24 mai 2012

Le cuistot de la semaine, hommage à la crise

Par Guigui


Hier soir, Messieurs, c’était le Barde qui officiait. Que dis-je officiait, poétait, parlait, jouait, déclamait, buvait le petit-lait du mot !
Honte à vous, qui, jouisseurs invétérés de sa prose manquèrent au plus élémentaire des devoirs que de celui de le remercier de ces heures passées à nous régaler de sa prose. Vous ! Absents qui manquèrent à l’appel de la prose stomacale !
Ne savez-vous point ce qu’est un Barde en cuisine ! 
L’Assurancetourix de la gamelle ! 
Le Jacquouille du banquet ! 
Le Cruchot de la brigade de cuisine ! 
Bref, le pré était heureusement bien rempli, Guytou organisant comme d’accoutumée deux équipes de forces égales, s’assurant de la présence à ses côtés du plus grand nombre de gazelles. Le résultat fut à la hauteur de l’organisation… rapide…
L’entrée que nous avait concoctée le Barde est à la hauteur de son esprit taquin. Fi de l’actualité, des problèmes récurrents de l’Euro, une salade à la grecque comme soutien au peuple grec opprimé par la finance internationale (pas par son système, soyons justes !). Nous avons tout de suite reconnu la patte du Barde, à l’écoute, toujours à aider les opprimés ! 
La suite… La suite… La suite… Bêlements… Bêlements… Bêlements…
Inquiétude !… Etude de la possibilité de livraison de pizzas…
L’eau consentit enfin à bouillir et à cuire les spaghettis. La sauce bolognaise ayant été conçue par Coco et non Françoise, appelée par son devoir hors de nos contrées, nous avait permis de deviner que le Barde partait vers l’Italie, autre pays en proie aux attaques financières (décidément, cette abnégation est sans limites). Le spaghetti fut longuement attendu, nous laissant le temps de créer quelques joutes orales dont certains portent en eux le secret, laissant aux spectateurs assidus qu’est la peuplade Archiball le plaisir du bon mot. 
La pasta fit enfin son entrée, saluée comme il se doit par de lourds beuglements de satisfaction. Un silence étrange s’installa alors, sous les yeux attendris du Barde qui voyait enfin ses petits se rassasier, se goinfrer, se bâfrer de pates encore et encore ! Et quelle maestria ! il n’en resta que de pauvres collés aux verres de pauvres ères qui n’avaient fait de mal que de se trouver sur la trajectoire du spaghetti volant…
L’assiette vola simplement, avec la délicatesse d’un alexandrin pour se poser doucement dans les mains humides à force d’avoir léché ce qu’il restait dans le fond de la gamelle… Un camembert fait à point qui fit dire à Titi que c’était dommage qu’il n’y en ait pas plus souvent du comme ça… 
Puis vint la fraise, Française ou Espagnole… Aux vues des tentatives bardesques, je penche, toujours en soutien des opprimés, pour l’espagnole… Oh Barde ! Que tu es délicat de nous rappeler nos conditions d’infimes vermisseaux de cette façon, subtile… Tout comme les bombes de chantilly qui firent le bonheur d’Amélie qui vit en cet objet sur lequel il suffit de presser un défouloir à sa mesure ! 
Le bar ouvrit enfin ces portes qui se refermèrent bien plus tard laissant ce goût unique que fait la patte du Barde. Merci Eric….

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