28 janvier 2017

Le cuistot de bouffe : Le Léonard de Vinci du poulet rôti.

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc
 


Il y avait bien quelques bonnets. Pour la forme. L'hiver n'était guère agressif. Un froid ordinaire, de saison. Un petit froid de rien du tout, parfait pour taquiner la gonfle. Le Tarlousain était là. Pioupiou itou, planté sur son aile. Pas de Tarbais, pas d'Hamilton. Mais Serge bien sûr. Ou Jeff. Perdigue nous rejoignit sur le tard et se blottit contre son Prez. Jean-Phi cherchait des hémistiches sur le pré, égrenant sa course comme un alexandrin. Douze pas, pas davantage, afin de bien marquer la césure.

- Pourquoi t'arrêtes-tu lui criait Pioupiou ? - Parce que je l'ai retrouvé lui répondit Jean-Phi.
- Quoi d'ajouter Pioupiou ?
- L'Alexandrin lui murmura Jean-Phi, c'est le pré allé aux nuages.
- Putain, j'y comprends rien, ça me gonfle.

Et de se tapir un peu plus sur son aile, hermétique à l'hémistiche, le hiatus et tout le tralala. Le Bardatruc s'en branlait et le Bardibule aussi. Ils courraient. Le pré est un poème.

L'équipe du Prez prit une branlée. Les forces étaient inégales. Même avec le Prez. Les jambes et l'art étaient en face. Il y a des soirs comme ça, au printemps comme en hiver. Perdigue avait choisi le bon côté. On ne lui en tiendra pas rigueur. Titi également. C'est comme ça. Guitou aurait lui aussi choisi le camp de la gagne. L’homme avec ses ascendants de mousquetaire a du nez pour s’accaparer le vent de la victoire. Le gascon aime la gagne. Il est bon et beau notre Guitou ! Il a du caractère. Sans être Cyrano, il aurait choisi le camp de Thomas pour sûr ! Une vraie mobylette, celui-là ! Une vrai 103 SP avec pot ninja et guidon torsadé en prime. Le froid n’est pas un obstacle pour le coureur. L’esprit d’équipe se fait autour de son accélération. Au niveau jeu, le Barde annonce et alterne le jeu entre une Thom1, une Thom2 et la spéciale Thom. Bref cela crée des espaces car tout le monde défend sur Thom sans pouvoir le saisir. Certains disent qu’ils préfèrent jouer avec lui car autour de lui il fait chaud. Question de déplacement de matière et de vitesse cumulées. En face le mouvement est plus statique. Du coup les mains plus froides. Ainsi va le jeu. Jeff sauva l’honneur sur un exceptionnel retour intérieur dont lui seul à la botte. Cette fameuse feinte qui repart à droite quand le jeu est à gauche. Elle surprend dans son habitude. Walid a son tourniquet, Jeff son retour intérieur, Thom ses crampons… ainsi va le pré… Nous retournâmes nous doucher dans le vestiaire d'antan, sous les tribunes de Musard, à l'ombre de l'histoire.

Un entraînement encore nordique !
Pour l’occasion, les vestiaires, côté synthétique, étaient fermés pour travaux (durée indéterminée). Nous eûmes donc les honneurs du vestiaire 1 sous les tribunes. Nouvellement équipé de douches avec mitigeurs et de brosses vertes dernier cri pour gratter les crampons à l’entrée, on mesure la confiance du management Ubbesque à terminer dans les 6 ou 7 cette année…encore.

Sur le pré, que du beau monde. Quoi de plus normal alors d’assister à du beau jeu ! Si peu de râlerie et de mauvaise foi qu’au bout de 45 minutes les jambes tiraient et le souffle venait à manquer.

Pas de fait de jeu marquant. Dudu enfuma bien un joueur mais comme l’auteur de ces lignes a un devoir de réserve implicite, je ne détaillerai pas … Ou plutôt si, puisque j’ai osé, par le passé, moquer ceux qui se faisaient hypnotiser par la « Force ». En effet, se faire statufier/pétrifier/méduser/figer par Dudu tient de l’expérience métaphysique intense. Perdigues en est témoin, Dudu et moi étions l’un à côté de l’autre et à l’arrêt, je n’avais qu'à tendre le bras et pourtant je ne l’ai pas fait ! Pourquoi ? Aucune idée, rien de rationnel. Arrivé souvent en avance ne déposerait-il pas de micro-objets vaudou à l’emplacement de ses futures victimes. N’appliquerait-il pas des filtres paralysants au moment de la bise de bienvenue ? Si comme moi vous pensez avoir été visité par les étranges pouvoirs de Dudu, n’hésitez pas à nous rejoindre tous les mercredis soirs dans notre groupe de paroles. Bardibulle, expert en stress post traumatique, essaiera de sauver les plus résilients…


21h35 sonnait, épuisés d’avoir lutter contre le froid et jouer sans râler, il ne nous restait plus qu’à rejoindre le Léonard de Vinci du poulet rôti.

