Introduction de Peyo
En 2010, il faut que ça glisse...
Pour un deuxième entraînement de l'année nous avons été servis.
Pas grand monde au RDV. Pourtant ça n'était pas un soir de Ligue des Champions pour les Girondins.
C'est une douzaine de Castors qui osa se mouiller, qui osa défier les éléments naturels: une pluie glacée qui tomba sur Bordeaux hier soir.
Le ciel semblait pleurer ses nombreux disparus de la semaine: Lhasa, Mano Solo et Eric Rohmer.
Le terrain, que dis-je, le bourbier de musard n'aida pas aux appuis à la Lagisquet et en surprit plus d'un nous régalant de belles glissades.
Les pieds engloutis sous la boue et les flaques d'eau, Dominique a souffert pendant une heure et demie.
A peine arrivé parmi les siens, Guitou n'aura pas eu le temps de nous faire des merveilles: le bain de boue il n'aime pas ça.
Les nouvelles règles font leur chemin; un point récalcitrant: appliquons nous à revenir à l'endroit de la faute.
L'ovale était glissant, fuyant mais nous gratifia tout de même de belles courses de Stéphane, Donatien, Eric et Le Barde : prometteur pour le match du 2/02/10 contre les Old Lions.
Avec un score final à la parité parfaite, 10-10 selon Lapébie (je me demande encore comment il calcule les points...), le manque de lumière nous renvoya au vestiaire, douche méritée.
Je laisse la parole à Perdigue en ce qui concerne le Trou.
Oui mais ce n'est pas Perdigue, c'est Le Barde :
I’m playing in the rain chantonnait Eric (Léonard) sur le pré mouillé, parsemé de flaques où quelques castors, les vrais, avaient décidé d’honorer la Béchigue. Ils étaient douze, pas un de plus et Guitou était des leurs. Quelle leçon ! Donc Eric chantait I’m playing in the rain et, de temps à autre, à l’égal de Gene (Kelly), il faisait des claquettes, ou plus précisément des cramponnettes, désarmant ses adversaires stupéfaits par cette figure de style. Dominique, hagard, les pieds frigorifiés, le regardait hébété en répétant « Putain, j’ai froid, putain, j’ai froid aux pieds », ce qui est beaucoup moins délicat, vous en conviendrez, que I’m plying in the rain. Et pour souligner son bien être, Léo ajoutait le célèbre deuxième vers When I’m happy again. Guitou aurait bien entonné son refrain favori, mais le cœur n’y était pas ; la pluie rongeait ses rêves de sable et d’écume. Alors, pour ne pas céder au désespoir, il suivit Léo dans ses cramponnettes. Et tous de lui emboîter le pas (de danse). En sorte que Musard ressemblait à un studio d’Hollywood. Certes, Dominique éprouvait quelques difficultés à suivre la chorégraphie de ses congénères puisqu’il avait froid aux pieds ; mais il s’y employa. Pas tout à fait avec la grâce requise, mais il s’y employa. Quant à Titi, la ressemblance avec Gene Kelly est telle que nous assistâmes médusés à un remake version rugby du film éternel de Stanley Donen. Peyo, non plus, n’est pas mal dans le genre. Le basque bondissant version cramponnette, cela n’est pas rien ! Georges Guéthary en avait déjà fait la démonstration en Henri Baurel dans Un américain à Paris de l’indépassable Vincente Minelli. Les connaisseurs diront que Fred Astaire, c’est autre chose. Ah ! Dancing in the dark avec Cyd Charisse, sublime en robe blanche, dans Band Wagon ! Guitou, c’est Fred Astaire !
Au trou, Jean-Noël, fidèle à la tradition, nous attendait. Jean-Noël, les œufs, ça le connaît, aussi nous servit-il des œufs à la béchamelle que les castors ne cessèrent de saucer sans se soucier des sots dont les sceaux interdisent de telles pratiques. Il y a plus de noblesse dans un œuf que dans un blason. Surtout s’il est cuisiné par Jean-Noël. Puis, pour rappeler à Guitou le goût des plages, il nous servit un couscous parfait. Jusqu’aux boulettes qu’il avait prit soin de ne pas omettre. Des œufs aux boulettes, il n’y a qu’un pas. Jean-Noël le sait. C’est la raison pour laquelle, il le franchit sans peine. Précautionneux, il dédaigna le fromage pour nous proposer un baba au rhum royal (pas le couscous le baba) nanti de Chantilly. En hommage, peut-être, à la fée qui était des nôtres. Chantilly, est, en effet, un haut lieu de la chasse à courre. Comme Rochefort est le paradis des demoiselles. Gene Kelly, justement est l’un des personnages du film de Jacques Demy. Nous y revoilà. D’ailleurs, Titi fit des claquettes sur le trottoir à minuit en quittant le trou. Et comme il pleuvait…
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