28 avril 2011

Le cuistot de la semaine, un vrai Chef

Par Le Blogueur


- Ho, tu crois quand même pas qu'on va faire l'impasse sur le repas du Douanier !?!
- Ben non Chef, non. Mais Chef...
- C'est quoi ce bordel ? Ils sont où les journaleux embarqués tous les mardis chez les castors ?
- Euh, Chef, le Barbu était invité jeudi pour parler poésie.
- Hé ?! On lui a pas demandé de faire de la poésie à celui-là.
- Oui mais Chef, il fait de la poésie tout seul.
- Bon, et les autres stars de la plume, ils font quoi ? Ils se fourrent les plumes ou ils se sentent le cul ?
- Euh Chef, Garnier aussi, il fait la soirée poésie le jeudi.
- Lui aussi ! Ils vont pas me péter les couilles longtemps avec leur poésie. Je vais t'en foutre moi de la poésie. Demain mardi, je vais lâcher Zeille et Lafourche et on verra si les poètes vont continuer à faire pouet pouet.
- Oui mais euh, Zeille et Lafourche, Chef, se font la gueule depuis mardi dernier. Ils jouaient l'un en face l'autre.
- Eh bé, quand on est pas poète dans ce club, on est grande gueule. Et l'apprenti trésorier, il va ramener sa fraise d'Espagne ou il va encore nous la raconter avec ses costumes de Furcouille ?
- Euh, vous parlez de Perdigue, Chef ? Il est très occupé Chef.
- Occupé ! à quoi ? Il regarde pousser son raisin ?
- On sait pas, il est occupé. Il dit qu'il est occupé.
- Bon bé, on va être obligé de faire avec le cador toulousain, il peut pas nous torcher un truc ? Je sais que c'est difficile, mais tu lui dis de faire court !
- Euh Chef !
- Qu'est ce qu'il y a encore ?
- Le Toulousain ne vient plus Chef, il a trouvé un métier.
- Ah, un métier ! Eh ben, il était temps ! Je comprends pourquoi il se réveille la nuit le Tcho en hurlant : Il est où le toulousain, il est où le toulousain ?
- Oui mais Chef, en ce moment c'est à la mode : mais ils sont où ? mais ils sont où les Toulousains ?
- Le p'tit Guigui, ça fait longtemps qu'il nous a pas fait rire le p'tit Guigui !
- Oui Chef, mais Guigui est scotché au mariage du prince anglais, Chef. Il voudrait le même.
- Et le binational ? Il fait quoi le binational libanais ?
- Euh, Chef, les binationaux, il vaut mieux les laisser tranquilles en ce moment.
- Bon qu'est ce qu'il nous reste ? Les stagiaires, on peut pas faire bosser un stagiaire ? Putain, on les a pas pris pour décorer le trou ?
- Chef, il y en a qui font déjà beaucoup.
- Tu vas pas me dire que les trois mousquetaires qui tiennent le bar n'ont pas cinq minutes pour faire trois lignes.
- Chef, Peyo a fait la photo la semaine dernière.
- Ah oui, Peyo, il est pas fatigué au moins ?
- Fayou est encore en train de pisser sa bière du mardi dernier.
- Celui-là, il peut pisser, il va pas en maigrir.
- Et Pioupiou, Chef, il se tape en plus l'atelier chanson.
- Bon ben on va pendre un vieux ! Un bon vieux cougar.
- Euh, vous pensez à Guitou, laissez tomber Chef. Il est parti avant la fin du repas !
- Eh pourquoi donc ? Il n'y avait pas assez pour en reprendre dix fois ou quoi ?
- Il s'est fâché, Chef. Il s'est fâché parce que Pioupiou l'a chambré toute la soirée.
- Encore lui ! Bon, y a bien d'autres cougar chez les vieux beaux. Dudu, c'est une bonne idée Dudu !
- Oui, c'est vrai Chef, quand on besoin de rien, mais là, c'est pas le cas.
- Et le Général ? Il avait sa perm le Général ?
- Il était là, Chef. Mais bon, je ne sais pas. Il est bien capable de nous endormir et nous faire croire qu'il était avec les Américains au Pakistan.
- Putain, je vois pas. On va pas demander à Lolo quand même ?
- Euh, non, Chef. Surtout si vous ne l'invitez pas à bouffer !
- Et Titi ?
- Titi ! Il ne branle jamais rien, je ne vois pas pourquoi il commencerait aujourd'hui.
- Et le président !
- Vous êtes drôle Chef !
- Je ne rigole pas, il pourrait bien écrire quelque chose.
- Écrire !?! Mais c'est un architecte, Chef !
- Putain, bande de vauriens, on va pas demander au Douanier de faire son blog quand-même !
- C'est peut-être une solution Chef ! Il faudra que celui qui fait à bouffer fasse son blog Chef. On aura plus d'ennuis.
- Oui mais moi le Douanier, je l'aime bien. On pourrait quand même faire un effort.
- Moi aussi je l'aime bien le Douanier Chef. Il me fait penser à ma femme.
- Parce que ta femme a un bouc ?
- Non mais elle se fait le maillot pareil Chef. On ne voit plus que les lèvres.
- Mais dis moi, t'y étais toi ?
- Euh, oui Chef, j'y étais.
- Alors, tu as mangé quoi ?
- En entrée, un gaspacho Chef.
- Et ?
- Un rôti de poisson avec du riz.
- C'est tout ?
- Du fromage aussi Chef, et un gâteau à la noix de Coco.
- C'était bon au moins, ou on remet les notes ?
- C'était délicieux Chef.
- Eh ben voilà ! Tu vois quand tu veux...

