Voici quelques photos de la soirée avec, plus bas, le discours du Président et du secrétaire.
Le mot du Président
Mes castors, à l’aube de cette quatrième année de présidence, car je sais déjà que je vous me reconduirez dans les fonctions que j’exerce avec une grandeur inouïe, mes castors, mes petits, mes enfants, je voudrai tout d’abord vous remercier pour la confiance que vous allez accorder au premier des vôtres, en l’occurrence, moi, moi Loulou le magnifique dans quelques minutes.Le mot du secrétaire
Etait-il vraiment nécessaire que je m’exprime tant ma seule présence suffit. Mais bon, je sacrifie à ces rites statutaires avec l’humilité qui est mienne, j’allais dire l’humidité tant la larme est proche lorsque je pense à l’excellence de ce que je fis, et accessoirement à vous. Car, moi c’est vous et vous ne sauriez être moi sans quoi je ne serai pas celui que je suis, l’unique, l’irremplaçable guide.
Allez, je m’exécute. Cette année 2007 fut une année d’éclopés. Je ne parle pas de moi qui ait une santé de fer mais de la kyrielle de bobos, de maux qui frappèrent nombre d’entre vous. La scoumoune, cette chienne, nous aura poursuivi avec une rare obstination. Le rugby appelle les blessures mais il doit demeurer un jeu. Permettez-moi, dès lors, de sortir de ma réserve. Je ne veux plus que se reproduise l’incident dont fut victime Jean-Philippe Saby : les joutes avec les jeunots : c’est terminé ! Le rugby qui nous rassemble doit se pratiquer à force égale et demeurer un plaisir. Le plaisir du jeu doit nous réunir et non pas les chimères de bien hypothétiques exploits. Je te dis au nom de tous Jean-Philippe notre profonde amitié.
2007 fut une année calédonienne. Nous allâmes sur les traces de ce rebelle de Wallace, dans les Highlands pour prendre de bonnes branlées, goûter de bonnes bières, tâter du club et pour d’autres de la belge mature. Et puis, il y eut ce retour, cette halte prolongée à Londres. Gwen, mon petiot, avait surestimé les souplesses horaires de ces compagnies que l’on dit modernes. Nous fûmes bel et bien plantés, en rade. Nous ne lui en tiendrons pas rigueur. Et c’est à ce type d’erreurs que je perçois combien je suis grand et combien jamais je ne serai égalé.
Je laisserai au barde le soin de commenter plus amplement notre saison.
Question trou, nous sommes toujours à l’affût, même si la sagesse nous incite, fût-ce provisoirement (ô mes castors admirez ma prose, mon style, ma langue) demeurer dans nos pénates. Mais tôt ou tard, il nous faudra prendre une décision, nous sommes sous la menace d’un départ. Je sais que je pourrai compter sur un Don Quichotte pour nous abriter sous la tente, mais le castor comme le mal loti a besoin de vrais murs (c’est cet enculé de barde, ce gaucho du caviar qui m’inspire ces mots et c’est avec compassion que je lui adresse ce clin d’œil).
Question quarantaine, il va falloir se mettre à l’ouvrage dès les frimas de janvier, s’organiser et se mettre en bataille. Il nous faudra casser la tirelire de ces chefs que l’on dit d’entreprise et, pourquoi pas, préparer un mémorable voyage. Pour l’heure le choix est à l’Italie. Mais je vous propose une excursion malgache dûment gagnée sur les gains de notre anniversaire. Souffler ensemble, loin de nos terres nos quarante bougies, quelle belle perspective !
O mes castors, c’est la voix brisée par l’émotion que je dois mettre un terme à mes propos.
L’année 2007 fut goûteuse à souhait. Rien à voir avec le mal qui frappa notre pauvre Lolo puisque cette maladie d’un autre temps ne connaît pas d’adjectif et se pare de deux t. Le castor vieillissant est sujet à des maux dont le pré n’a pas l’exclusive. Encore que les excès qui prolongent nos joutes viriles n’y soient pas étrangers. L’urate, ce fléau qui titille nos articulations est à la merci de tous. Prenez garde, ne vous moquez pas, l’urate rôde telle une radeuse à l’affût de proies fragiles.
Puisqu’il est question d’atteintes à notre intégrité physique, notons que cette année fut riche en blessures. L’Ecosse et l’Irlande ont laissé des traces sur nos corps. La liste est longue des genoux, tendons, chevilles. Il y eut surtout l’inquiétude née d’un match à Libourne qui n’aurait jamais du se dérouler et dont Jean-Philippe fut la victime. Malgré la gravité du coup, Jean-Philippe nous est revenu et permettez-moi de lui adresser le plus amical des saluts au nom de nous tous. Celui-là, c’est un vrai. Tirons les leçons de cette maudite fin d’après-midi. Le rugby est un jeu qui doit se pratiquer entre gens d’égale condition. Il est ridicule, stupide et inconscient de nous frotter à la jeunesse. D’autant que nos matches entre anciens nous permettent enfin de privilégier le plaisir. Dorénavant, il faudra refuser tout net ces rencontres irresponsables. A l’approche de la quarantaine, devenons pleinement adultes. Je sais, c’est dur, mais il faut faire avec ses artères.
