Par le Barde
En guise d’incipit, je confirme de manière définitive que nous sommes dans l’année du porc. Mais j’y reviendrai. Il y eut d’abord Musard. Comme d’habitude. Cette belle soirée de fin de printemps avait attiré du beau monde. Guitou n’était pas là. Et quand Guitou n’est pas là, les castors dansent. D’ailleurs, Walid avait un je ne sais quoi de Fred Astaire sur la pelouse sèche et poussiéreuse du terrain fétiche des ex damiers. Et Eric (Léonard) avait des allures de Gene (pas Grace) Kelly. La conjugaison de ces deux styles rendait leur équipe imbattable. En sorte qu’elle donna une leçon de rugby à des opposants d’une rare maladresse. Si Guitou avait été là, nul doute qu’il aurait pris le parti de la grâce et mis sa foulée dans les traces de Fred et Gene (pas Grace), avec son petit côté Noureev.
Le trou, hier, était un peu plus habité que de coutume. Nous avions, en effet, invité, quarante ans obligent, notre parrain : Guy Accoceberry. Un neuf comme on en fait plus ! Ah ! la charnière Deylaud-Acco lors de la tournée en Nouvelle-Zélande de 1994 ! Nostalgie quand tu nous tiens. Une autre surprise nous attendait. Pinpin était là (Bruno Pinsolle pour la jeune génération). Il avait déserté ses amours chevalines pour un mardi. Mon cher Pinpin, le castor n’est pas ennemi du cheval, dis le toi une fois pour toute. Enfin, de retour d’une tournée triomphale aux Etats-Unis, Saby (Jean-Christophe) était bel et bien là.
En parlant de castor, Bonnet (Philippe) nous dévoila, si besoin en était, qu’il est un artiste. Notre petit Rodin a sculpté de ses mains un castor en bois qui trônait sur son socle (en bois bien sûr) au milieu de la table. Loulou ne put s’empêcher de laisser une trace sur l’animal fétiche avec un stylo. Je vous laisse imaginer où il situa son intervention tout en rondeur. C’est l’année du cochon vous dis-je. Et Loulou est un gros cochon. En fait, on pourrait écrire la fable du castor, du cheval et du petit cochon. Mais je ne suis pas La Fontaine. Je m’en remets à Perdigue qui, au bout du compte, ne l’est pas davantage. Alors, je m’en remets à Croucrou, mon Esope, ma muse.
Quant aux fourneaux, c’est Hervé (Delage) qui officiait. Il sacrifia donc à l’année du cochon. En entrée d’abord, avec un pâté à vous damner le pion (et non pas le fion comme l’aurait écrit Loulou qui décidément est bel et bien un gros cochon)). La légèreté : une salade de tomate avec un thon incongru. Quand on est cochon, on le reste. Suivit un rôti de porc bien sûr, et de premier choix, avec son accompagnement de légumes : petits pois et carottes. Rien que du classique en somme. Mais un classicisme assumé assure. Et Hervé assura avec une rare générosité. Le bougre avait vu large et dut rejoindre la nuit avec deux rôtis sous le bras. (Voir la chanson de Brel).
Quelle adresse au lancer d’assiettes. Pinpin ne put s’empêcher, toutefois, de glisser dans une oreille attentive (la mienne) que, de son temps, on attrapait les assiettes d’une seule main. Seul Lolo paraît respecter une tradition perdue. Une prochaine réunion de bureau devra statuer sur le devenir du lancer d’assiettes. Question fromage : un coulomiers, et non pas un Colomier, n’en déplaise à Hamilton (voir prochaine plaquette des quarante ans). Question dessert : un gâteau au chocolat et sa crème anglaise, classicisme oblige. Le vin était de premier choix. Saby oblige. La soirée s’éternisa un peu au trou. Ce qui est rare (et donc cher). Ces discussions de comptoir valent tous les ateliers philosophiques du monde. Au comptoir du castor, la pensée, la vraie, est reine. Une pensée aérienne, parfumée, saugrenue, mâtinée de manzana et de houblon. Puis, la nuit reprit ses droits. Amen.
20 mai 2009
13 mai 2009
Le cuistot de la semaine, à qui tout est permis
Par le Blogger
Je pourrais emprunter au Barde ses formules d'introduction et commencer par : Alain-Charles est... ou Alain-Charles n'est pas... Mais ça va être difficile. D'abord parce que je ne sais pas faire ce que le Barde excelle, ensuite parce qu'Alain-Charles n'est tout simplement pas n'importe qui !
