. Mais quels essais ! Une relance de 80 mètres conclue par une course, déjà légendaire, de notre petit basque bondissant et rugissant, ainsi qu'une mise sur orbite du Toulousain après un jeu de passe où Titi nous fit admirer sa vista manuelle. Il faut dire que JBS, l’inusable JBS, le merveilleux Jean-Bernard, l’indépassable carrossier, opérait à l’ouverture après le retrait du Barde, genou oblige.
Le troisième match, brisés, éprouvés, mais fiers, ils cédèrent en seconde mi-temps face à une équipe de Dumbar, joueuse et plus fraîche. En somme, on ne gardera pas un souvenir inoubliable de cette après-midi. La finale opposa Selkirk à des policiers totalement dépassés. La morale était sauve.
La soirée, sous la tente, fut réussie. La bouffe ne pouvait être que ce qu’elle fût. Et peu importe. Tout se joua en dehors des tables. Parlottes, danses, et à l’ombre des tribunes, la grande réconciliation franco-belge (rien ne vaut un bon nœud pour ressouder les liens). Les Ecossais, quand ils ne sont pas policiers, sont de merveilleux compagnons, simples, causant sans apprêts, buvant comme des trous. Au bout de quelques heures, nous voilà tous transformés en barils en pleine macération, pas un coin sans se faire gazer. On ne se parle plus, on se renifle. Blonde, rousse ou brune sans bulles ne sent pas la prune quand tu claques une bulle.
John Rutherford était là, sans apprêts, en tous points semblables aux autres. Loulou en ambassadeur de nos élégances excellait. En soutien linguistique, Malco lança le Doigt pour clore un discours présidentiel. Grognard excellait à la valse en défroqué et culotte courte. Garcimore accumulait les pintes et ne parvenait plus à faire ses tours de passe-passe, le galurin, posé sur sa tête, ne laissait plus échapper les lapins escomptés. Nous rentrâmes à l’hôtel pour une nuit brève et une journée d’anthologie.
Et ce fut le troisième jour. Départ très matinal pour Glasgow, dans un bus où l'impensable eut lieu : le vieux quatre, pressé par une taupe au guichet, décida de marquer de son empreinte l'armoire à cabécou qui servait de WC tout juste conçu pour l'ondine légère d'une Ladie. La pauvre VMC 24 volts se retrouve en totale dépression où chaque molécule d'air valait dix boules puantes. Merci Alain-Charles, tu es aux archiballs ce que Bérurier est aux San Antonio. Dans le respect des accords de Kyoto, il faudrait te couler sous cinquante tonnes de béton. Le capitaine Haddock version hard core. Merci Papa. Inoubliable.
Prise d’avion sans prise de becs. Arrivée à Londres où après avoir attendu sans fin nos bagages, nous ratâmes la correspondance pour Bordeaux. L’écart était trop court entre les deux avions. Rien d’easy vous disais-je à Easy Jet. Si le libéralisme baisse les prix et offre au plus grand nombre la possibilité de voyager, aucune valeur ajoutée si vous rencontrez le moindre problème : circulez, Y a rien à voir… En quoi le libéralisme n’est pas policé. Ah ! cette petite touche qui change tout.
Malco prît les choses en mains et nous décidâmes de prendre l'Eurostar. Train, Métro et arrivée à Waterloo (connaîs pas) station. Deux groupes se forment : celui de 16 heures et celui de dix-sept heures. D’aucuns rejoindront Bordeaux par train, avion ou voiture mais tous seront à bon port lundi. Les castors firent contre mauvaise fortune bon cœur, belote et fatigue aidant, ils prirent leur mal en patience. Mention particulière à ceux qui affrontèrent le bitume. C’est à leur capacité à affronter les difficultés que l’on reconnaît les grandes équipes.
Un drôle de périple… Mais tournons-nous vers l’avenir. L’année prochaine, l’Italie sera nôtre. On pourrait y aller à la rame pour être sûr, non !?
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