23 avril 2011

Le cuistot de la semaine, l'huître incarnée

Par le Blogueur


Je ne sais pas vous, mais moi, des fois, je me pose des questions. Des questions sur tout. Même que Gwen des fois me dit : T'es casse-couilles, arrête de te poser des questions. Poussou lui, quand je me pose des questions, il s'en fout. Il n'est pas contrariant comme Gwen ou Donatien ou Peyo. Poussou lui te laisse faire, il t'encourage même à te poser toutes les questions que tu veux. Au pire, il te demande de répéter la question. Mais ça, c'est pas grave, répéter la question. Je peux la répéter autant de fois que Poussou me le demande. Des fois même, il fait semblant de réfléchir à la réponse alors qu'il écoute ce que le voisin ou la voisine sont en train de dire. Des fois même, il trouve. Pour ce qui est de savoir pourquoi les cochons ont la queue en tire-bouchons, il n'a par contre jamais trouvé. Moi non plus.

Mardi soir chez les castors est un soir qui se déroule généralement en deux actes, parfois trois. Les deux premiers sont des plus officiels, le troisième est officieux. Le castor parfait est un castor qui ne lâche rien des deux actes, même pas une miette. Et comme la Saint-Parfait est tombé cette année un lundi, la veille de ce mardi, il était difficile de demander à tous d'être parfaits, surtout moi. Je n'ai donc assisté qu'au premier acte avec tous les remords qui peuvent ronger un castor qui n'a, entre autre, même pas le plaisir d'une gorgée de bière en sortant de la douche.
Du premier acte donc, voici un résumé. Du deuxième, on tâchera de faire avec les on-dit.

Au lendemain de la Saint-Parfait, pour ce qui est de la perfection, il faudra repasser. Pourtant tout s'annonçait de bon augure. A peine la béquille latérale déployée que l'ex-président pointe sa bonne humeur à la porte de Musard. Et quand il y en a pour un, il y en a pour deux ; l'éternel vice-président était sur ses pas. Loulou et Lolo, les sœurs Tout-Sourire, se pètent la bise en se frottant le bide comme deux esquimaux qui ont bu trop de husky et qui ne retrouvent plus leurs nez. Zeille et Corsenette se joignent à la danse. Trois vannes plus tard, l'Avocat pointe son nez lui aussi.
Sur le pré, tout ce beau monde fera un ballet aquatique à sec. Les phoques coursent les sardines qui prennent les intervalles, les merlus filent les merluchons qui prennent les trous, les poissons-clowns et les poissons-chats font des pirouettes avec la baballe. Le camp des poissons d'avril remporte la partie haut la nageoire. Sous la douche, tout le monde frétillent sous l'eau.
S'il eut des dizaines d'essais sous les yeux des merlans frits, Kiki, lui, avait les yeux en face des trous. Je sais, Kiki a souvent les yeux en face des trous, mais là, c'est du Trou qu'il s'agit. Parce que Kiki était de bouffe. Et quand Kiki est de bouffe, ben le trou, il le remplit.
Et voilà donc le genre de question qui me traverse l'esprit : Kiki ne serait-il pas la réincarnation d'une huître ? Attendez, il faut pas rire. C'est sérieux la réincarnation. C'est un truc où l'esprit quitte un corps pour habiter, après une nouvelle naissance, dans un autre corps, et poursuivre ses expériences de vie et son évolution spirituelle. A bonnes actions, bonne renaissance ; à mauvaises actions, réincarnation pénible.
C'est Kiki tout craché ça non ?
Non, me dira le Barde parce que le Barde sait beaucoup de chose : « Si Kiki est une réincarnation de quelque chose, il est sans aucun doute la réincarnation du "Pénis de titan". » Il ne se démonte pas le Barde et rajoute : « Regarde ce qui s'est passé l'autre soir. Le Pénis de titan a commencé à frémir. Son pistil long de deux mètres s'est déployé dans l'air et la plus grande fleur au monde s'est ouverte après 17 ans. » Je reconnais qu'il y a un peu de Kiki. Mais là où le Barde m'achève, c'est en affirmant que le Pénis de titan apprécie les milieux humides.
Oui mais quand même, c'est pas des douzaines de pénis de titan que le Kiki a offert aux castors pour ce mardi soir, c'est bien des huîtres. Le Barde abandonne. De toutes les manières, le Barde n'y était pas non plus.
Nous voilà deux à ne pas y avoir été, cependant les huîtres de Kiki devaient être bonnes à n'en pas douter. Mais comme on ne peut pas être et avoir été dira Hamilton, il y aura ensuite un tajine et tout le tralala de fromages et de dessert. Désolé de faire avec les on-dit, mais à part Peyo qui a sorti son téléphone pour immortaliser le moment, personne n'a rapporté quoique ce soit de la soirée.
Enfin avec les on-dit, il paraît qu'il y a eu concours de finesse (ne pas confondre avec fitness). La règle consistait à envoyer sa coquille d'huître (vide, je n'ai pas demandé, mais j'espère bien !) du plus loin possible dans un saladier au centre de la table. Dominique a raté son panier à trois points mais il a réussi un strike sur un verre de vin plein à raz-bord. Résultat : Loulou venu en ancien président repart en futur client du pressing. C'est le nouveau président qui doit être content !