Alain-Charles est incomparable, un être unique… comme nous tous, mais lui un peu plus…
Je vais déjà me vanter par une chose toute simple bien que rare : moi, monsieur, j'ai eu l'occasion de voir Alain-Charles sur le pré ! j'ai même couru à ses côtés, peut-être pas en deuxième ligne, mais pas loin. On n'est jamais loin sur un pré, c'est vrai. Mais, je me souviens d'un Alain-Charles, fier comme un 4, qui n'était jamais bien loin. Un regroupement, un maul, même un tas… et Alain-Charles était là. Sans le voir venir, on savait qu'il était là… Non pas à sa voix qui porte si loin qu'on avait, à l'époque, hésité presque à inventer le téléphone, non. On savait juste qu'il était là… Oh mais non, non pas qu'il arrivait en pétant ou rotant ou sentant la transpiration du fennec, non, non et non… On savait qu'il était là parce que tout d'un coup, dans la précipitation d'une confrontation autour de la conquête de la balle, régnait tout d'un coup une certaine crainte, un respect, un peu comme quand le lion pénètre dans sa jungle et que tous les bruits de la jungle se taisaient soudain. On sentait d'abord le silence et puis la progression. Le groupe adverse se mettait à reculon et la balle trouvait enfin deux grosses paluches pour si bien la dorloter et la mettre au chaud. Eh oui, je parle d'un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître, puisque les paluches sont les dernières traces des dinosaures : les Fagolles, les Doucet et les Vannier…
Comme le veut la tradition, faisons une halte à Musard avant de pénétrer joyeusement le trou. Le schéma classique : d'abord un toucher sur les 22, ensuite les 50 et le terrain pour finir. Guitou n'avait pas encore quittait le terrain en signe de protestation. Il le fera plus tard, outré par tant de fautes de mains. Il vaut mieux ça qu'une grève de la faim quand on sait l'appétit de notre trublion perfectionniste.
Guitou ! Revient… Mais il n'en sera rien.
On finira donc notre cavalcade engoncés dans un terrain un poil rétréci par des lignes fraîchement tracées et sous une chaleur à qui l'orage offre la politesse de bien vouloir passer devant.
Enfin au trou où la surprise a failli attendre !
Monsieur Viaud beau comme un tuyau neuf était en bout de table. Mais comment, mais pourquoi, mais qu'est ce que tu deviens ? et voilà que le Viaud redevient l'Archiball comme s'il était encore là le mardi d'avant. Il fera remarquer la jeunesse que respire la nouvelle génération, mais c'est tout. Il est encore chez lui ! Ceux qui ne le connaissaient pas ont vite compris que le gars a tout l'air de revenir d'un long voyage… on pourrait leur faire croire que le chemin des Chartrons jusqu'aux Capus est un long périple semé d'embûches, mais non, c'est juste que le Viaud est devenu un tantinet fainéant et il l'avoue. Faute avouée, à moitié pardonnée.
Nous voilà enfin entre les plats du Vieux 4. Bien que notre homme ait de quoi fricoter avec la haute qui, comme nous tous, voudrait d'un toit et de quatre murs (sic), il n'omettra pour aucune affaire au monde, de figurer sur la liste des nourriciers du mardi soir. Mais si Alain-Charles est prompt à l'investissement valeureux, son repas en était un qu'il ne fallait pas laisser passer. On était 40 à le savoir, un délit d'initiés.
Une entrée qui souffle le chaud de l'été : Anchois marinés et salade de courgettes, pois chiches et feta du soleil. Une leçon pour ceux qui viennent de la Méditerrané, c'est noté !
Un plat qui souffle le chaud des souks : Poulet aux épices avec du riz. Ah le riz ! un exercice de style sur lequel nombreux sont ceux qui se cassent encore les dents.
Un fromage qui souffle le sang chaud basque : du fromage iraty et sa confiture de cerises. Alain-Charles est notre ambassadeur, notre antenne dans ce pays où l'autonomie se fait d'abord à la main.
Un dessert qui souffle le chaud enflammé : une tourte flambée à l'armagnac. Et voilà comment on met le feu !
On ne l'a pas bien relevé, mais notre Alain-Charles soufflait ce jour là une bougie et narguait encore plus l'âge de raison. Les années passent sans altérer la bonne humeur et la gouaille de notre cuistot. S'il le fallait, voici l'exemple d'une virilité qui n'aura jamais besoin de plus. Ceux qui ont tenté de lui grappiller des points savent pourtant que rien ne l'arrête ! Même sans permis, le vieux lion n'est jamais mort et sans doute que, pour toujours, tout lui sera permis. Et c'est comme ça qu'on l'aime.
Je pourrais emprunter au Barde ses formules d'introduction et commencer par : Alain-Charles est... ou Alain-Charles n'est pas... Mais ça va être difficile. D'abord parce que je ne sais pas faire ce que le Barde excelle, ensuite parce qu'Alain-Charles n'est tout simplement pas n'importe qui !
