17 mai 2016

Le cuistot de Bouffe : Une moussaka qui se plie en Vieux 4 !

Par Le Barde et Bardibulle
 



Le joli mois de mai, le joli mois d'aimer, ô gué, vive le pré. Une rengaine, une antienne de printemps. Encore que l'on puisse écrire aussi le joli mois des mais. Le castor est ronchon ; il ne se satisfait pas de la douceur du temps. Il parle, râle, juge. En somme, il la ramène un peu trop. Et, pour tout dire, c'est un tantinet assommant. Surtout pour ceux qui subissent ces paroles et qui ne sont venus là que pour taquiner la gonfle. La gonfle est notre idiome, point n'est besoin d'en rajouter. Le silence lui va comme un gant.

On l'aura compris, le pré fut bavard, très bavard. Trop bavard. Le printemps vous dis-je, une montée de sève. Nul doute qu'elle n'aura qu'un temps. Beaucoup de bruit pour rien pour reprendre le titre d'une pièce du barde de Stratford. Sinon, l'on courut, l'on se passa la balle. Et il y eut quelques beaux mouvements. Les défenses sont parfois très perméables. Au grand dam de Serge.

Au trou, tout de noir vêtu, le vieux quatre rayonnait. Il avait invité quelques proches. Le Chairman rayonnait aussi. Il y avait également le fils de Fredo Campo, Aldo. La Gitane est éternelle. Notre préside, le genou arnaché, était tout sourire.

Le vieux quatre aime les asperges. Nul ne s'en étonnera. Il ne goûte rien tant que de partager ses plaisirs. Nous eûmes donc notre lit d'asperges... L’homme est raffiné et ne propose que du bon. Le castor est un animal à queue plate et une queue sans ses attributs c’est comme un 4 sans son vieux devant… cela ne se fait pas. Il faut donc rajouter deux olives par asperges pour faire au total le plus grand bonheur de Dudu. Du Coco, de Dudu à Pépé à croire que l’olive fait bégayer. Mais non l’asperge est fine et douce en bouche. Dudu est un diminutif qui en dit long pour un homme qui enfile ses olives sans compter. Les olives sont noires, et les asperges sont blanches. C’est du binaire simple pour les informaticiens et un bonheur complexe pour les amateurs des saveurs bruts. Le « e » n’est pas de circonstance. L’asperge et ses olives fredonnent le féminin en bouche. Une pointe de douceur dans un monde de saveur brut !

La sauce est huilée. Point de temps de fouetter la mayonnaise. L’asperge en tas se partage. Les plats vides, les olives libérées du noyau des choses. Le vieux 4 débarassa comme il se doit pour répondre au grand rituel de la bouffe. L’homme n’est pas une asperge comme les autres.

Le plat principal fit suite à l’entrée. Les codes sont respectés. La moussaka prit le relais. D’abord la table puis le bar. Nous étions en nombre au trou pour sucer les olives et faire fondre les asperges. Le départ des castors est proche dans cette aventure marocaine. Les derniers détails sont réglés par le Prez à une olive près. L’expédition pour l’homme de tête se fera sans son croisé. Point de guerre de religion qui ne tienne. L’expédition se fera dans d’autres conquêtes et en bons souvenirs surtout. Le rappel est là, Coco aussi, les Archis sont nés en 69. Nos cinquante ans approchent. Coco chante, à chaque temps mort, l’ange n’a pas le temps de passer, Coco chante. Enfin, il chante en la. Il donne le la, le fameux la de lalalalala.

C’est une amorce comme le muezzin pour la prière sans les genou-flexions, le sport nous le gardons sur le pré synthétique. Jean Phi est un amateur de « La » aussi. Il n’y a pas un Mardi sans sa chansonnette et un mardi sans son vin. Le plaisir est là cette fois ci avec un accent. Notre ami la Roze (yeah) nous l’a dit ce matin. Le Hauchat coule à table à flot. La moussaka est un plat sans patate. Qui n’a pas entendu chanter le vieux 4 pour ses patates tambien ? Et bien le cuistot n’a pas sorti la sienne. Il pointe son aubergine. Une Aubergine de jeunesse un paradoxe pour le vieux 4…qui garde sa patate. L’aubergine fera son légume. La moussaka vient de l’arabe, préparation des troupes obligent. Mussaqqa’a, signifiant frais, parce qu’elle est ainsi servie dans le monde arabe. Du frais au crû, il n’y a qu’un Trez qui peut faire la différence. Mais bon, les saveurs sont là. La quantité supporte la pression du soir.

Lorsque nous eûmes débarrassé les assiettes et que le vieux quatre s'apprêta à lancer celles du dessert, un vent de panique souffla. On craignait légitimement le pire. A tort. Certes, un fracas intermittent fut de mise. Rien que de très ordinaire. Il devait davantage à la maladresse des récipiendaires. Puis nous eûmes droit à du brebis et sa salade. Avant que de savourer un riz au lait. Le vieux quatre avait fait dans la tradition. Un clin d'oeil à l'enfance en somme. Amélie y succombe si volontiers. Pas au clin d'oeil, à l'enfance. Le chairman itou. Le chairman qui lança une Gitane cruelle en hommage à Fredo Campo. Suivit un florilège de chants. Le choeur des anciens se dressa et, côté à côte, ils entonnèrent , suivis par la tablée, les hymnes éternels. L'amiral concluant ce récital en menant une belle vache au taureau. 


Le temps de la belote vint. Une belote abondante où Titi y alla de sa super baraque. De petits cénacles papotaient. Le temps était si paisible. Peu à peu, le trou se vida, tristounet de se retrouver seul. Un lieu est un être.

La nuit était douce, hospitalière. La nuit est monde. Coco s'adressa au ciel et lorgna, plus précisément, sur la constellation des castors. Il reconnut les nôtres et leur fit un salut affectueux. Il crut voir un sourire de Jacky. Une petite larme coula sur sa joue. Puis, il dansa. La vie est belle confia-t-il au Tcho qui opina du chef.

Bon séjour à Casa pour les partants !


1 commentaire:

aldo campo a dit…

Ce petit mot pour vous remercier pour cette soirée que je ne suis pas prêt d'oublier en votre compagnie. Voici le lien d'un édito sur mon blog Sud-Ouest pour vous en témoigner ma reconnaissance : http://aldocampo.blogs.sudouest.fr/archive/2016/05/17/en-immersion-chez-les-archiball-bordeaux-1049016.html

Bonne route pour Casa et au plaisir du verre de l'amitié prochainement.

Amitiés

aldo campo