Par Le Barde et Bardibulle
Sur le parking, une Harley-Davidson et un scooter. Peyo et Léo seraient de pré. Un pré bien garni ; on tutoyait la quinzaine. Les beaux soirs reviennent. Sergio était descendu de ses montagnes. Il put faire la paire avec Seb. Autant dire que l’adversité fut délicate. N’importe, la gonfle fut alerte, sous l’œil attentif de JB.
Bien sûr, il y eut quelques éclats de voix. Un toucher à Musard, c’est un peu la chanson des vieux amants ; elle a sa part d’orage. Le rugby sans caractère serait si fade. Mais le toucher tient surtout de la caresse. La peau du cuir, c’est un peu la peau du monde. Et puis, nous sommes d’un œuf ; le castor est un ovipare. Il faut tordre le cou aux vérités des espèces. La queue plate nait d’un œuf.
Jean-Phi roucoulait dès qu’il saisissait la balle. Il était si heureux. Et pour mieux montrer son affection à Sergio revenu, Hamilton le gratifia d’un coude enamouré. Christophe se tenait sur son aile. Et ses courses étaient pareilles au vol d’une hirondelle.
Le trou aussi était garni. Pour la première fois. Pépé aurait été content, mais il n’était pas là. Titi non plus ; il est en voyages de noces dans les Pouilles. Par contre l’amiral était de retour et Alain Fageole itou. Lolo arborait le visage apaisé d’un grand-père.
C’est Amélie qui était de bouffe. Le roi des poules est aussi celui du pâté. Il y en avait de toute sorte, précédés par une onctueuse soupe de légume. L’automne pointe le bout de son nez ; la soupe est de saison. Croucrou veillait au grain auprès de son comparse. Ils font la paire Amélie et Croucrou.
Sur le coup le cuistot marquait des points et faisait concurrence au fameux menton de nos Pyrénées. Point de bouches cousues pour dire que la soupe est bonne. Le diablotin dans la soupe envoie vraiment du lourd. La suite s’orienta dans le sacrifice de la bête. Un rôti de porc, farci et délicieux à souhaits. Le tout est dans la cuisson. « La réussite tient à un fil » songea le doc. Qui pour l’excellence coupe la bête au scalpel. Le thym, l’ail, la chair à saucisse et épices donnèrent au plat principal un je ne sais quoi de principal. Hamilton devant une telle excellence leva une nouvelle fois le coude. Un tic qui toque et qui la fin de l’envoie fait mouche. Pour le légume nous eûmes du légume. Pas blette, la bête qui s’en rapproche. Le vieux 4 aurait pleuré sa patate et Dudu son olive. La bête s’accompagna de salsifis. Rares les fois où sa blancheur fut verdure dans le trou. « Un tragopabon » pour les enfants qui garderaient la frite pour rien au monde. Mais sur ce coup, Amélie fut notre poulain et surprit les palais. L’inuline prend sens et le salsifis sous les pattes de notre cuistot renoua avec son genre Tragotrobon.
Le lancer fut parfait. Seule l’assiette destinée à Toto fut rebelle et s’écrasa sur la table après avoir sectionné son verre. Pas l’ombre d’une égratignure.
Les desserts gardaient le même tempo de l’excellence. Le cadet des soucis pour notre hôte pour satisfaire nos panses. La nature trouve du simple dans la réussite en bouche. Les papilles eurent de la variété en tartes. Tarte en crèmes, en pommes, en veux-tu en voilà. Même les allergiques au sucre prirent une part. L’inuline ne peut rien pour libérer un shoot’ d’ insuline. Le tarbais dans la tarte retrouve ses délices, point de gourmandise sans extase.
La belote de comptoir vit le triomphe d’Hamilton. Et la chute du barde. Les mardis se répètent inlassablement. Avoir la main est un art. Sergio, lui, s’en sortit par un savant dosage entre prudence et audace. Quant au Prez, il fut présidentiel. Pas une seule faute de goût.
La nuit nous attendait. Une douce nuit d’automne, fraîche et revigorante. Coco sautillait sur le pavé. Et Amélie, comblé, s’en allait retrouver ses chères petites poules.
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