Léo nous attendait, ceint de Pépé, plus jeunot que jamais. Pépé donne à l'être beaucoup de talent. Les ans l'augmentent chaque jour davantage. Donc Léo nous attendait, le cheveu touffu et la barbe avenante. L'amiral devisait avec Stéphane qui devisait avec JB. Mozart était là. Pour la plus grande joie de Don. Et de murmurer des vers.

Quand JB est là tout va. Dans la série des membres honoraires, les honorables sont là. L’amiral a retrouvé bon port. Il siège à côté d’un aviateur. Quoi de mieux que l’aéro-n’avale pour une soupe. Jacquot en face se chauffe au gaz. Point de bons moteurs sans préchauffe. La soupe sera aux potirons. L’art est à la réchauffe même si notre météorologue trouve dans chaque degré négatif une césure positive. Si le Barde pronostiquait la météo, il ferait toujours beau. N’est-ce pas là la magie de l’écrivain de rendre les choses acceptables. Son sublime réside dans une transposition calligraphique de la chaleur d’une soupe à l’intérieur quand dehors il fait froid. Il y a toujours la nostalgie intime d’un endroit où il fait toujours chaud. PiouPiou ce moment de grâce, il le trouve dans le trou. Pour lui, la soupe reste louche. Il n’en prend qu’une à l’occasion. Le douanier filtre de son côté les assiettes pour le bout. La frontière du bonheur garde sa barrière. Don de son côté effeuille l’intégral. Le trou est source de matière à créer. Du néant jaillit une soupe. L’évolution nait de sa soupe primitive, et toute régression se retrouve dans un potage. Castor Freud écrit son 5ème essai non transformé sur le sujet. La vignette est : « le castor dans son potage ». Il apprend de son mentor l’Amiral à quai « La mer reste une soupe comme une autre ! ».

L’appel de la suite se fit entendre. Eric se la joue régression et cantine en même temps. Poulet rôti nouille. Le douanier souleva son verre vierge de tout Guillou pour chercher son âge. Piou Piou lui rappela que les verres à pied n’ont pas d’âge et le Prez remis de l’ordre dans la cantine. Le jeu à Trez est complet à table. Une discussion trouva son fil dans le devenir des tasses. Les tasses s’entassent. Voilà un sujet de réflexion pour le bureau. Le Prez écoute les idées qui fusent. Le chef castor écoute sa tribu, il est proche de ses poilus. Le trou sans poil c’est comme un castor sans tasse. L’union est éternelle. Piou Piou du coup pousse les vieux à la resserve. Pourquoi tant de sacrifice. Les poulets sont rôtis. L’explication du cuistot est légère devant la quantité. Car pour lui si tu le coupes en quatre ou en deux la quantité n’est pas la même. L’amiral hisse la grande voile et préfère la morue. Point de découpe en vue, l’océan est infini. Pour résumer, la masse castorienne ne put avoir raison des poulets sacrifiés sans parler des pâtes à Thrace. Le cuistot s’est basé sur un savant algorithme prédictif pour évaluer une approximation d’une quantité potentielle pour s’assurer les clémences d’un trou affamé. Le logiciel était périmé ! C’est sa découpe qui eut en revanche raison de la marée.

Une assiette n'est rien dans les mains de Léo. Il la dompte, la maîtrise. En sorte que le lancer n'est plus qu'une formalité. Pas le moindre déchet. Une manière souveraine de dominer son sujet, de rendre l'objet accessoire. Puis Léo de nous adresser du Rustique, un camembert au fumet marqué. Le douanier savourait. Titi s'employa à vanter les charmes du rustique. "C'est l'alpha et l'oméga de la com dit-il, un défi à l'air du temps. Il faut mettre le holà aux illusions du présent." La Jacouille opina du chef.

Des galettes parisiennes conclurent nos agapes. Et la Jacouille d'être roi, de déposer sur son béret une couronne méritée et, somme toute, naturelle.

Toujours pas de Walid pour honorer la belote de comptoir. Jeff, encore une fois était en mains. Léo, lui, était en voix et de broder de vertes paroles sur l'air de It is not because you are. Les rimes étaient riches. Tant pis pour Jean-Phi déjà parti rejoindre ses vignes. Le Tarlousain appréciait. Et se mêlait au chant. Jeff gagna la partie et Léo la perdit.

La nuit nous attendait. Le ciel était dégagé. Quel joli croissant de lune dit le Bardatruc et d'enfourner son vélo. Le Bardibule s'amourachait des étoiles et inventait des constellations pour un Pioupiou muet et admiratif. Une manière comme une autre d'écrire. Le ciel est une page.

Le cuistot de Bouffe : Lasagne à la Ithurbide !

Par le Barde, Bardibule et Bardatruc



Il faisait froid. La bise n'y était pas étrangère. Nous fûmes dix-sept à braver les humeurs de l'hiver. Nos mains gourdes mirent quelques minutes à recouvrer un peu de chaleur. On a beau sentir le rugby, quand le temps est au froid, l'exercice est plus délicat. Et le ballon de tomber plus que de coutume. Force est de reconnaître que les langues, elles, ne restent pas au chaud dans leur glotte. On causait beaucoup. Surtout dans l'équipe qui avait la bise dans le dos. Un effet de la théorie des climats. Et c'est tout naturellement l'équipe faisant face à la bise qui prit le dessus. Nous restons dans la théorie des climats. La force naît de l'adversité. Face à la bise, la seule réponse, c'est l'attaque, le panache. Alors qu'avec la bise dans le dos, on se grise, on perd la raison et l'on demeure coi devant l'adversaire. Pour compenser, on tchatche (rime avec Bernatetchate) de dépit. Il faut relire l'hôte de La Brède. Et l'adapter aux soirs d'hiver sur le pré. Une façon juste de vérifier sa pertinence.