15 avril 2011

Le cuistot de la semaine, le printemps et les hirondelles

Par Le Barde (avec encore une photo de récup.)


C’est le printemps, les hirondelles et les martinets sont de retour. C’est le printemps, les lilas fleurissent. C’est le printemps sur le pré où JB et Dudu taquinent la balle comme d’autres taquinent la muse. La muse de Jean-Bernard, c’est la gonfle. Entre ses mains, elle possède la grâce d’un sonnet de Maurice Scève. Même si un sonnet ne comporte que quatorze vers. Mais je sais Donatien en train d’imaginer d’éternels quinzains. Foin du pantoum, du chant royal, et vive le quinzain de Donatien.

C’est le printemps au trou où Coco n’en finit pas d’être jeune. O Coco, tout de blanc vêtu, avec son foulard rouge ceint autour de sa taille de guêpe. La basque attitude, elle n’est pas à Anoeta, elle est au trou. Basque attitude qui dérogea avec à propos de nos habitudes en confiant à deux jolies hirondelles, le soin de mitonner de délicats petits plats et de nous servir. C’est le printemps vous dis-je. Quel est le con qui a dit qu’une hirondelle ne fait pas le printemps ! Et lorsqu’il y en a deux ? Il faut tordre le cou aux proverbes imbéciles, c’est Hervé (Delage) qui me l’a dit. Hervé, il trouve que j’en fais un peu trop avec JB. Hervé, c’est une jalouse.

Tout commence dans une marmite. C’est Pioupiou qui le dit. Même si Pioupiou, il n’était pas là. La marmite si. Et dans la marmite, un punch Coco sans coco mais fruité en diable. En fait, ce n’était pas un punch, mais je m’en balance. Ce qui importe, c’est le côté coco de la chose. Il faut prendre la vie côté Coco. Et la vie devient plus belle, plus verte.

Ah ! les crevettes craquantes et croquantes, cette salade de choux avec ses miettes d’oranges, ces rillettes de merlus à damner tous les saints, cette salade de lentilles piquetée d’éclats de confits. Les lentilles ont la côte cette année. Coco et Jean-Pierre, ils donnent aux lentilles des allures divines. Le castor à la lentille inventive. Vétilles marmonne Perdigue qui n’y connaît rien en lentilles. Perdigue, il n’a pas la lentille attitude. .

Que ne fûtes vous là, ô vous absents considérables pour tremper vos lippes badines dans les succulences d’une chair maritime et végétale. Où étiez-vous donc lors que le chairman gambadait, chantait et câlinait ses petiots. Certes, il y avait Guitou qui nous offrit un effeuillage de chemise sous l’air de Quand vient le début du printemps. Guitou, c’est un présent considérable. Comme Frank, comme Pépé, comme notre grand d’Espagne. Et que dire de la fée !

