07 juin 2009

Le cuistot de la semaine, lettre à Christian avec AR

Par le Blogger


« Mon cher Christian
Voici maintenant deux semaines que tu as pris la peine et le talent d'investir la cuisine du Trou pour mettre en pratique l'excellente cuisine du d'Artagnan que tu es.
Voici maintenant deux semaines que ton incomparable tour de mains pour des saveurs inédites a mis le Trou sens dessus-dessous.
Voici maintenant deux semaines qui mes doigts trépignent pour en dire un mot.
Même si le temps pouvait parfois le permettre ou du moins commencer, l'esprit était lourdement préoccupé.
Ne t'affole pas, toi qui t'alarmes dès qu'il s'agit d'un ami perturbé par ce qui semble être un souci, ce qui préoccupait mon esprit n'en était guère. Tu le sais comme moi, nous sommes à la veille d'une page qui clôt une quarantième année de l'aventure qui nous concerne. Pour une page tournée, beaucoup de pages étaient en élaboration et ceci était ma tâche.
Alors, pardon et mille fois pardon. Que tu me pardonnes pour cette attente, que tes amis qui ont fait de ce blog leur page d'accueil me pardonnent, que ta famille me pardonne et en particulier ta nièce. Bien que ceci soit impardonnable, ceci est explicable. Et, je le sais que la bonté de ton âme et la clairvoyance de ton esprit sauront m'accorder la charité que mon misérable cas mérite.
Bien à toi, »

Voilà pour les procédures d'usage, revenons maintenant deux semaines en arrière.
Je me souviens d'un mardi soir où la Fête de la morue nous avait rejetés sur un terrain inhabituel. On s'y était fait tant bien que mal. Un coup en largeur, un coup en longueur, on était pas à l'aise, dans les 22, puis entre les deux lignes des 40, puis entre les 50 et la ligne de l'en-but... On en a perdu notre latin et Guitou son flair de sélectionneur. Le score en témoigne si mes souvenirs sont bons. Une fois l'éponge jetée, il fallait se taper l'eau fraîche des vestiaires. Et peu nombreux sont ceux qui n'ont pas pesté. Il fallait une épaisse fourrure naturelle pour ne pas s'en plaindre. Ce qui explique que Garci ne se soit aperçu de rien. Ce qui explique aussi que beaucoup d'entre nous se soient retrouvés blottis contre notre dernier poilu. Il a bien fait d'en interdire les images.
Allons donc nous réchauffer dans notre terrier.
Si la tendresse n'est plus de ce monde, Christian s'active à sa réintégration. La preuve en est que Christian se met aux fourneaux deux fois en six mois ! On ne peut pas dire ça de tous, déjà une année, c'est difficile pour beaucoup !
Parce que Christian est tout simplement rugby et je n'ai pas besoin de vous expliquer ce que ça veut dire. Alors que Bordeaux est on ne peut plus foot, Christian est allé chercher du Pays Basque ce que rugby veut dire et il l'a généreusement mis dans notre assiette.
Vous dire qu'il y avait une salade au fromage de chèvre et au piment d'Espelette n'a rien à voir, du jambon grillé avec une authentique piperade, pas plus... que le fromage et le dessert avaient tout des montagnes basques... non plus ! C'est la manière et la façon qui sont essentielles, l'aisance du bonhomme dans la tâche qui surprend, quand la générosité est toute naturelle.
Parce qu'il est comme ça Christian, un pirate des temps modernes, sous son air Latin Lover, il a un tempérament qu'il ne faut pas sous-estimé. On pourrait croire que son célibat est une simple faute d'inattention envers le temps qui passe, que son air tête-en-l'air ne lui a pas laissé le temps de voir le temps passer, qu'il préfère avoir des rêves plutôt que les moyens de les réaliser... mais pas du tout ! C'est certes un rêveur, mais un rêveur qui ne se laisse pas endormir. Parce qu'en réalité, le Peter Pan qui se cache en lui a des airs de d'Artagnan. On n'est pas dans le pays imaginaire, on est juste dans le pays de « l'amitié, des ripailles, des gasconnades, des bretteurs et des ferrailleurs ». Christian n'est peut-être pas un fin bretteur, mais à n'en pas douter, un ferrailleur. N'en déplaise à certains branleurs, Christian est peut-être architecte, mais un architecte ferrailleur. Et il ne faut pas oublier qu'il y en a de moins en moins dans ce club : des architectes et des ferrailleurs.
Des architectes, on va pas chipoter, ça arrive !
Des ferrailleurs, là il y a de quoi chipoter, les 40 ans arrivent et on va en avoir besoin...
Bien ! Si avec tout ça je ne suis pas pardonné du retard mon petit Christian, je ne sais plus quoi faire, si ce n'est lâcher trois gonzesses à poil dans les rues de Paris pour te faire plaisir ! Mais, n'allons pas jusqu'au-là, une Européenne fait très bien l'affaire.

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