10 juin 2009

Le cuistot de la semaine, en couple

Par le Blogger

Y a pas à chier ! Se retrouver au Trou un mardi soir sans aller courir un peu avant, c'est quand même pas pareil. Comment l'expliquer ? A l'entrée du parking, rien que là, t'es un peu perdu. Déjà, tu ne prends pas le même chemin, tu pourrais presque ne pas trouver l'entrée, parce qu'évidement, tu n'arrives pas par la rue de Bègles... tac, le feu... tac, l'entrée des Capucins ! Passons, on finit quand même par se garer.
Déjà, un truc compliqué à gérer, c'est l'heure. On arrive quand même un peu plus tôt ! Un peu avant, qu'on soit au bureau ou ailleurs, on regarde l'heure. On s'interroge. Je vais pouvoir y aller ? Oh non, je vais arriver en avance, encore 5 minutes. Tu vois en fait le temps passer, un peu comme si tu attendais que les cours se terminent du temps où t'étais étudiant. Oh puis, j'y vais, il est 20h45, je vais arriver à 21h, ça ira.
Sauf qu'une fois à l'entrée, tu n'as quand même pas la sensation habituelle, un truc qui cloche. Tu n'arrives pas comme si tu venais de te dépenser, de te défouler. T'as pas le petit pas endolori, t'as pas les cheveux mouillés, t'as pas le souffle clair... mais bon, il faut s'y faire, c'est comme ça, il y a des mardi où on court pas. On peut quand même se retrouver pour bouffer ensemble, il n'y a pas de quoi en faire un plat.
T'as beau essayer de t'y faire, il y a un signe qui ne trompe pas là encore... il y a une envie qui manque, un goût que tu ne retrouves pas... celui de la première gorgée de bière !!! Mais oui ! Tu n'as pratiquement pas soif ! C'est vrai. Elle est presque ridicule cette première gorgée de bière, presque courte, c'est à peine si tu entames ton verre ! Tu es loin de la fameuse première gorgée où tu siffles presque la moitié du demi et que t'en redemandes déjà un autre. Non ! Là, c'est du bout des lèvres, une attaque timide, t'en laisserais presque dégouliner sur les bords des lèvres !
Il est 21h30. Bizarre ! Tout le monde est là, tout le monde est à table, tout le monde prendrait presque qu'une pomme, et puis au lit !
Ceci dit, il y a du boulot ! Tu as toutes les bises à faire. D'habitude t'en fais déjà quelques unes dans les vestiaires. Mais là, il faut se taper tout le monde. Et c'est vrai qu'hier, il y avait du monde ! Alors la bière, elle peut attendre...
Tu mets un peu de temps pour t'en apercevoir, mais tu finis par comprendre, il y a tout l' A40 aux manettes de la cuisine. Tu frémis un petit coup, mais tu te rends compte que tu viens de confondre avec l'A330. Il y du monde quand même, le trou est bondé. Une cinquantaine, même plus. Qu'est se qui se passe ? C'est payé par la boîte ou quoi ? il y a des clients, des fournisseurs, des clients des fournisseurs et des fournisseurs de clients... un repas corporate.
Même pas 21h45, l'entrée est servie. Les deux papas s'agitent, Gwen et Jérôme ou Jérôme et Gwen, vous voyez ! Vas-y toi, non mais vas-y toi ! C'est chiant quand on bosse à deux, tu as toujours l'impression que c'est l'autre qui va s'occuper du truc et puis le truc ne se fait pas. Une fois d'accord, c'est Jérôme qui s'y colle. Gwen l'envoie au casse-pipe. Le gaspacho en verrines individuelles est posé sur la table pour une mise en bouche. Le demi n'en est même pas au quart.
Dans le milieu du bâtiment, on s'étonne. Le potage est froid !
Papa Gwen arrive aussitôt avec une gigantesque poilée de calamars, il a bien vu la tête des fournisseurs, ça change du saucisson / pâtée sur le chantier à 10 h du matin.
Qu'est ce qu'il faut faire ? Il faut mélanger ? C'est la sauce des calamars la tomate dans les verrines ou quoi ? Réunion de chantier et tout le monde comprend. Tu bois le truc rouge d'abord et tu attaques les rondelles après. Ce qui nous rappelle que le comble d'un architecte sont les règles.
Pause. Il est même pas 22 h. A ce rythme, on va rentrer à l'heure pour le tirage du Keno sur France 3. On se rappelle les devis, les appels d'offre, les cahiers des charges... ceux qui ne sont pas concernés regardent la déco au plafond. Le petit plus.
L'atelier Jorkiball entraîné par Toto arrive. Il y en a qui ne comprennent pas ce qu'on peut bien faire dans ce genre de sport. Il n'y a rien comprendre, c'est la Totologie. L'atelier de jogging autour du terrain de Musard même s'il est fermé, entraîné par Dudu arrive aussi. Toujours rien à comprendre, Dudu est un rebelle à toutes sortes de media. Tu peux te trouer à lui faire passer une info, il en fera qu'à sa tête, la Dudulogie. L'atelier Miguel arrive enfin, désolé, je n'ai pas d'explications...
Et tous se mettent à réclamer l'entrée et taper un esclandre parce qu'il n'en reste plus.
Gwen prend les choses en mains et sert la paella. Au vu de la paella, on comprend que ni Gwen, ni Jérôme ne s'attendait à autant de monde. Normal les gars, vous êtes deux !
Dans chaque assiette, quelques grains de riz, une lichette de poulet, une moule terrorisée dans sa coquille et une crevette. Quand on s'est regardé avec la crevette, ça m'a fait de la peine ! Tu es toute seule, où sont tes parents ? Elle m'a répondu : dans les assiettes à côté. La moule, n'en parlons pas, ni pute, ni soumise, il lui faut juste une cellule psychologique. On oublie vite le drame qui se déroule sous nos yeux et on s'envoie un verre de rouge sur la paella. Le temps de se changer l'idée et le spectacle reprend avec le périlleux lancer d'assiettes. Le programme : Jérôme en première partie, entracte, Gwen pour le final. Le Lac des cygnes à deux.
Ils ont bien fait ! Jérôme a chauffé la salle. Une pulvérisation des assiettes dans une étrange pression atmosphérique a eu lieu avec un cumulonimbus orageux nommé Miguel. Le roi des nuages s'est autorisé de petites incursions dans la stratosphère. La foudre frappe une assiette, Perdigue fait le dommage collatéral.
Le fromage arrive ensuite en parts de 250 grs. Les tartes se posent après la tempête. A peine la manzanna fut annoncée qu'elle fut bue au point de douter qu'elle ait vraiment existé.
Pour finir de manière instructive, notez que Musard est fermé jusqu'à la saison prochaine. Le week end qui vient, si vous sortez du coma, est donc celui des festivités des 40 ans et vous êtes tous attendus à la boom. On a de la chance les gars, tout ceux qui ont 40 ans aujourd'hui, ne s'éclatent pas forcément !!!

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