15 mai 2011

Tournoi Saint-Médard, septième à sept

Par le Barde


Nous étions sept pour un tournoi de toucher à sept où nous finîmes septième. L’histoire pourrait s’arrêtait là. C’était un vendredi 13, nous étions sept, sept comme les jours de la semaine, pour participer à un tournoi de rugby à sept sur les bords de la Jalle. L’histoire peut aussi commencer comme ça. Nous étions donc sept, un vendredi 13, pour un tournoi à toucher à sept où nous finîmes à la septième place, septième place qui n‘était pas la dernière puisqu’il y avait dix équipes. Nous nous classâmes donc septième du tournoi à toucher à sept de l’ECE, le vendredi 13 mai 2011, où dix équipes se disputaient la seconde édition d’un trophée que les archiball manquèrent de remporter d’un souffle lors de sa création. C’est sans doute parce que nous n’étions que sept, et, que nous fûmes rapidement à bout de souffle que nous ne reproduisîmes pas l’exploit du tournoi précédent où nous n’eûmes plus de souffle qu’en finale.

Sept archiball, pas un de plus, comme les sept nains, mais sans Blanche-neige. Le blogueur, Peyo, Arnaud, Don, Garcimore, le Toulousain et moi-m’aime dit le grincheux (en quoi se baptiser moi-m’aime n’est pas si narcissique que, de prime bord, on pourrait le soupçonner). Nous fîmes contre mauvaise fortune bon cœur et, en dépit de notre présence réduite à l’essentiel, et pour tout dire au strict nécessaire, nous vainquîmes deux fois et perdîmes à trois reprises, en matches de poule. La note du match : 2 sur cinq bien sûr ou 4 sur 20 (ce qui est beaucoup moins flatteur mais si éloigné de la réalité. D’autant que nous pûmes jouer un match pour la septième place. Ainsi la note véritable serait davantage 3 sur 6, ou 1 sur 2, ce qui nous situe juste à la moitié. Ce qui est beaucoup plus révélateur de notre performance. Non les mathématiques ne sont pas une abstraction si on veut bien les attacher à la réalité.


Il y avait une équipe de donzelle dans notre poule, l’équipe à Pompon, pas à pom pom, non, à Pompon. Nous usâmes d’une infinie délicatesse à leur endroit, poussant l’élégance jusqu’à les laisser inscrire un essai dans les ultimes secondes de la partie. Je n’ignore pas, en écrivant ces mots, que des philosophes n’hésiteraient pas à nous taxer du pire des machismes pour une telle attitude, tout simplement parce que nous ne respecterions pas le cours normal des choses. Foin de cette philosophie de peu. Nous nous heurtâmes, comme en 2010, à la bêtise de l’équipe d’Europea, qui ignore le mot plaisir et rumine sans fin des chimères d’un autre âge. Nous explosâmes sept experts comptable sur le score rond de 3-0 et, titubant de fatigue, nous prîmes la marée face aux gamins de l’ECE qui sont de bons gamins et dont le tournoi ne souffre pas la moindre critique. J’oublie une équipe, la première, j’ai la mémoire qui flanche. Sans être ridicules nous ne fûmes pas sublimes. Mais Arnaud et Don surent conclure quelques beaux mouvements, Walid fut cérébral et altruiste, le Toulousain, j’y reviendrai sur le Toulousain, Garcimore pénétrant, un peu de travers certes, mais pénétrant, et Peyo tout feu tout flammes. Je n’ose parle de moi-m’aime, cela va de soi. Encore que je pourrais évoquer l’instant où, profitant d’une bévue adverse, je me faufilais… Mais non, je ne puis parler de moi-m'aime et, c’est d’ailleurs un affreux dilemme ; écrire est un sacerdoce, une marque d’humilité, un effacement sans fin.


Nous retrouvâmes les experts comptables en match de classement et renouvelâmes notre exploit. « Vous êtes des artistes » déclara l’équipe des serviteurs du chiffre. Et c’est vrai que nous sommes des artistes. Avec ce brin d’improvisation qui ne trompe pas, cette fantaisie de chaque instant. Côté rigueur, cela faisait un peu artiste amateur. Disons que l’on avait plutôt un côté majorette que quatuor Amadeus. Il nous manquait ainsi cette rigueur quasi mathématique qui permet cette part de « calcul dans la grâce » sans quoi l’art n’aboutit jamais. Côté tendresse, comment ne pas évoquer Gwen qui, sur les bords de la touche, son premier petiot sur les épaules, nous suivait d’un regard énamouré.


Dire enfin que nous taquinâmes la béchigue, comme Queneau les mots, sous un soleil de plomb. Que l’astre jaune dardait ses rayons sur nos corps lourds, asphyxiés et trempés, que nous eûmes droit à des boîtes de Redbull pour nous requinquer – c’est parfaitement dégueulasse le Redbull –, que la pelouse était douce comme de la mousse, que la mousse qui nous fut servie est incomparablement meilleure que le Redbull, que les arbitres qui officiaient firent du mieux qu’ils purent, que JB, Hamilton et autres Amélie nous manquèrent mais que ce fut un bon et agréable moment de mai. O joli mois de mai propice aux coquelicots, ô l’odeur entêtante des tilleuls, ô cerises qui promettaient des cueillettes enfantines, ô mois de la rose.


Un dernier petit mot pour dire le bonheur de retrouver le Toulousain balle en main. Il n’a rien perdu de ses cannes le toulousain. L’artisanat lui va comme un gant et sied à son rugby gracile.

Une jolie histoire de rugby en somme, comme il y en a beaucoup.

1 commentaire:

Le Toulousain a dit…

Oh mon barde et parrain, comme vos propos sont doux pour l'expatrié que je suis. Les mardis soirs sont parfois bien tristes sans vous et vos adeptes(et le prochain le sera plus particulièrement depuis que je sais qu'il y aura des soles). Pour ne pas paraître trop ascète je me devais de participer à ce tournoi à sept, faisant fi de ma paraskevidecatriophobie. Cela dit je trouve que ma passe elle aussi se fait de plus en plus maçonne et vous prierais de ne point trop encenser mon rugby. Pour ce qui est des maths en revanche je veux bien vous porter conseil et vous rappeler que 2 sur 5 ça fait 8 sur 20. Merci au photographe, à Gwen pour sa merveilleuse côte de bœuf du limousin et à bientôt à tous.