02 septembre 2009

La Triplette d'Archiballville

Par le Blogger et le Barde


Tous les ans, un rituel vital s'applique par bon nombre d'espèces animales, la migration, qui se produit en général à des périodes de changements de conditions climatiques. Il s'agit généralement d'un déplacement (voire un périple), souvent sur de longues distances, à caractère périodique qui implique un retour régulier dans la région de départ. Les migrateurs partent généralement après avoir fait le plein d'énergie nécessaire pour accomplir leur trajet. Cette énergie est stockée sous forme de graisse, qui sera consommée en cours de route, les animaux arrivant souvent à destination affamés et épuisés.
Tout comme les saumons, les tortues de mer, les cétacés, les bovidés africains et bien d'autres espèces ; les castors bordelais effectuent eux aussi leurs migrations annuelles. À la sortie de l'été, période où ils ont fait le plein d'énergie, ils convergent tous vers une destination qui, à force de balisage et de surveillance scientifique, est aujourd'hui identifiée et bien connue, Floirac, et plus précisément l'entrepôt de la légendaire et mythique Fée Garabos. Une fois localisée, les scientifiques se sont penchés sur les raisons d'une telle transhumance des plaines vertes des prés vers les reliefs des terrains situés derrière la planque de la Fée. Le moins que l'on puisse avouer est que le mystère s'est trouvé aussi complexe que l'étrange volonté d'un manchot empereur de couver l'œuf pondu par sa femme et laisser cette dernière partir six mois faire la nuba avec ses copines !
Comme on le sait, en sciences, on sait que l'on cherche mais on ne sait pas ce qu'on va trouver ! Pour donner la consistance à cette oisiveté des temps modernes, on a créé les subventions et les budgets qui vont avec.
Les premières notes des premiers chercheurs, sous la douteuse hypothèse d'une probable copulation, faisaient mention de jets de projectiles, ronds, tantôt en cloche et tantôt à tir tendu, dans l'espoir d'effleurer une minuscule boulette en bois lancée au tout début de l'acte. Les tentatives d'approches étaient ponctuées de retours à une source où les verres sont parfois remplis de bière, de pastis, de whisky et autres substances qui ajoutent de drôles d'effets sur la manière de lancer la boule. En attribuant alors à la boulette, la fonction d'ovule (qui lui donnera plus tard sa terminologie scientifique de cochonnet) et aux boules, la fonction de spermatozoïdes dans leurs courses folles vers l'ultime élection, les chercheurs furent stoppés dans leur hypothèse par la découverte à Marseille d'un rituel à tous points semblable qui sera identifié comme étant : la Pétanque.
De toutes leurs corroborations, une seule logique fut maintenue : la course folle des castors vers l'ultime sélection, gagner le tournoi. Le gagnant ne peut être qu'une équipe de trois joueurs – la triplette – chacun armé de deux boules. Les rares exceptions où ils ont pu déceler une concentration de 4 boules, ils ont découvert un castor sur le dos d'un autre.
Quelques années plus tard, l'espèce perpétue encore son manège post-estival et le 1er septembre 2009, une colonie d'une trentaine de castors s'est réunie le temps d'un mardi soir pour, en neuf triplettes, disputer le trophée tant convoité.
Comment rendre compte d'une partie de boules si ce n'est pas la convivialité qu'elle provoque, on sait bien que certains tirent et d'autres pointent, et de rares bi font les deux... alors que beaucoup de poqueurs font le trou. Dans l'espoir de coller un malheureux cochonnet, les boules s'y arrêtent, d'autres passent leurs chemins, d'autres se font décaniller, quand la plupart se font dérouter par les irréductibles cailloux venus rendre la pratique périlleuse.
Dans le lancer de velours (nouvelle catégorie qui remplace le lancer masturbateur), ont excellé le Barde, Coco, Franck, Yves et le Poulet.
Dans le lancer hystérico-comique, la palme revient à Arnaud, talonnés par presque tout le monde.
Dans le lancer Clint Eastwood, Lolo et Hamilton ont fait la loi.
Dans le lancer putaiiiiiiiiin-merdeeeeeeeeeeeeeeee, Dudu est indécrottable même s'il dit que c'est toujours la faute des autres.
Dans le lancer il-faut-que-j'appelle-ma-femme-pour-voir-ce-qu'elle-fait (autrefois nommé le lancer chounard en hommage à El Chouno - alias le Barde), Perdigue est pratiquement seul sur le podium.
Dans le lancer à-un-poil-de-cul, on retrouve tous les autres, Christian, Titi... sauf Miguel pour qui il est question d'instaurer le lancer roulade-de-Lormont.


Pour le résultat final, la triplette d'Éric Léo, Patrick D. et le Poulet est troisième du trounoi.
La triplette des habitués du podium, Hamilton, le Barde et Joël prend la deuxième place.
Pour la première place, la triplette de Perdigue, le Fils-Coco et le Blogger remporte deux boîtes de 5 cuisses de canard confit (des trophées très sympa à soulever)... eh oui, on est loin des week end SPA à Arcachon ! Si j'avais su...

Sur ce, un mail du Barde évoque sa vision des choses :
Et la saison reprit sous les auspices d’un cochonnet. C’était à Floirac chez la fée Garabos. Les castors, muni de deux boules, s’affrontèrent par paire de trois. A ce jeu-là, on attendait Hamilton ; le Blogger faisant fi de ces vaines supputations remporta la mise. Le Blogger, dois-je le préciser, n’était pas seul puisque chaque paire était constituée de trois membres. La paire de Walid était ainsi composée de Perdigue, de Pierre et, bien sûr, de Walid. Je sais bien qu’une paire de trois, cela fait un trio, voire un brelan mais je m’en moque. En deuxième position, on retrouva Hamilton flanqué du barde et de Joël. Ils durent à un accident de ne pas s’emparer du trophée. Et quel trophée : du confit de canard en boîte. Seule la fée Garabos pouvait avoir un tel doigté ; Garabos a la baguette fine. Tant pis pour Hamilton et les siens qu’un incroyable coup de chance de Dugert priva d’une victoire méritée. On ne refait pas le monde certes, le monde est néanmoins bien injuste. Mais la paire d’Hamilton fut fair play et accepta cette défaite cruelle. Le podium fut complété par l’équipe à Léo, un Léo méconnaissable avec la toison noire, piquetée de blanc, qui recouvrait son crâne. Une belle triplette en somme ; c’est d’ailleurs le nom que l’on donne, à la pétanque, aux paires qui vont par trois.
Le premier repas fut comme on l’aime. Il fut ponctué des cris d’amour de Kiki pour sa basquaise, inspiré qu’il était par le délicieux poulet du même nom que la fée nous avait concocté. Mais la Chine souvent revint dans ses propos. Kiki rêvait de Chine et se déclarait prêt à se contenter d’un voyage aller pour en épouser les courbes innombrables. Il chanta pour l’occasion Ma petite entreprise ne connaît pas la crise en mémoire du défunt Bashung. Chanson de circonstance s’il en est aux dires de Guillaume ! Et un riz au lait mit un terme à la soirée.
Louons, oui louons notre fée d’ouvrir les portes de nos saisons de la sorte et de les conclure au son du cor.

1 commentaire:

perdigue a dit…

Certains auraient même proposé de faire des parties de boules tous les 1er samedi du mois, en noctune, vers minuit.

Avis à tous les Noctamburnes.