Alain-Charles est incomparable, un être unique… comme nous tous, mais lui un peu plus…
Je vais déjà me vanter par une chose toute simple bien que rare : moi, monsieur, j'ai eu l'occasion de voir Alain-Charles sur le pré ! j'ai même couru à ses côtés, peut-être pas en deuxième ligne, mais pas loin. On n'est jamais loin sur un pré, c'est vrai. Mais, je me souviens d'un Alain-Charles, fier comme un 4, qui n'était jamais bien loin. Un regroupement, un maul, même un tas… et Alain-Charles était là. Sans le voir venir, on savait qu'il était là… Non pas à sa voix qui porte si loin qu'on avait, à l'époque, hésité presque à inventer le téléphone, non. On savait juste qu'il était là… Oh mais non, non pas qu'il arrivait en pétant ou rotant ou sentant la transpiration du fennec, non, non et non… On savait qu'il était là parce que tout d'un coup, dans la précipitation d'une confrontation autour de la conquête de la balle, régnait tout d'un coup une certaine crainte, un respect, un peu comme quand le lion pénètre dans sa jungle et que tous les bruits de la jungle se taisaient soudain. On sentait d'abord le silence et puis la progression. Le groupe adverse se mettait à reculon et la balle trouvait enfin deux grosses paluches pour si bien la dorloter et la mettre au chaud. Eh oui, je parle d'un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître, puisque les paluches sont les dernières traces des dinosaures : les Fagolles, les Doucet et les Vannier…
Comme le veut la tradition, faisons une halte à Musard avant de pénétrer joyeusement le trou. Le schéma classique : d'abord un toucher sur les 22, ensuite les 50 et le terrain pour finir. Guitou n'avait pas encore quittait le terrain en signe de protestation. Il le fera plus tard, outré par tant de fautes de mains. Il vaut mieux ça qu'une grève de la faim quand on sait l'appétit de notre trublion perfectionniste.
Guitou ! Revient… Mais il n'en sera rien.
On finira donc notre cavalcade engoncés dans un terrain un poil rétréci par des lignes fraîchement tracées et sous une chaleur à qui l'orage offre la politesse de bien vouloir passer devant.
Enfin au trou où la surprise a failli attendre !
Monsieur Viaud beau comme un tuyau neuf était en bout de table. Mais comment, mais pourquoi, mais qu'est ce que tu deviens ? et voilà que le Viaud redevient l'Archiball comme s'il était encore là le mardi d'avant. Il fera remarquer la jeunesse que respire la nouvelle génération, mais c'est tout. Il est encore chez lui ! Ceux qui ne le connaissaient pas ont vite compris que le gars a tout l'air de revenir d'un long voyage… on pourrait leur faire croire que le chemin des Chartrons jusqu'aux Capus est un long périple semé d'embûches, mais non, c'est juste que le Viaud est devenu un tantinet fainéant et il l'avoue. Faute avouée, à moitié pardonnée.
Nous voilà enfin entre les plats du Vieux 4. Bien que notre homme ait de quoi fricoter avec la haute qui, comme nous tous, voudrait d'un toit et de quatre murs (sic), il n'omettra pour aucune affaire au monde, de figurer sur la liste des nourriciers du mardi soir. Mais si Alain-Charles est prompt à l'investissement valeureux, son repas en était un qu'il ne fallait pas laisser passer. On était 40 à le savoir, un délit d'initiés.
Une entrée qui souffle le chaud de l'été : Anchois marinés et salade de courgettes, pois chiches et feta du soleil. Une leçon pour ceux qui viennent de la Méditerrané, c'est noté !
Un plat qui souffle le chaud des souks : Poulet aux épices avec du riz. Ah le riz ! un exercice de style sur lequel nombreux sont ceux qui se cassent encore les dents.
Un fromage qui souffle le sang chaud basque : du fromage iraty et sa confiture de cerises. Alain-Charles est notre ambassadeur, notre antenne dans ce pays où l'autonomie se fait d'abord à la main.
Un dessert qui souffle le chaud enflammé : une tourte flambée à l'armagnac. Et voilà comment on met le feu !
On ne l'a pas bien relevé, mais notre Alain-Charles soufflait ce jour là une bougie et narguait encore plus l'âge de raison. Les années passent sans altérer la bonne humeur et la gouaille de notre cuistot. S'il le fallait, voici l'exemple d'une virilité qui n'aura jamais besoin de plus. Ceux qui ont tenté de lui grappiller des points savent pourtant que rien ne l'arrête ! Même sans permis, le vieux lion n'est jamais mort et sans doute que, pour toujours, tout lui sera permis. Et c'est comme ça qu'on l'aime.
09 mai 2009
Archiball vs Gravelous : esprit es-tu là ?
Par le Barde
Il faisait chaud à Musard mardi soir ; le printemps a, parfois, des allures d’été. Au menu de ce soir de mai : les Gravelous. J’ignore l’étymologie de ce nom. Va pour les Graves lorsque l’on est de Léognan. Mais lou ? Même Robert le Petit est en panne de définition. Après tout qu’importe…
Nous dûmes comptés sur une défection de dernière minute, Toto ayant décidé de se mettre en quarantaine cinq jours durant. Notre feu follet, en effet, filait le parfait amour au Mexique et jugea bon de ne pas transmettre un hypothétique virus à ses semblables français. Toto est bon, qu’on se le dise. Par contre le Général avait retrouvé son poste derrière la rambarde.
