30 janvier 2016

Le cuistot de Bouffe, le trou sort son rouge ...camarade Julien sa vodka!

Par Le Barde et Bardibulle
 

Le pré se garnit et retrouve peu à peu ses petits. La douceur de l'hiver attise l'envie de taquiner la béchigue. Même si les purs se moquent du temps. Nous étions une petite vingtaine, Serge était de retour, encore tout émoustillé par la performance de son fiston. Les chiens ne font pas des chats, ni les castors des loutres. Pourquoi loutre ? A vrai dire, je n'en sais rien. Et peu importe.

La grappe de castors se répartit sur un espace conforme, plus vaste que les mardis précédents. Ne pas se bousculer au portillon est une nécessité pour prendre le large. L'équipe de Serge donna la leçon à son alter ego. Il y a des jours avec. Trop de ballons jonchèrent le sol mouillé. Et les petits côtés avaient souvent, hélas, l'aval des belligérants. La vie ne vaut qu'au grand large. Perdigue filait droit. Comme Stéphane. Rien que de très ordinaire. Titi tentait en vain de ramener la raison dans son camp en apportant sa rectitude d'oiseau. Benoît, arrivé sur le tard, tentait tant bien que mal de remettre les siens sur de bons rails. Léo allait ses courses incisives avant que de rentrer aux vestiaires plus tôt que prévu, en délicatesse avec son mollet. Et la Piballe dominait son petit monde par son geste sûr, sa placidité et ses dires opportuns.

Le temps passait. Peu de commentaires. L'ambiance était guillerette. Une belle soirée d'hiver.

Au trou, Julien s'était substitué à Don. Il nous la joua russe. J'en ignore la raison. Un tribut à Gwen ? Julien fit dans l'abondance. Nos stagiaires sont généreux. Il y avait un peu de monde ; la table ne lissa aucun couvert vide. Pépé et le Tcho nous couvaient de leur autorité douce. La Jacouille portait le béret comme de bien entendu. Et le Général retrouvait les siens. Sans képi.

Le béret reste malgré tout indispensable pour apprivoiser les rigueurs hivernales et océaniques de Pépé et son camarade Jacquouille. Sa finesse le limite face aux affronts sibériens. Le chef se couvrira exceptionnellement pour la soirée avec son fameux ouchanka . « Kolkhoze toujours, tu m’intéresses ! » répliquait notre général en bataille. L’homme est à couverts, fourchette et couteau dressés, la soviet autour du coup prêt à déguster l’assaut. C’est une stratégie qui vient de l’Est, la distance et le silence préviennent la plupart du temps une déferlante. La table offerte par camarade Julienovov n’est pas fait pour la diète. Elle est so good and soviet. Les Castors ont dans le communisme l’art de partager le bon des autres. Nous sommes disciplinés pour l’occasion. Tous assis, personne au bar. Comme quoi la vodka à table, cela a du bon. Le camarade Pibalov est un réactionnaire, un ennemi de la pensée unique, et il le vit bien. Son sang est voué à sa patrie et sa bouche à Sabite. La couleur est trompeuse, la transparence ne peut remplir et combler son palais. Ses culs secs feront Sabite et rien d’autre ! La révolution a besoin de tout homme en particulier ceux qui pensent autrement. Pour le reste, l’esprit se chauffera par un premier lancer franc et lever à l’occasion tout malentendu.

Le tsar de tablée cuisine par couches. Les castors de leur côté sont doués pour les sports de glisse. La queue plate est faite pour leur maintien. Ils sont faits pour les fameux zakouskis nautiques. La diversité s’éloigne du commun. Plein de choses sur table et « Tout ça pour la bonne kolkhoze » répétait notre tcho. Camarade Tcho-kov en revanche n’est pas fait, lui pour le froid. Ses cheveux s’hérissent en dessous de -10° Celsius. La salade qui n’en est pas une, est une superposition de bonnes choses. Le centre est du hareng son manteau externe de la betterave, un soupçon de mayonnaise, des sous couches pour protéger la bête le tout arrosé d’un soupçon de vodka vous décalque le palais avec un effet kiss cooliakov ! L’entrée existe bel et bien pour la première de notre stagiaire. La Russie est grande, l’entrée à plus faim!

