Par Le Barde
L’automne indien n’en finit pas (Je ne vois pas pourquoi l’indien serait exclusif de l’été). Nous étions nombreux à Musard. Il y avait même Lolo. Affûté comme jamais. Avec son petiot dans l’escarcelle. Les ballons tombaient comme à Gravelotte. Surtout dans les mains d’Amélie qui quitta le terrain de dépit. Le castor a l’automne indien bien maladroit.
La partie fut très équilibrée. Seuls les incessants va-et-vient de Toto entre les deux équipes firent pencher la balance en faveur de l’une d’elle. En l’occurrence celle de la Piballe où Toto acheva son cycle. S’il y a le cake à Coco, il y a aussi les cannes à Toto. La Piballe, lui, il n’a pas à faire le cake parce qu’il profite des cannes à Toto. On aurait dit un vieux chef indien contemplant ses guerriers, une plume sur la tête à défaut d’être ailleurs, et disant « Hugh » 5 à 4. « Hugh » 6 à 4 en regardant filer Toto.
Côté canne, Croucrou est encore fort vert. Il dispensa un cadrage débordement d’école, lacérant la pelouse de Musard de toute sa grâce. La Piballe, encore lui, en resta bouche bée. Ce qui est rare chez la Piballe qui a plutôt tendance à l’ouvrir. Surtout à Musard où son arithmétique douteuse met à vif les nerfs de ses adversaires. Surtout les miens. Si d’aventure, il l’emporte, cela devient épouvantable : il pouffe, jubile, éructe, vocifère. En bref, il nous les hache menu.
Au trou, il y avait Perdigue. Longtemps nous attendîmes les vertus de sa soupe. Et la soupe vint. Mais quelle soupe. Une soupe de pois chiches avec son cortège de miettes d’œufs. Le tout nappé d’huile d’olive. Un délice, un régal, une bénédiction. Rarement Perdigue ne fut aussi Prodigue de bienfaits. Il est biblique Perdigue mais chez lui le pain et le poisson se transforment en pois chiches. La suite ? Des joues de porc aux carottes. L’onctuosité de la joue sied aux carottes, c’est bien connu. Elles étaient douces, si douces les joues de Perdigue. Elles fondaient dans la bouche. Une sensualité diffuse mais réelle s’empara du trou ! Docteur Klotz était aux anges. Itou le Tcho et Pépé. Pour des raisons assez obscures, Walid devint le centre de toutes nos attentions. Et l’on chanta Waaaaaaliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiid sans fin. Surtout Jean-Pierre.
Sur le lancer d’assiettes : rien à dire. Sauf Toto qui est aussi prompt à les laisser passer qu’à filer sur le pré. Par contre question fromage, il y avait de la senteur. Et de la vraie. On était loin de la sensualité de la joue. Perdigue, il alterne les plaisirs. Et il a raison. Encore que question fromage, il pousse les extrêmes un peu loin. Mais, c’est tout Perdigue çà, il adore pousser les extrêmes. Heureusement qu’il y avait de la confiture de figues pour adoucir nos palais pestilentiels. Parce que là, on en a pris pour la soirée. Quant au dessert lait caillé de brebis du petit basque made in Gironde. Retour au suave. Je me demande pourquoi l’ETA n’a pas encore plastiqué le petit basque. Trêve oblige sans doute.
Faute de What Else, c’est Titi qui servit le café avec sa petite chemise Vichy. Il est mignon Titi en Vichy. Surtout avec une haleine de coyotte. Parce que fallait pas compter sur ces putains de brebis caillées pour faire passer l’outrage fait à nos glottes. Seule la manzana eut un peu d’effet. Mais j’en connais beaucoup qui ont du rejoindre leur douce en se recroquevillant de l’autre côté du lit et en maugréant contre cet enculé de Perdigue.
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