Nos invités d’un soir avaient le mors aux dents. J’en déduis hâtivement que le lou affiché est peut être un loup bien qu’il ne soit venu à l’idée de personne de mettre un mors aux dents des loups. Mais pourquoi ce sacrifice du p ? Après tout qu’importe…
Donc disais-je, nos invités avaient le mors aux dents et entamèrent tambour battant la rencontre. Les castors, emmenés par Titi l’éternel (qui arborait de nouveaux crampons que la délicate Isabelle lui avait achetés le jour-même), firent front d’office. Tel Bonaparte à Arcole, Titi conduisait ses troupes avec ce supplément d’âme qui est la marque des plus grands. Ce ne fut que combats d’avants, mauls, rucks, avec leur petit lot de chamailleries sans quoi le rugby n’est rien. Pourtant Lafourche n’était pas des nôtres. Mais Yannick était de retour et mit sa petite touche poétique à cet affrontement entre braves.
Soyons justes, d’emblée les Gravelous prirent un léger ascendant. Ils mirent, par contre, d’interminables minutes à le concrétiser. Le Gravelou peine à négocier le surnombre et a une fâcheuse tendance au rentre-dedans. Nos adversaires parvinrent, enfin, à inscrire un essai. Leur gamin de trois quart centre (que faisait-il dans un match d’anciens ?) trouant la défense héroïque des castors. Mais la réplique fut immédiate, belle, imparable, sublime. Donatien concrétisa un mouvement touché par la grâce. Le général fut à deux doigts de défaillir tant ses petits l’avaient comblé. Puis la domination des gens des graves reprit se heurtant à la défense héroïque des castors. Une cravate par ci sanctionnée par une pénalité sans que l’auteur de la dite cravate ne consente à reconnaître sa faute, une colère par là d’un troisième ligne des graves qui confond les matches d’anciens avec ceux de sa jeunesse (et oui, le temps passe et incite à la sagesse), témoignèrent d’un engagement déplacé. On connut les anciens de Léognan plus avenants.
La seconde mi-temps fut l’exacte réplique de la première. Elle se solda par un résultat nul. Domination stérile des gravelous, courage des castors qui n’entendaient pas s’en laisser compter. Surnombres mal négociés par les gens des graves, inspirations sporadiques des castors sevrés de ballons. Par contre, la troisième mi-temps (c’est un comble) paracheva la domination de nos adversaires qui inscrivirent deux essais après en avoir vendangé un grand nombre. Le spécimen qui s’était mis en colère y allant de son commentaire avisé à la sortie : « Encore quelques minutes, et on leur passait quatorze essais ».
Sans conteste, le Castor d’or va à Zeille. Il fut énorme, gigantesque, titanesque. Il plaqua, saisit, ceintura, découpa du gravelou à qui mieux-mieux. Et grappilla plus de ballons que de coutume dans les innombrables regroupements. Zeille, il est divin.
Un zest de philosophie pour conclure. Veillons à respecter l’âge de nos artères et évitons ces matches d’une autre époque. En somme le Gravelou a un tantinet de mal à vieillir et confond un match de loisirs avec un match de championnat. Il conviendrait d’écrire la fable du castor et du gravelou. Mais je ne suis ni Esope ni La Fontaine. La Fontaine justement, pour conclure et les derniers vers de la fable Les deux coqs :
« Tout vainqueur insolent à sa perte travaille.
Défions-nous du sort, et prenons garde à nous
Après le gain d’une bataille. »
Il faisait chaud à Musard mardi soir ; le printemps a, parfois, des allures d’été. Au menu de ce soir de mai : les Gravelous. J’ignore l’étymologie de ce nom. Va pour les Graves lorsque l’on est de Léognan. Mais lou ? Même Robert le Petit est en panne de définition. Après tout qu’importe…
Nous dûmes comptés sur une défection de dernière minute, Toto ayant décidé de se mettre en quarantaine cinq jours durant. Notre feu follet, en effet, filait le parfait amour au Mexique et jugea bon de ne pas transmettre un hypothétique virus à ses semblables français. Toto est bon, qu’on se le dise. Par contre le Général avait retrouvé son poste derrière la rambarde.
Nos invités d’un soir avaient le mors aux dents. J’en déduis hâtivement que le lou affiché est peut être un loup bien qu’il ne soit venu à l’idée de personne de mettre un mors aux dents des loups. Mais pourquoi ce sacrifice du p ? Après tout qu’importe…
Donc disais-je, nos invités avaient le mors aux dents et entamèrent tambour battant la rencontre. Les castors, emmenés par Titi l’éternel (qui arborait de nouveaux crampons que la délicate Isabelle lui avait achetés le jour-même), firent front d’office. Tel Bonaparte à Arcole, Titi conduisait ses troupes avec ce supplément d’âme qui est la marque des plus grands. Ce ne fut que combats d’avants, mauls, rucks, avec leur petit lot de chamailleries sans quoi le rugby n’est rien. Pourtant Lafourche n’était pas des nôtres. Mais Yannick était de retour et mit sa petite touche poétique à cet affrontement entre braves.
