25 janvier 2012

Le cuistot de la semaine, l'année du bœuf

Par Le Barde


A Musard hier, printemps et automne se côtoyaient. L'équipe de Guitou laissait tomber la "gaule" comme autant de feuilles mortes. Celle de Lafourche était gorgée de sève et de vigueur. Pourtant, nous sommes en hiver, "saison de l'art lucide" comme l'écrivait ce bon vieux Mallarmé. Justement !
Avec JB, c'est toujours le printemps et le mouvement perpétuel. Ah ! Cette passe délivrée à Pascal, un don de Dieu. Il y a du Mozart dans JB. Pour paraphraser Cioran s'il y a quelqu'un qui doit tout à JB, c'est bien Dieu.
Mais Dieu (encore Lui) qu'il est dur d'être cantonné à l'automne, lorsque l'on aspire au renouveau. N'importe, les saisons tournent, comme la terre et je retrouverai un jour les tendres preuves du printemps.
Au trou, la fée était à la baguette. Une fée masculine en diable. Le Médoc côté grenier et le graton côté Lormont se disputaient les faveurs de nos envies. La dispute, au bout du compte, n'était pas de rigueur. Les deux rives se complètent à merveille. Reconnaissons, toutefois, que ni dans l'une, ni dans l'autre, la légèreté n'est de mise. Du lourd en somme. Pour le bonheur de Pioupiou qui affichait un a priori très rive droite au demeurant. Nos palais surent dresser un pont entre le graton et le grenier et bouter hors une géopolitique du pâté qui n'a pas de raison d'être.
L'Aviez-vous remarqué ? Si 2011 fut l'année du porc, 2012 est celle du bœuf. On a le calendrier chinois qu'on peut. La fée y alla donc de son bœuf. Et quel bœuf ! Tendre, fondant, savoureux.  Et que dire des légumineuses papilionacées qui l'accompagnaient (le bœuf). Une offrande (comme la passe de JB) à nos papilles.
Le Lanquenot est un camembert fait à souhait, serti, comme tout camembert, dans un emballage tout en rondeur et en bois. La fée, en bon sapeur, anticipa sur le lancer d'assiettes. En sorte qu'un camembert surprit Walid après avoir percuté un verre encore rempli de château Hauchat. Le précieux breuvage se répandit sur le sweet archiball de Walid qui prit alors les allures d'une toile de Pollock. La fée avait, en fait, des velléités artistiques. On ne naît pas fée par hasard. Walid goûta modérément ce coup de baguette mais fit contre mauvaise fortune bon cœur. Après les ardeurs du camembert vint la douceur d'un gâteau au chocolat moelleux à souhait. Un régal.
Et c'est le ventre lourd, mais le cœur léger que les castors s'éparpillèrent dans une nuit d'hiver douce et accueillante.

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