10 février 2010

Le cuistot de la semaine, un Don du ciel

Par le Blogger et le Barde


Moi, si j'étais une fille, je serai amoureux de Donatien. Ouais ! Et je le dis cash. J'ai bien hésité entre lui, le Toulousain ou Arnaud, mais non ! Finalement, c'est Donatien.
Arnaud n'est pas toujours gentil, tu peux faire le poirier toute la journée avec un kilt écossais et un bouquet de poireaux dans le cul, tu vas pas lui décrocher un rictus. En plus, si t'es assis, t'as pas intérêt à te lever, parcequ'Arnaud à toujours un verre d'eau sous la main. Et si tu le laisses pas passer pour marquer un essai, il te fait la gueule toute la soirée.
Le Toulousain, ou tu es sourd ou tu planques bien tes écouteurs dans les oreilles et tu lui fais oui de la tête en écoutant ta musique. Cependant, c'est assez rare pour le signaler, on salue tout de même sa performance en public : il a enfin réussi à raconter une blague courte. Déjà connue, mais courte ! Comment fait un gros poussin ? Piou piou (avec la voix du charcutier junior). Même si on rit pas, on peut l'applaudir.
Alors que Donatien lui, il a toujours le sourire et quand il te parle, tu bois ses paroles. C'est le gars le plus mignon des Archiball. Et on peut dire qu'on a de quoi faire, avec tous ces mecs, beaux, intelligents et musclés, qui mériteraient qu'on enregistre chacun de leurs gestes et envoyer l'enregistrement dans l'espace pour donner à la galaxie la meilleur idée de l'humanité. (Au lieu de ces enregistrements débiles de contractions vaginales des ballerines du Boston Ballet qui nous ont attiré le seul extraterrestre dont on ne sait pas quoi faire, Dudu !)
Ah, Donatien ! Petit blondinet adoré de sa maîtresse, brillant en classe, toujours au premier rang, à lever le doigt pour toutes les questions de maths ou d'histoire-géo.
Ah, Donatien, chouchou des copines au collège qui tombe le sexe opposé des classes supérieures à coup de poèmes.
Ah Donatien, le Rimbaud du lycée, le James Dean des récrés, le Wilkinson des près, cette belle gueule qui a réveillé à pas de courses toutes les cochonnes qui sommeillent.
Ah Donatien, le nubile que toutes les filles un poil frétillantes à la fac aimeraient percer le mystère et les boutons noirs.
Ah Donatien, le blond des pistes de ski, des boîtes de nuit, du sable fin et du réchauffement climatique.
Combien tu nous as manqué hier à Musard ; Tes courses folles, tes passes inouïes qui nous font briller et qui éclairent le jeu de ta clairvoyance ? Certains ont beau se trouer pour compenser ton absence, mais quelle pâle copie ils ont rendue ! Nos gazelles affolées comme par la menace d'un orage ne trouvaient pas la terre promise. Nos gros se tamponnaient avec un gros bug dans les circuits. On a bien essayé d'en rire, mais non ! Il nous manquait ton côté foufou sur le terrain. La seule bonne nouvelle : Zeille a fini l'entrainement sans fâcherie.

Pour le reste, c'est le Barde qui en parle le mieux :

Mettre autant de délicatesse dans la soupe à l’oignon relève de la grâce. Ou plutôt, inspirer tant de douceur d’un bouillon de pot au feu parsemé de fines lamelle d’oignons témoigne d’une poétique de la soupe réservée à quelques élus. Donatien est un être béni des muses. Tout ce qu’il touche est d’une infinie délicatesse. Par lui, avec lui et en lui la moindre saveur est un cadeau du ciel. Et lorsqu’il sert le pot au feu qu’annonçait son bouillon, que nos bouches suppliantes accueillent cette chair tendre, suave dans une béatitude inouïe, on ne peut que s’incliner devant celui qui fait de la tradition un chef d’œuvre. En quoi Donatien est un artiste. Mais ça on le savait. Et que dire des pommes de terre, carottes, navets, de cette sensualité des « plantes potagères qui peuvent entrer dans l’alimentation humaine » comme l’écrit Robert (le petit). Rien sinon s’incliner. Comme on s’incline devant une madone de Raphaël ou du Vinci, devant un quintette de Mozart ou un sextuor de Brahms. Cuisiner est un art et ceux qui avaient dérogé à leurs habitudes du mardi en sont pour leur compte. Il fallait voir Pépé, sauçant de son pain prodigue son assiette comme un enfant sauçant sa sucette Pierrot gourmand au sortir de l’école. Ou Lolo se servant et se resservant sans fin, heureux de pouvoir renter chez lui, replet et bonhomme, sans être le moins du monde importunés par ses gousses que l’on dit d’ail. Ce fut un grand moment, une communion inoubliable, la confirmation d’un talent à nul autre pareil.
Alors, bien sûr, le fromage dans tout cela est bien peu de choses. Un brie suffit à l’affaire. Ce n’est rien un brie et c’est beaucoup dans cet entre-deux qu’il noue avec le pot au feu et le lancer d’assiettes. Et là Donatien fut le demi de mêlée qu’il n’a jamais cessé d’être. Son lancer fut long, précis et seuls quelques manchots ne parvinrent pas à saisir le disque qu’une main intrépide mais ferme leur adressait. Il y a des pousseurs de citrouille chez les archis ! Qu’on se le dise. Dieu reconnaîtra les siens. Enfin vint le dessert. Un vacherin à la fraise, meringué à souhait dont Lolo jamais ne se lassa sous l’œil attendri de prof. Prof qui nous fit, après que What Else eût officié un cours magistral sur les tenants et aboutissants d’un rugby moderne dont le salut, à ses yeux, passe par un retour à la case départ et la constitution d’une élite à quatre-vingt-clubs. Pioupiou manqua de s’étouffer, Jean-Pierre tenta de corriger le tir et Walid jurait ses grands dieux que tôt ou tard Cadillac rejoindrait le haut du panier. Puis le trou se vida, comme se vident les églises. Les fidèles repus regagnaient leur foyer sous un ciel de neige. Il y avait un je ne sais quoi de Noël dans cette soirée. Donatien, c’est notre enfant Jésus.

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