Et nous voilà, l’âme en Sibérie ! L’ambiance est heureuse, les hommes sont chauds. L’effet de la vodka inverse les qualificatifs… Point de profusions à ce sujet. Sergiakov compare la clarté de la vodka aux miracles de son eau de Lourdes. Il s’interroge sur la taille des verres. De si petits verres pour faire face à une nature si hostile et sans pouvoir brûler un cierge… Il devient penseur… L’homme resta contemplatif devant sa tasse. Se rappelant alors que la taille compte peu pour la réchauffe, et le plaisir se nourrit simplement en coup de va vient. Les hommes se lèvent, se dressent, libèrent le bras et balancent le petit verre vide en arrière, l’énergie n’est pas divine mais cinétique. Il soupira, soulagé et se retourna vers ses camarades.

Puis vint le temps de la suite. Camarade Jeffkanovitch s’illumina dans l’esprit d’Octobre Rouge. Nous ne parlons pas de la saison révolutionnaire. Camarade Pibalov s’en charge dans son coin… mais d’un film qui fait son sous-marin. L’espace est confiné, il y a des fuites d’eau, la fumée sort de la centrale de bouffe, les hommes sont debout, le silence est d’or pour écouter l’hymne à la gloire de l’étoile rouge. Et nous voilà pour un autre petit coup d’énergie cinétique ! Enfin du solide… le goulache fait suite, ses pommes de terre n’auront pas survécus aux partages. Les pommes de terre seront pour les premiers. Les derniers servis comprendront que lorsqu’on ne partage plus rien, cela fait rien pour ceux qui restent. Nous nous rapprochâmes alors de Pépé pour partager le pain. Nous retrouvâmes notre sacré ! Le pain pour éponger la sauce et sa viande supplée le manque de patate. Certaines équations ne peuvent se résoudre dans une mathématique pure. Le partage du pain nous rend copains ! Sans patates, les bonnes choses, sacrées ou pas ont la vie dure. L’énergie cinétique suscitée est un paramètre non négligeable aux plaisirs du ballon, du trou et d’un tour de bouffe réussis. Les patates ne se comptent pas en Russie, elles se distillent. Le plat en sauce flirte avec le divin communiste. L’excellence est de mise, le pain manquera pour éclaircir les assiettes. La prière à la russe ne joint pas les mains, elles les écartent en honorant le fameux coup de cinétique. Au final, le cuistot se confessa. La cuisine a une touche féminine qui est sienne ! Point de sacré sans féminin. Le trou est heureux et bien prêt à replonger en immersion pour toutes ses slaveurs partagées.

D'aucuns craignaient le lancer d'assiettes A tort. Il fut parfait. Julien est économe de ses gestes ; il ne fit que le strict nécessaire, avec efficace. Point de vaisselle sur le carreau mouillé. Maria se dispensera de récolter les fruits de nos enfantillages. Et c'est très bien ainsi.

Le fromage tenait du dur et du mou. Le mou pour un brie d'anthologie. Le dur pour un Brebis découpé en fines tranches. Amélie prit le parti du mou et le Tarbais du dur. Deux philosophies de la vie.

Pour dessert, nous fîmes de nouveau dans le slave : une sharkotka. Ou si vous préférez un cake aux pommes russe. Moi, je préfère sharlotka. La malheureuse trouva assez peu d'adeptes. La vodka davantage. Sans doute était-elle trop sèche (la sharlotka). Il suffisait de l'imbiber de vodka pour y remédier. Pour la seconde fois, nous bûmes à la russe sous l'air des chant de la patrie de Pouchkine. Puis nous lancâmes nos verres comme il se doigt. Bernartchate ne résista pas à la Nathalie de Bécaud ; c'est un tendre.

La conversation allait bon train. Amélie rappelait tout le bien qu'il pensait de son ancien protégé, le petit Serin. Dominique avoua qu'il rechignait à jouer contre les Nounours mardi prochain, las d'être confiné devant et de ne jamais toucher le ballon. Amélie lui rappela qu'un avant moderne est un avant disponible et qu'il lui appartient de se proposer. Dominique, converti, promit qu'il serait de pré le 2 février.

La petite bande s'éparpilla dans la nuit petit à petit. Une nuit d'hiver comme on les aime. Franck était déjà dans les bras de Morphée. Et JB rêvait d'un ciel sans nuages, constellé d'étoiles.Quant à Guitou, il comptait les moutons. On n'a pas besoin d'être petit pour être un prince.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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