Un entraînement nordique !
Evelyne Dheliat était formelle et avait prévenu, ça allait cailler.
C'est donc par une température inférieure à 0 degré que les "casgouins" , à savoir un castor se transformant en pingouin, entrèrent sur la banquise balayée par un vent du nord glacial. Bon, pour Hamilton, il venait de l'ouest. Tout dépend du point de vue argumentait-il en photographe philosophe…
J’aimerais bien savoir ce qu’il pense notre shooter de l’utilisation de la caméra frontale pour photographier un paysage : est-ce un "landscape-selfie" ou tout simplement une erreur de manipulation ! Tout dépend du point de vue…

Mais reprenons, la transformation du "casgouin" commence par les extrémités. Ainsi côté membres inférieurs pas grand-chose de remarquable, la patte du castor n'est pas si éloignée de celle du pingouin mis à part le nombre de doigts. On est loin de la métamorphose de Kafka (check, la référence culturelle)!



En revanche, côtés membres supérieurs la transformation est radicale !
 


Spéciale dédicace au bout de la table, côté télé ! 

Vous me voyez venir…Déjà qu'avec des doigts, ce n'est pas toujours joli alors sans les doigts, c'est Henry Krasucki qui annonce des chiffres mais de quoi, le savait-il lui-même. Pour autant, il y eut de belles envolées de part et d'autre.
Un fait de jeu tout de même sous forme, malheureusement, d’une altercation entre Cary Grant et Bernatetchate. Difficile de se prononcer, le jeu va très vite comme disent les arbitres Laposte du Top 14. Le premier accusant le second de croche-patte, le second rétorquant une mauvaise position des jambes du second… Bref, l’intégrité moral et l'amabilité de l’un contre une interprétation assez radicale du toucher et beaucoup d’espièglerie de l’autre, comme disent les zédukateurs. Quand ça caille, il faut bien trouver un moyen de se chauffer.

Personne n’osa prendre parti. Une fois rentré, je décidais de dérouler les caméras de surveillance du stade. A mon avis l'extrait suivant est discutable car s'il y avait bien des pingouins sur le terrain, il n'y avait pas encore de glace !

21h35 sonnait, le gardien n’osant sortir le nez dehors, nous quittâmes le terrain sous la lumière des projecteurs telle Dalida dans la chapka de sa chevelure dorée.

Face à la bise, il y avait le Tarbais et Serge. L'efficace et l'esthétique. Et Jean-Phi. Il va droit avec le ballon et file ses courses latérales quand il en est dépourvu. Une cigale. Serge et Jean-Phi donne des ailes à leurs pairs. En sorte qu'il y eut des essais tout en débordement. Du grand art. Une manière de niquer la fourmi de la fable.

La bise a bon dos pour les occasions d’en avant. Les castors en pointe jouent du coup à l’odorat. Leurs sens de l’opposition n’en sont que plus affûtés. Le castor est un animal libéré de tous sapiens sapiens. Les fougues pyrénéennes s’en retrouvent engaillardies ! Il en faut du sens alerte pour le faire perdre en face. Le toucher est gelé aux bouts de certaines mimines délicates. Les oreilles éloignées de la chaleur de tout oreiller baignent dans des sanglots monotones et le nez parfois trop proche de la balle. Surtout quand le ballon s’écharpe des mains. Le goût dans une mise en bouche à chaque explosion nasale. Le tout fait un chouette équilibre et un joli spectacle. La catharsis est dans l’implosion des sens. Une entrée en matière pour Lourdes qui dans l’attente du stadoceste se chauffa le groin à grand coup de lattes. C’est une métaphore nasale proche d’une moustache sans hémistiche. Le fameux pastiche bigourdan ! Le Tarbais s’impose dans la répétition de la feinte qui marche, celle que l’on sait qu’il va faire, qu’il ne fait pas et qu’il fait quand même. Elle est redoutable dans la catégorie descente hivernale en piste noire. La défense reste bleue sur une légère pente douce. Dudu profite du tire-fesse et prépare sa descente son regard orienté vers la lune qui file. Il a froid aux mains qu’il protège sous ses aisselles tant que sa barre le fait avancer, le castor est heureux. La pentecôte n’est pas encore à l’horizon pour les calendaires en pattes. « Chacun dans son groin » renifle la Bigorre. « Ce n’est pas de notre faute s’il arrête nos en avants avec le nez » soupire le castor maladroit qui s’en remet toujours vers son intérieur qui ne reste qu’un extérieur enveloppé. « De l’enveloppé au développé ça ne tient qu’à une passe » répondit la même Bigorre en aplatissant la gonfle. Le froid et les hauteurs du plat du stade réussissent pour les montagnards. Régis face aux vents aspire dans son coin d’une poutine. Le froid se supporte mieux le ventre plein, la preuve en est au trou ! Piou Piou passe du rouge à l’orange. Son bonnet timide dans sa nuance le distingue sur les pistes ouvertes. Sa course est d’attaque, le castor résiste malgré les marées qui s’enchainent. C’est solide un castor en défense. La nuit appelle le jour, le solstice d’hiver son équinoxe du printemps, l’hibernation annonce des réveils affamés, le pré câline son trou et la bise l’habite !