Soyons justes, d’emblée les Gravelous prirent un léger ascendant. Ils mirent, par contre, d’interminables minutes à le concrétiser. Le Gravelou peine à négocier le surnombre et a une fâcheuse tendance au rentre-dedans. Nos adversaires parvinrent, enfin, à inscrire un essai. Leur gamin de trois quart centre (que faisait-il dans un match d’anciens ?) trouant la défense héroïque des castors. Mais la réplique fut immédiate, belle, imparable, sublime. Donatien concrétisa un mouvement touché par la grâce. Le général fut à deux doigts de défaillir tant ses petits l’avaient comblé. Puis la domination des gens des graves reprit se heurtant à la défense héroïque des castors. Une cravate par ci sanctionnée par une pénalité sans que l’auteur de la dite cravate ne consente à reconnaître sa faute, une colère par là d’un troisième ligne des graves qui confond les matches d’anciens avec ceux de sa jeunesse (et oui, le temps passe et incite à la sagesse), témoignèrent d’un engagement déplacé. On connut les anciens de Léognan plus avenants.
La seconde mi-temps fut l’exacte réplique de la première. Elle se solda par un résultat nul. Domination stérile des gravelous, courage des castors qui n’entendaient pas s’en laisser compter. Surnombres mal négociés par les gens des graves, inspirations sporadiques des castors sevrés de ballons. Par contre, la troisième mi-temps (c’est un comble) paracheva la domination de nos adversaires qui inscrivirent deux essais après en avoir vendangé un grand nombre. Le spécimen qui s’était mis en colère y allant de son commentaire avisé à la sortie : « Encore quelques minutes, et on leur passait quatorze essais ».
Sans conteste, le Castor d’or va à Zeille. Il fut énorme, gigantesque, titanesque. Il plaqua, saisit, ceintura, découpa du gravelou à qui mieux-mieux. Et grappilla plus de ballons que de coutume dans les innombrables regroupements. Zeille, il est divin.
Un zest de philosophie pour conclure. Veillons à respecter l’âge de nos artères et évitons ces matches d’une autre époque. En somme le Gravelou a un tantinet de mal à vieillir et confond un match de loisirs avec un match de championnat. Il conviendrait d’écrire la fable du castor et du gravelou. Mais je ne suis ni Esope ni La Fontaine. La Fontaine justement, pour conclure et les derniers vers de la fable Les deux coqs :
« Tout vainqueur insolent à sa perte travaille.
Défions-nous du sort, et prenons garde à nous
Après le gain d’une bataille. »
04 mai 2009
Tournoi de Cadillac, dimanche 03/05/09
Par Stéphane (assis à gauche et qui tient la demoiselle)
9h45. Un début de matinée magnifique, un pont métallique de type Eiffel, construit entre 1875 et 1880, béni par le cardinal archevêque Donnet, une Garonne aussi vive que boueuse, un château situé plus haut, brillant exemple d'une architecture du tout début du XVIIe siècle, un terrain de rugby, une buvette, des juniors en train d’y déjeuner chocolatine-bière, des pom-pom girls maquillées comme une BMW volée, on était bien à Cadillac !
L’arrivée des Archis se fit discrètement et par petits paquets. Il ne s’agissait en aucun cas de profiter des privilèges nous étant dus en tant que coéquipier du président du club. Nous arrivâmes donc à 6, Perdigue et sa belle Anne aux yeux de biches, sans oublier le Junior, Jérôme B. et sa grande aux yeux de biches, le Douanier et sa douanière aux yeux de biches, le Toulousain et sa douce aux yeux de biches… on y ajoute Guigui et ses yeux de biches et le compte est bon.
Trente minutes plus tard, nous vîmes arriver le Président local, une paire de lunettes noires sur le nez, une barbe naissante, le pas relativement imprécis, patibulaire mais presque… Mais l’abnégation de Walid le poussa à passer son short pour nous prêter main-forte alors qu’il aurait pu finir une nuit qu’il n’avait pas commencé manifestement. Espérant tout de même l’arrivée de Gwen, il usa de son autorité incontestée de Président pour décaler de quelques minutes nos matches. Gwen arrivât donc avec quelques minutes de retard et sa tzarine aux yeux de biches, et, enfin,Titi, bien que le local de l’étape, avec sa blonde aux yeux de biche.
Toutes les biches enfin installées sur l'herbe verte et l’équipe des archiballs complète, un échauffement sérieux s’impose de facto : 3,5 pompes, 13,6 passes, 5,3 courses plus tard, nous étions chauds. En fait l’échauffement n’y était pour rien, c’est le soleil qui montait sur son orbite. Les compagnes, femmes, mamans, vinrent alors nous rejoindre avec, je crois, un certain plaisir à croire leurs jolis sourires. Et ces dames n’étaient pas seules, elles étaient accompagnées d’une ribambelle de schtroumpfs tous aussi beaux que leurs pères peuvent être mauvais au rugby, c’est vous dire les beaux gamins.
