23 mai 2012

Le cuistot de la semaine, test d’enduits et genèse de la peña baïona


Par Perdigue



« Les temps sont durs, c’est pas mariol, 
Viv’ment que r’vienne, le choléra.
Je pourrais changer de chignole et me payer le cinéma » beuglait Thiéfaine en 78 pour assurer la pérennité du métier de croque-mort et faire que sa fille s’installe pompes funèbres.
Ce n’est sûrement pas le Barde qui vous sortirait des psaumes de cet acabit-là !
Mais pourtant, en ce mardi 24 avril de l’an de grâce 2012, c’est sous un temps de merde, que l’on fait mumuse à Musard, à 6 contre 5 au plus fort de la tempête.
Il faut quand même citer les protagonistes : Guitou et Sexe pour l’arrière-garde, Max et le Prez pour les représentants légaux, Peyo et Jef pour Tournez Manèges, Jean-Phi et Mézigue pour la fraction révolutionnaire des pinardiers en chaleur, Zeilles et Amélie pour les plâtriers chaleureux et Hamilton en Guest star.
Bin ouais, 1h30 à courir comme des lapins sous la flotte. Même à toucher : une guerre de tranchées.
L’avantage, c’est qu’on n’est pas obligé d’attendre une place sous la douche salvatrice, mais fatalement, moins de body-body.
« La pluie fait des claquettes sur le trottoir… », mais elle rend aussi luisantes les pierres des échoppes de la rue de Bègles. 
Laissant la rue à sa triste beauté, nous poussons enfin la porte verte du trou.
Les vieux sont là, fidèles au poste. L’accolade réconforte et les conneries commencent à fuser tels des pets sur une toile cirée.
Bref, une bière…non, deux, et à la croque. Heureusement, on est gâté, c’est le plus gros bout-en-train de la côte Basque qui est aux fourneaux, le Buster Keaton des canchas, j’ai nommé Toto.
Acculé qu’il était par la morosité ambiante, il a voulu nous faire un repas noir. Attention, pas d’anthropophagie au trou, non un repas beltza. Mais nous avons vaincu le tourment dépressif et après avoir ingurgité deux kilos chacun, avec Gwen, de gnocchis qui se sont avérés être des calamars, et pour ne pas être emporté par le déluge, Toto a jeté l’encre. 
Vu qu’il n’était pas avec nous sous la douche, personnellement, j’étais venu pour le boudin de Toto. Hé ouais, je n’avais encore jamais mangé le boudin de Toto. Honte à moi d’avoir raté 4 ans de suite cette institution, cet incontournable met de qualité. Les Castors m’avaient vanté les pommes qui accompagnent à l’accoutumée ce plat d’égorgeur de cochon, mais Toto n’ayant pas trouvé de pommes noires, nous a calé avec une purée qui n’était pas noire non plus.
Du coup obligé de parler boulot avec le Prez.
Là, nous avons besoin de l’avis de chacun. Il faut aller voir au trou les essais d’enduits au plafond et de jointage de moellons qui tient toujours. Bon, nous, on serait plutôt sur le renouvellement de joints, mais ce n’est qu’un avis.
Pour le coup, aucun souci pour le lancé d’assiette, on avait largement de quoi recoller les morceaux, Zeilles ayant même réussi à fabriquer une assiette qui sert toujours.
En revanche, le gâteau noir avec le petit noir de Jacky, c’était du velours, de la ouate, du cachemire, une rondelle offerte… « Ha petite tâche noire, ja-mais je ne t’avais vu ».

La pluie faisait toujours des claquettes sur le trottoir, à minuit, et on entendit une voix rythmée par la goutte du petit Jésus, avec des accents d’Heldenberg. 
La nuit noire nous rappelle à la source même de la peña baïona, lorsque ces aventuriers des temps modernes sont venus faire des routes en béton le long du littoral, chantant pour se donner du courage sous le soleil accablant, alors que les vieux les regardaient goguenard en leur jetant des olives.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Par moment on comprend mieux le Tarlouzain que Mézigue.
Enfin, je me comprend...