Le trou était peu fréquenté mais la qualité était là. L'âme basque était de rigueur avec Christian aux fourneaux. Bien sûr, nous eûmes de la soupe. Une soupe au potiron, un velouté dont tout un chacun sait qu'il naquit dans l'arrière-pays d'une contrée au parler énigmatique. Nous nous mîmes au centre de la table. La Jacouille, en unique représentant des vieux, trônait au cœur de la tablée.

Ah les vieux ! Les bérets se font de plus en plus rares dans le trou comme ailleurs. Le moderne est à la casquette, chapeau bas et chacun chez soi. L’hiver est rude. Deux hommes resteront couverts au trou, tradition familiale oblige. Les « Escassuts », l’un son béret l’autre avec son bonnet. La famille est sacrée. Les traiteurs intraitables se protègent à table le cuir chevelu. Bardatruc n’en a cure, il s’associe à notre Bac+ 25 pour réfléchir à l’intérêt d’un con-promis algorithmétique et arithmétique voire barilmétrique dans la révolution magnétique de l’écologie humaine appliquée à nos références égocentriques modernes sans carbones. Le débat dans sa logique fut de passion. Le trou a ses raisons que la raison ignore apparemment. Les castors sont philosophes. Le Barde de son côté rebondit sur chaque mot. Son disciple l’encourage. Jean Phi est en forme. Il joue pour certains dans les deux camps. L’art de la transformation lui appartient. Chaque parole est vinifiée et n’en est que meilleur. Le Barde jubile, chante et applaudit. Le duo est infernal, chaque mot devient l’amorce d’une rime explosive, la langue se plait dans chacune de ses traductions. la syllabe navigue en cyberlabe, la flamme trouve son capitaine, le trou sa récrée. Comme quoi à deux la relève se dessine animée ! L’extase n’est-elle pas la résultante d’une raison insouciante ! Les générations se suivent, les jeux de mots restent ! Point de baril qui n’enferme la raison. Dudu écoute d’une oreille lointaine. Le castor est encore à rêvasser sur son tire fesse… pour lui la philosophie se profite et ne s’apprend pas dans la lecture unique d’une passion de l’âne, radio à l’appui ! Christian sur son bord de table retrouve son trou. Rien à changer quand le trou est vide, il reste plein. C’est le propre de la vie, un cycle qui se perpétue dans l’ovale, une différence identique, un pareil-pas pareil, un semblant certain d’un nouveau déjà-vu et tout ça rassure ! Le trou garde sa chaleur même quand il fait froid. Du coup, le cuistot nous nourrit avec un fameux pâté basque, feuilles de jamon du même pays qui est le sien et des cornichons sans territoires. Dans tous pays, résistent des cornichons. Peut-être une nostalgie bien humaine dans l’amer. Freud tire sur sa pipe, la main profitant de la chaleur de son bol, la fumée lève son rideau, l’éphémère est bien nait pour durer !

Le temps passe à table agréablement, la faim crée des accélérations que la parole ralentit. Christian n’en a cure de toutes les salades à table, il ne pense qu’à nous combler au trou malheureusement loin du pré. Du coup il sort des lasagnes. L’homme est du pays basque du coup ses lasagnes aussi. C’est Gary qui sera à la découpe sans croche pied cette fois ci. L’homme du coup est efficace. Le gratin trouve ses damiers et disparait en tranche puis en plat. L’ambiance est magique, les castors ont faim. Et Christian nous comble. La salade c’est pour les marmottes s’évertue-t-il à nous faire croire ! Les castors qui courent ont besoin de protéines. La photosynthèse fera notre printemps. Le castor diététicien de crier « Lipide hip hip hip » et la troupe de répondre « hourra ! ».

Le lancer d'assiettes fut correct. Deux d'entre elles n'atteignirent pas leur cible. La faute à des mains malhabiles. Le lancer, lui, était juste et précis. Un brie suivit, un brie de toute beauté aussi. Le brie est basque. N'en déplaise aux gens de Meaux. Alors qu'il rappelait cette ascendance, Christian eut droit à ce propos acerbe de Jean-Phi : "Beaucoup de brie pour rien !". Stéphane Baste et Stéphane Pincemail n'en avaient cure. Ils roulaient des pensées profondes sur le devenir du monde. Le ton montait un peu. Puis tout redevint calme, luxe et volupté. Jean-Phi guettait les hémistiches et jouait de la césure.