Le tournoi pouvait commencer. Les règles : 3 touchés à deux mains, en cas d’interception le ballon est remis à l’intercepté et son compteur à zéro. Certains esprits véloces firent alors remarquer qu’il valait mieux ne pas tenter l’interception… on était bien à Cadillac !
Le premier match contre les éducateurs de Cadillac fut gagné facilement. Walid marqua même le premier essai d’une feinte de passe confirmant à la foule en délire son intégrité et sa probité.
Le deuxième match nous motiva plus, l’équipe étant constituée d’un sous-ensemble de Gravelous. Décidés à marquer les esprits pour le match du mardi suivant, nous élevâmes sensiblement notre niveau de jeux, ce qui suffit à gagner facilement. Chacun d’entre nous se disait alors que le match de mardi ne serait qu’une formalité…
Puis nous perdîmes sur une faute d’inattention le troisième match : 2 essais à 1, contre les djeunz qui déjeunaient à la bière…
Le quatrième match fut assez atypique puisque la classe internationale Archiballienne fut confrontée à une équipe du cru plus qu’improbable. Celle-ci était en effet composée de deux femmes dont une hippopotame, un pirate de Cadillac, un gars qui n’avait jamais touché un ballon de rugby de sa vie, un gars qu’était pas content de l’arbitrage et qui disait que si ca continuait il allait jouer à plaquer. L’issue du match était prévisible, ce qui le fût moins, c’est le comportement de Gwen. En effet, comment qualifier la prise d’intervalle de Gwen entre le pirate et l’hippopotame pour foncer à l’essai. Ce petit plaisir égoïste n’allait-il pas ruiner la renommée et la réputation de fairplay des Archis. Ceci est d’autant plus troublant qu’il ne me semble pas avoir vu ce geste contre les Gravelous le mardi suivant. Probablement le manque d’exotisme…
Bref, trois matches gagnés sur quatre dans la poule 1, On espérait alors la demi-finale. Finalement, c’est les demis qui nous attendaient puisqu’il fallait tout gagner en poule pour jouer la finale directement (tournoi à la Cadillacaise).
Allez à la bouffe, un peu avant la remise des trophées : une culasse pour le gagnant, une boite de vitesse d’estafette pour le second, du vin pour les autres. Ouf, on est troisième sur 10 équipes, on ne regrettera pas d’avoir raté la finale.
Repas pique-nique sur la pelouse et toujours sous le soleil.
Titi et Isabelle proposèrent alors de « passer » chez eux. Moi je n’ai pas tout compris parce que je pensais qu’on allait juste prendre le café, sauf qu’une fois chez Titi vers 16h, le café s’est transformé en caisses de Crément de Quinsac à boire sans modération jusqu’à 19h. La vie s’écoulait alors à l’image de nos hôtes et de la Garonne à quelque mètres en contrebas, avec force et douceur. Force puisque Gwen ne put s’empêcher d’aider Philippe à plonger dans la piscine à 15°C. Douceur des enfants dormant dans leur poussette, des premiers pas d’Oscar le petit dernier de Perdigue, des discussions parfois drôles, parfois sérieuses. Bref un moment de sérénité partagé, il me semble.
Merci encore à Titi et Isabelle pour cette longue après-midi de printemps.
Merci Walid de nous avoir invités à ce superbe tournoi.
9h45. Un début de matinée magnifique, un pont métallique de type Eiffel, construit entre 1875 et 1880, béni par le cardinal archevêque Donnet, une Garonne aussi vive que boueuse, un château situé plus haut, brillant exemple d'une architecture du tout début du XVIIe siècle, un terrain de rugby, une buvette, des juniors en train d’y déjeuner chocolatine-bière, des pom-pom girls maquillées comme une BMW volée, on était bien à Cadillac !
L’arrivée des Archis se fit discrètement et par petits paquets. Il ne s’agissait en aucun cas de profiter des privilèges nous étant dus en tant que coéquipier du président du club. Nous arrivâmes donc à 6, Perdigue et sa belle Anne aux yeux de biches, sans oublier le Junior, Jérôme B. et sa grande aux yeux de biches, le Douanier et sa douanière aux yeux de biches, le Toulousain et sa douce aux yeux de biches… on y ajoute Guigui et ses yeux de biches et le compte est bon.
Trente minutes plus tard, nous vîmes arriver le Président local, une paire de lunettes noires sur le nez, une barbe naissante, le pas relativement imprécis, patibulaire mais presque… Mais l’abnégation de Walid le poussa à passer son short pour nous prêter main-forte alors qu’il aurait pu finir une nuit qu’il n’avait pas commencé manifestement. Espérant tout de même l’arrivée de Gwen, il usa de son autorité incontestée de Président pour décaler de quelques minutes nos matches. Gwen arrivât donc avec quelques minutes de retard et sa tzarine aux yeux de biches, et, enfin,Titi, bien que le local de l’étape, avec sa blonde aux yeux de biche.
