13 mai 2009

Le cuistot de la semaine, à qui tout est permis

Par le Blogger


Je pourrais emprunter au Barde ses formules d'introduction et commencer par : Alain-Charles est... ou Alain-Charles n'est pas... Mais ça va être difficile. D'abord parce que je ne sais pas faire ce que le Barde excelle, ensuite parce qu'Alain-Charles n'est tout simplement pas n'importe qui !
Alain-Charles est incomparable, un être unique… comme nous tous, mais lui un peu plus…
Je vais déjà me vanter par une chose toute simple bien que rare : moi, monsieur, j'ai eu l'occasion de voir Alain-Charles sur le pré ! j'ai même couru à ses côtés, peut-être pas en deuxième ligne, mais pas loin. On n'est jamais loin sur un pré, c'est vrai. Mais, je me souviens d'un Alain-Charles, fier comme un 4, qui n'était jamais bien loin. Un regroupement, un maul, même un tas… et Alain-Charles était là. Sans le voir venir, on savait qu'il était là… Non pas à sa voix qui porte si loin qu'on avait, à l'époque, hésité presque à inventer le téléphone, non. On savait juste qu'il était là… Oh mais non, non pas qu'il arrivait en pétant ou rotant ou sentant la transpiration du fennec, non, non et non… On savait qu'il était là parce que tout d'un coup, dans la précipitation d'une confrontation autour de la conquête de la balle, régnait tout d'un coup une certaine crainte, un respect, un peu comme quand le lion pénètre dans sa jungle et que tous les bruits de la jungle se taisaient soudain. On sentait d'abord le silence et puis la progression. Le groupe adverse se mettait à reculon et la balle trouvait enfin deux grosses paluches pour si bien la dorloter et la mettre au chaud. Eh oui, je parle d'un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître, puisque les paluches sont les dernières traces des dinosaures : les Fagolles, les Doucet et les Vannier…
Comme le veut la tradition, faisons une halte à Musard avant de pénétrer joyeusement le trou. Le schéma classique : d'abord un toucher sur les 22, ensuite les 50 et le terrain pour finir. Guitou n'avait pas encore quittait le terrain en signe de protestation. Il le fera plus tard, outré par tant de fautes de mains. Il vaut mieux ça qu'une grève de la faim quand on sait l'appétit de notre trublion perfectionniste.
Guitou ! Revient… Mais il n'en sera rien.
On finira donc notre cavalcade engoncés dans un terrain un poil rétréci par des lignes fraîchement tracées et sous une chaleur à qui l'orage offre la politesse de bien vouloir passer devant.
Enfin au trou où la surprise a failli attendre !
Monsieur Viaud beau comme un tuyau neuf était en bout de table. Mais comment, mais pourquoi, mais qu'est ce que tu deviens ? et voilà que le Viaud redevient l'Archiball comme s'il était encore là le mardi d'avant. Il fera remarquer la jeunesse que respire la nouvelle génération, mais c'est tout. Il est encore chez lui ! Ceux qui ne le connaissaient pas ont vite compris que le gars a tout l'air de revenir d'un long voyage… on pourrait leur faire croire que le chemin des Chartrons jusqu'aux Capus est un long périple semé d'embûches, mais non, c'est juste que le Viaud est devenu un tantinet fainéant et il l'avoue. Faute avouée, à moitié pardonnée.
Nous voilà enfin entre les plats du Vieux 4. Bien que notre homme ait de quoi fricoter avec la haute qui, comme nous tous, voudrait d'un toit et de quatre murs (sic), il n'omettra pour aucune affaire au monde, de figurer sur la liste des nourriciers du mardi soir. Mais si Alain-Charles est prompt à l'investissement valeureux, son repas en était un qu'il ne fallait pas laisser passer. On était 40 à le savoir, un délit d'initiés.
Une entrée qui souffle le chaud de l'été : Anchois marinés et salade de courgettes, pois chiches et feta du soleil. Une leçon pour ceux qui viennent de la Méditerrané, c'est noté !
Un plat qui souffle le chaud des souks : Poulet aux épices avec du riz. Ah le riz ! un exercice de style sur lequel nombreux sont ceux qui se cassent encore les dents.
Un fromage qui souffle le sang chaud basque : du fromage iraty et sa confiture de cerises. Alain-Charles est notre ambassadeur, notre antenne dans ce pays où l'autonomie se fait d'abord à la main.
Un dessert qui souffle le chaud enflammé : une tourte flambée à l'armagnac. Et voilà comment on met le feu !
On ne l'a pas bien relevé, mais notre Alain-Charles soufflait ce jour là une bougie et narguait encore plus l'âge de raison. Les années passent sans altérer la bonne humeur et la gouaille de notre cuistot. S'il le fallait, voici l'exemple d'une virilité qui n'aura jamais besoin de plus. Ceux qui ont tenté de lui grappiller des points savent pourtant que rien ne l'arrête ! Même sans permis, le vieux lion n'est jamais mort et sans doute que, pour toujours, tout lui sera permis. Et c'est comme ça qu'on l'aime.

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