07 avril 2017

Le cuistot de Bouffe : Walid ramène sa fraise !

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc

 
Le ciel était menaçant. Nous étions une petite vingtaine. La partie fut belle. Sans parlote. Ou très peu. Une soirée de printemps un tantinet frisquette où l'on pouvait faire ses gammes.

Il y eut de belles choses. Et de nombreux essais. Le Bardibule était en verve. Serge aussi. Don nous retrouvait et lapidait le pré de ses courses lacérées. Perdigue perpétuait une tradition droite et verticale. Lors que jean-Phi préservait sa vision horizontale du jeu. "Putain reste en place" l'admonestait Dudu. En vain. Inlassablement, Jean-Phi maintenait son cap tout en virages. Une horizontalité sinueuse qui est, peut-être, une philosophie. Peut-être.

Des croisées, d'inutiles sautées, des sautées de rigueur, des vrilles. Rien que de très ordinaire dans cette diversité propre à la gonfle.

En effet, un bel entrainement. Peu d'éclairs mais de belles envolées faites de passes quasi-fiables. Un jeu simple comme dirait Hamilton. L'auto-arbitrage fut constant et respecté à tel point que les nuages noirs et menaçants qui s'accumulaient au-dessus de Musard finirent par aller voir plus loin si l'on y était.
Un homme tira son épingle du jeu, mais avait-il le choix du fait d'une assiduité toute relative. Pour lui c'était hier ou dans six mois. Qui aime bien, châtie bien ! En effet, nous aimerions voir plus souvent cet élégant joueur qu'est Donatien. Mais comme dit Alain Bashung :

"Je tuerai la pianiste
Afin que l'on sache
Que la vie d'artiste
N'est pas rose, n'est pas sans tache"

Alors profitons simplement de ses éphémères apparitions sans lui demander de comptes, l'amitié comblera les absences.

Le douanier revenu aux beaux jours se fit, comme à son habitude, aussi discret que pragmatique sur les occasions de prendre le trou. Hermétique en défense, seconde nature chez un douanier, capable d'humour balle en main, ses statistiques de printemps pourraient attirer les recruteurs. Notre homme est, en effet, à deux, trois essais par entraînement quand d'autres peinent à s'approcher du graal depuis de nombreux mois, se satisfaisant mesquinement d'arrêter le jeu pour un effleurement !

21h33 sonnait, il était temps de retrouver les vestiaires "Bergonié" et leurs douches remises au gout du jour : un carrelage mural marron et de la peinture blanche ! A part dans le Marais, cela doit être assez frustrant d'être décorateur d'intérieur dans une collectivité…

Il y avait du beau monde au trou. Coco en personne, ceint d'un polo rouge aux relents siciliens. Pépé, la Jacouille et JB. Le prof, le vieux quatre. Et les usagers du pré. Plus le Tarlousain. C'est bon quand le Tarlousain revient.

C'est le temps des endives. Après le Prez, Walid. Ils s'étaient donnés le mot. De petits bouts de fromages, de pomme. Et le tour est joué. Rien à voir avec le taboulé du pays du cèdre. Les endives tirent à leur fin. Un appendice végétal de l'hiver. Perdigue eût aimé du vin blanc pour les accompagner. Don parla de foie gras végétal. Rien à voir avec les endives. Non, il connut cette incongruité et tenait à nous en faire part. Un piètre souvenir.

