21 septembre 2012

Le cuistot de la semaine...

Par Le Blogueur



Ah, je ne vous l'ai pas dit, j'ai découvert les points de suspension !
Je parle pas des suspensions de ma bagnole, je parle de ces trois points qui se succèdent en tapant trois fois sur la même touche du clavier où il y a un point. Généralement, ils évitent de rentrer dans les détails et vous permettent d'imaginer la suite. Donc, pour moi, c'est moins de boulot, et pour vous, ça fait un peu d'exercice pour le cerveau… (là, les trois points vous laissent rêveurs).
Parce que mine de rien, internet rend vraiment fainéant.
D'abord il y a ceux qui reçoivent des mails et qui ne répondent pas en se disant que si c'est important, l'expéditeur renverra un autre mail de rappel, et ainsi de suite. Le mail qui a été envoyé par exemple pour avoir les coordonnées de tous pour la mise à jour du fichier des Archiball est un excellent exemple, n'est ce pas… ? (les trois points là m'évitent de faire la liste de ceux concernés parce qu'elle est longue.)
Il y a aussi ceux qui n'ont plus de mémoire et qui préfèrent muscler Google sur leur Iphone plutôt que muscler leur cerveau. « Mais si comment il s'appelle l'acteur qui a joué dans le film de machin avec l'actrice blonde là ? » Là, t'as pas besoin de chercher longtemps parce que Google est là et l'affaire est résolue. Comme les scores d'un match, même si tu l'as lu, quand on te pose la question et ben tu ressors l'appli de l'Équipe pour le retrouver. C'est pas bien ça… (cherchez pas, les points de suspension là m'évitent de réécrire ce que j'ai dit plus haut.)
Et puis il y a des études scientifiques qui prouvent qu'internet dérègle le cerveau comme l'OGM dérègle un rat. Sur scienceshumaines.com une étude démontre que « le public féminin a tendance à magnifier ses rencontres virtuelles. Ces femmes dissocient le sentiment amoureux du désir sexuel […], les hommes, par contre, sont nombreux à rechercher des aventures rapides qui, éventuellement, déboucheront sur l'amour. Car presque toujours sont dissociés pour eux le sexe et la flamme. » Hummmm, c'est grave docteur ? Oui, un peu ! Parce que dissocier le sexe de la flamme pour ceux qui ont le sexe en feu, il faut m'expliquer comment on fait… (là, les points supposent des explications en attente.)
Sans oublier qu'une autre étude précise qu'avec internet les sextoys sont rentrés dans les mœurs ! J'ai cherché dans tous les dicos, je suis formel, les mœurs ne signifient ni con ni anus. Je ne vois pas l'intérêt de fourrer des sextoys dans les mœurs… (là, les points sont censés vous donnez du temps pour comprendre la blague, sinon, laisse tomber).

Bon, allons-y. Je me sens plus léger.

Parlons peu, parlons rugby.
Voilà qui est fait.

Au trou, le monument rénové attire de plus en plus de touristes curieux, le Général était là. Le Général s'est dit qu'après un week end « journées du patrimoine », autant faire le pont jusqu'à mardi et faire une visite de plus le mardi soir. Accompagné de l'Amiral, ils ont décidé de se payer un guide local pour faire le tour, ils ont fait appel au Barde, déjà guide spirituel à ses heures. Comme le Barde a vu venir l'arnaque, parce que les vieux touristes discutent toujours les prix et ne laissent jamais de pourboire, il s'est retourné au bar picorer des cacahuètes… (là, les points c'est pour dire que les cacahuètes étaient abondantes).
Toujours est-il que ça ne débande pas, Poulet a même délaissé sa blonde pour une petite érection devant la qualité des travaux. A sa décharge (mais non madame Poulet, c'est une expression), Poulet manquait à la famille souterraine. Guitou aussi était heureux comme un gamin. Certes, le damier dessiné au plafond lui rappelle des mauvais souvenirs mais Guitou avait le sourire quand même, et pour ne pas gâcher la soirée, il a décidé de ne pas lever la tête et de garder les yeux rivés sur son assiette… (là, les points coupent court toute tentaive d'imagination, parce qu'il n'y a rien de nouveau en soi).

