Échauffement et mise en jambe sur le terrain en herbe puis match sur le terrain seins tes tiques. Les grincheux diront qu’il vaudrait mieux faire le contraire. Toutes choses trop prévisible pour le castor qui n'aime rien tant que d'agir de manière singulière.
Seb a de la sève ; le printemps lui va comme un gant. D'ailleurs, il est né le jour dit. Le hasard n'existe pas. Il trottina comme jamais. Sergio n'était pas là pourtant. Mais il y avait Alban. Et Perdigue. C'est peu dire que Perdigue a de l'allant. Il est fringant comme un
lapin. Au grand dam de Jean-Phi. Perdigue, il file droit ; Jean-Phi arbore le travers comme un pedigree. À chacun ses fatalités.
On causa peu. Les langues s'étaient accordées à la douceur du soir. On taquina la béchigue avec entrain. Flo y alla de son essai. Du grand art. Jeff était médusé. Les bras ballants, il se désespérait sous l'œil moqueur de Dudu. Tom lacérait le synthétique de sa fougue recouvrée. Il marquait de temps à autre et, sitôt, la ligne franchie, il déposait le cuir au sein d'un large pneu, dont la présence ne laissait pas de nous interroger. Et le Pinson gazouillait. Une soirée de printemps, la première. Ah ! Les beaux jours.
Ce fut une belle partie. L'équipe en infériorité numérique tira son épingle du jeu, voire domina par moments. Une phase de jeux litigieuse donna lieu à un débat sur l’ « esprit ». Elle manqua de déboucher sur la lecture de la lettre de Guy Moquet. A la rectitude martiale de
certains s’opposait heureusement la générosité de quelques autres. Enfin, d'au moins un : Le Tarbais pour ne pas le nommer, prêt à rendre le ballon parce qu’il avait été en touche. Aveu d’une méconnaissance des règles, déjà observée par les Bardes qui ont concocté un
récapitulatif des règles qui permettra de jouer dans la joie et la bonne humeur. Amen.
Les voici en images et en moins de 2 minutes.
Il ne manquait que le Prez. Il faut dire que le Prez était de fourneau. En sorte qu'il ne foula pas le pré. Le pré sans le Prez est une aporie ; il a besoin de ses apprêts. Nous fîmes contre mauvaise fortune bon cœur. Non sans grâce. De toute manière, le Prez, il était en cuisine. Cela ajoutait aux charmes de la soirée. Nous savions que le trou serait à la hauteur.
21h30 sonna. Le gardien nous indiqua qu’un groupe avait braqué les vestiaires des pros par deux fois ces dernières semaines. Ouf, nous ne sommes que des amateurs… Le groupe en question connaissait sans doute la stance a un cambrioleur de Brassens
Dans la descente nous percevions la montée. Le Prez est au fourneau. La cène est belle. Le trou est rempli. Rien de tel quand le trou est pris. L’extase du « puter ». Terme employé dans le golf pour celui qui finalise son dernier coup dans le trou. Qui « put » à ses heures suppute à d’autres. Un trou qui fouette, je vous prie. La ventile est de mise mais le trou fouette quand cuit la tartiflette. Le printemps est là et le met sera hivernal. Le Prez vise les cimes et se fout des saisons puisque c’est lui qui commande. PiouPiou en amateur de Cruchot et ses drôles de dames se la jouait Funès. « O mon président, comme vous êtes bon ».