En dessert, une tarte à la pistache et à la cerise basque, la grosse, de couleur orange, et qui ressemble à s'y méprendre à l'abricot. D'aucuns de tomber dans le panneau. Mais la vérité est bel et bien là. JP n'aimant pas la pistache, il dédaigna ce met typique si apprécié du côté de la corniche. D'ailleurs, il n'en resta rien. Rien étant synonyme de très peu. À peine une part. Une part, ce n'est rien. Et le Bardatruc de s'en emparer pour son petit déjeuner.

Une belote de comptoir fournie occupa le coin de comptoir où elle a établi ses us. Toujours pas de Walid. Le Prez à toujours de la main. Jeff un peu moins. Et la Jacouille un chouïa. Hamilton domina son sujet et sortit le premier du jeu avec moi-même qui n'avait pas de mains mais se nourrissait des ambitions excessives de l'adversaire. En quoi une petite main peut être gagnante. La belote respecte l'esprit des Evangiles. Le Très Haut n'est jamais loin du trou qui ressemble à s'y méprendre à un possible paradis dont on oublie trop souvent qu'il est aussi sur terre. Et notre terre, c'est le trou et le pré mêlés.

Sous le ciel des Capus, nous regagnâmes nos véhicules. Et le Bardatruc son cycle. Jean-Phi cherchait des hémistiches pour nourrir ses alexandrins. Il se trouva fort dépourvu. La bise le poursuivait de son souffle glacial. Il se ressaisit et jetant un œil vers la grande ourse aux allures de castor, il déclama.

Comme il est loin le temps des premières gambades,
Où j'allais de guingois chercher dans mes balades,
Ce peu qui est de l'or et ennoblit nos vies,
Mais je l'ai retrouvé à Musard Le mardi."

12 janvier 2017

Le cuistot de Bouffe : Gwen champion de la Tsar Academy !

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc


Les mardis se suivent et ne se ressemblent pas. La routine est étrangère à Musard. On ne se baigne jamais deux fois dans l'eau d'un même fleuve. Le pré, à sa manière, est un fleuve. Il charriait en ce 10 janvier des eaux tumultueuses et belles. Sans doute parce que le Tarbais était de retour. Ceint d'un maillot rouge, il reprenait possession du monde. Serge était ravi et tous ceux qui gambadaient autour du terrain synthétique de Musard où nous avons pris nos habitudes itou.

Nous étions une petite vingtaine. La température était douce. Nous filions nos courses avec superbe. Le Prez, surtout, auteur d'un ultime essai d'anthologie. Au grand dam d'Alban qui ne crut pas en la légitimité dudit essai. Une drôle de passe en cloche, une main baladeuse d'un adversaire et le Prez de filer entre les barres comme un pied de nez à la raison.

Le Toulousain n'était plus sur une aile. Il dispensait ses bienfaits à Perdigue qui lui l'était. Jeff ne trouvait toujours pas sa passe. Ça viendra. C'est un peu comme dans la chanson, "Un jour tu verras, on se rencontrera." Mais Pioupiou n'était pas là pour la minauder. Il était bien allé au stade mais, il répugna à rejoindre les siens et regagna le trou. Les petits du Prez l'emportèrent. Sans qu'il n'y ait redire.

Il faut avoir l'âme slave. Jusqu'au trou. Gwen le sait qui colporte ces lointaines contrées et leurs victuailles jusqu'au 1, rue de Bègles. Sans omettre la vodka, ce préliminaire nécessaire à l'absorption de l'eta pelmîni. Nous y reviendrons.

Gwen ne s’embête pas en voyage. Dès qu’il faut remplir le trou l’architecte sort son Da Da. L’homme est solide. Loin de l’orient et la cuisine de son prédécesseur Don. Pour le huit, l’orient est express. What else and so… viet ! Un architecte solide sur ses bases et ses départs au ras. Son fameux 8-9 traduit en 8 - 8 ne laisse pas insensible les vrais amateurs de jeu à l’ancienne. Son 8 – 8 est si loin du chant du petit oiseau, et si proche du gros poulet. Quand Gwen est de bouffe, le trou est comblé.
 
 
Le Barde troque son James Dean pour un nouvel opus « A l’Est de Gwen ! ». Easy Gwen se la joue soviet. Sa touche féminine l’impose. L’esprit même s’il est gros se libère de toutes ses conventions ou appartenances idéologiques (Jean Phi abandonne sabite pour du coca), esthétiques (la barbe se fait légion au fond du trou), et politiques (Bardatruc s’exprime sans banderole). Le ketchup devient une marmelade éloigné de tout consumérisme exacerbé mais bien un condiment d’excellence quand la cuisson oublie sa gelée. Le dada de Gwen n’est pas un oui oui ordinaire. Vodka à l’appui. Chaque mise en bouche se fera en verre et contre tous. L’esprit communautaire (dans le bon sens du terme) est ainsi ! L’union fait la force, la vodka s’occupe du reste.



Gwen son dada, il le fait malgré tout dans le respect des anciens. C’est son dada à lui. En aparté, la clémence des vieux a un talon d’Achille, elle s’apprivoise à grand coup de petits verres de vodka. Les bérets retournés leur notation ne vise que l’excellence et néglige le lancer d’assiettes. Un détail pour certains un fracas pour d’autres ! A croire que les vieux notent l’ambiance et le mouvement des castors en puissance. Freud de son côté découvre le stade oural du trou. Il le situe entre 22 heures et 24 heures, le Mardi. Pour une fois qu’il fixe un stade sans une fourchette qui se compte en année. Il progresse l’analyste !

