11 janvier 2012

Le cuistot de la semaine a du cul (?)

Par le Barde




A Musard

Oui, il était de retour, plus fringant que jamais, la passe aussi belle qu’un aria de Mozart (lorsqu’elle atteignait avec perfection les mains de son destinataire, ils nous prenaient l’envie de chanter l’agnus dei de la messe en ut majeur). Oui, JB était là, parmi nous. Alors bien sûr, nous avons beaucoup mieux joué que d’ordinaire car l’ordinaire, c’est quand JB n’est pas là. Avec JB l’extraordinaire devient ordinaire. O mes castors, notre ordinaire redevient radieux. Alléluia.  Alleluia. Que chantent les anges, il est revenu.

Portrait de Léo

Qui est-il ? Pas une réponse ne saurait correspondre. Bien sûr, vous dégagerez, ça et là, quelques traits marquants. Je vous défie cependant, en les assemblant, un peu comme on fait un puzzle, de réaliser un portrait fidèle. Non, vous obtiendrez un visage à la Picasso. Ces drôles de visages sont la réponse la plus vraisemblable à cette impossible question. En quoi le peintre comme le poète, a toujours raison. Alors allez-y, faites le portrait de Léo ; je vous souhaite bien du courage. Je vais m’y employer, certain, au bout du compte, que les mots sont plus fidèles que le pinceau.

Un être humain (il est très humain Léo) est un être mêlé. Là-dessus, Montaigne a tout dit et bien dit. Rapporté à Léo, sachant qu’il aime le rugby et qu’il joue devant, on part sur de bonnes bases. D’autant que notre Montaigne, en bon lecteur des sceptiques, intitula son livre majeur Les Essais. On reste en famille en quelque sorte. Bon mon Barde me chuchote Perdigue, t’accouche ou quoi ? Je serai tenté de lui répondre quoi, tant son empressement me laisse coït et, pour tout dire, me les gonfle. Mais, je passe outre. Donc Léo est un être mêlé. Car voyez-vous, Léo il aime : le bel canto, la chansonnette et la chanson (ce qui n’est pas la même chose) et avoue un goût immodéré pour Gainsbourg qu’il rencontra et Bashung qu’il ne rencontra pas sauf au détour d’un concert à la Médoquine, le bon vin, les bons cigares, les exercices physiques (marathon, tennis, musculation, ski), rire, imiter… Un épicurien en somme mais qui aurait le sens de l’effort. C’est d’ailleurs l’une des caractéristiques des plâtriers. On ne naît pas plâtrier mais on le devient. Et c’est la somme de ces éléments qui dessinent le plus sûrement les contours de ce type d’êtres si particulier qu’honorent, aux archis, la fée, Croucrou et Léo. En somme, un plâtrier est un épicurien sceptique qui a le goût de l’effort, des belles choses et, accessoirement, du rugby qui est tout sauf un accessoire.

Léo, sur le pré, il est tel qu’en lui-même l’éternité le chante. Il faut le voir filer le long des rambardes pour gagner la terre promise. C’était à Musard, dans les faubourgs de Bordeaux, une après-midi de décembre 2011 contre les Archis Pau (coucou Flaubert !). Pour un talonneur, ça pourrait la foutre mal. Sauf que Léo, c’est un moderne qui connaît ses classiques et sait épouser les nécessités du temps. En fait, Léo, il aurait pu jouer derrière. Mais voilà, il aime tout ce qui est fusionnel et un corps mêlé comme celui de la mêlée est un corps qui lui va bien. « Qu’on imagine un corps plein de membres pensants » écrivait Pascal (Blaise). Et bien c’est exactement cela une mêlée et c’est pour cela qu’elle satisfait les appétits jansénistes de Léo. Certes, il est parfois pressé, et sa passe demande une promptitude que l’autre ne saisit pas toujours. En sorte que l’autre non seulement ne saisit pas cette promptitude et que le ballon choit. Un homme pressé Léo, oui, comme tous ceux qui croquent la vie à pleines dents. Avec le temps, il s’accommodera de ses semblables. Mais il a le temps d’avoir le temps Léo. Et ses semblables s’accommodent de bonne grâce à ce qu’il est. Tu me suis Perdigue. Bon, j’arrête là mes digressions.

La bouffe

Nous étions très nombreux au trou pour fêter le retour de l’enfant prodique. Et c’était bien. Il faudra continuer sur cette voie puisque l’enfant prodique revient. Que tous les anges de la terre chantent, alléluia, alléluia, il est revenu. En plus, il y avait le fils à Zizi et ça aussi c’était très bien.

Léo il  a fait une bouffe sobre et bonne. De toute manière ce qui est sobre est souvent bon. L’inverse n’étant pas toujours vrai. Donc des huîtres. Goulues mais avec ce qu’il faut de fermeté pour ne pas les trouver trop grasses. Des huîtres délicieuses qui s’entassaient dans l’assiette de Bernard (Palanquès). Il est très huître Léo, très conchylicole. Puis, nous eûmes droit à un jarret de porc que des manants, des vauriens, jugèrent trop salés. Les gueux, les pleutres, il était parfait ce jarret, délicat et tendre. D’autant que les haricots qui l’accompagnaient ajoutaient une petite touche fondante si opportune. Au lancer d’assiettes, pas une fausse-note, pas une. En bon gainsbourien, Léo respecte sa partition. Et nous fûmes bon public. Puis nous eûmes des galettes, les deux galettes, pour respecter la tradition. La tradition a du bon quand elle s’exprime dans les galettes. Alors JB fêta son retour, sa retraite, la vente de sa carrosserie et nous arrosa de champagne.  Une putain de bonne soirée. Avec deux ex-présidents et le président en exercice : ce qui en fait trois. Lolo baignait dans le bonheur. Oui, une putain de bonne soirée qui ne demande qu’à se reproduire !

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