Cruchot, le vrai, le notre était bien présent et profita du spectacle. Le rire a du Bon. Notre gendarme était bien présent pour la bouffe. Heureux les castors d’être ensemble. Près de lui nos mousquetaires de la distribution Lolo, Croucrou et Guitou itou. La distribution se fait en balle pour certains et en percute pour d’autres. La nature est ainsi. Les castors ont un physique ! Du coup le Prez sortit ses salades. Le printemps appelle sa verdure et l’automne ses noix. Perdigue ses noix il les cajole. L’homme a perdu du poil ses derniers temps et mal dans son assiette les noix s’isolent. « Les endives c’est bon pour ce que j’ai » se prêtait à croire Peyo avec une épaule en moins. L’entorse cicatrise plus vite quand on se met au vert. Les saucissons et les chorizos pour la pression c’est maintenant du passé même si pour le coup le Prez avait sorti des fameux appendices. « Goute, le saucisson, c’est bon pour ce que tu as » soufflait il à tous ceux qui avaient deux épaules. A vrai dire, Peyo est beaucoup moins à l’aise sur les « gofiots » de comptoir. Piou Piou impressionne ! Sa technique est parfaite mais sur le coup Peyo prit cher. Comme quoi avec une attelle le castor est moins rapide. Allez savoir pourquoi. Le combat fait front et l’épaule fait défaut !
Le silence se fit. Notre Président à l’honneur, se mit au four. Les trompettes appellent la bête. Le parfum reblochon résonne dans l’antichambre du trou. Les patates sont cuites. Les lardons déjà sacrifiés. Et des champignons en resservent ! Un florilège de flagrance gustative en devenir. La bête se fait attendre. Le Prez contrôle l’entrée. Le claquement du combat éclate, Le prez tenant la bête entre ses mains posa l’offrande à l’assemblée. Piou Piou pleurait son « Bon président », en maestro du reblochon andalou, de la tartiflette sévillane. Notre Prez est un Matador qu’on adore. Les roses tombèrent dans l’arène mais ne pouvait couvrir le parfum de la bête. Point de mouche à l’appelle. Le gaz fait son effet. Les castors en asphyxie de bonheur. Comme quoi la tartiflette est bonne en toute saison. L’estocade est dans la mise en bouche. Piou Piou embrassa les pieds du Prez tellement il était heureux. Il se proposa pour le prendre sur les épaules et faire un tour du mérite autour de la tablée. La gloire a son sommet, et le trou son plafond ! Notre Prez garde une sage distance et de la hauteur. Nous reposâmes le bouclier arverne. Lignée de présidence oblige. Les castors bien menés sont comblés. Gloire au prez !
Quel lancer ! Le Prez prit tous les risques. Le petit disque fusait. Il y eut bien un peu de casse. Quelques mains qui n'étaient guère à la hauteur. Par contre, Pépé fut sublime, rappelant que ses doigts experts exercèrent leur magistère sur les terrains de Guyenne et
d'ailleurs. Il n'est bon bec que du BEC.
La clameur fromagère fut clairsemée. D'ailleurs, il n'y avait pas de fromage. Et pas d'antienne. Le Prez, cependant, disposa au centre de la table, de fines lamelles extraites des restes de la tartiflette. Le fromage ne se répète pas. Pioupiou fit la moue, puis tout rentra dans l'ordre. Guitou et Guillaume, repus, n'en voulurent pas le moins du monde au premier des nôtres. Bien au contraire. Ce sont des hommes de mesure. Pas comme le vieux quatre qui harangua les troupes en vue d'un proche séjour à Mandragon. Il y a du Karl Orff dans le vieux quatre ; on est loin des douceurs schubertiennes.
Un cake pour conclure. Un cake au citron. Fin, si fin. Une fin tout en délicatesse. Le vieux quatre rechignait un peu. Il aime le lourd. Pas Flo. Flo, il sait goûter les saveurs du monde. Jusque dans un cake. Le cake est un monde. Comme le rugby. L'un et l'autre ont la même origine britannique. D'ici à prétendre que le rugby et le cake sont la même chose, il y a un pas difficile à franchir.
Quelques gouttes de champagne pour l'anniversaire de Tautau. Mars est riche en naissances chez les castors. Vendredi, c'est Titi qui s'y colle. Le castor est printanier.
Jeff assura lors de la belote de comptoir. Le vent tourne. Et Jeff était heureux. Hamilton assura. Titi aussi. Julien un peu moins. Ainsi va la vie.
La nuit nous tendait ses bras. Nous nous y blottîmes sans opposer la moindre résistance. Une nuit étoilée, belle. Il y a des soirs où la vie est plus hospitalière. De grands soirs dont la seule orthodoxie tient à la douceur du temps.
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