L’entrée se fit donc dans un petit verre de vodka. La soupe un détail. Un Bortsch de saison, les russes ne sont pas économes en consonnes, Gwen de son côté ne l’ai pas en légumes et morceaux de protéines animales. La soupe est succulente et appelle la resserve de vodka. Jeff répète la manœuvre pour excuser un défaut de prononciation. Le Bortsch a du bon mais le dire avec un seul verre c’est compliqué. Et ce soir Jeff veut apprendre le russe. Gwen est son maitre à penser… J’ai ouïe dire que Gwen lui a déjà appris à faire des passes, et des retours intérieurs. Le castor est un jeune Archiball et très bon élève, il ne voudrait pas décevoir son maitre !

Un verre de vodka fit suite pour des petits sandwichs renversés et son gros cornichon. Bref chaque bouchée sa descente. Gwen avait prévu que son plat principal nécessiterait une sacré entame. Mission réussie. Le plat est imprononçable et nous rappelle que le culturel est si proche du culinaire. Bref en nous faisant voyager le cuistot de bouffe nous fait passer par les States ketchup et frau lacté et la Chine même si certains pensent à croire que le ketchup vient du nuoc nam (Don retrouve le sourire et son orient). Pour la prononciation il faut s’armer de deux verres minimums de vodkas, et deux bouteilles de Sabite pour le goût. L’étymologie du mot nous ramène à la réalité du met. Certains se feront tirer les oreilles dans l’exploit gustatif accompli. L’exploit est relatif au nombre de verres compilés. Gwen justifie une cuisson hasardeuse pour ses Pelminis c’est apparemment une malformation langagière des Oudmourtes qui ont poussé l’art de la pâte aux paroxysmes de son oreille. Du Dadali en somme ! La forme est semblable aux choux de pépé. La farce comble l’écoute. Le plat en aura parcouru du chemin, la route de la Soie pour finir dans notre trou. Le sommet de la découverte est atteint ! Le secret des anciens sibériens reste dans la maitrise de la cuisson. Les Pelmenis se cuisent gelés. Pour rappel en Sibérie le congélateur est à l’extérieur. Les Pelmenis se conservent donc à très basse température et se dégustent dès la cuisson saisie. Sinon c’est la vodka qui trinque ! Gwen les histoires de bouffe, il les condense en plaisir même si ce n’est qu’en petits verres.

L'âme slave est indifférente au fromage ; il n'entre pas dans son orthodoxie. Pas de popes pour la crémerie, pas de lancer d'assiettes. Bernique ! Un acte poutinien. Nous étions gros Jean comme devant. Pas de chanson monotone non plus ni de Tiens voilà du bon fromage, ce qui revient un peu au même. Pas davantage de dessert de l'est. Non, une mousse au chocolat ou, peut-être, une crème. Et peu nous chaut. Pépé y trouvait son compte et cela seul importe. Le dîner allait à son terme dans un brouhaha chaleureux.

Pas de belote de comptoir. Trop de monde, impossible de glisser le petit tapis sur le comptoir. Pas de belote mais beaucoup de parlote ; le comptoir c'est aussi cela. Le quant à soi vaut bien une carte lorsqu'il fait l'objet d'un commerce amical et sans enjeux. Qui dira l'art de commercer !

Il ne pleuvait pas lorsque nous sortîmes. Le pavé était mouillé. Non, la vraie vie n'est pas ailleurs mais ici se dit Don qui sait les nombreux ici où vivre. Regis devinait des érables dans le ciel et Gwen murmurait des vers de Mandelstam.


Journal de bord du Troudovski 777

11/01/2016

· 20h30 : début entrainement hebdomadaire : 20 joueurs dont 15 coupes de cheveux non réglementaires
· 20h33 : chant à la gloire de la Russie. Le cœur de l’armée rouge, paix à leurs âmes, l’avait composé en plagiant légèrement les Archiballs. La traduction donne à peu près cela :
Je mets le doigt dans le fondement des Occidentaux
Je mets le doigt dans le fondement des Ukrainiens
Je mets le doigt dans le fondement l’OTAN
Je fais de tous petits ronds, etc …
· 21h30 : fin entrainement, Commentaire générale : une équipe plus nulle que l’autre. Explication : le père Noël ayant distribué tous ces jolis cadeaux et en particulier les consoles de jeux avec « Rugby Fifa Sport 2017 », certains d’entre nous ont manifestement du mal à faire la différence entre la réalité virtuelle et la réalité… réelle. En effet, si lors d’une partie électronique le ballon arrive systématiquement dans les mains du coéquipier, la réalité du terrain nous enseigne malheureusement que ce systématisme n’est pas systématique…
· 22h00 : arrivée dans notre cher sous-marin, le Troudovski 777. Celui-ci est plein à craquer. Ce soir c’est le lieutenant Gwenilitch qui cuisine.
· 22h10 : première vodka accompagnée d’une savoureuse tartine de pain noir au cornichon, aneth et sauce à je ne sais quoi
· 22h15 : le bruit est assourdissant, preuve en est, on n’entend ni Alain-Charles ni Piou-piou.
· 22h20 : deuxième vodka accompagnée de notre savoureuse soupe nationale : le борщ /borʃ'
· 22h40 : troisième vodka aguonpagné d’un deuxième bol de borsh
· 22h50 : quatrième podka aguon agné de…rien !
· 23h00 : cinquième bodga, avé des gnocchis russes avec de la pâte, oui mossieur y’en a d’la pâte
· 23h01 : Lolo « Coffe » crie au scandale gastronomique, tweet immédiatement une photo et en lanceur d’alerte averti lance immédiatement une pétition sur Change.org : Stop les gnocchis russes !
· 23h50 : sixième odga, une bétite bouze au chogolat, burp. (Heureusement que Fayou avait ramené les petites cuillères sinon on se retrouvait avec les doigts de Yannick à la fin d’une journée de travail !)
· 12h20 : Régis termine son assiette