Puis, vint le temps du gigot. Suave, tendre, délicat. Quand vient le temps du gigot chantonna Titi en pleine forme. Temps du gigot, temps pascal, car le castor toujours se plie au temps des évangiles. Et La Piballe de chanter ce qu’il faut de chants latins pour célébrer le temps qui passe, avec l’ardente complicité de Titi. Sans le latin, sans le latin, le trou il nous emmerde entonna Perdigue. Il y a du Claudel dans Perdigue. Si Perdigue n’aime pas les lentilles, il goûte les langueurs de la langue de Properce et de Catulle.

Alors, Coco saisit les assiettes et les lança aux uns et aux autres. Aux autres plus qu’aux uns, car les autres sont la condition des uns, c’est bien connu. Pas de casse ou si peu. L’expérience parlait. Le plateau de fromages, nickel et cador à souhait. Puis, ce fut le temps du riz au lait et des crèmes caramel. Temps de l’enfance. Jacouille n’en pouvait mets. Et Gwen ressemblait à un chaton enchanté par le monde. Florian bénissait l’assemblée qui le lui rendit bien. Et Toto, inconsolable, se lamentait du devenir bayonnais, consolé par Arnaud.

Vint le temps de What Else et de la manzana, vint le temps de la dernière gorgée de bière. Les fûts étaient un peu moins pleins et les castors légers. Une nuit pure et fraîche les attendait. Une nuit de printemps comme on les aime.

06 avril 2011

Le cuistot de la semaine, quand il y en a Boulain, y en a pour deux*

Par Le Barde


Pioupiou=Vincent Clerc. Imparable équation d'un premier soir d'avril. Il suffisait d'être à Musard hier soir pour s’en convaincre. Les apparences sont un leurre. A première vue, rien à voir entre Pioupiou et Vincent Clerc. A première vue seulement. Mais les apparences sont un leurre, les apparences sont trompeuses. Comme les cadrages débordements de Pioupiou. Le printemps sied au fils de Jacouille. Sa grâce sur le pré est un bouquet de jonquilles. Pioupiou possède une grâce printanière.

Mais le printemps, hélas, ne nous épargne pas des vains commentaires qui sont autant de mauvaises herbes. Que d’aboiements superflus ! Mais le barde as-tu déjà entendu des mauvaises herbes aboyer soupire, las, Jean-Louis. Rien à foutre, on ne jappe pas sous la nuit étoilée. C’est Kamo No Chômei qui le dit. Il ajoute que l’on doit s’abandonner aux bienfaits de ce bas monde. Ce en quoi, Kamo No Chômei, c’est un drôle de Zig. Le bas monde et la nuit étoilée, c’est pas pareil. Encore qu’il faille être en bas pour rêver d’en haut !

Au trou les deux Yan étaient là : Détrieux et Larroumecq. Guitou était content de voir les deux Yan. Guitou, c’est un sensible. Au trou, le président était de bouffe. Il arborait un foulard autour de son cou. Un peu comme Gérard Holz au Dakar. Sauf que lui, c’était pas pour la frime mais pour sa gorge. Encore qu’il y ait des gorges qui friment m’a dit Lolo. La gorge d’Arnaud, elle, ne frime pas. D’ailleurs, pour montrer qu’il ne frime pas, Arnaud fait dans la simplicité en matière d’entrée. Une salade d’endives, avec ce qu’il faut de noix, de pommes. La cerise sur le gâteau, c’est Arnaud nappant de la sauce appropriée chaque saladier. Il y avait quelque chose de christique dans ce geste.

Puis Arnaud fit dans le lourd avec une tartiflette à la pomme de terre ferme. La tartiflette fit tant d’effets sur Jean-Louis et Kiki, que leur table s’effondra et la tartiflette avec. Une première depuis 42 ans. Kiki était tout penaud. Il est mignon Kiki quand il est penaud. Et Jean-Louis, pleurait la tartiflette perdue. Cela présageait un douloureux lancer d’assiettes. Et il le fut. Des missiles fusaient dans l’air enfumé du trou. L’un deux* coupa net l’un des verres à pied du bar. En l’occurrence : celui de Perdigue. Perdigue évita le missile. Il y a du Dominguin dans Perdigue. D’autres assiettes tombèrent au grand dam de Guitou.

Ce fut alors le temps du fromage. Mais sans cerises puisque de brebis, il n’y eut point. Un fromage léger aux fines herbes. Et le dessert vint. Un cake en morceaux accompagné d’un sorbet au citron qu’Arnaud délivra dans chaque assiette. Cette exquise fraîcheur fut unanimement appréciée. Faute de What Else, il n’y eut pas de café. Comme il n’y eut pas de bière faute de fûts. Si la présence de What Else est excusable, l’absence de fûts l’est moins. Surtout au commencement des beaux jours.

Mais ne soyons pas bégueules et prenons la vie comme elle est vient. Amen.