Toutes les biches enfin installées sur l'herbe verte et l’équipe des archiballs complète, un échauffement sérieux s’impose de facto : 3,5 pompes, 13,6 passes, 5,3 courses plus tard, nous étions chauds. En fait l’échauffement n’y était pour rien, c’est le soleil qui montait sur son orbite. Les compagnes, femmes, mamans, vinrent alors nous rejoindre avec, je crois, un certain plaisir à croire leurs jolis sourires. Et ces dames n’étaient pas seules, elles étaient accompagnées d’une ribambelle de schtroumpfs tous aussi beaux que leurs pères peuvent être mauvais au rugby, c’est vous dire les beaux gamins.
Le tournoi pouvait commencer. Les règles : 3 touchés à deux mains, en cas d’interception le ballon est remis à l’intercepté et son compteur à zéro. Certains esprits véloces firent alors remarquer qu’il valait mieux ne pas tenter l’interception… on était bien à Cadillac !
Le premier match contre les éducateurs de Cadillac fut gagné facilement. Walid marqua même le premier essai d’une feinte de passe confirmant à la foule en délire son intégrité et sa probité.
Le deuxième match nous motiva plus, l’équipe étant constituée d’un sous-ensemble de Gravelous. Décidés à marquer les esprits pour le match du mardi suivant, nous élevâmes sensiblement notre niveau de jeux, ce qui suffit à gagner facilement. Chacun d’entre nous se disait alors que le match de mardi ne serait qu’une formalité…
Puis nous perdîmes sur une faute d’inattention le troisième match : 2 essais à 1, contre les djeunz qui déjeunaient à la bière…
Le quatrième match fut assez atypique puisque la classe internationale Archiballienne fut confrontée à une équipe du cru plus qu’improbable. Celle-ci était en effet composée de deux femmes dont une hippopotame, un pirate de Cadillac, un gars qui n’avait jamais touché un ballon de rugby de sa vie, un gars qu’était pas content de l’arbitrage et qui disait que si ca continuait il allait jouer à plaquer. L’issue du match était prévisible, ce qui le fût moins, c’est le comportement de Gwen. En effet, comment qualifier la prise d’intervalle de Gwen entre le pirate et l’hippopotame pour foncer à l’essai. Ce petit plaisir égoïste n’allait-il pas ruiner la renommée et la réputation de fairplay des Archis. Ceci est d’autant plus troublant qu’il ne me semble pas avoir vu ce geste contre les Gravelous le mardi suivant. Probablement le manque d’exotisme…
Bref, trois matches gagnés sur quatre dans la poule 1, On espérait alors la demi-finale. Finalement, c’est les demis qui nous attendaient puisqu’il fallait tout gagner en poule pour jouer la finale directement (tournoi à la Cadillacaise).
Allez à la bouffe, un peu avant la remise des trophées : une culasse pour le gagnant, une boite de vitesse d’estafette pour le second, du vin pour les autres. Ouf, on est troisième sur 10 équipes, on ne regrettera pas d’avoir raté la finale.
Repas pique-nique sur la pelouse et toujours sous le soleil.
Titi et Isabelle proposèrent alors de « passer » chez eux. Moi je n’ai pas tout compris parce que je pensais qu’on allait juste prendre le café, sauf qu’une fois chez Titi vers 16h, le café s’est transformé en caisses de Crément de Quinsac à boire sans modération jusqu’à 19h. La vie s’écoulait alors à l’image de nos hôtes et de la Garonne à quelque mètres en contrebas, avec force et douceur. Force puisque Gwen ne put s’empêcher d’aider Philippe à plonger dans la piscine à 15°C. Douceur des enfants dormant dans leur poussette, des premiers pas d’Oscar le petit dernier de Perdigue, des discussions parfois drôles, parfois sérieuses. Bref un moment de sérénité partagé, il me semble.
Merci encore à Titi et Isabelle pour cette longue après-midi de printemps.
Merci Walid de nous avoir invités à ce superbe tournoi.
01 mai 2009
Le cuistot de la semaine n'est pas celui qui était prévu
Par Le Barde
Escassut n’est pas Apercé. Mais s’il s’agit de remplacer Apercé au pied levé, alors Escassut peut être Apercé. En quoi les archis corroborent l’idée que le rugby confond des êtres a priori dissemblables pour n’en faire qu’un seul homme. J’en conviens, la ressemblance entre Escassut et Apercé ne saute guère aux yeux. Pourtant, il y a bel et bien chez Escassut un Malko qui s’ignore. Et réciproquement. Cette introduction un rien poussive, je l’admets, pour dire qu’Apercé nous ayant fait faux bond, c’est Escassut qui se mit en cuisine.
