Par le Blogger
« On ne peut pas être et avoir été » s'exclame Alain devant les photos que l'Amiral dévoilait d'un voyage passé !
Sic, sic, sic… On ne peut pas être et avoir été ? Mais qu'est ce que ça peut bien vouloir dire ? Parce qu'Alain, je le connais. Il te sort des trucs des fois, t'en dors pas de la nuit. Je ne parle pas de ses passes à l'homme invisible, je parle juste de ce genre de phrases… Là où Balzac remplirait des pages pour te décrire un mur sur lequel il ne se passe absolument rien, Alain se contente de quelques mots pour te décrire l'éternité. Rappelez-vous son légendaire et excellentissime « toute chose égale par ailleurs ». Celle-là, je suis encore dessus. Je n'ai pas encore trouvé la solution, je veux bien de l'aide par contre ! J'ai cherché sur Google, j'ai trouvé des forums mais les mecs sont tous aussi largués que moi et demandent du secours…
Mais là, sur le « on ne peut pas être et avoir été », je n'ai pas trainé ! J'ai chopé la balle au rebond. Avec un indice comme Bernard, j'ai tout de suite pigé. Je peux déjà dire à Bernard, merci et mille fois merci, alors que Bernard a résolu le problème par la preuve du contraire ! On y revient, préparez vos méninges, petite branlette en vue…
Pour reprendre alors l'ordre normal des choses, on commence par le Guitou-Show qui jouait ses prolongations sur le verdoyant stade de Musard. Toute chose égale par ailleurs, l'équipe du Guitou-Show fut triée sur un casting de super-production : une équipe de choc ! Ça n'a pas fait un pli, des essais à sens unique sur la première demi heure et, après une certaine lassitude, les mouches ont changé d'âne et l'âne d'en-face à réussi à franchir la ligne à plusieurs reprises. L'heure et la météo de l'été en ont motivé plus d'une trentaine. Extinction des lumières et direction le trou de toutes nos envies.
Bienvenue chez Beber : une institution, une valeur sûre… !
Je pense que, contrairement à d'habitude, si personne ne s'est proposé pour écrire sur ce repas, c'est bien parce qu'il a laissé tout le monde sans voix. Allez, toute chose égale par ailleurs, je m'y colle.
Faisons d'abord un petit tour par le carré VIP où – entouré de nos illustres Pepe, Jean-Jacques, Franck, Gilbert et le Tcho – l'on rencontrera notre chairman dont la présence est dorénavant assez rare pour être signalée. Il est pas fou le chairman ! Il sait que Bernard est aussi doué derrière les fourneaux que derrière toute chose égale par ailleurs.
C'est vrai qu'à force de revenir sur les mêmes temps forts de nos mardi soir, on finit par se répéter un peu. Mais là aussi, Guitou était d'une motivation à couper le soufle. Je ne sais pas si les nombreux castors présents lui prodiguent cette excitation mais il ne pouvait au fond rien craindre puisque Bernard a apparemment prévu la quantité. Zeille, qui, comme mardi dernier, a brillé de tous feux sur le terrain (Zeille, tu veux que je répètes ?), avait un œil inquiet.
La sauterie commence donc par une distribution de tranches de foie gras. C'est une entrée désormais habituelle à nos agapes de plus en plus perfectionnés, mais à chacun sa recette. Le foie gras était d'une facture raffinée. Sa mi-cuisson maison dans des terrines artisanales et ses tranches de pain préalablement grillées ont toute la qualité qu'une simplicité bien maîtrisée peut prétendre. Fraichement démoulé et instantanément débité sur place, nous nous sommes tous accordés pour ne lui trouver aucun défaut. Tout l'art de Bernard dans la plus grande tradition.
– Vous en voulez d'autres ? se risqua Bernard.
– Oui ! marmonneront les castors.
On en mangera jusqu'à la suite du menu, la surprise du chef.
Bernard et la plancha, c'est une histoire d'amour. Embarquées dans sa 607 toute équipée, même d'une plancha !, des brochettes de tricandilles et leurs pommes de terre en papillotes arrivent au trou encore chaudes et s'il y a un doute, Bernard a prévu sa planche portable. Les piques de tricandilles volent d'assiette en assiette et les patates de main en main, une sauce d'ail à l'ail avec de l'ail pour relever le tout. Bien que le barbecue soit un exercice national à travers lequel les hommes croient soulager leurs femmes d'une corvée de cuisine, la cuisine à la plancha nécessite une attention particulière toute épicurienne. Bernard l'explique très bien, il faut pour les tricandilles une cuisson qui les dégage de leur graisse et rend la peau dorée et croquante.
Mais là où il est fort Bernard, c'est qu'il est bien capable de le faire chez lui, dans une ambiance pénarde et ensoleillé, et te porter le tout par une combine pour les garder au chaud afin de les servir à ses amis en temps et en heure. Ne me demandez pas comment, il m'a vaguement expliquer une histoire de glacière réchauffée à l'eau chaude… En tout cas, pour la première fois, les tricandilles font leur entrée aux repas du trou. Et pour une première fois, comme beaucoup de femmes, on est content que ce soit Bernard.
Après les tricandilles, c'est une salade qui pointe son joli cœur avec un fromage bleu assorti d'une rasade de porto. Le dessert est encore, sans se plaindre, une salade de fruits.
Pour la dernière note, Bernard arrose son monde avec une manzana et plante un cigare dans la bouche de qui veut. S'il n'a pas la prétention d'une leçon de savoir vivre, il a en tout cas le mérite de nous montrer comment faire. Notre infatigable trois-quart n'entreprend le centre que pour donner du plaisir, sportif et gastronomique chez nous, jouissif et orgasmique chez d'autres. Toute chose ne l'égalant pas par ailleurs, le galant Bernard peut être et avoir été !
1 commentaire:
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