J'avais déjà pris des habitudes. Pour faire un billet sur le blog, il y avait toujours quelqu'un pour me dire la veille qu'il allait s'en occuper et un autre, le lendemain, pour envoyer son petit texte à l'aube. Mais pour ce match, personne au portillon ! Pour dire combien certains avaient les boules, alors que le tournoi de pétanque est déjà loin derrière.
Le Barde, en arbitre, a joué Eddy Mitchell dans A mort l'arbitre et préfère se faire oublier pendant un moment, Guigui s'est pris un gros 14 sur le dos et s'est vu dans Tenue de soirée sans connaître la terre promise, le Toulousain n'a marqué ni un essai, ni les esprits, faute d'un vieux en face et de passes au cordeau, On connaît la chanson. Notre dernière cartouche nommée Titi a préféré un Dernier Tango à Paris sans le beurre.
Cependant, nous, je dis bien nous, nous avons raté notre premier rendez-vous. Comme me l'a dit Trassard un jour où j'ai oublié d'écraser la 101e patate de ma purée le jour de mon repas : « il y a des jours avec et des jours sans patates ». Aujourd'hui, je ne sais pas quoi dire, avec ou sans patates ? J'avais déjà pas compris ce qu'il voulait dire par là.
Mardi dernier donc, la saison compétitive des Archiball a démarré avec une rencontre face aux Ruines de Gradignan. Pourtant revenus d'un magnifique 40e anniversaire et d'un été ensoleillé qui continue sur sa lancée à nous gratifier de beaux jours, les Archiball étaient attendus pour un combat, de vieux certes, mais un combat quand même.
L'arrivée des castors à musard s'est faite façon défilé de canards pour une pêche à la foire. Les Ruines étaient tous là comme si un bus les avait portés pour ce déplacement. Arrivés à l'heure, ils se seraient presque fait une partie de pétanque en attendant.
Après le pointage chez les Archis, on compte 19 pelés et un barbu (Faye). La surprise du chef est de taille, les maillots, toutes tailles confondues, shorts et chausettes, sont momifiés et cartonnés dans leurs jus depuis le tournoi des 40 ans. Une odeur de gras moisi mariné au jus de pets embaume subitement les vestiaires. On s'était dit que dans les mauls et la mêlée, on serait peinard, keutchi !
L'équipe qui démarre le match le nez bouché est ainsi faite : 1-Le Douanier, 2- Eric Léo, 3- Le fils du boucher, 4- Miguel, 5- Faye, 6- Gwen, 7- Perdigue, 8- Yannick, 9- Donatien, 10- Titi, 11- Guigui, 12- La Piballe, 13- Arnaud, 14- Le Toulousain, 15- Toto. Les remplaçants en manque d'affection sur la touche se reniflaient le cul, Stéphane, Peyo, Denisss et trois nouveaux beaux gelés.
On espérait donc un match sanglant et nous avons eu un match de glands !
Le doigt version kazatchok donne le la : « on va y aller molo, j'ai une famille à nourrir ». Pourtant le beau père était venu de si loin.
C'est sûrement facile de se lancer dans la critique alors que le plus dur pour le rédacteur de ce compte rendu était de faire les cent pas sur le bord de touche et d'appuyer à l'occasion sur un appareil photo. Pourtant le Général, anesthésiste de son état, m'a endormi avec l'ancêtre de la vidéo, les théories. Le Président zozotait à s'en péter le bridge et persiflait après ses troupes, on aurait dit un jouet panda pour moins de six mois qui a niqué son sifflet, à côté de Thomière en Gigi la Girafe.
Alors, on va pas être chien. On va travailler constructif, à la manière des grandes écoles de commerce. On trace un joli trait droit et verticale comme la ficelle d'un string pour mettre sur la
Ah et puis non ! Après tout il n'y pas que le sexe dans la vie. On est des hommes, rugbymen à l'occasion, et on peut bien supporter la critique. Allons donc droit au but.
La première mi-temps démarre avec un record. L'essai le plus rapide de l'histoire des Archiball. Le schéma est simple. Réception, ouverture, un 15 intercalé, ce qui nous donne un essai tout en vitesse de Thomas qui prend un magnifique intervalle entre le deuxième centre et l'ailier. Sur la touche, on s'est frisé les moustaches, fiers de nos copains.
Woaouh, une bonne première mi-temps avec un paquet d'avants lourd et actif. On met le champagne au frais !
Un fils du boucher blessé et un essai contre tout en force plus tard, plombent la soirée. Pas de remplaçants pour la première ligne, alors j'ai fermé les yeux et du coup je n'ai pas vu qui remplace qui. Je les ai juste ouverts pour un légendaire « une deux » entre Arnaud et puis Guigui et puis Arnaud qui file entre les poteaux. On surveille le champagne et j'envoie chier le Général avec ses grandes théories, le french flair est là. Je ne me doutais pas encore que c'était là les seuls essais des castors.
Pour faire chier son monde, l'arbitre décrète trois mi-temps de 20 au lieu de deux mi-temps de 30. Vous pouvez faire le calcul 100 fois, c'est plus long.
La deuxième mi-temps est un best-of de beaux en-avants des arrières, de beaux en-arrière des avants et de sorties de balle constipées, on a beau pousser rien n'en sort. A part un plaquage de Léo qui réveille le plaqué à l'heure de la marée, je ne vois rien d'autre côté sportif ! Côté Pinder, il y a eu des touches de saintes-ni-touches, la balle montrait son cul mais personne pour y mettre la main. On peut plaindre le malheureux Perdigue qui s'est vu très rarement porté, mais quand bien même : le seul ballon qui lui atterit dans les mains lui crève un œil. Il a continué à faire du Stop en touche le pouce tendu mais la balle ne s'y arrêtait jamais. Un essai d'égalisation pour les Ruines. Chez les Archiball, l'ambiance est à Dodo-l'enfant-do, dodo dormira bientôt !
La troisième mi-temps complète le bêtisier si riche, si tôt dans la saison. Même l'arbitre s'y illustre. Des plaquages à mains molles et moites donnent deux essais pour les Ruines, les Archiball sont ruinés. Ça sent le roussi de la cabane qui est tombée sur le chien et des mouches qui ont changé d'âne. Score final 4 à 2 pour eux.
La soirée qui a suivi ne sentait pas la rose. Un repas traiteur et une petite ambiance étaient au menu. Des nôtres, nous étions nombreux, des leurs, beaucoup moins. A croire que certains Ruines se sont trompé de trou, forcément ça ne pouvait pas sentir la rose.
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