17 janvier 2018

Le cuistot de Bouffe: Meilleurs veaux de fin d'année de Croucrou

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc


Quel entraînement mes amis !

Malheureusement le dernier de l'année mais terminer de si belle façon adoucit la mélancolie hivernale.
Dans les vestiaires, coach Benoît et Jean Phi parlaient hygrométrie, vitesse résiduelle de la climatisation sur les barriques des grands châteaux. Discussion prémonitoire car cette dernière cuvée rugbystique fut un grand cru. Peu de volume certes (12 joueurs) mais de la qualité, du haut de gamme, parfois.

Le bel hiver qui d'aimer nous convie. D'aimer la gonfle bien sûr, la béchigue, le cuir. Le ciel était si pur, pas l'ombre d'un frimas. Un temps de rugby. Le rythme fut vif. Même sans Sergio qui coule des jours heureux dans les îles.

Il y avait un peu plus de trois-quarts dans une équipe ; elle l'emporta. Non pas qu'elle eut plus de cannes, non, elle avait LA passe. D’un côté, relâchée, désirable, instinctive, en un mot amoureuse, de l’autre, contractée, négligée, fade, en un mot routinière, la messe était dite.

Jeff progresse à n'en pas douter, mais il a encore des marges de progrès sur la passe. Le temps fera sa besogne ; c'est affaire de patience. Dudu pestait un peu. Les siens étaient plus nombreux et ne parvenaient pas à créer les décalages qui sont l'essence du jeu de lignes. Un jour, peut-être, il fera du tableau noir. Encore que le pré soit le seul tableau qui tienne, vert de surcroît. La bonne mise en rugby, c'est la passe.

Au trou, Croucrou, ceint d'un tablier blanc, nous attendait. La table était mise. Des magnums gisaient ça et là comme autant de restes de notre AG. Nous étions une vingtaine. Pépé retrouvait les siens.

Mâcher la mâche échoit à l’Archiball s’amourachant du choix de notre cuichinier. Finement agrémentée d’asperges fermes émoustillées par des moules aux reflets humides, ces dernières délièrent les langues de nombreux, signe que l’argent n’a pas encore partie gagnée face à l’amour.

Que la cuiche de Jupiter ne tienne mais la chuite fut chacrement bon. Nous l’écrivons encore la bouche pleine. Le Crou Crou est un chef à table. Pépé heureux s’est prêté à sortir l’oiseau pour l’occasion. Il y a du Tcho en Pépé et vice versa. Le style tient dans le port du béret. L’oiseau chante et s’envole ! Pour les vieux, il ne tient jamais en cage. Un vrai plaisir dans le trou. Pour le plat principal le mérite s’envole dans la déculotte. Quel bonheur ce voyage dans l’empire des sens. « Oshima, mon amour » pour les cueilleurs de Marguerite. Sans un poil dans l’assiette je vous prie ! Le doc en devenir de lettre est aux aguets. Qui n’a pas vu les fesses de Pépé ne peut connaître les vertus du trou. Bon pour valider le stage ! A peine dans le trou que la case « voir le cul de Pépé » est déjà remplie. L’occasion est rare mais quand la famille sort l’oiseau respect ! Point de préparation pour l’affaire, le doc en a vu d’autres. Comme Dudu qui émet en silence ces dernières ondes radio. Sa fréquence est tactile sur je sujet. Et se défend de mouiller sa couche. Même le cul mouillé, le castor impressionne. C’est notre rayon X du soleil à nous. « La transparence est le dada d’un Dudu » doudou du don dites donc... Sans se cacher la face la coche des fesses touche la farce. La vie le veau bien ! Le cycle est ainsi et le Barde fait du vélo. La suite reste dans les idées. Crou Crou reste dans le sauté et ses mathématiques. L’esprit n’est pas très étroit. Il est « m’aime » grand ouvert ! Clin d’œil à la jeunesse. Il est ouvert aux copains et ça se sent. Il sort son papillon pour l’occasion. Le plaisir se nomme Sauté de Veau à la Lisbonne. Pointe de plaisir du chorizo, piquant de l’olive, et veau dans son Porto. Un régal. Amiral nous voilà encore! Les pommes de terre sont à l’eau. Amiral nous voilà toujours! Guitou aurait dansé la douceur de l’été tant la Lusitanie est belle. L’hymne des castors vise une nouvelle les mousquetaires de la distribution pour l’occasion « Un Porto et tous pour un ! ».

Le lancer d'assiettes fut mitigé. La casse vint après quelques tentatives réussies. Des assiettes se perdaient dans l'atmosphère enfumée du trou, faute de récipiendaires. Il y a des jours sans. Croucrou s'en souciait comme d'une guigne et répétait ses gestes sans le moindre répit.

Le fromage était sec à souhait. Il craquait presque sous la dent. Pépé était nous contait ses matchs contre les saxons. Il y avait quelque chose en lui de de Niro. Et nous comprîmes qui était le modèle de l'inoubliable acteur de Taxi driver. Cela nous parut évident lorsqu'il émit un rocailleux "You're talking to me" en s'adressant à Jean-Phi.

En dessert, des pâtisseries miniatures. Beaucoup d'éclairs. Nous étions gavés comme des oies domestiques. Il y eut des restes.

La belote de comptoir se dressa comme de coutume. Elle s'éternisa. Jeff fut gros Jean comme devant. Sans être le moins du monde revêche. Il a du talent dans la défaite.

Nous regagnâmes nos pénates le cœur léger et le ventre replet. Nous avions une petite pensée pour Guigui et JB. La revoyure se tiendra en 2018. L'année des 60, 70, 90 ans de plusieurs des nôtres. D'ici là, Noël. Un retour à l'enfance. Un goût de sapin et de clémentine. Un petit goût d'absence aussi pour le Poulpe. Le Poulpe, c'est un bon castor. Il sait la douceur du temps. Longtemps, il s'est couché de bonne heure, attendant le baiser de celle qui sut l'aimer.

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