Et que croyez-vous qu’il nous servit notre maître queue d’un soir : de la cochonnaille à volonté. Nous sommes bel et bien dans l’année du cochon. Et je ne doute pas un seul instant qu’Apercé nous aurait gratifié du même animal. Pour en revenir à Jacques, il nous offrit en entrée un boudin délicat en diable et un pâté aux allures de rillettes. Mais il nous surprit par une salade où le crabe partageait la destinée de quartiers d’orange liés par une sauce qui eût été d’aurore sans ces relents de mayonnaise. Puis vinrent les macaronis. On ne dirait jamais assez la grâce des macaronis. L’ordinaire, parfois, confine au sublime. Jacques tenait à nous rappeler cette pensée pleine de bon sens que Descartes, comme me l’a murmuré Perdigue, n’aurait pas désavoué. Et que nous proposa-t-il en guise de viande ? Du porc, bien sûr ! Mais sauté. Il n’est de bon porc que sauté, l’affaire est entendue depuis belle lurette. J’allais oublier la saucisse. (A ce propos, où est notre sauçouze ?). D’aucuns se seraient contenter du sauté. Pas Jacques. Il est généreux le bougre et craignait, sans doute, que nous ne soyons pas contentés.
Au lancer d’assiettes, notre Jacques excella. Il y eut, certes, un peu de casse. Des mains maladroites ne parvinrent pas à saisir l’offrande d’un Dieu. Et l’odieux cliquetis de la vaisselle brisée retentit dans le trou. N’importe, Jacques, tel un athlète grec poursuivit son lancer malgré la mine déconfite des récipiendaires déchus et déçus. N’est-ce pas Dudu ! Enfin, parce qu’il y avait encore un petit creux en chacun de nous, une tarte aux pommes vint combler nos manques. Gwen n’en pouvait mais. Et il en aurait redemandé si Baudet ne l’avait ramené à la raison.
Allez, pour conclure une petite maxime de La Rochefoucauld pour Jacques, elle lui va comme un gant : « On ne doit pas juger du mérite d’un homme par ses grandes qualités, mais par l’usage qu’il sait en faire. » Un homme de cœur le Jacques, un archiball, un vrai.
Escassut n’est pas Apercé. Mais s’il s’agit de remplacer Apercé au pied levé, alors Escassut peut être Apercé. En quoi les archis corroborent l’idée que le rugby confond des êtres a priori dissemblables pour n’en faire qu’un seul homme. J’en conviens, la ressemblance entre Escassut et Apercé ne saute guère aux yeux. Pourtant, il y a bel et bien chez Escassut un Malko qui s’ignore. Et réciproquement. Cette introduction un rien poussive, je l’admets, pour dire qu’Apercé nous ayant fait faux bond, c’est Escassut qui se mit en cuisine.
Et que croyez-vous qu’il nous servit notre maître queue d’un soir : de la cochonnaille à volonté. Nous sommes bel et bien dans l’année du cochon. Et je ne doute pas un seul instant qu’Apercé nous aurait gratifié du même animal. Pour en revenir à Jacques, il nous offrit en entrée un boudin délicat en diable et un pâté aux allures de rillettes. Mais il nous surprit par une salade où le crabe partageait la destinée de quartiers d’orange liés par une sauce qui eût été d’aurore sans ces relents de mayonnaise. Puis vinrent les macaronis. On ne dirait jamais assez la grâce des macaronis. L’ordinaire, parfois, confine au sublime. Jacques tenait à nous rappeler cette pensée pleine de bon sens que Descartes, comme me l’a murmuré Perdigue, n’aurait pas désavoué. Et que nous proposa-t-il en guise de viande ? Du porc, bien sûr ! Mais sauté. Il n’est de bon porc que sauté, l’affaire est entendue depuis belle lurette. J’allais oublier la saucisse. (A ce propos, où est notre sauçouze ?). D’aucuns se seraient contenter du sauté. Pas Jacques. Il est généreux le bougre et craignait, sans doute, que nous ne soyons pas contentés.
Au lancer d’assiettes, notre Jacques excella. Il y eut, certes, un peu de casse. Des mains maladroites ne parvinrent pas à saisir l’offrande d’un Dieu. Et l’odieux cliquetis de la vaisselle brisée retentit dans le trou. N’importe, Jacques, tel un athlète grec poursuivit son lancer malgré la mine déconfite des récipiendaires déchus et déçus. N’est-ce pas Dudu ! Enfin, parce qu’il y avait encore un petit creux en chacun de nous, une tarte aux pommes vint combler nos manques. Gwen n’en pouvait mais. Et il en aurait redemandé si Baudet ne l’avait ramené à la raison.
Allez, pour conclure une petite maxime de La Rochefoucauld pour Jacques, elle lui va comme un gant : « On ne doit pas juger du mérite d’un homme par ses grandes qualités, mais par l’usage qu’il sait en faire. » Un homme de cœur le Jacques, un archiball, un vrai.
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