Au trou, si quelqu'un mérite nos applaudissements, c'est sans nul doute, notre vigneron en chef. Jean-Philippe a pris son mal en patience et s'est rendu au trou avec un héroïsme dont peu sont capable en ces temps de démission. Jean-Philippe s'était déchiré un ligament externe, tout seul comme un grand, qui lui a causé une entorse du pied à la veille des vendanges clopin-clopantes. Jean-Philippe ne s'est pas plaint, il a bu pour noyer son chagrin au bout du bar. Il s'est pas plaint mais il était plein. Le repas se faisait attendre. C'était le repas de Jérôme, qui voit venir l'hiver tranquillement, aussi bien gainé qu'un morse… (les points, c'est pour faire chier Jérôme qui doit se demander mais qu'est ce qu'il veut dire par là ?).

Justement, un coup d'œil sur votre sextoy – appelé aussi Iphone par les névrosés – vous permettra de découvrir sur Google que le morse a « un régime alimentaire diversifié se nourrissant de plus de 60 genres d'organismes marins, comprenant crevettes, crabes, divers mollusques et petits poissons. Sa source d'alimentation de prédilection reste toutefois les mollusques bivalves, en particulier coques, clams, moules et palourdes ».

Voilà le menu mes amis ! Un régime morsique…

Le régime en question a quelque chose de Dukan. Il s'agit précisément d'un régime Ducon. C'est à dire que si tu bouffes au bar et que tu ne bouges pas ton cul pour attraper une crevette ou deux, un bulot ou rien, tu as l'air con avec ton assiette vide. Parce qu'il faut imaginer la table comme un bloc de glace qui s'est détaché de la banquise sur lequel se trouve une horde de mammifères marins qui ont décidé d'éradiquer toutes les crevettes et tous les bulots servis avant que les mouettes du bar viennent en piquer. Moralité, on agrandit le bar pour rien. Tous ceux qui s'y collent attendent la deuxième criée. Mais Jérôme ne cria qu'une fois. J'ai bouffé un bulot, j'ai même gardé la coquille pour en faire un souvenir de cette espèce subitement menacé.
Le courant suivant nous apporte une paella/risotto. Ce n'est pas une critique ! Le plat avait tout l'air d'une facture maison et c'est vrai. Fait avec des crevettes, des carrés de seiches, des carrés de poissons et des moules toute en fraîcheur, le plat du jour était délicieux et justement cuit et assaisonné.
Devant son succès, Jérôme fait tressaillir les poils de sa moustache, bien drue chez les morses, et se rapprocha du bar. Il n'était pas venu pour voir si les mouettes du bar avaient bien mangé, il était venu parce que Jérôme aime bien se rapprocher du bar.
Le fromage et les tourtes flambées sous les yeux des mammifères marins sur le bloc de glace, ont vite fait oublier les ravages du lancer d'assiettes. Après tant d'assiettes cassées, Arnaud, perplexe, se retourne et me dit un truc du genre : « Il y a quelque chose dans le nouvel espace particularisé du trou qui empêche le lancer d'assiettes. Notre rapport à l'espace, rapport conçu comme dominé par la dimension du sens, change incontestablement. Non pas un sens individuel et idiosyncrasique, mais un sens culturellement déterminé, historique et géographique. En d'autres termes, à travers la perception, le niveau du sens donné à l'espace et aux choses tant dans la matière que dans l'espace immatériel, leurs structures sociales d'une part, et de l'autre, les valeurs abstraites, hiérarchisées, opposées et articulées,  donne forme à un univers mental qui est le lancer d'assiettes. »
J'ai cherché et je n'ai croisé le regard de personne…
Un grand moment de solitude…
J'ai rien dit…
Vive les points de suspension…
Je me suis senti comme une merde…
Je n'ai pas dormi de la nuit…

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