09 novembre 2011

Le cuistot de la semaine, un archicake

Par Le Barde


Il prit le cake, le rompit et le donna à ses petits en disant : « Prenez et mangez en tous, car ceci est mon cake. Vous ferez cela en louant Coco. ». C’était un cake aux noix, aux noix de Fumel, agrémenté de salade. Et tous de porter à leurs lèvres tremblantes l’offrande du Très Haut. Et Lolo de parler la bouche pleine : « Question cake, elle s’y connaît Coco. Ce cochon de Loulou, il vit dans un sacré cocon. » Et d’y aller de son cake walk, se trémoussant sur la table du trou en poussant un coquerico éclatant.

Sitôt le cake à Coco épuisé, Jean-Pierre sortit son mouton. Un ravissant  mouton du pays des Blacks, a ship black tout blanc. Les fidèles adorèrent la peluche, en bons païens qu’ils sont. Et de bêler, de bêler sans fin avant que ne vienne la daube. Une daube tout en nuances, avec ses carottes, ses petits fagots de thym  (que Guitou posa avec infiniment de délicatesse sur les rebords de son assiette),  sa pincée d’orange et ses pâtes fraîches. Ils la consacrèrent. Loulou était aux anges. Il regardait ses marmots, l’œil attendrit par tant de concupiscence contentée.

Il lança les assiettes comme autant d’auréoles. C’était Pentecôte en novembre. Tous de les saisir avec grâce. Les rares fracas étaient autant de péchés qu’il pardonna tout de go. Puis, ce fut, de nouveau, le temps du cake, du cake à Coco. Mais à l’orange cette fois-ci. L’assemblée entonna l’hymne du cake à Coco comme les moines entonnent celui des cieux : Refrain : «  C’est le cake à Coco/c’est le cake à Coco/ Qui fait plaisir à son Loulou. » On entendit alors bêler le black ship. Le Malin avait pris possession de la brebis égarée. Le trou avait des allures de Sodome et Gomorrhe. Loulou, en bon archicake écarta le Malin d’un revers de la main. De l’autre, muni de sa badine, il frappa les mains scélérates.  La paix revint.

What Else servit son petit noir. C’est à ce moment très précis que Pioupiou s’écria : « C’est un cake Mac Caw ». Même le cake à Coco ne parvenait pas à lui faire ravaler ses rancœurs. Il fut à deux doigts de s’en prendre au black ship. Jacouille fit son devoir de père. Il protégea la peluche, prit une cruche et déversa ce qu’il faut d’eau fraîche sur le crâne de sa chair. Pendant ce temps, Loulou caressait le black ship sous l’œil énamouré de Jean-Pierre  et d’Eric (Léonard).

Le trou se vida peu à peu. Le black ship fut déposé sur le frigidaire près duquel s’achevait une belote de comptoir. Les derniers castors s’éparpillèrent dans la nuit noire.

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