· 12h30 : le chef de bord annonce qu’avec tout ce qu’on l’on a bouffé, on risque de couler, l’équipage ressort dans le calme du Troudovski 777.

 

09 janvier 2017

Le cuistot de bouffe : en 2017 Don joue demi ou verdure !

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc



Un premier entrainement 2017 frais, très très frais.

Celui-ci commença par des vœux de circonstances échangés chaleureusement dans les vestiaires. Dudu et Hamilton nous attendaient mais trop car assez peu motivés par la température extérieure. Notre Tarlouzain nous certifiât une température de -2 degrés.

Le défilé de la collection hiver 2017 pouvait donc démarrer. Le couvre-chef faisait l'unanimité. Toto avait revêtu pour l'occasion une polaire aux couleurs de « chasse pêche et biture ».
Titi, tirant temporairement un trait sur son élégance naturelle, avait enfilé gants et bonnet. Je parle bien sûr de l'objet et non de notre météorologiste cité précédemment bien que les deux soient très proches ces derniers temps... Alban, fan de Josiane Balasko dans les « Sous doués font du ski », avait quant à lui décider d'étrenner des crampons trop petits. Incapable de les retirer à la fin de l’entrainement, il n’osa se rendre au trou. On lui souhaite bonne chance en espérant qu’il ne se luxe pas l’épaule en les retirant (attention référence cinématographique pointue). Notre Bardibule se préparant pour un imminent voyage québécois tsé, bah, il avait décidé de s’habiller comme en été là ! Tabernac’, l’avait bouffé d’la poutine fat avant de v’nir. Malgré le froid et un accident du travail, assez répandu dans les métiers de penseur à savoir la Rodinite, une entorse du coude au moment de poser sa main sous son menton et le coude sur la cuisse opposée, il joua d’un seul bras et le gauche tel un garçon de café parisien, mais aimable lui, servant la balle sur un plateau sans que personne ne s’en aperçoit ! Quelle classe ce parrain, et dire que la dernière fournée de stagiaires a plébiscité de manière étrange et totalement poutinienne un joueur dont la passe est aussi rare que la comète de Haley. Mais la palme reviendra à égalité à notre Jean Phi…lipe Cousteau et notre Barde. Le premier revêtu d’une cagoule noire portée dès la maternelle assortie à un lycra noir laissait à penser qu'il débarquait directement de la Calypso pour une chasse au mérou flatuleur car tout le monde le sait le mérou p…. Notre Barde quant à lui, représentait la marque américaine USBRB alias Urban Street Bad Rugby Boy. Un lycra surmonté d'un jogging pantacourt, afin de rappeler la chaine à la cheville de ses aïeux noirs esclaves mais néanmoins aristocrates, surmonté d'un short. Le tout dans des tons sombres dénonçant avec force la noirceur des villes dans laquelle le rugbyman citadin se doit de survivre…enfin je crois.

Sportivement, deux belles équipes dont l’une un peu plus belle tout de même.

Pas de fait de jeux marquant.

Nos doigts étaient gourds. La faute au froid. La petite poignée de castors fit contre mauvaise fortune bon cœur. Cela ne suffit pas. Et les ballons de tomber comme à gravelotte. Au grand dam de Pioupiou, planté sur son aile, attendant en vain l'offrande espérée. Si Don avait été là, il aurait cité Yves Bonnefoy : "L'imperfection est la cime." Mais Don, il était de bouffe.

Les commentaires allaient bon train. Notamment côté Bernatetchate. Notre homme possède l'art du commentaire comme peu. Il y a du Monluc chez notre adepte du yoga. Une alliance assez étrange, une manière de décliner le yin et le yang.

La bande à Toto était un cran au-dessus et, par fatalité, celle à Titi un ton en-dessous. Sous ce ciel si pur d'hiver, avec son croissant de lune vif, Toto entamait l'année avec vigueur. Car, oui, c'était le premier toucher de l'année, notre première étreinte avec le synthétique de Musard, nos premières caresses du cuir.