La réflexion est rude pour Perdigue pour qui le foie est sacré. La preuve en est son sens de la percute qui tient plus de l’animal que du légume. Le castor est un omnivore décomplexé. Est-ce que la réciproque existe sur le sujet. Queue nenni ! Le complexe se veut dans la plante. Les chercheurs n’expérimente pas la transformation de l’animal en végétale. Même si une bonne salade de museau ou de fruits de mer nous invite à une diète végétale. « Quoi je mange de la salade !... » se déculpabilise un ancien gros limite nouveau maigre. Les temps modernes augmentent ses variables. Quand le muezzin est de bouffe, le régime n’est pas fait pour maigrir. Pour preuve la cuisson de son veau en sauce, épices et carottes en parfaite harmonie avec le riz. La carotte est ferme loin d’être ramolli, c’est du tout Waaaaaaalid. Comme quoi dans la carotte nous retrouvons toujours de l’animal. Coco est aux anges. Il apprécie lui aussi la carotte et il le veau bien. Du coup il pousse son lala. Le trou sans le lala de coco est comme pour Walid une carotte trop cuite… Ca n’existe pas. Tout compte fait Don apprécie l’animal qu’on retrouve dans le végétal. A quand le nom d’équipe du rugby qui porte le nom d’une fleur. La rose touche son radis noir pousse Dudu en bon amateur et de trancher en philosophe « l’homme est peut être un loup pour l’homme mais bien une carotte pour la femme. »


Don apprécie le progrès queue par sa régression. L’expérience est scientifique et psychologique :

Si nous présentons la photo d’une banane à nos castors. A la question à quoi cette image vous fait penser ?

A- La fille du Bédouin chantée par l’Amiral.
B- Une banane (le fruit)
C- Une note salée pour sa rédaction en primaire
D- La coupe légendaire des Forbans
E- Une saveur végétale et fruitée de Sabite
F- Traduction psychoérective associé au plaisir du trou 


La résultante se veut parlante et respecte bien la normalité d’une courbe de de sale Gauss. Pas d’ambiguïté sur le sujet. Les castors aiment le trou !

En revanche si nous présentons la photo d’un boudin. Nous perdons la norme pour revenir sur une autre constante moins vallonnée. Le boudin a ses règles et le trou fait toujours l’unanimité !

A- La fille du Bédouin chanté par l’Amiral
B- Tiens voilà du Boudin chanté par Piou Piou
C- Une charcuterie de tradition
D- Une saveur animale et fruitée de Sabite
E- Manifestation psychoréactive de bouderie en remontant le trou
F- Putain tout est bon dans le cochon !
 
Pour le végétal. Les castors ont bien de la diversité dans les idées et s’ils veulent voir dans un pamplemousse une côte de bœuf ou dans le canard une pomme, ou Walid dans une carotte tout ça leur appartient et fait bien preuve de plaisir varié. L’animal fait le castor ! L’amiral la fille du Bédouin ! Walid un véritable festin !

Le lancer d'assiettes fut osé. Debout, à la place qui revient à l'officiant du soir, Walid adressa la vaisselle à l'autre bout de la table, puis, progressivement, rapprocha son tir. Il n'y eut que très peu de casse. Il est précis et leste notre Libanais. Un bel exercice que la Jacouille admira malgré la crainte de quelques éclats attentatoires.

Nous pouvions passer au fromage. "Le futur ne manque pas d'avenir et le lendemain ne manque pas d'aujourd'hui s'exclama Don. Il n'y a plus que le vieux quatre pour croquer le passé." Pourquoi de tels propos sitôt le fromage en bouche ? Je l'ignore.

Le temps des fraises est là. Les beaux jours ont un parfum de fraise que Walid augmente d'une touche de menthe. Et de Chantilly. Pour la plus grande joie d'Amélie. C'est un enfant Amélie. La fraise est enfance. Et la Chantilly aussi.

Vint le champagne. Notre Libanais fêtait son anniversaire. L'antienne traditionnelle se dressa comme autant de bougies. Tous de la reprendre en chœur. Le vieux quatre surtout, de sa voix ferailleuse.

Une belote vint clore la soirée. Une belote à cinq dont le Bardatruc fut le grand perdant. À son corps défendant. Il devait sortir le premier. Il finit dernier. Un Christ. Une leçon d'humanité. Les mains étaient quelconque. Hamilton courait après une donne bien garnie. En pure perte.

La nuit était grisâtre. Des ombres passaient ruminant des pensées tristes. Les castors allaient leur pas, heureux. Et redonnaient leur sourire aux ombres. Des bienfaiteurs en ces temps de disette. Walid, la besogne faite et bien faite s'endormit et songea au rocher de Raouché.

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