Ö bon Perdigue, puisque c’est à nous qu’en la double carence du barde du blogger, qu’échoit l’honneur insigne de rédiger le notule à destination des générations futures, aux castors à peine nés, à ceux en gestations dans les bourses fertiles des mâles Archiballs, tâchons d’en être digne. A toi le pré à moi le trou.
Après plus d’un mois d’absence, qu’il est bon de retrouver le chemin de Musard.Grandgouzier, Taillevent, je convoque ici votre mémoire. On parlait gastronomie, restaurants étoilés, hier, au bar, et ce n’était pas un hasard. La conversation se trouvait naturellement et continuellement entretenue par la succession des plats mitonnés par le bon Guillaume, le succulent Guillaume.
Au bout de cette éternité, rien n’a changé, et ça a un petit côté rassurant.
Mais dans les vestiaires, c’est un gros retour en arrière qui nous attend avec Titi, alors que nous nous apprêtons méthodiquement.
Voilà que Cambo s’oint les guibolles avec de l’huile camphrée.
Cette odeur nous transporte dans les vestiaires d’antan ou ceux de nos gloires passées…Il ne manque plus que le bruit des crampons en fer claquant sur le ciment et la silhouette de nos héros disparaissant dans la brume. « Et Perdigue, tu gaubes ? » me lance Cambo. Mais à voir la courge du Rossignol, un seul regard à suffi pour je me rends compte qu’on était ensemble dans ce vestiaire onirique. …« Ça te rappelle rein ? » me dit-il.
Oh, putain que c’est bon de revenir à Musard, et en plus me voilà en train de me sortir la plume que j’avais dans le cul pour faire la 1ère partie de ce billet (et non pas me curer les dents, bande de cons !!)
Bref, ce qu’on peut dire, c’est qu’à Musard l’herbe se fait rare presque autant que les Castors.
On a l’air bien con avec nos moulés de pédés, c’est du crampon de 22 qu’il faudrait pour ce jeu à 9 contre 9.
Seul Don virevolte et crochète comme un mort de faim, alors que le Barde et J.P. impose une sobriété rugbystique qui force le respect.
On retiendra surtout de cette soirée un magnifique essai de Piou-Piou en débordement sur l’aile et un mal au dos terrible à force de ramasser les ballons.
Ce travail de forçat s’achèvera sous une pluie battante, qui nous permettra de cacher nos larmes de devoir quitter le pré si tôt, mais la douche brûlante n’attend pas et la bouffe encore moins.
Celui qui reste à Musard, par les vieux se fait bouffer sa part.
Bavez un peu infortunés absents :
Omelette aux truffes,
Aux truffes, j’ai bien dit.
Triomphe de cerf,
Sauce au plomb.
Brie truffé à la truffe,
Du Brie, j’ai bien dit
Farandole de desserts
Café
La fée, le old four, l’état major des Castor (l’amiral et le général) bien rencardés par leurs services, ne s’y trompèrent pas. Ils ne furent pas pour rien dans la belle atmosphère de cette soirée marquée par une affluence retrouvée et la présence de l’associé de Guillaume. (Bientôt une contrefaçon de trou à rat du côté de Chongking ?) C’est le poète Li Po ? demanda le barde, intrigué ? OU LI PO ? enchaina Perdigue, en verve. Non, rétorqua Piou Piou, connaisseur, c’est le très gourmant Li Po Succion.
Abondance, affluence, ambiance, la veillée fut savoureuse je le répète. C’est pourtant le visage couvert d’un masque de perplexité que nous vîmes repartir Li Po. Succion, en effet était songeur : Etait-ce bien là le pays des arts de la table consacré par l’Unesco ? Etait-ce bien là la contrée des Lumières ? Qui de Piou-Piou ou de Guitou, du gros Ying ou du Yang mignard, incarnait-il le mieux l’âme française ?
Les rayons de la lune éclairent devant mon lit,
Le doute, sur le sol de la gelée ?
Levant la tête je contemple la lune brillante,
Courbant la tête je pense à mon pays natal.
Ainsi pensait Li Po en s’extirpant du trou.