Avec sa cohorte d’éclopés, la saison 2007 fut donc un cru moyen. Le voyage en Ecosse question sportif ne restera pas dans les anales mais le clou du voyage, ce fut le retour. Gwen n’avait pas intégré l’extrême ponctualité d’Easy jet qui n’a d’easy que le nom et qui vous jette comme des malpropres pour quelques minutes surnuméraires. L’escale à Londres risquait d’être définitive si nous n’avions pris sur nous de prendre le rail. C’est beau la concurrence, le libéralisme et tutti quanti ; mais question humain, c’est de la daube. Il fallait nous voir dans les couloirs des métros londoniens et parisiens, traînant la patte pour rejoindre notre destinée. Méfions-nous des temps modernes et faisons nôtre cette sentence de Paul Valéry : « Le moderne se contente de peu. »
Il y eut, par bonheur, le tournoi de Lacanau, plaisant, festif, convivial avec un bon rugby à la clé. Là est la vérité. Gloire soit rendue à nos jeunes pousses en charge du sportif : Toto et Arnaud. La rentrée a cependant mis en avant nos difficultés sportives. Le récent déplacement à Pau avec huit joueurs valides en témoigne. Il va falloir se retrousser les manches et accorder davantage d’attention à ce qui fonde notre identité : la baballe. Mes castors, il faut se bouger le cul. Mais ne soyons pas bégueules. Nous sommes nombreux à Musard le mardi et nombreux au trou à rats ; c’est un signe qui ne trompe pas. Nous nous embourgeoisons peut-être un peu, préférant le confort à l’aléatoire du jeu, le sédentaire au nomade.
Pour le reste, notre club se porte bien. On peut toujours pérorer sur le manque de convivialité de la soirée du golf qui par parenthèses, mit beaucoup de beurre dans les épinards. Un chaleureux merci à Lafourche et Christian Ithurbide. Ceux qui savent porter leur mission sur leurs frêles épaules méritent dévotion. Prenons en compte les inévitables bémols et avançons. Ceux qui se repaissent de l’inabouti sont des emmerdeurs. Saluons au passage, les nouveaux tenanciers de la buvette. Rien à dire et la carte made in Salem, quelle classe. Ah ! Walid, qui dira la grandeur de notre blog. A cet égard, nul n’a le monopole de l’écrit et les nouvelles plumes seront les bienvenues. Toute muse s’use si l’on en abuse ; c’est comme ça, on y peut rien. Mais avouons que l’on a un putain de blog : 15 000 visiteurs…
De nouveaux castors vont nous rejoindre. On n’insistera jamais assez sur le nécessaire renouvellement de toute communauté. Nous nous sommes beaucoup étoffé ces dernières années de la venue des Arnaud, Toto, Jérôme, Gwen et j’en passe. N’en déplaise aux grincheux d’un certain âge que l’on ne voit plus, l’autre, c’est notre trésor sauf à se regarder le nombril. Notre état d’esprit n’a rien perdu de sa superbe avec la venue de ses impétrants. Bien au contraire, il s’est enrichi de ces différences mêlées ; c’est le sel de la vie. Il m’a été demandé de m’attarder sur le parrainage. Selon le Robert : « le parrain, par analogie, est celui qui préside au baptême d’une cloche. » A bon entendeur salut. Il est vrai que le Robert ajoute : « ou au lancement d’un navire. » En somme, il s’agit de faire d’une cloche un navire. La tâche n’est pas mince. Il faudra perpétuellement veiller au grain.
Un mot sur le trou qui fut longtemps l’unique objet de nos ressentiments. La sagesse veut que l’on fasse confiance à celui dont on dispose. Ne soyons pas plus royaliste que le roi et contentons-nous de ce que nous avons ; ce n’est déjà pas si mal. Même si notre propriétaire pour le moins casse-couilles nous menace chaque année de changer de toit. Luttons camarades contre ce représentant du grand capital qui voudrait faire de nous des sans abris. Oui mes camarades, luttons.
Un dernier mot pour Poulet qui a un cœur gros et dont on s’étonnera que l’organe qu’il porte si bien ait pu l’emmerder à ce point. La nature est ingrate. On lui souhaite de recouvrer au plus vite vigueur et allant. Et l’on attend sa traditionnelle tartiflette avec impatience.
Bon voilà, je ne vais pas faire trop long. Que 2008 soit une année castor en diable. Je vous salue et je vous aime.
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