Peu à peu, la petite troupe se dissémina. Et, le jeu n'en valant plus la chandelle, les derniers combattants rentrèrent aux vestiaires. Puis, longeant les tribunes de Musard, nous regagnâmes le trou où Don était de service.

21h30 sonnait, il était temps d’aller savourer un repas bio, fin et gouteux.



La chambrée était étique. Le vieux quatre était bel et bien là. Comme Lolo et le tarlousain. Les gens du pré arrivaient au compte-gouttes. Dudu arborait une veste bleu-ciel d'un autre âge. Une façon comme une autre de faire la nique au temps. Dudu, il n'est pas in, ce qui ne veut pas dire qu'il soit out. Non,

Il est tel qu'en lui-même. Pépé n'était pas là. Quand Pépé n'est pas là, le trou perd un peu de son âme. Seule la Jacouille représentait les vieux, une Jacouille en pleine forme.

Les vieux en cette saison se font jeunes. Point de postérieurs sur leurs assises. Les vieux castors au trou se reconnaissent par un semblant de je ne sais quoi qui même dans la bible des castors ne trouve son code. Pour Jean Phi les vieux c’est comme le vin, il y a du solide du coup la brique s’en ressent. Un vin bien charpenté abandonne avec le temps ses rougeurs puériles pour se forger en brique d’excellence. Crou Crou a du nez sur la question et aurait bien lancé un parpaing sur le sujet à défaut de briques. Du coup Jacouille se fait jeune et abandonne son bout pour d’autres horizons. Le trou est et reste pour le castor qui le respecte une véritable source de jouvence. L’éternel national pour Bardatruc !

Don en chef de table itou. Sans pépé point de siège en hauteur. L’entrée se fit donc en salade. Une salade accompagnée de sa sauce je vous prie. L’art de la salade est de ne pas se la raconter mais de bien doser la vinaigrette. Les plantes n’ont pas de secret pour notre herbophile donatien. La salade est verte comme une orange. Les castors une nouvelle fois ruminent sur la question. La verdure représente pour le mammifère à queue plate une réserve synthétique propre à l’ovalie mais où est donc le pâté. Peyo partit sans couverture à la recherche du lardon perdu, le tout sans succès. L’entrée nous mit donc au vert. Don joue demi ou verdure c’est bien connu !

C’est un artiste, un coriandador en vert et contre tous, l’homme se dégage et s’engage dans ses compositions fleurales. Il parle aux oreilles des arbres et s’enracine à sa manière dans une quête du bon partage. Amène ! conclua Piou Piou…

La discussion est de mise, les castors en petit comité apprécient la réunion. Du coup l’appel de la suite se fit entendre. Un muezzin aurait été de rigueur tant il faisait froid. L’ambiance est chaude mais le fond du trou est froid. Peyo en vrai esquimau du Sahara pria l’appel. Un tajine de mouton citrons confits et olives alimentera l’assemblée. Dudu est aux anges, comme Popeye il apprécie l’olive. Carotte légumes et épices, le ou la coriandre en fonction de ses parties de prédilection. La coriandre se confond avec le persil. L’amalgame tient dans la feuille. Là où le persil reste lisse la coriandre fait apparaitre ses formes. Ses pointes en plus dans le visuel créent une décalque orientale dans le gustatif. « L’empreinte sensorielle est primordiale mais envoie le mouton pardi. » grelotta Peyo en absence de chauffage. Il pria pour sa laine ! La resserve eut rapidement raison de l’animal de sacrifice. La cène leva du coup son dévolu dans les légumes résistants. L’homme dans sa sagesse de se rapprocher des dieux n’a jamais pensé à se sacrifier de la salade sur l’autel de liaison. Pourtant aux dires de certains l’avenir tient dans la consommation de 5 légumes par jour gage de modernité et de durée. A croire qu’inconsciemment l’homme souhaitait détruire son divin sein protecteur en le nourrissant de chair plus que de verdure. Un paradoxe comme un autre qui ne trouve raison que dans le langage des fleurs… Le vieux 4 pour son tour de bouffe veut garder la patate ! La partage est dans sa nature.

Le lancer d'assiettes atteint un sommet. Pas une ne joncha le sol carrelé. Un hommage à Maria. Le fromage devait beaucoup à un brie somptueux assorti de tranches de Pyrénées avec un soupçon de confiture de cerises. Amélie goûtait le brie avec délectation. Lors que le vieux quatre regrettait ses origines sans blason et engouffrait du Pyrénées. Claude Sabouraud ravivait de vieux souvenirs sous l'œil éploré de Lolo.

Bien sur nous eûmes du gâteau au chocolat pour conclure ce dîner inaugural. Craquant à souhait. Don avait fait dans l'épure et le juste. Pas le moindre apprêt. Ce qu'il faut où il faut. C'est la marque des aèdes.

Toujours pas de Walid. En sorte que la belote de comptoir demeurait orpheline. Il y eut de belles mains. D'autres plus rachitiques. Le Bardibule se résigna à perdre puisqu'il n'y avait pas Walid. Lors que Titi l'emportait haut la main.

Sous le ciel des capus, un ciel étoile et superbe, le pas guilleret et le ventre repu, nous filiales vers nos lits sous une lune aux allures de béchigue.