07 février 2015

La guerre « d’A nos gamelles » n’a pas eu lieu…


Par Réglisse

 

Pour leur première rencontre de l’année, Peyo choisit de jouer à la maison. Le choix du terrain dans le cadre d’une préparation sportive est important. Commencer à l’extérieur, ce n’est pas à la maison. Même si jouer à l’extérieur est tout à fait incongru puisque peu de terrain de rugby ont cette prétention de se dire à l’intérieur. Pour les néophytes, le jeu à l’extérieur vient d’une période de l’Antiquité dans laquelle les conquérants n’avaient pas pensé à prendre un ballon avec les mains pour marquer en dehors d’une cage et derrière une ligne. Ils préféraient conquérir les territoires ennemis par le maniement des boucliers et des sarisses…

Ne nous éparpillons pas dans toutes ces salades anthropologiques du rugby. Nous resterons en effet au niveau de la Macédoine. Ce n’est pas le pays des Burdikros, adversaires du soir, car ils sont d’Eysines. Mais bien ce pays où naquit la victoire à l’extérieur. Quand les phalanges macédoniennes étaient de sortie, Darius III, roi des Perses ne la ramenait pas large et pourtant nous pourrions dire qu’il jouait à domicile. Voyant ses troupes pourtant plus nombreuses devant quelques phalanges macédoniennes qui s’opposaient à lui, Darius pensa à sa victoire à domicile et non à la victoire à l’extérieur de son jeune ennemi. Et pourtant, ce jour-là, à Gaugamèles, Darius III interpella son ennemi de renom avec son fameux « Alex t’es rieur !» synonyme de défaite pour l’un et de victoire pour l’autre. C’est l’exception qui confirme la règle car d’habitude quand on joue à l’extérieur la victoire appartient plus souvent à celui qui joue à domicile. N’est pas Alexandre qui veut. En revanche l’histoire nous rappelle qu’après chaque rencontre moins sanglante, je vous l’accorde, il faut un vainqueur et un vaincu. Parfois les dieux sont indécis et le nul peut être de rigueur. Il est de tradition de préserver et protéger ces liens des hommes dans le temps en pensant après ces combats « à nos gamelles ». Gaugamèles en effet, a eu plus de difficulté à rester dans notre mémoire collective même si le rite d’une réception a été fait pour commémorer le respect du jeu à l’extérieur. De Gaugamèles se transforma par les oublis et la magie phonologique du temps en « à nos gamelles ». Notre blogger ne l’aurait jamais faite celle-là et encore… Dans l’art du jeu de mot il reste invaincu. Je rappelle que Jésus n’était pas né même s’il nous a arbitrés en ce jour du mois de Janvier 2015.

Les Burdikros étaient au rendez-vous. Pour débuter la partie nous prêtâmes deux de nos joueurs pour arriver à un XV contre XV. Même si le toucher pour nos vieux se joue XII contre XII. Les Burdikros pour ainsi dire sont jeunes, sveltes et rapides. Pour équilibrer leur jeu, l’expérience et le poids de deux Archiballs ne pouvait qu’équilibrer la balance. Le Barde arbitrait. Le jeu sur le grand terrain nous amena à laisser la victoire à nos jeunes adversaires dans leur jeu de va et vient et de courses rentrantes. Nous perdîmes deux essais à un. Enfin nous perdîmes…, la victoire est partagée puisque deux archiballs dans le jeu proposé par les Burdikros étaient vainqueurs. L’objectif en soi n’est pas de gagner mais de jouer. Et au toucher comme dans le « plaquer », le jeu était respecté.

Les règles ont été rappelées par la sainte parole du Barde qui rappela que les vieux sont des anciens jeunes et que les jeunes peuvent devenir vieux si tout le monde respecte ces fondamentaux rugbystiques. Un jeune qui court vite deviendra un vieux qui court … moins vite. Mais ce n’est pas pour rien que nous sommes XV sur le terrain. Ricou était au talon, j’ai hésité à parler du contenu des mêlées car les pointures se mesurent entre le 42 et le 54. Comment décrire le jeu quand on a la tête au niveau des pieds. En même temps mon nouveau poste de pilier m’a permis de sympathiser avec le douanier. Une recrue d’expérience remplaça notre Prez non à l’ouverture mais en pilier droit. Les secondes lignes derrière les piliers, et notre troisième ligne. Commandée par Ben, lui même sous les ordres de Bruno. Le rugby est un sport hiérarchisé avec des têtes, des bras et des jambes. Tout ça pour faire corps. La deuxième mi-temps, les équipes aux complètes de part et d’autre, démontra que le poids de l’âge contre la légèreté de la jeunesse trouva un équilibre puisqu’aucun essai ne départagea les équipes.

Je joins le mea culpa d’un troisième ligne dont je tairai le nom.

« Apres avoir intégré la famille des Archiballs en décembre dernier lors de l’assemblée générale, j’ai vécu hier ma deuxième émotion forte de la saison. Pendant 40 minutes, lors de ce match rude contre les Burdikros, j’ai pu vivre dans la peau d’un illustre Archiball : EASY GWEN. Eh oui, 40 minutes durant lesquelles j’ai évolué au poste de 8. Quelle responsabilité, quelle pression, il fallait être à la hauteur de l’évènement. Première mêlée, malgré une sortie grand coté annoncée pour les gazelles, je décide de prendre le jeu à mon compte et de tenter une 888. Résultat : Ballon perdu. Eh oui, n’est pas Gwen qui veut. Mais cette première action me donne confiance et plus un ballon ne prendra la direction du 9 sur mêlée. Encore pardon aux gazelles…Pris dans l’euphorie, je décide d’agrémenter la partie de quelques gestes qui ont fait la réputation de notre troisième ligne centre habituel :1/ Déblayages musclés en retard, 2/ Plaquages a la glotte, 3/ Grattages en tous genres,4/ Tirages de maillot… J’ai même essayé de chatouiller le 9 d’en face. (le plus costaud…) Alors avec tous ces efforts, j’espère que mon parrain (GWEN) sera fier de moi, J’ai fait le MAX… »

J’ai coupé la fin de ce mea culpa qui compte en tout 35 pages. Il n’en fallait pas moins pour que nos trois quarts retrouvent leur gros. Pour revenir au match, l’essai du soir revint à notre Thomas. Score final 2 essais à 1 pour les Burdikros. Le jeu de la balle à l’aile a malgré tout pris un coup. Nous sommes toujours en train de dégivrer nos deux ailiers du soir. La Piballe comprit l’intérêt d’une annonce concise et précise à ces gros car la moindre faille mobilise une interprétation percutante et possessive dans la conservation de la balle. Et à ce jeu, la balle à l’aile est vite oubliée.

Notre Barde siffla la fin du match, la douche, et l’appel du trou.

Les Archis étaient sur leur 31 et les Burdikros n’avaient pour ainsi dire pas les crocs. Seul un joueur représenta son équipe du soir. Il nous fit seul l’honneur d’un discours et de partager les joies d’une troisième mi-temps. Tous les Archi joueurs profitèrent des bonnes choses que notre père Escassut avait préparées. Des salades, du boudin, de la charcuterie pour ouvrir l’appétit. Une blanquette de veau délicieuse à souhait, il en fallait pas moins pour combler tous ces estomacs sur pattes. Et desserts à volonté. Pour vider tous ces plats, il fallait bien une bonne phallange macédonienne.

A vos gamelles, prêts…partez.
 

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